MARIE & JULIEN - Mot-clé - flattr - CommentairesAvec des vrais morceaux de graphistes dedans !!2023-10-02T13:47:55+02:00urn:md5:55f0cf05bb0a4bea5d0d26493e80bfbbDotclearApprenez que tout Flattr vit aux dépens de celui qui l'écoute. - Julienurn:md5:de373e80f97c3746e5f1c2c05e85dca42013-07-09T12:20:18+02:002013-07-09T13:01:10+02:00Julien<p>// Ci dessous, un mail écrit par Lionel Dricot (Ploum) en réponse à l'article, il m'autorise à le reprendre, donc je vous le copie tel-quel.</p>
<blockquote><p>Hello,</p>
<p>Merci d'avoir pris le temps de rédiger ton billet sur Flattr</p>
<p>Je souhaite te répondre mais je le fais en privé parce que les blogueurs qui postent publiquement des « réponses de réponses à des réponses », cela m'ennuie assez <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";-)" class="smiley" /></p>
<p>Ceci dit, tout ce qui est dans ce mail est public, tu as le droit d'en republier des extraits ou l'intégralité si tu trouves cela pertinent.</p>
<p>1. La monétisation de contenu : le choix entre publicité et charité</p>
<p>Justement, l'idée de base est que tout ne se réduit pas à publicité ou charité. Il faut voir la conférence TED d'Amanda Palmer sur le sujet. Il existe une énorme frange de services pour lesquels le prix est en fait libre. Ce n'est pas gratuit, on paie juste ce qu'on veut. Et ce n'est pas de la charité. Aux USA, les serveurs dans les restaurants ne vivent que des pourboires.</p>
<p>Cependant, ce modèle de prix libre s'inscrit complètement en porte-à-faux des théories libérales et capitalistes d'offre et de la demande qui nous baignent depuis plus d'un siècle.</p>
<p>Ces même théories capitalistes sont basées sur la rareté des biens. Il semble évident qu'un monde numérique permettant de la copie illimitée est complètement différent d'un point de vue économique. Mais nous le refusons par résistance au changement, par conditionnement ou par simple intérêt économique (on ne peut pas faire comprendre qqch à qqn si son salaire dépend du fait qu'il ne le comprenne pas).</p>
<p>2. Les micro-dons permettent d'apporter un soutien à un projet qui nous plait</p>
<p>Correction : Flattr prend 10%, pas 20%. Mais sinon, tu as l'air de dire que personne ne pourrait y gagner plus que quelques centimes.</p>
<p>En fait, c'est exactement comme pour les pubs et adsense sauf que : - la commission de 10% est nettement moins élevée que la commission que prend Google ou une agence de pub - Cela n'emmerde pas les lecteurs - On peut gagner beaucoup.</p>
<p>Je gagne une centaine d'euros par mois. Ce n'est pas le Pérou mais c'est clairement appréciable. Un podcasteur allemand vit lui entièrement de Flattr (il gagne entre 2000€ et 3000€ par mois).</p>
<p>Pour reprendre l'analogie d'Amanda Palmer: elle jouait de la musique en rue. Si elle travaillait sérieusement toute la journée, elle gagnait de quoi vivre avec les quelques cents des passants.</p>
<p>3. « Le système actuel est loin d'être parfait, mais je ne crois pas que l'alternative "pirate" soit plus intéressante. (sic) »</p>
<p>Tu tombes dans le travers classique du « Je n'aime pas donc ça n'arrivera pas ».</p>
<p>Je ne cherche pas à convaincre du fait que le bitcoin ou la société entièrement numérique soit une bonne chose. C'est simplement un fait. Cela va arriver. On peut lutter contre et le retarder. Ou essayer de s'en accomoder.</p>
<p>Beaucoup de gens discutent pour savoir si c'est bien ou mal. Cela n'a à mes yeux aucune importance. C'est comme le capitalisme : il est là actuellement avec ses qualités et ses défauts, il faut s'en accomoder ou le faire évoluer.</p>
<p>Dans une société où la majorité des biens peuvent êtres produits à volonté pour un coût marginal presque nul, il est évident que la loi de l'offre et la demande sera obsolète. Et que donc l'échange économique sera différent. Je pense que basé cet échange économique sur un incitant moral positif est une excellente chose.</p>
<p>Le problème est déjà présent dans la musique : la musique est disponible gratuitement partout. La solution trouvée a été de créer un incitant moral négatif : « partager, c'est mal » et de l'asseoir dans la législation grâce à du lobbying.</p>
<p>Ton « J'aime pas » sans aucune explication, sans proposition alternative est, tu m'excuseras, une posture typiquement réactionnaire et conservatrice « Le changement me fait peur ». Ou du moins, c'est ce que je ressens à la lecture <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";-)" class="smiley" /></p>
<p>4. « Est-ce concevable de n'être plus payé pour le travail que l'on réalise mais pour l'appréciation de notre généreux client sur ce travail ? »</p>
<p>Mais c'est déjà le cas. On n'est pas payé pour son travail ! On est payé pour un résultat donné X. Toi qui est freelance, tu devrais le savoir : si tu as passé le double du temps prévu sur un projet parce que tu avais mal calculé ou que ton disque a crashé, tu ne le factureras pas au client. De même, si tu vas deux fois plus vite, tu ne seras pas payé moins.</p>
<p>On n'est pas payé pour travailler, on travaille pour être payé.</p>
<p>C'est une grande erreur de logique qui a conduit à la catastrophe économique actuelle. Le gouvernement subventionne des usines pour payer des ouvriers à produire des choses dont personne ne veut. J'appelle cela le concept de « Creuser un trou et le reboucher ».</p>
<p>Ceci dit, tu fais un amalgame entre être payé pour le résultat et ne pas avoir de contrat. Un contrat, typiquement, c'est « Je te promets le résultat X et tu me paies Y ». En gros, on se met d'accord sur le résultat futur. Si tu fournis le résultat X, le client a forcément le devoir de te payer Y.</p>
<p>Par contre, si tu fais une production sans client, parce que tu y crois ou que t'en as envie, alors effectivement, tu n'es pas assuré de recevoir des sous. Le modèle économique traditionnel est de prendre le risque, de faire une étude marketing pour déterminer le prix optimal puis, une fois produit, de croiser les doigts et de faire de la pub pour le rentabiliser.</p>
<p>Mais dans un modèle où la copie est partout, cela n'a pas de sens car une minorité de consommateurs va te l'acheter, les autres le copiant.</p>
<p>Une solution possible : laisser aux gens la possibilité de payer ce qu'ils ont envie de payer pour ce que tu as produit sans contrat.</p>
<p>Mais cela ne remet évidemment pas en cause l'existence de contrats.</p>
<p>5. « Laissez-moi la liberté de vous payer »</p>
<p>Dans ce paragraphe, je ne comprends pas trop. Tu sembles mélanger complètement plusieurs concepts et de nouveaux cette idée que si tu acceptes des Flattrs sur ce que tu fais gratuitement, cela fera disparaitre les contrats.</p>
<p>6. « Un monde beau, un monde sans impôts. »</p>
<p>Là, tu tombes dans le pur incitant moral négatif.</p>
<p>En fait, ce qui se passe en France montre bien que, plus on est riche, moins on paie d'impôts (proportionnellement). Si on est riche, on a les moyens de monter des systèmes, souvent entièrement légaux, pour éluder l'impôt.</p>
<p>Et bien, les bitcoins et autres ne font que rendre cela accessible au plus grand nombre.</p>
<p>Oui, cela pose de nombreuses questions. Et c'est très intéressant.</p>
<p>Mais dire « C'est mal car on élude l'impôt », c'est prendre le problème à l'envers. Cela va arriver. C'est un fait. Cela va se généraliser. On peut lutter contre et le ralentir. Ou l'accepter et se poser des questions : quel est le rôle de l'état dans un tel monde ? Comment récolter des impôts ? Je pourrais t'écrire un livre sur le sujet <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";-)" class="smiley" /></p>
<p>7. « Un autre problème avec cette magnifique vision, c'est qu'elle empêche aux vendeurs de bâtir pour l'avenir. »</p>
<p>Non, au contraire. L'investissement est rendu de plus en plus accessible grâce au crowdfunding (qui est appelé à se diversifier, j'ai rencontré quelques acteurs du domaine). De plus, une fois encore, ton argumentaire ne tient que si on imagine la fin des contrats, ce que je n'ai jamais prétendu et que je n'anticipe pas du tout.</p>
<p>8. « Vous allez formater et calibrer vos billets de manière identique, afin de vous assurer le meilleur revenu »</p>
<p>C'est déjà le cas, quel que soit l'indicateur utilisé. Tu as un compte Google Analytics sur ton blog. Inconsciemment, tu vas donc favoriser l'écriture des billets qui te rapportent le plus de visites. Voilà. Tout indicateur, quel qu'il soit, entraine une déformation (le nombre de commentaires, le nombre de partage Facebook, etc).</p>
<p>La grande différence c'est que, avec la publicité, tu vas être formaté pour écrire des billets attirants, catchy, que les gens vont visiter mais au contenu décevant pour que les visiteurs, une fois sur le site, partent le plus vite posisble en cliquant sur une pub.</p>
<p>Avec les micro-paiements, tu vas avoir tendance à écrire des articles dont les lecteurs vont jusqu'au bout et, à la fin, se disent « C'était bien, cela vaut un peu d'argent ».</p>
<p>Je trouve donc cela très positif comme évolution.</p>
<p>Calibrer ses billets pour un public n'est pas une mauvaise chose. Au contraire, le feedback permet de s'améliorer, d'acquérir de l'expérience. À te lire, on croirait que la seule manière d'être original, c'est de vivre dans une grotte sans aucun contact avec l'extérieur.</p>
<p>Je pense pour ma part que la « déformation » est inéluctable. Il suffit donc de choisir des indicateurs qui nous font progresser dans la direction que l'on souhaite.</p>
<p>9. « Je devrais accepter ce mode de fonctionnement car de toutes façons soit on te paye comme on veut, soit on se sert. Bel esprit.</p>
<p>Je suis le premier à dire que les usages doivent s'adapter, et certains métier se renouveler. Il ne sert à rien de maintenir artificiellement grâce à des lois des industries qui n'ont pas su s'adapter. Mais est-ce que pour autant nous sommes obligé d'adhérer à un modèle de charité ? Est-ce que notre travail ne mérite pas autre chose ? »</p>
<p>Paragraphe très intéressant car totalement réactionnaire. Ton « Je suis le premier à dire » est justement une justification fausse.</p>
<p>Tu as, textuellement, écrit : « Les pirates sont méchants. Je suis le premier à dire qu'il faut s'adapter mais sommes nous obligé de changer ? ». Bref, c'est un argument de conservateur. Tu ne proposes rien, tu t'opposes au changement et tu critiques selon ta propre morale ceux qui vivent avec le changement.</p>
<p>Mais tu sembles détester le concept de « charité » et tu n'arrives pas à te défaire du fait que le monde est soit charité, soit salaire. J'étais exactement dans ton cas avant l'expérience Flattr (voir mon billet sur le Free price)</p>
<p>10. « En lisant ces lignes, il est facile de dire que je refuse le progrès et que je m'attache à un vieux modèle. Pourtant c’est tout sauf ça : je cherche un modèle neuf, mais où les créateurs peuvent gagner leur vie, et ne dépendent pas de l'humeur de quelques personnes. »</p>
<p>Ton billet ne propose pourtant rien. Le contenu peut se résumer à « Je préfère la situation actuelle à tout ce qui semble se profiler ».</p>
<p>Les créateurs dépendent déjà, pour l'immense majorité, de l'humeur de quelques personnes. Je n'ai pas réussi à percevoir dans tout ton billet un seul ou unique argument construit qui explique en quoi la situation actuelle est préférable à ce que j'entrevois.</p>
<p>Et ta conclusion semble dire que, toi-même, tu es de cet avis. Quand on termines par « Bon, on dirait que je suis un vieux conservateur mais en fait, non, je vous jure que non, je n'ai pas d'argument mais si si je suis progressiste », c'est qu'on se rend compte qu'il y a qqch qui cloche <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";-)" class="smiley" /></p>
<p>Bien à toi et merci pour cet échange,</p>
<p>Lionel</p>
</blockquote>Apprenez que tout Flattr vit aux dépens de celui qui l'écoute. - Tohadurn:md5:c586ef4e50c902c1b1b9f2e05cd9731b2013-07-01T14:20:52+02:002013-07-01T13:20:52+02:00Tohad<p>Merci pour cet article, tu expliques parfaitement de problème de cette mentalité "pirate" qui se décharge facilement de leurs responsabilités civiques en tenant des discours souvent très proches des majors qu'ils prétendent combattre.</p>Apprenez que tout Flattr vit aux dépens de celui qui l'écoute. - STPourn:md5:e592c5a7ec9b1603fe669dc8fc7c5d252013-06-30T11:47:37+02:002013-06-30T10:47:37+02:00STPo<p>À propos du prix libre : c'est une pratique que j'ai pas mal éprouvée dans l'associatif, et généralement il va de pair avec l'annonce claire de ce qu'a coûté la fabrication de ce qui est vendu, justement pour que l'acheteur comprenne la valeur de ce qu'il donne.</p>
<p>Exemple concret : sur un CD qu'on vendait aux concert, à la place du code barre on avait mis un petit texte expliquant le concept et combien nous avait coûté la fabrication du CD (~2€). Les gens donnaient en fonction de ça, et parfois beaucoup (on m'a déjà tendu un billet de 20€...).</p>Apprenez que tout Flattr vit aux dépens de celui qui l'écoute. - khalnadurn:md5:f355e908877cbc9e50281633cc0a16742013-06-30T06:58:20+02:002013-06-30T05:58:20+02:00khalnad<p>Hello,</p>
<p>On est tous d'accords avec ce que tu dis, mais l' économie du don vient souvent remplacer la valeur marchande qui y existait avant.<br />
C'est faute de mieux, avec internet, bcp de nos valeurs marchandes ont disparu ou plutôt, la remuneration a changé et finalement c'est tant mieux.</p>
<p>Quand louis ck, vend son spectacle a 5 dollars et qu'un million de personne le télécharge, c'est finalement une forme de dons, ou le mec en sort riche a vie! et donne 4 millions en dons (plus utile), assez cool.</p>
<p>Je crois pas qu'il faille voir dans ce cas, un business model qui va supplanter les autres, c'est le modèle de wikipedia qui est décentré et se rajoute aux autres, on peut considérer les modèles classiques et en apprécier d'autres, c'est pas noir ou blanc quoi.</p>
<p>Maintenant oui, les radins extrémistes du web qui jure que par cette économie sont les pires, mais souvent ces gens la ne sont pas en fait sur le net.<br />
Les 'surfeurs' qui passe souvent sur un blog, la page d'un artistes etc, ont envie de donner parfois des sous, ca va pas plus loin que ca.</p>
<p>Mais surtout acheter des mp3, aujourdhui c'est du don et rien d'autre, je peux avoir tout les mp3 que je veux sur google mais comme j'aime l'artiste, je lui file des sous, c'est rien d'autre que du don.<br />
Et ca s’étend de plus en plus a d'autres metier, mais c'est comme ca le marché evolue, c'est l'economie de l'abondance dans laquelle on vie, cette economie pousse a vouloir donner c'est bien.</p>
<p>Apres j'ai bossé dans l'horeca, parfois des mecs te donne 10 centimes de pourboire et te regarde en insistant pour que tu leurs dise merci, comme s'ils avaient fait leur ba de la journée.</p>
<p>c'est sur que si flattr ca resume a des mecs qui donnent des centimes, psychologiquement c'est interessant,<br />
En gros pour resumer</p>
<p>Si vous donnez des flattr de moins de 5 euro, vous êtes la pire race d'internet! et c'est a cause de vous qu'il y'a des guerres.<br />
si vous donnez 5 euro ou plus, le monde est meilleur grace a vous, mais faites pas les mecs genereux si vous donner moins de 5 euro.</p>