Opinion confirmé ensuite par le même Éric Dupin, qui 2 billets plus tard s'empresse d'organiser pas moins de 2 concours+ pour soutenir sa procédure d'appel :HALU: . Chassez le naturel, il revient au galop. Y'a pas un quota pour le cynisme ?

  • Le premier concours consiste à trouver un Slogan à mettre sur des T-shirt, slogans contenant si possible le mot Fuzz, après tout, pourquoi passer à coté d'une opportunité de se faire de la pub ?
  • Le deuxième concours consiste à s'associer avec Wilogo pour organiser un concours et créer un visuel pour ce t-shirt, en plus du slogan. Tant qu'à faire du buzz, autant faire rentre ses copains dans la boucle !

Ce que je trouve étrange dans l'histoire, c'est de s'associer avec Wilogo, entreprise qui n'hésite pas elle même à menacer les gens de poursuites si une information ne leur plait pas, et qui brandit la diffamation à tout bout de champ pour faire cesser les commentaires qu'ils jugent désobligeants (c'est à dire pas obséquieux) sur leur plateforme. Entreprise qui n'as pas hésité non plus à complètement verrouiller ses forums, afin "de ne plus être dérangés par des gens de l'extérieur". Bref, pas des champions de la liberté d'expression.

Mais alors pourquoi s'associer avec eux ? réponses: ce sont des "potes" Il n'y aura pas de réponse plus concrètes de l'interessé, qui à fermé les commentaires du billet. Donc finalement, la liberté d'expression attendra.

Suite à ce partenariat pour le moins bizarre, quelques graphistes, pourtant apparemment lecteurs assidu du blog d'Éric ont donné leur opinion sur Wilogo, ce à quoi il leur a été répondu:

Je connais très bien Wilogo et je sais qu'ils sont l'objet d'une campagne de dénigrement lancée par quelques graphistes frustrés. La personne que tu cites m'a aussi massacré dans son blog quand j'ai voulu lancer un concours pour le nouveau design de Presse-citron [NDLA: c'est ici, pour ceux qui voudraient juger du "massacre"]. Apparemment c'est son fonds de commerce, tant mieux pour elle si ça l'occupe.

Je ne répondrait pas sur les graphistes frustrés, ni sur mes occupations, chacun se fera son opinion, mais au niveau "fonds de commerce" je ne crois pas que j'ai de leçon à recevoir d'une personne dont le blog ressemble plus à un sapin de noël un 24 décembre au pays des adwords qu'à une plateforme de publication de contenu. :TSS:

Surtout que quand enfin j'ai réussi à passer outre les modules publicitaires, les faux articles qui ne sont qu'un lien vers d'autres de tes articles, les articles pour linker vers les articles les plus commentés, les publi-communiqués et les adwords, et que j'ai atteint le "contenu" qui n'est bien souvent qu'un vague commentaire pour parler d'un service ou d'un site édité par d'autres, Je me dit qu'en terme de fond de commerce, presse-citron ne se défend pas mal. (faudrait qu'on compare mes revenus publicitaire et les siens ;-) )

Voilà où je veux en venir: Que veut on sauver ? Un Web rempli d'irresponsables ne m'intéresse pas. C'est un peu trop facile de lancer des "superbes plateformes web2.0" qui ramassent du contenu créés par d'autres de manière 100% gratuite, de mettre de la pub autour, d'engranger les revenus générés par du contenu que l'on a pas payé, et au moment où le vent tourne, se dédouaner complètement en disant "c'est pas moi c'est les autres", moi j'ai rien produit, c'est mon robot le coupable.

Que je sache, quand ça tournait bien, les revenus n'ont pas été partagés avec les créateurs de contenus non ? Alors pourquoi en irait il de même de la responsabilité ? Le problème est là à mon avis. Eolas fait une excellente analyse de cette situation dans son dernier billet: si on dé-responsabilise les plateformes "2.0", qui voudra prendre la responsabilité de CRÉER du contenu ? Pourquoi devrait-on assumer 100% des risques, alors que des plateformes font leur beurre bien au chaud en se contentant de reprendre notre contenu, à l'abri derrière un robot ? Il est très important d'avoir une vision à long terme sur ce sujet. Je me permet de citer un extrait de cet article:

Car mettre sur le dos des sites qui ne reprennent pas les informations d'autrui mais créent un contenu original indexé par Wikio, Fuzz et les autres, mettre sur leur dos disais-je, une responsabilité démesurée par rapport à leur propre audience, donc à leurs revenus potentiels, et le seul choix rationnel qu'il leur reste est de cesser la diffusion par flux RSS. Et si on leur met aussi sur le dos la responsabilité des reprises manuelles à la Fuzz, il ne leur reste plus qu'à fermer leur sites. Au moins, quand Gala publie sur papier l'info que Martini couche avec Mignonne, il n'est pas responsable si l'info est reprise sur TF1 (c'est TF1 qui est responsable). Un site internet deviendrait dès lors une source de responsabilité incontrôlable du fait de sites auxquels ils sont étrangers et n'ont aucun contrôle, et ils ne sont pas là pour fournir gratuitement du contenu et une assurance juridique à une myriade de sites. On ferme.

C'est pour cela que je trouve assez désespérant que la démarche d'Éric, qui est louable dans le principe et qui partait sur des bases plutôt saines, se transforme en vaste opération marketing-pub 2.0 avec concours à la clef et perverted crowdsourcing à tous les étages, où ce qui aurait pu être une action digne et légitime se transforme en vaste "foire à buzz", franchement ça ne rend service à personne, même pas à lui qui prouve juste qu'il est présent sur le net pour faire de l'argent. On à tendance à se demander si au fond, quand il parle de défendre l'internet français, Éric ne cherche tout simplement pas à sauver une frange des sites 2.0: ceux qui génèrent de "l'easy money" sans prendre aucun risque et en exploitant le travail d'autrui gratuitement, comme wilogo par exemple.

Quand je vois ça, je me dis que nous n'avons pas la même vision du Web. Le web que je veux défendre n'est pas un web d'irresponsables, où une masse de gens travaillent pour engraisser quelques personnes, qui s'empresseront de les lâcher ou de se retourner contre eux au moindre pépin, sans pour autant les avoir considérés ou rémunéré au moment ou tout tournait bien.

Je me demande donc si ce que certains appelllent la "fin du web2.0" c'était tout simplement la fin de l'argent facile et des business plan à la noix ? Car à mieux y regarder, le VRAI web2.0 se porte bien: Les projets ouverts qui profitent VRAIMENT à tous n'ont aucun problème, et je ne pense pas qu'ils soient menacés pour le moment. Par contre pour les plateforme "pseudo communautaires", qui se faisaient passer pour ce qu'elle ne sont pas, ça commence à sentir la fin de la fête, avec une méchante gueule de bois à l'arrivée.

C'est peut être pas plus mal finalement.

Pour revenir à l'histoire d'Éric, à qui je souhaite (sincèrement) bonne chance malgré tout (car je n'aimerai pas qu'une histoire pareille me tombe sur le coin de la gueule), je lui conseillerai d'éviter de tout pourrir en tentant par tout les moyens de faire du buzz : à sa place Je ferais peut être appel à des dons et/ou aux bonnes volontés pour me soutenir, mais je ne les mettrai surement pas en compétition, c'est un manque total de respect que de conditionner l'aide de quelqu'un à un concours !!!

Je ne sais pas trop comment je le prendrai si quand je propose mon aide on me réponde: "merci de m'aider mec, mais avant, tu devra te mesurer aux 50 autres qui veulent en faire autant, t'est pas tout seul sur la liste" :TSS: . Surtout qu'il est flagrant que le concours à été organisé sur Wilogo pour leur faire profiter du buzz, ce qui finalement est assez ironique puisque les admins de Wilogos ne sont pas franchement réputés être des grands défenseurs de la liberté d'expression.

Bref, un peu de dignité que diable, je crois que c'est surtout de ça dont le web2.0 à le plus besoin actuellement ! :-)