MARIE & JULIEN
Avec des vrais morceaux de graphistes dedans !!
2023-10-02T13:47:55+02:00
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Dotclear
Cyberspace Building Crew : Le guide ultime de ma campagne Kickstarter réussie
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2019-05-23T00:26:00+02:00
2021-03-07T23:31:20+01:00
Julien
Dossiers
<h2>Bilan et conseils documentés si vous voulez vous lancer dans le financement participatif (crowdfunding).</h2>
<p>Il y a 1 an, je cliquais sur le bouton «lancer le projet maintenant» de la page de la <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s">campagne Kickstarter des écussons d’internet</a>. Aujourd’hui, cette campagne est devenue une <a href="https://www.cyberspace.builders">boutique en ligne</a>.</p>
<ul>
<li>Avant ce clic, il y a eu une préparation minutieuse.</li>
<li>Après ce clic, il y a eu une tonne de surprises, bonnes ou mauvaises, beaucoup de gestion et beaucoup de suivi.</li>
</ul>
<p>Comme cet exercice était nouveau pour moi, j’ai essayé de noter et de compiler des éléments pendant la campagne afin de pouvoir faire un retour d’expérience précis et partager ce que j’avais appris.</p>
<p>Je n’ai pas la science infuse et chaque projet est unique, les conseils suivants peuvent donc ne pas s’appliquer à votre cas, mais j’ai pris bien soin de tout documenter au fil de l’eau, ce qui fait que <strong>ce guide est la ressource en français la plus complète à ma connaissance.</strong></p>
<p>J’ai mis quelques termes en anglais entre parenthèses qui vous permettront de trouver d’autres ressources sur le sujet. Il s’agit plus d’un « field guide » pour que vous pensiez à tout plutôt qu’une vérité universelle.</p>
<p><strong>Ce billet va être long car je souhaite tout regrouper sur une page mais les étapes seront clairement découpées pour que vous lisiez ce qui vous intéresse.</strong></p>
<p><a href="https://www.cyberspace.builders"><img src="https://mariejulien.com/public/cover-patches-500x333-q90.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<hr />
<p>👓 <strong>TL;DR :</strong> Faites bien vos calculs, refaites-les encore, montez vos prix car vous avez oublié de compter un truc, visez la rentabilité, le tableur sera votre nouveau meilleur ami, faites un produit cool, communiquez sans cesse avec les gens et encaissez le pognon pour partir à Miami ou plus simplement pour essayer de couvrir vos dépenses.</p>
<p>Faire un Kickstarter c’était très cool sur plein de points mais pas non plus archi rentable. Mangez des pommes, <strong><a href="https://www.cyberspace.builders">visitez ma boutique et achetez vous des écussons super cool</a></strong>.</p>
<hr />
<p><strong>Aussi y’a un code promo pour <a href="https://www.cyberspace.builders">la boutique</a> à la fin mais il faut lire l’article pour que ça marche 💸</strong></p>
<p>🤓 La tronche de cake indique un conseil malin de tonton Julien<br />
🚨 Le gyro indique un truc très important auquel vous devriez faire gaffe</p>
<h3>Sommaire</h3>
<ul>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#le-pognon-le-flouze-la-maille-la-fraîche%C2%A0-combien-ce-projet-a-t">Le pognon, le flouze, la maille, la fraîche : Combien ce projet a-t-il rapporté ?</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#le-projet%C2%A0-des-écussons-des-métiers-d’internet-pour-les-travaill">Le projet : Des écussons des métiers d’Internet pour les travailleurs d’Internet</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#avant-la-campagne%C2%A0-plans-are-worthless-but-planning-is-everythin">Avant la campagne : Plans are worthless, but planning is everything</a>
<ul>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#calculer-le-montant-de-l’objectif">objectif</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-contreparties-récompenses">récompenses</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-early-birds">early birds</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-addons">addons</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-stretch-goals">stretchgoals</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-frais-de-port">frais de port</a></li>
</ul></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#pendant-la-campagne%C2%A0-a-successful-failure">Pendant la campagne : A Successful Failure</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#après-la-campagne%C2%A0-le-projet-commence-vraiment">Après la campagne : le projet commence vraiment</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#après-la-campagne%C2%A0-les-ventes-additionnelles">Après la campagne : Les ventes additionnelles</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#après-la-campagne%C2%A0-la-création-des-produits">Après la campagne : La création des produits</a>
<ul>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-produits">Les produits</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-emballages">Les emballages</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#les-à-cotés">Les à-cotés</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#l’affranchissement">L’affranchissement</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#l’adressage">L’adressage</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#préparation-des-commandes-picking-fulfillment-et-envois-shipping">Préparation et envois</a></li>
</ul></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#le-suivi-des-envois-et-le-service-après-vente">Le suivi des envois et le service après-vente</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#le-bilan-et-les-retombées-autres-que-financières">Le bilan et les retombées autres que financières</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/cyberspace-building-crew-le-guide-ultime-de-ma-campagne-kickstarter-reussie#but-wait-there’s-more">But wait, there’s more!</a></li>
</ul>
<h2>Le pognon, le flouze, la maille, la fraîche : Combien ce projet a-t-il rapporté ?</h2>
<p><a href="https://www.cyberspace.builders"><img src="https://mariejulien.com/public/cyberspace-building-crew-patch-01-group02-2000x1333-q90.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>J’économise le scroll de la molette de votre pauvre souris en commençant pas la partie qui vous intéressera sûrement le plus : <strong>combien le projet a rapporté.</strong></p>
<p><strong>Je partage ces chiffres en toute transparence car je pense que le partage est intéressant pour ceux qui voudraient tenter l’aventure. De toute la littérature que j’ai pu lire sur le sujet, je pense que je suis un des rares à le faire.</strong></p>
<p>Je reviendrai en détail au long du billet sur les différentes dépenses et recettes, mais voici le résumé financier synthétique de l’opération (ce sont des chiffres arrondis donc ne vous étonnez pas que ça ne tombe pas pile) :</p>
<h4 id="custom-id">Chiffre d’affaires (= total des ventes encaissé sans rien déduire) = <strong>26000 €</strong></h4>
<ul>
<li>Ventes Kickstarter = <strong>20700 €</strong></li>
<li>Ventes Crowdox (ventes additionnelles post-campagne, addons etc) = <strong>4500 €</strong></li>
<li>Ventes physiques = <strong>550 €</strong> (en progression)</li>
<li>Ventes de la <a href="https://www.cyberspace.builders">nouvelle boutique qui vient d’ouvrir</a> = <strong>300 €</strong> (en progression constante)</li>
</ul>
<h4>Dépenses = <strong>14000 €</strong></h4>
<ul>
<li>Fabrication des produits = <strong>9500 €</strong></li>
<li>Commissions des plateformes (Kickstarter, CrowdOx, Stripe, Zettle) = <strong>2500 €</strong></li>
<li>Frais d’envois (incluant affranchissement, enveloppes, flyers et ré-expéditions) = <strong>1300 €</strong></li>
<li>Promotion et cadeaux = <strong>300-500 €</strong></li>
</ul>
<h4>Cotisations sociales (estimées) = <strong>900 €</strong></h4>
<p>🚨 <strong>Attention, il s’agit des cotisations estimées en bénéficiant du dispositif <a href="https://www.urssaf.fr/portail/home/independant/je-beneficie-dexonerations/accre.html">ACRE</a>, elles sont 4 fois inférieures au régime général.</strong></p>
<p>Je rappelle que toute somme touchée est soumise à des cotisations, une campagne de financement ne dérogeant pas à la règle, j’ai dû créer le statut adéquat et déclarer le chiffre d’affaires encaissé. J’ai l’impression que bien souvent cette partie passe à l’as dans les opérations de crowdfunding que je croise.</p>
<p>Selon les montants atteints, il peut être aussi nécessaire de reverser de la TVA, ce qui peu plomber votre marge de 20%, donc prenez garde d’inclure tout ça dans vos calculs en amont.</p>
<h3>Bénéfices = <strong>11500 €</strong></h3>
<p>Voici un petit graphique qui récapitule tout ça :</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/bilan-5c-20kick_39066061_2_-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/bilan-5c-20kick_39066061_2_-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<h3>Est-ce que c’était rentable ?</h3>
<p>Question à laquelle il est difficile de répondre. Quand j’ai lancé le projet, mon but était clair :<br />
que les gens aient des goodies cool pas trop chers et que SURTOUT je ne me retrouve pas à devoir mettre des sous de ma poche suite à un mauvais calcul. De ce point de vue, l’opération a été un succès.</p>
<p><strong>Cela dit, 11500€ de bénéfice peut sembler être une somme rondelette pour un particulier, mais pour une activité commerciale c’est loin d’être une somme notable.</strong></p>
<p>Ce tarif correspond à 20 jours de travail en freelance à mon taux journalier «longue durée», et le projet m’a pris plus longtemps que ça à gérer. Le temps total passé sur ce projet est difficile à estimer mais tout mis bout à bout, je pense que j’ai y passé une trentaine de jours.</p>
<h3>Est-ce que c’est une activité viable ?</h3>
<p>Il s’agissait d’une activité annexe, combinée à une activité salariée et d’une activité freelance, donc financièrement cela restait un bonus bienvenu, sans compter les retombées indirectes sur lesquelles je reviendrai.</p>
<p>Mais il s’agit d’un projet « one shot », et même si les ventes résiduelles sont régulières, elle restent anecdotiques et ne suffisent absolument pas à assurer un revenu. Ça n’est donc pas une activité viable sur la longueur car il n’y a pas d’effet de levier, comme un volume de commandes permettant de faire des économies d’échelles.</p>
<p>Le projet n’était pas trop « scalable » comme disent les jeunes, et que plus de commandes = plus de dépenses. L’économie sur le volume n’a pas trop joué non plus étant donné l’ajout de modèles différents pendant la campagne.</p>
<p>Pour que ça devienne viable, j’aurais dû soit monter le prix des écussons, soit faire fabriquer moins cher ou de moins bonne qualité, pour retrouver des marges commerciales habituelles.</p>
<p>🤓 <strong>Conseil : Même si vous faites ça pour le fun, visez la rentabilité, sinon vous allez juste galèrer sans aucune retombée, voire même perdre de l’argent.</strong></p>
<p>Maintenant que votre curiosité est satisfaite, assez parlé d’oseille, parlons du reste de la campagne.</p>
<h3>Quelques chiffres supplémentaires</h3>
<ul>
<li><strong>510</strong> contributeurs Kickstarter dont <strong>150</strong> hors de France</li>
<li><strong>250</strong> clients additionnels post-campagne</li>
<li>Des contributeurs répartis dans une <strong>quinzaine de pays</strong></li>
<li>Campagne financée à <strong>692 %</strong> à la clôture</li>
<li>Engagement moyen pendant la campagne de <strong>41 €</strong></li>
<li><strong>182</strong> personnes qui utilisaient Kickstarter pour la 1re fois</li>
<li><strong>45 %</strong> des contributions en trafic direct</li>
<li><strong>23 %</strong> des contributions arrivant par Twitter</li>
<li><strong>3300</strong> écussons brodés et plus de <strong>10000</strong> autocollants vendus</li>
<li>Récompense la plus choisie : <strong>2 patches et 12 stickers</strong></li>
<li>Écusson le plus vendu : Celui du <a href="https://www.cyberspace.builders/ecussons/cyberspace-building-crew">Cyberspace Building Crew</a>, suivi de <a href="https://www.cyberspace.builders/ecussons/from-tab-to-space">« From Tab To Space »</a> </li>
</ul>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/ks_aftermath_01.JPG"><img src="https://mariejulien.com/public/ks_aftermath_01.JPG" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p><a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/community"><img src="https://mariejulien.com/public/backers_stats_01.JPG" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<h2>Le projet : Des écussons des métiers d’Internet pour les travailleurs d’Internet</h2>
<p>Comme vous le savez sûrement, l’idée des écussons provient d’une <a href="https://speakerdeck.com/judbd/design-et-accessibilite-freres-darme-ou-ennemis?slide=25">slide de conférence pour Paris Web</a>. Dans la foulée j’ai <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/916249699727888384">demandé aux gens sur Twitter</a> si ça les intéressait, puis dès que j’ai eu un peu de temps je me suis lancé dans le dessin des écussons.</p>
<h3>Pourquoi des écussons ?</h3>
<p>Tout simplement car je trouvais ça personnellement cool, et que je pense que c’était le cas de quelques autres personnes, donc j’ai commencé à dessiner 5 écussons de métiers proches du mien dans la chaîne de production web (pour finir par en faire <a href="https://www.cyberspace.builders/ecussons">14 différents</a>).</p>
<p>Comme les <a href="https://mariejulien.com/post/2019/05/23/(https://www.cyberspace.builders/ecussons)">écussons brodés</a> ne plaisent pas à tout le monde et que les stickers sont <a href="https://cpu.dascritch.net/post/2018/05/10/Ex0084-Stickers">omniprésents dans le milieu du web</a>, j’ai décliné les modèles sur des <a href="https://www.cyberspace.builders/stickers">autocollants découpés à la forme</a> pour orner les laptop.</p>
<p>Un point important pour moi était de faire un dessin original, et pas une énième ressucée de licence en mode «zone-grise-vide-juridique-droit-à-la-parodie» (= de la contrefaçon).</p>
<p>En gros, un truc geeko-compatible, certes, mais pas de Rick & Morty habillés en Calvin & Hobbes avec des sabres laser Pokemon en Lego. Juste une création originale personnelle dont je détiendrais les droits en intégralité afin d’avoir les coudées franches pour en faire ce que je voulais ensuite (et aussi faire quelque chose de nouveau).</p>
<h3>Restait à se mettre au boulot et à dessiner.</h3>
<p>L’idée était de dessiner des écussons spatiaux, je me suis donc beaucoup documenté sur les formes, les couleurs et les significations des écussons existants, puis j’ai adapté ça en y glissant des références de chaque métier.</p>
<p>Le brief principal étant que ça me plaise et je me suis <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/1029300587911946240">pas mal</a> <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/994142333074583552">amusé</a>.</p>
<p>Au fil de la campagne, j’ai été amené à créer des écussons pour des sponsors, mais le processus était le même car le deal était de conserver une liberté créative totale, et je crois qu’ils ont été très satisfaits du résultat.</p>
<p>Un mot sur le choix de la plateforme : J’ai sélectionné Kickstarter pour son ouverture internationale et son capital de confiance auprès du public, pour un projet franco-français j’aurais pu sélectionner Ulule. J’ai évité Indiegogo pour <a href="https://www.minimachines.net/actu/financement-participatif-la-poubelle-indiegogo-29874">sa mauvaise réputation auprès des contributeurs.</a></p>
<h2>Avant la campagne : Plans are worthless, but planning is everything</h2>
<p>Comme <a href="https://quoteinvestigator.com/2017/11/18/planning/">le disait ce cher Dwight</a> (Eisenhower), un plan ne sert à rien, mais une planification soignée peut faire toute la différence.</p>
<p>Cette citation s’est révélée plutôt juste.</p>
<p>Le plan était le suivant : Les agences web, amatrices de goodies divers, allaient <a href="https://www.cyberspace.builders/ecussons/pack-complet-decussons-brodes">acheter des packs d’écussons</a> pour les métiers de leurs salariés, et l’initiative allait gentiment buzzer sur les sites d’actus du secteur, ce qui permettrait d’atteindre l’objectif.</p>
<p><strong>Un <a href="https://en.wikiquote.org/wiki/Helmuth_von_Moltke_the_Elder">autre militaire a dit</a> «aucun plan ne résiste au contact de l’ennemi». Il n’avait pas tort car rien ne s’est passé comme prévu.</strong></p>
<p>Mais chaque chose en son temps, revenons à la planification. Tout se prépare quelques mois avant la date du lancement.</p>
<p>🚨 <strong>Une chose très importante à savoir est que le succès d’une campagne se joue dans les premières 48 heures, voire 24h. La phase de préparation est donc indispensable.</strong></p>
<h3>Étape 0 : créer un tableau Trello</h3>
<p>Je suis devenu très adepte de <a href="https://trello.com">cet outil</a> qui permet d’avoir un aperçu des choses à faire sur des petites cartes qu’on peut organiser dans des colonnes.</p>
<p>Voici les colonnes que j’avais créées pour l’occasion :</p>
<ul>
<li><strong>Communication</strong> = liste de choses à faire pour communiquer sur le projet (sites à contacter, goodies à offrir, conseils de communication d’autres campagnes Kickstarter)</li>
<li><strong>À faire</strong> = Trucs qui restaient à faire, obviously</li>
<li><strong>Piges (recherches)</strong> = Les recherches graphiques sur les écussons + les boutiques de concurrents qui vendaient le même genre de produits</li>
<li><strong>Préparation</strong> = Des articles de conseils pré-lancement de gens ayant mené à bien des campagnes de financement participatif par le passé</li>
<li><strong>Conseils</strong> = pareil mais plus global</li>
<li><strong>À acheter</strong> = Dès que je pensais à un truc que je devrais acheter, je le mettais là pour le comptabiliser</li>
<li><strong>Achats</strong> = Les chose effectivement achetées à décompter de ma marge</li>
<li>Plusieurs colonnes de pense-bête mal organisées</li>
<li><strong>Site boutique</strong> (colonne ajoutée à la fin pour <a href="https://www.cyberspace.builders">le site e-commerce</a>) </li>
</ul>
<p>Globalement j’ai lu tout ce qui avait été écrit en anglais et en français sur le lancement d’une campagne de financement, tous les conseils pertinents ou pas, toutes les astuces de petit malin. <a href="https://www.kickstarter.com/campus/questions/what-three-things-do-you-know-now-that-you-wish-you-knew-before-you-launched-your-project">Ce billet</a> regorge de références qui m’ont été très utiles et que je vous partage à mon tour. Lisez-les toutes si vous pouvez. <a href="https://www.kickstarter.com/help/handbook">kickstarter propose aussi un manuel du créateur</a></p>
<p><strong>Je crois que personne n’a lancé de campagne en étant plus préparé que moi. Si vous voulez vous lancer dans l’aventure, je vous conseille de faire la même chose car la préparation est la clé.</strong></p>
<h3>Étape 1 : Estimations financières + fixer un objectif</h3>
<h4>Calculer le montant de l’objectif</h4>
<p><img src="https://mariejulien.com/public/Ehhhhhhhhhhhh_8a975b_5042657.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Le nerf de la guerre d’une campagne de crowdfunding est de fixer l’objectif final.</p>
<p>Il faut à la fois qu’il soit atteignable et à la fois suffisant pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau si vous l’atteignez mais n’avez pas assez d’argent pour honorer vos commandes. Il ne faut pas qu’il soit trop haut non plus car s’il manque ne serait-ce que 1 € à la fin, les contributeurs sont remboursés et vous perdez tout l’argent engagé. C’est tout ou rien.</p>
<p>🚨 <strong>Ne vous amusez pas à payer vous même pour atteindre un objectif proche, Kickstarter ne plaisante pas avec le blanchiment et <a href="https://help.kickstarter.com/hc/fr/articles/115005139813-Pourquoi-un-projet-serait-il-suspendu-">suspendra ou annulera votre campagne</a>. Soyez prudents.</strong></p>
<p>🚨 <strong>Quand vous lancez votre campagne, il faut que vous soyez quasiment sûr d’atteindre votre objectif, donc paradoxalement ne pas voir ça comme un objectif rêvé et lointain.</strong></p>
<p>🤓 <strong>Certains (dont je fais partie) diront même qu’il faut qu’il soit virtuellement atteint avant même le lancement.</strong></p>
<p>Pour fixer son objectif, il faut calculer tout ce qui va vous coûter de l’argent, sans sous-estimer aucun poste, par exemple les <a href="https://www.kickstarter.com/help/fees">commissions et frais</a> ou les coûts de livraison pour ne pas devoir payer de votre poche l’envoi des récompenses (un grand classique).</p>
<p>Vous devez donc contacter plusieurs fournisseurs en avance, demander plusieurs devis et estimations, et <strong>TOUT compter</strong> (+ une marge de sécurité de 20 à 40 %). Si vous comptez manipuler des colis, renseignez vous sur les taxes, les frais de douanes et les prestataires de préparation et d’envoi (fulfillment), ça peut être bon de les intégrer à vos calculs. Comptez aussi les invendus et intégrez-les dans l’objectif global, ce sera du bonus à la fin.</p>
<p>Estimez le poids de vos envois, estimez le prix des emballages, estimez l’affranchissement nécessaire pour l’envoi des récompenses une fois emballées et avec tout les extras que pourraient contenir le colis.</p>
<p>🤓 <strong>Dites-vous qu’il vaut mieux compter large et gâter vos contributeurs si tout se passe bien qu’être en permanence à la limite du déficit et chipoter sur chaque centime.</strong></p>
<p>En tant que consommateur, si vous avez un problème et que votre colis se perd, vous préférerez en avoir un nouveau sans discussion avec un petit sticker d’excuse en bonus plutôt que le vendeur vous fasse mille histoires et mette en cause votre bonne foi.</p>
<p>À ce calcul standard s’est ajouté une autre variable pour mon projet : Les prix de fabrication des patches et stickers est extrêmement variable selon les volumes commandés (ça passe vite du simple au double, voire triple).</p>
<p>Comme il est impossible de prévoir quel design allait le plus plaire, il était probable de se retrouver dans des cas où un écusson était commandé 5 fois et un autre 100 fois, ou pire, que chacun soit commandé 20 fois, faisant ainsi exploser le prix à l’unité. Donc atteindre l’objectif, mais perdre de l’argent, un comble.</p>
<p><strong>J’ai donc dû calculer tous les scénarios plausibles, avec l’aide de <a href="https://twitter.com/ToitagL">Florent</a> qui m’a fait plusieurs simulations pour que quoiqu’il arrive, je ne me retrouve pas en déficit.</strong></p>
<p>En plus de ces projections sur le prix du produit lui-même, il a fallu que j’intègre toutes les autres dépenses dans mon calcul : frais postaux, colis et marchandise perdues, prototypes, enveloppes, flyers d’accompagnement (que j’avais oublié), cadeaux, marge de sécurité de fabrication (10% !), commissions des plateformes etc. <strong>N’oubliez pas non plus de compter la TVA si vous y êtes soumis car vous vendez à des particuliers.</strong></p>
<p>J’ai finalement fixé l’objectif à <strong>3000 € pour 5 modèles d’écussons</strong>, ce qui permettait de rentrer dans mes frais dans le cas du pire scénario, et de gagner un peu d’argent dans le meilleur des cas.</p>
<p><a href="https://www.printninja.com/printing-resource-center/beyond-printing/crowdfunding-games/estimate-kickstarter-funding-goal">Quelques</a> petits <a href="https://mariancall.com/kickstarter-math-is-weird/">articles</a> et des <a href="https://docs.google.com/spreadsheets/d/1VS0SDrodf6Zm1ec8bgdyscse9qPXVFi1KAdp1gFiwfw/edit#gid=0">calculateurs en ligne</a> pourront vous aider à fixer correctement votre objectif.</p>
<p>🚨 <strong>Important : faites vous aider et faites relire vos calculs. Demandez à vos potes forts en maths, en gestion et en sens commun. Un tableur sera votre nouveau meilleur ami, apprenez à faire les formules de bases pour pouvoir jouer avec les différents paramètres. Listez tous vos coûts dès le début et mettez-les à jour régulièrement.</strong></p>
<p><strong>J’ai eu la chance qu’une équipe de professionnels de choc se penchent sur mon projet dans un chan de slack nommé #purgatoire créé pour l’occasion. Merci <a href="https://marie-anais.com/">Marie</a>, <a href="https://www.brgr.fr/">Olivier</a>, <a href="https://k-you-studio.fr/">Pierre</a>, <a href="https://yoan-malie.fr/">Yoan</a>, Florent, <a href="https://vincent-valentin.name/">Vincent</a> et <a href="https://www.stpo.fr/">Christophe</a> qui a d’ailleurs écrit un très bon <a href="https://www.stpo.fr/blog/bd-et-auto-edition-je-lai-fait-et-jai-survecu/">retour d’expérience</a> sur sa campagne à lui.</strong></p>
<h4>Demandez, et vous obtiendrez</h4>
<p>N’hésitez pas à demander des conseils à des gens expérimentés et à faire des recherches. J’ai cherché si des projets similaires existaient déjà sur Kickstarter et je suis tombé sur les magnifiques écussons de <a href="https://monsterologist.com">Georges Coghill aka Monsterologist</a>. Il avait réussi plusieurs campagnes donc je lui ai posé quelques questions par mail sur la meilleur stratégie à adopter, sans trop y croire. Et bien il a répondu gentimeent à mes nombreuses questions, a éclairé bien des zones d’ombres et m’a permis d’aviter quelques conneries. C’était vraiment sympa de sa part étant donné que je sortais de nulle part et qu’il aurait pu me voir comme un concurrent. L’entraide entre créateurs est précieuse.</p>
<h4>Les contreparties / récompenses</h4>
<p>Comme Kickstarter le <a href="https://help.kickstarter.com/hc/fr/articles/115005048173-Est-ce-que-Kickstarter-me-remboursera-si-le-cr%C3%A9ateur-ne-tient-pas-ses-promesses-">répète à longueur de pages</a> pour se couvrir, ça n’est pas une boutique, et ils ne vendent pas de produits.</p>
<p>Trouver des bonnes contreparties au juste prix n’est pas évident, vous pouvez déjà commencer par lire le <a href="https://www.kickstarter.com/help/handbook/rewards">guide de Kickstarter</a> sur la question pour défricher un peu le terrain.</p>
<blockquote>
<p>WHAT ARE YOU ACTUALLY TRYING TO MAKE? This should be your primary reward, and you can build other rewards around it. Extras are nice, but don’t steer people to a $20 T-shirt when you’re trying to print a $40 graphic novel. Clear, simple rewards help potential backers make a selection, and help you get funds to spend on the actual project.</p>
</blockquote>
<p>Les contributeurs (backers) font des contributions (pledges) pour que votre projet se réalise, et en échange vous pouvez leur donner une récompense (reward).</p>
<p>Évidemment dans le cadre d’une pré-vente, la récompense est le produit, mais comme ça n’est pas une boutique en libre service il faut définir plusieurs niveaux qui satisfassent le plus de monde possible.</p>
<p>Après l’avoir créée, J’ai fait l’impasse sur la récompense symbolique à 1 € « Un grand merci contre quelques euros » car je pense que ça n’intéressait personne, pour me focaliser sur les récompenses concrètes. Certains affirment au contraire que <a href="https://www.kickstarter.com/blog/the-power-of-1-0">ce type de récompense est indispensable</a>, à vous de voir (même si vous ne prévoyez pas de contrepartie, les gens pourront toujours verser 1 €).</p>
<p>🚨 <strong>C’est un exercice difficile car une fois sélectionné par au moins une personne, les récompenses sont figées et vous ne pouvez plus les modifier, il faut donc bien faire attention.</strong></p>
<p>J’ai opté pour le classique 1, 2, 3 ou 5 patches, accompagnés ou pas de stickers. Il a fallu ensuite fixer le prix de chaque récompense, pour qu’elles soient harmonisées et que chacun y trouve son compte, et pour ne pas qu’une offre soit bien plus intéressante qu’une autre, ou au contraire inutile.</p>
<p>Certains conseillent de faire un maximum de 10 récompenses, je dirais que ça dépend de votre projet et que le tout est que vos backers s’y retrouvent.</p>
<p>Il faut également penser les prix pour que les commandes se concentrent sur les offres que vous voulez mettre en avant, sans pour autant casser le marché.</p>
<blockquote>
<p>Don’t discount - Limited Earlybirds are good to reward your friends & family, but you shouldn’t cut your price - backers aren’t expecting Groupon-like discounts and you won’t get a true read on your retail price.</p>
</blockquote>
<p>Les statistiques montrent que <a href="https://www.kickstarter.com/blog/trends-in-pricing-and-duration">le montant de la récompense idéale est de 50$</a> et qu’il faut <a href="https://www.kickstarter.com/blog/the-price-is-right">au moins une récompense autour de ce prix et d’autres en dessous</a>.</p>
<p>Les récompenses ont un peu évoluées au fil de la campagne et j’ai dû rajouter les récompenses sponsors + des packs complets que je n’avais pas mis au début.</p>
<p>Là encore, la littérature anglophone est prolifique sur la question si vous voulez creuser :</p>
<p><a href="https://mariancall.com/kickstarter-math-is-weird/">Kickstarter Math is Weird</a> / <a href="https://stonemaiergames.com/kickstarter-lesson-201-a-step-by-step-guide-to-pricing-your-core-reward/">A Step-by-Step Guide to Pricing Your Core Reward</a></p>
<h4>Les early birds</h4>
<p>Une autre pratique courante, celle d’offrir à vos premiers contributeurs une récompense exclusive pour dynamiser le début de campagne.</p>
<p>🤓 <strong>Comme le succès de la campagne se joue dans les premières heures, ça peut être une bonne idée de motiver les troupes au lancement et créer un sentiment d’urgence pour ne pas que les contributeurs attendent 1 mois avant de se lancer.</strong></p>
<p>J’avais opté pour 2 récompenses spéciales early birds :</p>
<ul>
<li>2 patches achetés = 1 patch qualité offert (patch inédit en début de campagne)</li>
<li>1 pack complet de 5 patches acheté = une ristourne sur le prix + l’assurance de se voir offrir tous les écussons débloqués par les stretch goals</li>
</ul>
<p>La première offre était classique, et financée en partie grâce au sponsoring Opquast qui offrait les écussons additionnels, mais la 2e était plus ambitieuse, et se situait dans le « sweet spot » des 50 $ (cf. plus haut).</p>
<p>En effet, tant que le pack contenait 5 ou 6 écussons ça allait, mais comme on est arrivé à 14 écussons débloqués à la fin, cette offre est devenue imbattable et m’a coûté de l’argent. En revanche, les early birds étaient super contents 😎👍</p>
<p>Avec le recul, je ne regrette pas cette offre, car heureusement je l’avais limitée à 100 unités, et c’était une bonne façon de remercier les gens qui croyaient au projet.</p>
<p>Payer une quarantaine d’euros dans l’espoir de faire une super affaire si les écussons étaient débloqués et s’assurer toute la collection quoi qu’il arrive.</p>
<p>🤓 <strong>Les contributeurs de la première heures ayant pris ce pack avaient donc tout intérêt à faire la promotion de la campagne, chaque palier atteint leur débloquant un patch gratuit.</strong></p>
<p><strong>Cette offre avait aussi un avantage important, celui de lisser le nombre d’exemplaires à fabriquer par modèle.</strong></p>
<p>En dessous de 100 exemplaires pour les écussons, le prix à l’unité est bien trop élevé pour que ce soit rentable. Pousser une offre qui permettait d’avoir au moins 100 commandes de chaque modèle assurées, et donc de diminuer le prix à la pièce pour les commandes individuelles était une bonne chose.</p>
<h4>Les addons</h4>
<p>Les « addons » sont un moyen non-officiel d’ajouter des choses à la commande. Kickstarter n’étant pas une boutique, il n’y a pas de panier à proprement parler, donc à moins de mettre toutes les variables possibles en récompense, ce qui n’est pas conseillé, vous demandez à vos contributeurs de rajouter une somme à leur contribution, puis vous vous débrouillez après (on y viendra plus tard).</p>
<p>Globalement personne n’a rien compris à ce fonctionnement malgré les <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/description#h:addons">explications</a> et <a href="https://ksr-ugc.imgix.net/assets/021/041/636/68a6ca35eb9fb6169032157a4bc03e04_original.jpg?ixlib=rb-2.0.0&w=680&fit=max&v=1524865809&auto=format&gif-q=50&q=92&s=3b5136f9862b61be0cf4474f367631a7">schémas</a> que j’avais produit pour l’occasion, mais il n’y avait pas d’autres moyens de commander un pack de stickers ou un écusson en plus pour ceux qui le souhaitaient.</p>
<p><strong>Ces addons ont généré pas mal de questions et de SAV, mais ont permis de gonfler un peu le panier moyen.</strong></p>
<h4>Les stretch goals</h4>
<p>Même si <a href="https://www.kickstarter.com/blog/think-before-you-stretch">Kickstarter le déconseille</a> car ça n’est pas une pratique officielle, il est d’usage dans les campagnes de ce genre de proposer des « stretch goals », à savoir des nouvelles choses à débloquer si l’objectif est atteint.</p>
<p>Ça peut servir à animer votre campagne et à susciter de l’intérêt, mais il y a plusieurs choses à prendre en compte :</p>
<p>Déjà ça n’a rien d’obligatoire. Si ça ne correspond pas à votre campagne, laissez tomber. <a href="https://www.kickstarter.com/blog/think-before-you-stretch">Lisez ces précieux conseils sur la question avant de vous lancer</a>.</p>
<p>🚨 <strong>Une erreur courante et de vouloir en faire trop au point que ça éclipse la campagne initiale et aille jusqu’à gêner sa bonne réalisation, voire vous ruine.</strong></p>
<p>Cette erreur est souvent le résultat de nouveaux produits débloqués qui n’ont rien à voir avec la campagne (tshirts, mugs…) et dont les coût de fabrication, d’envoi et de logistique ne sont pas maîtrisés. Tenez vous-en à une amélioration du produit initial plutôt qu’à ajouter des nouveaux produits sans distinctions. Chaque produit supplémentaire = deux galères supplémentaires.</p>
<blockquote>
<p>T-shirts, mugs, prints only add addition cost and shipping costs to your project and not value. Make sure upgrades are upgrades to the project and not additional products that you are creating. The caveat to this is if you already had the swag producted prior to the KS campaign and have it as inventory. Even then, it creates additional shipping costs.</p>
</blockquote>
<p>Dans mon cas, j’ai opté pour le <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/description#h:stretch-goals">déblocage de nouveaux écussons</a>, ce qui restait dans la veine de la campagne initiale mais diluait encore plus le choix des utilisateurs, risquant ainsi de faire drastiquement monter les coûts de production (c’est d’ailleurs un peu ce qu’il s’est passé).</p>
<p>Il faut savoir qu’un contributeur peut modifier sa contribution jusqu’à la clôture de la campagne. Tant que la campagne n’est pas finie, impossible aussi de savoir qui va choisir quoi, et à part le niveau de récompense, vous êtes dans le noir le plus complet, impossible de savoir si un modèle est détesté et un autre adoré, ni la répartition globale.</p>
<h4>Les frais de port</h4>
<p>La question s’est vite posée d’inclure les frais de port ou non (au moins pour la France métropolitaine) dans le montant de la récompense. En tant que client je suis très sensible aux « frais de ports offerts » (même s’ils sont forcément répercutés dans le prix du produit) donc j’ai commencé à faire comme ça.</p>
<p>Il s’est finalement trouvé que vu le nombre de variantes possibles et de pays disponibles, ça compliquait beaucoup les choses donc j’ai dû opter pour un tarif postal séparé, en plus du prix de la récompense.</p>
<p>Les frais de port, même séparés, sont intégrés dans le total et donc comptent pour atteindre l’objectif. Il n’y a pas de souci à se faire sur ce point, si ce n’est que bien sûr il faudra les déduire du total disponible de votre coté et les utiliser pour les envois.</p>
<p>Une fois tous ces calculs et ces tâtonnement financiers effectués (il faut savoir qu’une fois qu’une récompense a été sélectionnée elle ne peut plus être modifiée donc il ne faut pas se planter) je me suis lancé dans la préparation de la campagne côté Kickstarter.</p>
<h3>Étape 2 : Préparer sa page projet sur Kickstarter</h3>
<p>🚨 <strong>Contrairement à ce que laisse penser la partie visible de Kickstarter en tant que contributeur, il faut savoir que la partie créateur du site est TRÈS mal faite et que ça surprend pas mal.</strong></p>
<p>En gros on a l’impression que Kickstarter s’est reposé sur ses acquis et ne fait aucun effort pour faciliter la vie des créateurs de projets, se contentant d’encaisser sa commission.</p>
<p>L’interface est lente et les outils d’édition ont 5 ans de retard, c’est une bonne galère pour ajouter des images ou mettre en forme du texte, c’est extrêmement sommaire pour un outil moderne.</p>
<p>Si l’inscription elle-même ne pose pas de problème, l’identité du créateur doit être ensuite validée automatiquement (ce qui ne fonctionne pas) puis par un humain, ce qui prend des jours et retarde d’autant votre projet, ajoutant du stress là où vous n’en avez pas besoin.</p>
<p>Ensuite votre projet doit lui aussi être validé, ce qui peut ajouter une semaine de délai à votre lancement.</p>
<p>Si vous avez des questions ou un problème, le support est inexistant et répond trop tard et à coté de la plaque avec des messages semi-automatiques ou pas du tout, que ce soit via le site, par mail ou sur Twitter.</p>
<p>L’outil lui même est poussif et peu ergonomique, rien n’est expliqué, on ne peut par exemple pas organiser les récompenses comme on le souhaite ni les éditer en volume, ce qui génère des inconsistances entre les descriptions. On ne peut pas non plus avoir des récompenses « brouillon » le temps de voir si tout est harmonisé.</p>
<p>La gestion des contributeurs en fin de campagne est elle aussi catastrophique, obligeant à passer par un outil tiers et payant, mais nous y reviendrons.</p>
<p>🤓 <strong>Ce qui m’a posé le plus de problèmes est la traduction des pages. Mon projet étant en anglais en en français, je voulais le proposer dans ces 2 langues. Figurez vous que c’est simplement impossible et non prévu par la plateforme.</strong></p>
<p>Si vous souhaitez traduire votre campagne, vous devez vous débrouiller en alternant les différentes langues ou en faisant une page principale dans une langue + une page d’actualité (non éditable) dans une autre, ou alors faire une grosse image de la page traduite, ce qui est un hack bien sale qui rappelle les heures les plus sombres de MySpace. Pour les récompenses et leur description, il n’existe aucune solution.</p>
<p>Kickstarter se garde bien de prendre la parole sur le sujet et ne fait que <a href="https://www.kickstarter.com/blog/best-practices-for-translating-your-project-page">diriger vers des articles de créateurs</a> qui disent comment ils ont dû bidouiller le truc. Ce sujet n’a pas l’air de les préoccuper plus que ça.</p>
<p>Avec le recul, je me demande si je n’aurais pas dû faire du monolingue avec une page externe pour la traduction, mais pas sûr de l’efficacité.</p>
<p>Bref j’ai rempli ma page de campagne tant bien que mal, en soignant les titres et inter-titres en créant des images, en produisant des visuels et des schémas pour que tout soit le plus clair possible, et en lisant et relisant mon texte de campagne (qui lui est modifiable jusqu’à ce que la campagne se termine).</p>
<p>🚨 <strong>Important : pensez à activer l’url personnalisée de votre page, le plus court sera le mieux (ne faites pas comme moi, je n’avais pas compris qu’on pouvait mettre ce qu’on voulait et je l’ai générée automatiquement, mieux que les chiffres mais pas top).</strong></p>
<p>Graphiquement, vous êtes assez limité, et vous ne pouvez par exemple pas mettre d’image en en-tête de page ou de lien vers une page externe de votre projet tant que celui-ci n’est pas terminé (malin).</p>
<p>Kickstarter <a href="https://www.kickstarter.com/help/handbook/your_story?ref=faq_creator_video">insiste sur l’importance de mettre une vidéo pour le projet</a>, et je pense qu’ils ont raison car ça personnifie la campagne, mais je n’avais pas les moyens pour faire un truc propre et professionnel rapidement, donc j’ai préféré m’en passer, sachant qu’une vidéo mal produite peut avoir l’effet inverse à celui recherché.</p>
<p>D’une manière générale, Kickstarter m’a donné l’impression d’être une vieille gloire se reposant sur ses acquis et encaissant l’argent des créateurs sans réellement les aider, tout en se déchargeant de toute responsabilité envers les contributeurs.</p>
<h4>Étape 3 : communication, teasing, promotion, création et activation</h4>
<p>Vous ne pouvez pas vous contenter de remplir votre page de campagne, d’appuyer sur «lancer» et d’attendre que l’argent rentre. Il existe une <a href="https://www.kickstarter.com/blog/how-to-get-press-and-spread-the-word-about-your-kickstarter-proj">tonne de choses</a> à <a href="https://www.reddit.com/r/kickstarter/comments/757xzn/launched_a_project_share_your_dos_and_donts_for/">faire ou ne pas faire</a> pour que votre campagne se déroule le mieux possible.</p>
<p><strong>Comme nous avons vu plus haut, il faut que vous soyez quasiment sûr de boucler la campagne avant même de l’avoir lancée, et que les premières heures sont décisives.</strong></p>
<p>🤓 Kickstarter a dressé <a href="https://www.kickstarter.com/help/stats">des statistiques précises</a> sur les réussites des campagnes en rapport avec la répartition des financements, et les <a href="https://stonemaiergames.com/is-it-now-necessary-to-successfully-fund-within-the-first-48-hours-on-kickstarter/">experts s’accordent</a> sur le fait que si vous faites moins de 20% de votre objectif lors des premières 24 heures, vous aurez du mal à boucler votre campagne.</p>
<p><strong>Il faut donc faire le maximum pour vous assurer au moins ce montant le premier jour.</strong></p>
<p>Pour ça, il faut que le maximum de gens soient au courant de ce que vous allez faire et qu’ils soient mobilisés dès les premières heures : parlez de votre campagne autour de vous, à votre famille, à vos amis, au gens qui pourraient être intéressés.</p>
<p>Faites un mini-site sur un nom de domaine choisi pour regrouper toutes les informations pré-campagne, avec un compte à rebours et le détail du projet et une FAQ, sur lequel vous serez plus libre de vous exprimer, sans les contraintes de la page Kickstarter. Mettez ce mini site en signature de vos mails. Si vous ne savez pas faire de mini-site, <a href="https://carrd.co/build">prenez-en un tout fait</a>, mais utilisez bien un nom de domaine personnalisé.</p>
<p><strong>Plus vous préparez de textes et de visuels, plus vous en aurez de disponibles à la demande pour poster sur tel ou tel réseau social ou pour pitcher de manière efficace et consistante.</strong></p>
<p>Je vous conseille d’adopter un hashtag distinctif, qui s’avèrera très pratique à la fin pour <a href="https://twitter.com/search?f=tweets&vertical=default&q=%23CyberspaceBuildingCrew&src=tyah">retrouver tous les tweets</a> de votre campagne et qui permettra aux gens de poster les photos ou d’autres tweets.</p>
<p>Pour les traductions anglaises, j’ai fait un usage intensif de <a href="https://www.deepl.com/translator">Deepl</a>, un outil très bien fait pour trouver des tournures de phrases et des traductions justes, pourvu qu’on sache un peu parler anglais pour choisir la meilleure suggestion. Si vous pouvez faire relire vos textes pas un natif anglophone, c’est encore mieux.</p>
<p>Créez <a href="https://www.cyberspace.builders/notes">un formulaire pour permettre de s’abonner à une newsletter</a>, surtout pas pour spammer les gens mais pour récupérer les emails des personnes qui sont intéressées et veulent être prévenues du lancement. Mettez le formulaire de cette newsletter sur votre site d’infos. Vous serez surpris de voir combien de gens veulent être alertés et tenus au courant de l’avancée de la campagne par mail. Des outils comme <a href="https://mailchimp.com">Mailchimp</a> pourrons vous aider dans cette tâche.</p>
<p><strong>Informez les gens les réseaux sociaux. Donnez des éléments et des informations sur ce que vous faites. «Never shut up about your project» comme j’ai pu le lire <a href="https://www.kickstarter.com/campus/questions/any-tips-on-what-to-do-48-hours-after-launch">dans un article anglophone</a>.</strong></p>
<blockquote>
<p>Ha ha, basically? Never shut up about your project. Tweet about it, post to Facebook, post to Tumblr, post to Instagram, tell everyone you know. Email your family, email your friends. Look for excuses to talk about your project online everywhere it might be appropriate. Invent milestones (“Wow everyone, we hit 50 backers today!”), invent short-term goals (“Let’s get to $500 today!”). No one will promote your work as enthusiastically and competently as you can.</p>
</blockquote>
<p>Si vous n’aimez pas parler de votre projet, vous êtes mal partis. Je n’aime pas non plus avoir l’impression de spammer ou de rejouer le dîner de cons, mais vous seriez étonnés de voir que quand vous avez eu l’impression de ne parler que de votre projet depuis des mois, des gens légitimement intéressés vous disent : « Tu lances un truc ? Ça a l’ait génial, pourquoi tu n’en parle pas plus, j’étais pas au courant ! »</p>
<p><strong>Jouez à fond sur votre <a href="https://www.definitions-marketing.com/definition/poem/">« owned » et « earned » media </a>(vos comptes sociaux, vos amis…), essayez de couvrir le plus de monde possible.</strong></p>
<p>Ça n’est pas facile si on est un peu timide mais je vous assure que les gens seront contents d’apprendre que vous lancez un projet personnel, et seront heureux d’y contribuer et d’être tenus au courant.</p>
<p><strong>Faites des prototypes !</strong> Déjà ça vous permettra d’anticiper d’éventuels problèmes, mais en plus vous pourrez photographier le produit réel et le montrer aux gens, et le projet deviendra bien plus concret dans leur esprit et ils pourront juger de la qualité du produit réel.</p>
<p>Vous pourrez aussi en offrir en avant-première à des personnes qui seront heureuses d’en parler. Ne soyez pas avares en cadeaux promos, que ce soit le produit final ou des produits dérivés comme des stickers de publicité avec l’URL de votre projet.</p>
<p>Guettez les promos pour ne pas payer plein pot les produits que vous allez offrir car il ne s’agit pas de vous ruiner, et ciblez un minimum à qui vous faites des cadeaux (= plutôt à des gens intéressés qu’à des random dans la rue), et ça devrait apporter une petite notoriété à votre campagne.</p>
<p>Je me suis par exemple retrouvé à distribuer des stickers « échantillons » avec l’URL du site + un autocollant détachable taille réelle devant station F, et je sais que ça m’a fait gagner des contributeurs qui m’ont dit qu’ils avaient découvert le projet comme ça.</p>
<p>Tout ça coûte un peu d’argent (~400 € dans mon cas) mais ça peut largement valoir le coup. Comme dans toutes les entreprises, il est de toutes façons conseillé d’investir un minimum pour s’assurer le succès. Encouragez le bouche à oreille.</p>
<p><strong>Ne partez pas non plus dans tous les sens et focalisez vos efforts sur les opérations qui fonctionnent.</strong></p>
<p>Pour moi, cette partie a été assez aisée vu que la communication est mon métier et que j’ai travaillé dans une agence de social média. J’avais aussi déjà travaillé sur les visuels de la <a href="https://judbd.com/portfolio/dual-universe-kickstarter-du-jeu">campagne Kickstarter de Dual Universe</a> par le passé.</p>
<p>Si vous n’êtes pas à l’aise avec ça, faites-vous aider mais ne faites pas l’impasse. Cette partie n’est pas vraiment « scalable » (encore que des growth hackers pourraient dire le contraire) mais il faut forcément en passer par là.</p>
<p><strong>Ce qui est important, c’est de <a href="https://mailchi.mp/206aaec23a5a/top-secret-cyberspace-building-crew-prototypes-1332913?e=[UNIQID]">préparer le terrain</a> pour ne surtout pas lancer une campagne «à froid». Souvenez vous : les premières heures de lancement sont décisives, il faut que les gens soient prêts à faire chauffer la CB à ce moment là, pas qu’ils découvrent tout juste votre projet.</strong></p>
<h3>Résumé de la préparation</h3>
<p>Comme vous l’aurez compris, la clé du succès est une préparation minutieuse en amont.</p>
<p>De l’extérieur, on peut penser qu’une campagne à succès est un coup de chance mais c’est en réalité directement corrélé au travail que vous avez effectué avant en coulisses.</p>
<p>🤓 <strong>Ne vous lancez donc pas à l’arrache en pensant que le crowdfunding est magique qu’il suffit de demander de l’argent pour qu’on vous en donne, ça n’arrivera pas.</strong></p>
<p>Plusieurs semaines avant le lancement, vous devez avoir un produit assez finalisé pour passer en production dès que l’argent sera récolté, un mini site opérationnel avec toutes les infos utiles dessus, une base de prospects intéressés par votre projet, une page Kickstarter prête à être lancée et si possible quelques prototypes et du matériel de promotion.</p>
<p>Je ne vous cache pas que ça n’est pas de tout repos, surtout quand vous devez combiner ça avec un travail à temps plein et un enfant en bas âge. Personnellement j’essayais d’avancer un peu tout les soirs à mon rythme, une fois ma fille baignée, nourrie et endormie.</p>
<p><strong>Travaillez à votre campagne quand vous pouvez, mais surtout travaillez dessus !</strong></p>
<h2>Pendant la campagne : A Successful Failure</h2>
<p><img src="https://help.kickstarter.com/hc/article_attachments/360001326454/_ENGLISH__How_does_Launch_Now_work_.gif" alt="" /></p>
<p>Après une période de stress où mon identité n’était pas validée par Kickstarter puis une nouvelle période de stress où le projet lui-même <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/988905071990755328">n’était pas validé</a> (KS se réserve le droit de jeter votre projet sans justification) le bouton <strong>[Lancer la campagne maintenant]</strong> était enfin disponible.</p>
<h3>Pilotage et suivi des chiffres</h3>
<p>Kickstarter fournit un tableau de bord pour suivre votre campagne, et vous pouvez ajouter un tracker Google Analytics à votre page. Il y a un fil des contributions en temps réel et un graph sommaire qui récapitule les engagements, ainsi qu’une liste des référents selon le montant de la contribution.</p>
<p>Vous pouvez également créer des liens « affiliés » que vous pourrez suivre (utiles pour les partages de blogs ou pour suivre le résultat d’un tweet par exemple).</p>
<p>Je vous conseille d’ajouter votre projet sur <a href="http://www.kicktraq.com/">Kicktraq</a> dès que vous avez son URL publique afin de bénéficier de <a href="http://www.kicktraq.com/projects/79240567/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/#chart-daily">statistiques un peu plus fines</a> jour par jour et de projections (fantaisistes).</p>
<p>Vous pouvez aussi configurer votre projet pour que des notifications par mail vous soient envoyées à chaque nouveau contributeur ou sous forme de récapitulatif hebdomadaire.</p>
<h3>Go / No go</h3>
<p>Nous étions le 1er mai, donc j’ai quand même tout revérifié dans les moindre détails et <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/990544690226384902">rongé mon frein jusqu’au lendemain</a> pour ne pas me gâcher les premières heures décisives sur un jour férié. Ça m’a donné l’occasion de relire ces <a href="https://www.kickstarter.com/blog/unsolicited-advice-for-project-launch-week">intéressants conseils</a> pré-lancement.</p>
<iframe width="100%" height="300" src="https://www.youtube.com/embed/zVf-rehP4b8" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen></iframe>
<p>Je ne vous cache pas qu’après toute cette préparation, j’étais un rien fébrile.</p>
<ul>
<li><strong>À 8h50</strong>, j’appuyais sur le fameux bouton.</li>
<li><strong>À 8h55</strong>, le premier contributeur, prévenu à l’avance, participait à la campagne</li>
<li><strong>À 9h00</strong>, j’allais prévenir les copains que le projet était lancé, <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/991582352420859904">annoncer le lancement sur Twitter</a> et <a href="https://mailchi.mp/312e381d395b/top-secret-cyberspace-building-crew-prototypes-1335969?e=[UNIQID]">envoyer un mail</a> à toute les inscrits à la newsletter.</li>
<li><strong>À 9h01</strong>, les yeux rivés sur le tableau de bord de Kickstarter, je regardais les contributions s’ajouter, se modifier à la hausse ou à la baisse et se supprimer en temps réel. La campagne avait l’air de prendre et la préparation portait ses fruits.</li>
<li><strong>À 11h30, soit 2 heures et demi après le lancement, l’objectif était atteint et la campagne financée.</strong></li>
</ul>
<p>J’étais bien sûr très content, mais ça n’était toujours que le début du projet.</p>
<p>🚨 <strong>Attention, les financements aussi rapides ne sont pas la règle mais une exception. Le tout c’est que vous atteigniez au moins 20% de votre objectif dans les 24 ou 48h du début, et tout devrait bien se passer.</strong></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/pledges_ticker_01.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/pledges_ticker_01.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<h3>Vous avez atteint l’objectif, now what ?</h3>
<p>Obtenir l’argent est la 1re étape (enfin la 2e si on compte la préparation) et ça vous offre juste une place à la table pour réaliser votre projet. Ça n’est absolument pas le but final de la campagne, mais son commencement.</p>
<p>Une campagne dure 60 jours maximum. C’est le créateur qui choisit la durée et j’ai choisi 30 jours pour être sûr de toucher le maximum de personnes. En fin de compte une campagne deux fois moins longue aurait apporté le même résultats tout en accélérant le processus.</p>
<p>🤓 <strong>Les backers se concentrent en début et fin de campagne, peu de gens contribuent au milieu. C’est ce qu’on appelle le « Project Plateau ».</strong></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/dailybackers.png"><img src="https://mariejulien.com/public/dailybackers.png" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>Durant ces 30 jours, il faut alimenter tous les réseaux, <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/1034574531430686721">assurer le suivi</a>, répondre <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/comments">aux commentaires</a> et aux questions, expliquer les choses pas claires comme les addons et écrire des actualités. Vous trouverez <a href="https://www.kickstarter.com/campus/questions/what-did-you-do-to-get-through-your-projects-plateau?lang=fr">plein de bons conseils ici</a> si vous ne savez pas comment vous occuper.</p>
<p>Sachez que quel que soit le soin et la précision apporté à la rédaction de votre page de campagne et votre FAQ, <strong>les gens ne l’auront pas lue</strong> et vous poseront des questions évidentes en commentaires ou messages privés. Dites vous que c’est la vie et répondez rapidement, poliment et professionnellement.</p>
<p>🤓 <strong>Les commentaires font partie intégrante de l’expérience client, et vous devez répondre comme vous aimeriez qu’on vous réponde, de manière claire et personnalisée, en commençant par un remerciement si la personne a contribué.</strong></p>
<p>Le contributeur doit être assuré que tout va bien se passer et que vous aller régler son problème ou répondre à sa question. <strong>Saviez-vous qu’un client à qui on règle son problème efficacement a une meilleure opinion de vous qu’un client qui n’a rencontré aucun problème ?</strong></p>
<p>Votre page vous servira de support si la réponse se trouve déjà dessus, et le principal est de rassurer le contributeur. La confiance est votre atout le plus précieux, le contributeur fait une sorte de pari sur vous et votre projet, à vous de lui montrer que vous assurez grave et qu’il ne donne pas son pognon à un rigolo.</p>
<p>🚨 <strong>Votre page actualité doit être impérativement tenue à jour.</strong></p>
<p>Encore une fois, les gens vous font confiance en vous avançant de l’argent, vous avez donc des comptes à leur rendre. Le silence sur la page actu est toujours perçu comme une perte de contrôle ou un échec du projet.</p>
<p>Les gens sont friands d’informations et curieux sur l’avancée de la campagne, il faut les tenir informés des moindres détails : est-ce que vous avez ajouté des récompenses, atteint un objectif, contacté un fournisseur, reçu un prototype etc.</p>
<p>Vous aurez aussi forcément du retard dans la livraison des récompenses, pour tout un tas de raisons valables, donc tenez au courant vos contributeurs.</p>
<p>🤓 <strong>Soyez le plus transparent possible, y compris et surtout lorsque quelque chose ne se passe pas comme prévu. Faire le mort ne sert à rien.</strong></p>
<p>Par exemple, pris de court par la réussite de la campagne, j’ai dû modifier les stretch goals pour ne pas être bloqué et qu’ils mettent en danger la réalisation du projet, j’ai donc exposé les choses en toute transparence et les contributeurs ont apprécié. Ça montre que vous savez faire face aux aléas et que vous ne masquerez pas la vérité, et donc que vous êtes dignes de confiance.</p>
<h4>Trouver sa niche🐕</h4>
<p>Si vous ne savez pas quoi faire pendant ce “plateau” vous pouvez aussi affiner vos cibles secondaires et essayer de trouver votre niche. Normalement vous savez qui sont les clients de votre campagne, mais il y a des fois des viviers insoupçonnés.</p>
<p>Par exemple, un créateur parlait de trouver son “German dice collector”. Il avait créé un jeu de société et comme tout le monde, traversait le plateau des contribution, quand il détecta soudain une grosse activité sur sa campagne. C’était un forum allemand de collectionneurs de dés qui avaient flashé sur les jolis dés contenus dans son jeu, et avaient commandé en masse pour enrichir leur collection.</p>
<p>Je n’ai pas vraiment trouvé de niche à proprement parler, mais grâce à <a href="https://www.talegraph.com/">Renaud</a> j’ai pu toucher plus efficacement les sysadmins qui ont adoré les patches, et surtout celui de leur métier (un de mes préférés aussi), relançant ainsi un peu les ventes.</p>
<p>Ça vaut le coup d’écouter les retours que l’on vous fait et de trouver un créneau encore inexploré et plein de potentiel.</p>
<h3>La règle des 3 choses par jour</h3>
<p>Essayez de faire 3 choses par jour pour votre campagne pendant toute sa durée. Que ce soit un tweet, un email, contacter un blog, modifier vos textes, ajuster vos récompenses, relancer des blogs, créer un visuel, faire un post sur Reddit, chercher des gens intéressés… Ça prend du temps, surtout avec une vie de famille, mais il vaut mieux le faire par petites touches que de ne pas du tout entretenir sa campagne.</p>
<p>Vous devrez aussi finaliser votre choix de fournisseur et demander les derniers devis.</p>
<h3>J’aime quand un plan se déroule sans accrocs (ou pas)</h3>
<h4>Les trucs qui ont un peu foiré</h4>
<p>Selon mes projections, après les premiers particuliers curieux, les agences auraient dû prendre le pas et commander des packs à gogo pour leurs salariés.</p>
<p>Mais les heures passaient, et aucun pack n’était commandé. Raté.</p>
<p>Je comptais aussi sur un petit relai sur les blogs et sites d’actu du secteur, mais rien, sauf <a href="https://www.numerama.com/pop-culture/379756-il-vous-reste-quelques-jours-pour-commander-ces-cyber-ecussons.html">un entrefilet tardif sur numerama</a> (merci !) et quelques <a href="https://www.reddit.com/r/web_design/comments/8gq6e0/off_topic_this_guy_is_doing_a_kickstarter_to/">posts Reddit</a>. Dommage car il est clair que les gens qui ont découvert le projet ont été intéressés et ont souvent contribué, donc mécaniquement une reprise plus large aurait été bonne pour les affaires.</p>
<p>J’ai aussi complètement raté le public étranger : même si j’ai fait quelques ventes en Europe et aux USA, j’aurais espéré plus d’exposition hors de France, étant donné la traduction intégrale du projet et des frais de port peu chers par rapport à ce qui se pratique d’habitude. Une bonne exposition aux USA aurait pu faire exploser les objectifs. Tant pis (bien qu’il ne soit pas trop tard, <a href="https://www.cyberspace.builders">faites tourner</a> à vos amis américains)</p>
<p>Un autre élément en demi teinte a été l’explosion des stretch goals : d’un coté c’était cool car ça voulait dire que la campagne fonctionnait, mais d’un autre ça voulait dire plus de patches offerts gratuitement aux early birds (par paquets de 100 !) et beaucoup plus de dilution dans le choix des modèles, annulant un peu le bénéfice du nombre pour la commande en volume. Mais je classe ça dans la rubrique « problème de riches ».</p>
<p>Dans la même veine, les sponsors ont été une aubaine, mais ont contribué à la dilution des commandes et au rognage de la marge à cause des cadeaux aux early birds et au double déblocage des écusson (le leur + le stretch goal qui allait souvent avec).</p>
<p>Le staff de Kickstarter n’a pas non plus mis mon projet en avant, je ne m’y attendais pas particulièrement, mais ça aurait aidé en lui donnant encore un peu d’exposition et de « découvrabilité ». D’ailleurs j’ai appris que des gens lançaient leur campagne sans aucun relai, en espérant que les gens qui se baladent sur le site tombent sur leur projet et le finance.</p>
<p><strong>Ne faites pas ça, ça n’arrive jamais, le trafic en provenance d’autres pages internes de Kickstarter et de leur moteur de recherche est anecdotique.</strong></p>
<h4>Les trucs qui ont mieux marché que prévu</h4>
<p>C’est <a href="https://vincent-valentin.name/">Vincent</a> qui a eu <a href="https://twitter.com/htmlvv/status/986934811582435328">la bonne idée</a> de proposer l’idée du sponsoring avec <a href="https://www.opquast.com/">Opquast</a> pour le lancement de la campagne, et vu que ça a marché j’ai rajouté après coup 2 nouvelles récompenses : le pack sponsor à 1500 € pour que je créé un écusson sur commande (après validation) et le pack cheatcode pour débloquer des écussons en avant-première.</p>
<p>Le pack de cheatcode n’a pas trouvé preneur, mais j’ai eu 3 sponsors pour le premier pack (Alwaysdata, DFM Europe et Dareboost), donc 3 nouveaux écussons cools !</p>
<p>Les stretch goals ont bien fonctionné aussi, permettant de créer en vrai toute la gamme que j’avais dessinée, la première vague du programme spatial au grand complet, donc j’étais content.</p>
<p>J’ai eu d’excellents retours de tous les contributeurs, tant sur la gestion de la campagne que sur le produit final (mais nous y reviendrons).</p>
<h3>Gérer la fin de campagne</h3>
<p>Comme nous l’avons vu plus haut, le gros des contributions a lieu le premier jour de la campagne, puis il y a une traversée du désert avec quelques contributions éparses, puis de nouveau un rush en fin de campagne.</p>
<p>Si vous avez vite atteint votre objectif, les gens ne vont pas se presser étant donné qu’ils savent que le projet est de toutes façons financé, ils n’ont donc aucun intérêt à participer rapidement et viennent souvent s’ajouter en fin de projet pour s’assurer de recevoir une contrepartie.</p>
<p>Il faut donc se tenir prêt à rassembler de nouveau les troupes pendant les derniers jours de campagne en rappelant qu’une fois le projet clos il ne sera pas forcément possible de commander, et de mettre en avant les éventuels stretch goals à atteindre.</p>
<p>Vous pouvez organiser des petits jeux sur les réseaux sociaux pour inciter à partager, publier des actus (les actualités ne sont pas fermées à la fin de la campagne) relancer les blogs, bref redoubler d’efforts pour clôturer en beauté.</p>
<p>🚨 <strong>Important : Une fois la campagne terminée, vous ne pourrez plus retoucher au contenu votre page Kickstarter (à part pour changer la cover et le bouton d’action), pensez donc à l’éditer une dernière fois et à corriger les fautes, mettre les remerciements, les dernières infos et le site sur lequel va continuer le projet en gros en tout début de page.</strong></p>
<h3>Résumé de la campagne</h3>
<p>J’ai eu la chance de ne pas vivre la peur de pas atteindre mon objectif, la question ayant été très vite évacuée. Je n’ai pas laissé le projet en pilote automatique pour autant et ça a été un travail quotidien de l’animer, de répondre aux commentaires et aux messages privés, suivre les chiffres et écrire des actualités. <strong>Ne négligez aucun de ces aspects.</strong></p>
<p>Pendant la campagne vous allez aussi être démarché par une palanquée de marketers, de services super géniaux et de « partenaires », ignorez-les, ils arrivent seulement une fois que vous avez eu du succès et ne vous apportent rien.</p>
<p>🤓 <strong>Veillez à remettre un petit coup d’accélérateur en fin de campagne et de préparer au mieux la phase suivante.</strong></p>
<h2>Après la campagne : le projet commence vraiment</h2>
<p>Maintenant que vous avez réussi votre campagne suite à une préparation minutieuse, le vrai travail commence. Car oui, tout ce que vous avez fait jusqu’à maintenant a uniquement servi à ce que vous ayez l’argent afin de commencer votre projet.</p>
<p>🚨 <strong>Important : éditez votre page Kickstarter pour ajouter une jolie « cover » et un bouton qui mène vers un site sur lequel vous avez le contrôle (idéalement le site que vous avez fait en début de campagne, que vous pourrez convertir en e-commerce ensuite).</strong></p>
<p>La fin d’une campagne est assez enivrante car tout le monde vous félicite car vous avez « réussi », pourtant ça n’est pas le moment de flancher ou de se laisser aller car tout reste à faire.</p>
<p>Trop de financement participatifs bouclent leur objectif en fanfare, avant de voir leur projet finir en eau de boudin et de décevoir leurs contributeurs.</p>
<p><strong>Je vous rappelle que le projet n’est terminé <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/posts/2330184">que quand le dernier des contributeurs a reçu sa récompense</a>.</strong></p>
<p>Étant très conscient de tout ça, je n’ai pas trainé à me mettre au travail, grandement aidé par mes nombreux calculs et préparations en amont.</p>
<p>🤓 <strong>Si ça n’est pas déjà fait, mettez ce temps à profit pour produire les livrables définitifs qui seront nécessaires à la production des récompenses. Prévenez vos contributeurs que vous allez exporter leurs adresses pour la livraison donc que c’est la dernière chance pour les mettre à jour.</strong></p>
<h3>Aboule l’argent</h3>
<p>Il faut savoir que Kickstarter va mettre environ un mois à vous virer les fonds, allégés de <a href="https://www.kickstarter.com/help/fees">sa commission</a> et de celle du processeur de paiement (qui ne sont pas anecdotiques, cf. en début de billet).</p>
<p>Il y a aussi de grandes chances pour que des cartes bleues de contributeurs aient expirées entre le début et la fin de la campagne et qu’ils n’aient pas pensé à les remettre à jour (les sommes promises ne sont débitées qu’en fin de campagne), Kickstarter va leur envoyer des rappels mais il y aura forcément une perte d’argent entre la somme affichée et la somme réellement récupérée, à cause des gens qui ne mettront pas leurs moyens de paiement à jour à temps. Ça ne remet pas en cause le financement du projet, mais ça vous fait des sous en moins.</p>
<p><strong>Au bout d’un peu plus d’un mois, la somme apparaît enfin sur votre compte, vous allez donc pouvoir payer vos fournisseurs. Et pour savoir exactement quoi commander à vos fournisseurs, il va falloir le demander.</strong></p>
<h3>D : la réponse D.</h3>
<p>Et c’est là que les choses se corsent, car en fait <strong>SURPRISE</strong> Kickstarter n’a absolument <strong>RIEN</strong> prévu pour gérer correctement les récompenses des contributeurs.</p>
<p>Alors bien sûr vous savez qui a financé quel niveau de récompense, et vous pouvez exporter une liste, mais dans le cas où les contributeurs doivent choisir des options (comme pour ma campagne), c’est la merde.</p>
<p>On peut envoyer des formulaires de questions à chaque <strong>catégorie</strong> de contributeurs, mais ce sont simplement des cases à cocher style radio button, ce qui permet au mieux de sélectionner une taille de tshirt, mais pas de gérer des packs complexes contenant plusieurs produits différents, et plusieurs variations de ces produits (5 fois 14 choix pour les gens ayant choisi 5 patches par exemple).</p>
<p><strong>🚨 Les messages ne peuvent même pas contenir d’images, et ils ne sont pas duplicables, ce qui oblige à les refaire de zéro pour chaque catégorie de contributeurs, soit une vingtaine de fois dans mon cas !</strong></p>
<p>Bien sûr les réponses à ces questions n’étaient pas exploitables facilement, elles devaient être traitées individuellement, et pour couronner le tout, on ne peut envoyer qu’un seul questionnaire par niveau de récompense, ce qui ne donne pas droit à l’erreur. Je ne vous parle même pas de la gestion des addons rendue impossible par ce système.</p>
<p><strong>Bref un système bien pourri, très limité et complètement inadapté à ma campagne, encore une fois Kickstarter ne se montre pas d’une grande aide pour les créateurs.</strong></p>
<h3>Les solutions tierces</h3>
<p>S’engouffrant dans le créneau, il existe des solutions tierces qui vous proposent de gérer tout l’aspect post-campagne, en allant jusqu’à la réception, l’emballage et la ré-expédition à vos contributeurs des produits si nécessaire. On les appelle les pledge managers.</p>
<p>Ils proposent en général un mode boutique pour les retardataires qui peuvent commander après la fin de la campagne ou ajouter des items à leur commande.</p>
<p><strong>Bien entendu ils ne font pas ça gratuitement</strong>, et il faut payer une somme fixe + une somme par contributeur (fixe ET variable) pour qu’ils soient pris en charge, puis d’éventuelles autres options selon les services choisis, sommes auxquelles il faut ajouter aussi la commission du prestataire de paiement (souvent <a href="https://stripe.com">Stripe</a>). Il faut savoir que le tarif est négociable, donc ne vous gênez pas (vous pouvez facilement faire sauter les «frais de mise en place»)</p>
<p>Il en existe plusieurs, qui peuvent vous contacter pendant votre campagne pour prendre les devants. J’en ai étudié 2.</p>
<h4>Backerkit</h4>
<p><a href="https://www.backerkit.com/">Sûrement la plus connue</a>, ils vous envoient vite une invitation pour que vous regardiez comment est fait leur outil. C’est pas mal et ils peuvent tout prendre en charge jusqu’à la livraison (surtout aux USA) mais il leur manquait l’option principale dont j’avais besoin : la sélection de 20 modèles d’écussons différents dans une seule commande. Au niveau de la gestion il leur fallait aussi les droits sur l’intégralité de la campagne Kickstarter ce qui ne me plaisait pas trop.</p>
<h4>CrowdOx</h4>
<p><a href="https://www.crowdox.com/">Moins connus et moins gros</a>, ce sont les seuls qui proposaient l’option tant désirée, à savoir définir des packs de X produits, et que les contributeurs choisissent le modèle pour chaque produits.</p>
<p>L’interface était très claire, tant au niveau contributeurs que administration, et il était aisé de gérer les commandes individuellement ou en les exportant dans des formats variés et exploitables. Le service client est réactif si vous avez des questions.</p>
<p>J’ai donné l’autorisation à leur app d’exporter les contributeurs de la campagne et la liste des récompenses, et j’ai retrouvé tout ça dans mon interface. J’ai ensuite ajouté des produits disponibles en extra et chaque participant a reçu un mail qui lui indiquait qu’il avait un crédit équivalent à sa contribution et qu’il ne lui restait plus qu’à sélectionner ses écussons, autocollants et éventuels addons, voire compléter sa commande si besoin.</p>
<p>Le prix était non négligeable (de l’ordre de 400€ d’un coup, lié aux nombre de contributeurs importés + les frais sur chaque euro dépensé via leur boutique, en extra ou en nouvelle commande) et je ne les avais pas anticipés, mais vu le confort apporté par la solution j’ai décidé de faire cette dépense.</p>
<p>Je n’ai pas regretté d’avoir pris cette décision, et ça m’a permis de réaliser quelques ventes supplémentaires qui ont amorti le coût de cette option. Toute la gestion de la campagne et l’envoi des commandes ont été aussi grandement simplifiés.</p>
<p>🤓 <strong>De nombreux contributeurs ont ajouté un petit extra à leur commande, un patch par ci ou un autocollant par là, sans compter les nouvelles commandes. C’est donc réellement une source de revenus additionnels à considérer, en plus de simplifier la vie de vos contributeurs.</strong></p>
<h3>Gérer l’attente des contributeurs</h3>
<p>98% des projets Kickstarter ne sont pas livrés à la date prévue. Je n’ai échappé qu’à demi à cette règle en ne livrant pas à la date prévue dans le Kickstarter, mais en respectant la date indiquée dans le gestionnaire de campagne CrowdOx, ajustée aux nouveaux objectifs et aux nouveaux produits.</p>
<p>Les choses qui peuvent vous ralentir sont les suivantes :</p>
<ul>
<li>Le délai d’un mois imposé par Kickstarter pour recevoir l’argent sur votre compte (j’avais oublié de le prendre en compte)</li>
<li>La mise en place d’un outil de gestion tiers</li>
<li>La lenteur de vos contributeurs à choisir leurs récompenses pour que vous puissiez passer votre commande aux fournisseurs</li>
<li>Des contretemps avec les fournisseurs (changements, lenteurs dues à un volume plus important que prévu…)</li>
</ul>
<p>Comme pour le budget, veillez à évaluer ça de la manière la plus réaliste, en vous ajoutant des marges de sécurité. Les participants n’ont pas de problème à ce que la livraison soit un peu lointaine (c’est du financement participatif après tout) mais vont vite devenir nerveux si la date de livraison prévue est dépassée de longtemps, surtout si vous ne communiquez pas dessus et que vous faites le mort dans les actus.</p>
<p>🤓 <strong>Une fois de plus soyez transparent et tout se passera bien. Un retard peut être l’occasion d’expliquer le processus de fabrication ou de faire une actu pour dire ce qui vous bloque et ce qu’il va se passer ensuite.</strong></p>
<h2>Après la campagne : Les ventes additionnelles</h2>
<p>On l’a vu, les outils tiers peuvent servir aux retardataires à commander, et vous pouvez laisser ouverte la boutique autant de temps que vous le désirez. La commission est un peu élevée, mais faute de mieux ça pourra vous apporter un flot de clients réguliers. C’est ce qui nous est arrivé avec des commandes peu nombreuses mais assez régulières, <strong>ajoutant 4000 € à ce que j’avais levé sur Kickstarter.</strong> Vous comprenez tout l’intérêt de calculer vos stocks un peu larges, mais attention, ces stocks doivent être déjà financés, ne comptez pas dessus pour être rentable.</p>
<p>🤓 <strong>N’oubliez pas d’éditer le haut de votre page kickstarter pour ajouter un bouton qui pointe vers cette boutique.</strong></p>
<p>Comme je participe à pas mal d’évènements sur Paris et qu’on m’a souvent demandé s’il me restait des écussons (vous voyez, quel que soit le nombre de fois que vous en parlez il restera toujours des gens qui sont intéressés mais ne sont pas au courant), j’ai opté pour la commande d’un terminal de paiement <a href="https://www.zettle.com/fr">Zettle</a> qui me permet d’accepter les paiements par Carte Bancaire, Apple Pay, Google Pay etc.</p>
<p>L’app compagnon du lecteur est bien pratique pour tenir les stocks à jour et servir de caisse enregistreuse.</p>
<p>L’avantage de ces solutions est qu’il n’y a pas d’abonnement ni de frais fixes, vous payez uniquement une commission (un peu élevée en contrepartie de l’absence d’engagement) sur les achats de vos clients.</p>
<p>Pour l’anecdote, j’avais au début choisis <a href="https://sumup.fr/">SumUp</a> mais leur lecteur de l’époque n’était pas accessible (touches complètement lisses) ce qui n’allait pas du tout pour présenter mes produits à Paris Web, la conférence de l’accessibilité ! J’ai donc renvoyé le lecteur en leur expliquant pourquoi et changé de prestataire, et ils vont changer leur lecteur.</p>
<p>On ne déconne pas avec l’accessibilité.</p>
<h3>Le statut juridique et les cotisations</h3>
<p>Toutes ces ventes c’est bien beau, mais nous n’avons pas parlé du statut juridique.</p>
<p>En effet, qui dit vente dit payer des cotisations sociales sur ce qu’on gagne. Si ma campagne avait foiré ou rapporté quelques centaines d’euros, je pense que j’aurais gardé ça ni vu ni connu en revenus bonus exceptionnels (ne faites pas ça chez vous les enfants) ou que je les aurais intégrés à mon activité principale (pratique acceptée par les impôts mais posant problème à la MDA car sortant de son champ d’application, c’est jamais simple).</p>
<p><strong>Vu le succès de la campagne, j’ai dû régler des problèmes de riches et appliquer les conseils que je prêche à longueur de prises de parole : faire les choses proprement.</strong></p>
<p>Comme la campagne avait rapporté un CA non négligeable, que j’avais décidé de potentiellement faire des ventes physiques, du e-commerce et réitérer ce genre de projets, je me suis créé une activité d’auto entrepreneur (BIC) à la chambre de commerce de Paris.</p>
<p>Avec <a href="https://www.urssaf.fr/portail/home/independant/je-beneficie-dexonerations/accre.html">l’ACRE automatique depuis 2019</a> (ex ACCRE qui était soumise à conditions), les cotisations étaient allégées les 3 premières années, ce qui était parfait pour mon cas.</p>
<p>Je n’avais pas vraiment anticipé ça avant de me lancer (je l’avais envisagé mais pas ajouté au prix des produits, n’ayant aucune idée du succès de la campagne) ça a donc rajouté des coûts, mais la contribution à la protection sociale française est à ce prix.</p>
<p>🚨 <strong>Notez que sans l’ACRE l’addition aurait été 4 fois plus salée, donc prenez quand même ça en compte dans vos calculs.</strong></p>
<p>Le total du chiffre d’affaires fait que je tiens largement sous le plafond de la micro entreprise exonérée de TVA, donc c’est cool, ça n’aurait pas été la même histoire avec 20% de TVA à reverser et une structure complexe à monter.</p>
<p><strong>Si vous souhaitez conquérir le monde, réfléchissez bien à cet aspect, c’est important.</strong></p>
<h2>Après la campagne : La création des produits</h2>
<p>Maintenant que vous avez l’argent et que vous savez enfin ce que veulent vos contributeurs, vous allez pourvoir commander les contreparties auprès de vos fournisseurs et prestataires. Et envoyer tout ça à vos contributeurs.</p>
<h3>Les produits</h3>
<p>Bien sûr, tout ça varie grandement selon votre produit, mais normalement vous connaissez déjà les prix et tout est prêt de votre côté. Si vous attendiez la fin de la campagne pour vous y mettre, c’est le moment de créer les livrables qui seront envoyés à la fabrication et de choisir les derniers éléments nécessaires à la fabrication. Relisez et faites relire, et re-vérifiez bien tout, et c’est parti !</p>
<p>Pour mon projet, j’ai fait <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/posts/2277889">quelques allers-retours avec le prestataire</a> pour m’assurer que la couleur des écussons et leur qualité correspondent bien à ce que je souhaitais, ce qui a ralenti un peu la production, mais je ne voulais faire aucun compromis sur ce point, et tous les contributeurs ont été satisfaits, j’ai toujours des félicitations sur la qualité du produit !</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/samples_01-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/samples_01-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<h3>Les emballages</h3>
<p>De ce que j’ai pu lire c’est vraiment le talon d’Achille de bien des campagnes de financement participatif. Tout le monde pense au produit mais pas à son emballage, qui sera pourtant le gage d’une bonne réception et de moins de service client.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/43259658890_1218b82a70_o-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/43259658890_1218b82a70_o-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>🚨 <strong>Un colis perdu ou abîmé est une perte sèche pour vous étant donné que vous devrez le renvoyer à vos frais.</strong></p>
<p>Bien des créateurs négligent de compter correctement le prix d’un bon emballage dans leur calculs, or un bon emballage peut coûter 2 ou 3 € pièce, ce qui va vite plomber votre budget de quelques milliers d’euros. N’oubliez pas qu’un colis pèse aussi quelques grammes, ça compte dans l’affranchissement, j’espère que vous l’aviez calculé.</p>
<p>Pour mon projet, j’avais commandé des échantillons d’enveloppes pour trouver le meilleur rapport coolitude/poids/solidité/prix et finalement j’ai opté pour des enveloppes bulles solides et économiques en 2 tailles, délaissant les <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/1129452529513902080">jolies enveloppes brillantes</a> en me disant que les gens jetaient les enveloppes et que ça risquait d’attirer l’attention de gens mal intentionnés et augmenter les pertes.</p>
<h3>Les à-cotés</h3>
<p>Vous avez un produit et un emballage, mais vous voudrez peut-être dire merci à vos contributeurs, mettre en valeur votre marque ou fournir des explications supplémentaires et indiquer que vous avez un site ou une <a href="https://www.cyberspace.builders/">boutique en ligne</a> pour prolonger la campagne.</p>
<p>Il vous faudra donc un support de plus pour ne pas juste livrer votre produit brut dans une enveloppe, et ça aussi ça a un coût.</p>
<p>J’avais oublié de compter ça dans mon calcul, et j’ai dû renoncer à mes super idées de carte d’accès en PVC transparent et numéro unique (ça aurait eu une sacrée gueule). À la place j’ai opté pour un simple flyer que j’ai agrémenté de tampons et d’embossage grâce à une pince à sec.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/20ef59ffdd391b7a9ff41bd142770c76_original-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/20ef59ffdd391b7a9ff41bd142770c76_original-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/HnMCDi_63G3D0deZrwrnCphjd-Nhg-L4wLaq-5Wfzxl1MnTKFb6K3lAKzn-LSSQTUUZ4GvPCQ-Wm-2VKQpxu8yympVYq68MB5CRJ_5giJ4mW_qfLrjUNZVlOorqnqoyN-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/HnMCDi_63G3D0deZrwrnCphjd-Nhg-L4wLaq-5Wfzxl1MnTKFb6K3lAKzn-LSSQTUUZ4GvPCQ-Wm-2VKQpxu8yympVYq68MB5CRJ_5giJ4mW_qfLrjUNZVlOorqnqoyN-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>Il fut pénible de tamponner et embosser à la main 550 flyers mais c’était le plus économique. Ça m’a permis aussi de préparer une petite surprise de mon cru avec un tampon UV invisible contenant un message secret.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/BYB_bJ2o-yAu4-apQjXRzk0aiyKIdtzUT3m82Nx1xBrcsoOkZpzdb_v8kD3aY3k1ICYsHR4hBJaBPrMYh_JUI00ibxmmdNewTynn_ZBFeyggRdmErQHfiyxUDoPfzPKA-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/BYB_bJ2o-yAu4-apQjXRzk0aiyKIdtzUT3m82Nx1xBrcsoOkZpzdb_v8kD3aY3k1ICYsHR4hBJaBPrMYh_JUI00ibxmmdNewTynn_ZBFeyggRdmErQHfiyxUDoPfzPKA-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p><strong>Le fait d’avoir pris des enveloppes moins chères m’a finalement permis d’amortir ce coût, et les contributeurs ont été très contents.</strong></p>
<h3>L’affranchissement</h3>
<p>Dès le début je savais que pour éviter au maximum les galères il fallait que je me tienne au format lettre, qui est livré rapidement et efficacement par La Poste, rentre dans les boites aux lettres, est relativement économique même pour des envois à l’étranger et permet d’envoyer des petits objets jusqu’à 3 cm d’épaisseur, parfait pour mon projet, même pour les commandes les plus volumineuses.</p>
<h4>Les tarifs</h4>
<p>Les tarifs postaux changent tous les ans, et il est difficile de s’y retrouver. Au moment où j’ai fait les envois, La Poste avait déjà supprimé sa tranche de tarifs 50 grammes, obligeant à doubler l’affranchissement des lettres pesant plus de 20 grammes comme si elles faisaient 100 grammes. Par contre le tarif Europe existait encore.</p>
<p>Ça m’a joué un tour sur les packs de stickers, qui une fois l’enveloppe et le flyer ajoutés pesaient 23 grammes là ou j’avais estimé 20. Vu la faible différence j’aurais pu tenter le coup mais comme il s’agissait d’un grand nombre d’envois je ne voulais pas qu’ils me reviennent tous d’un coup ou que le contributeur doive payer la différence d’affranchissement.</p>
<p>Le coût d’envoi a donc doublé pour ce palier de récompenses, mais heureusement je m’étais laissé un peu de marge.</p>
<p><strong>Pour commander les timbres, je suis passé par le site de la poste en commandant puis imprimant moi même les timbres sur des planches d’étiquettes autocollantes Avery. En plus on peu choisir le dessin (on a pris une fusée). Astuce : choisissez un dessin différent par tarif pour vous y retrouver.</strong></p>
<p>Vous pouvez <a href="https://www.kickstarter.com/blog/ten-creators-one-question-whats-your-shipping-advice">lire ces précieux témoignages en anglais</a> sur l’envoi des récompenses Kickstarter.</p>
<h4>Le suivi</h4>
<p>Au delà des problématiques de destination et de poids s’est posée la question du suivi des envois. Vous pouvez opter pour une lettre suivie, qui marche en France et dans certains pays (le suivi jusqu’à la frontière française ne sert à rien), pour savoir si la lettre est arrivée ou pas mais sans garantie particulière (ça n’est pas une assurance).</p>
<p>J’avais budgetté un tarif suivi pour l’étranger, mais finalement nous ne l’avons pas appliqué systématiquement, prenant le risque que ça se perde mais que nous nous rattrapions sur la marge du prix des envois.</p>
<p>Nous faisions du suivi au coup par coup, pour les commandes les plus coûteuses en France et à l’étranger et en fonction de l’accessibilité de l’adresse (ex au sein d’une entreprise avec accueil ou au fond de la campagne avec juste une indication de lieu-dit et pas de nom de rue). Ça s’est avéré être un bon calcul.</p>
<h3>L’adressage</h3>
<p>🚨 <strong>Vous avez déjà rappelé 12 fois à vos contributeurs de mettre à jour leur adresse, mais battez une dernière fois le rappel car cette fois-ci c’est bon, les adresses vont être figées, exportées et imprimées. Ne vous inquiétez pas, il restera toujours une dizaine de boulets qui vous laisseront quand même une mauvaise adresse et vous obligeront à renvoyer leur récompense.</strong></p>
<p>Dans d’autres pays comme les États-Unis, les services postaux disposent de services d’adressages intéressants, où vous pouvez télécharger un logiciel, entrer vos données en CSV, et imprimer l’adresse ET l’affranchissement sur une même étiquette autocollante standard.</p>
<p>Ce service n’existe pas en France (sauf pour les transporteurs de colis), j’ai donc dû me débrouiller avec les bonnes vieilles planches d’étiquettes Avery complétées avec un fichier CSV d’une part, et des timbres imprimés séparément d’autre part.</p>
<p>🤓 <strong>J’avais fait en sorte que le format des étiquettes et des timbres soit le même que celui des étiquettes d’adresse du destinataire et que celles de l’expéditeur pour ne gérer qu’un type de planche et que timbres et étiquettes soient inter-opérables.</strong></p>
<p>Petit truc pénible à noter : les formats d’adresses sont différents dans chaque pays, et c’était un cauchemar à reformater et vérifier. Si en Europe c’est à peu près harmonisé (mais pas forcément), les américains par exemple ont un format assez bâtard. Mes contributeurs se trouvant au 4 coins du monde, ça n’a rien eu d’un problème trivial. <a href="http://www.bitboost.com/ref/international-address-formats.html">Ce site avec plein d’exemples</a> est devenu notre meilleur ami.</p>
<p>Ajoutez à ça que l’outil d’export avait enregistré les pays en anglais et qu’il les fallait en français pour l’envoi depuis la France (fun fact : La langue officielle de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_postale_universelle">l’Union Postale Universelle</a> est le Français, donc même dans les pays étrangers c’est une langue valable), et que les formats de chaque adresse pouvaient grandement différer, il a fallu jouer avec des tableaux de correspondance et de l’organisation de données dans le logiciel Avery pour avoir quelque chose d’exploitable.</p>
<p>Petite élégance, nous avons également mis un QRcode avec le numéro des commandes sur l’étiquette, pour pouvoir les scanner en cas de retour et retrouver directement la commande liée. Je crois que c’est un des seuls usages pertinents du QRcode 😁.</p>
<h3>Préparation des commandes (picking / fulfillment) et envois (shipping) : mettez en place une stratégie</h3>
<p>J’ai tout d’abord reçu les autocollants, que je me suis empressé de mettre dans des barquettes en plastique de notre <a href="https://etoileduliban.com/">excellent restaurant libanais</a> que j’avais en rab. J’ai ensuite numéroté ces barquettes avec des post-it. Oui, c’est à la roots dans notre petit appart, on n’est pas Amazon.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/44217142642_2f26e41cfc_k-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/44217142642_2f26e41cfc_k-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/5jKo0-wAI5DqvyMhrY661SlbALxBW1SRgl1KVv5lEgCnGts_hKuGjKK8sFHNAUvgr77VrL0WlZkZpLH9-4XOsCT9aN3xUIfUacd3vtoEWrq4oF20yGxN-X5NH8FzY_1f-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/5jKo0-wAI5DqvyMhrY661SlbALxBW1SRgl1KVv5lEgCnGts_hKuGjKK8sFHNAUvgr77VrL0WlZkZpLH9-4XOsCT9aN3xUIfUacd3vtoEWrq4oF20yGxN-X5NH8FzY_1f-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>🤓 <strong>Conseil : Sur cette étape, faites vous aider par des potes ou de la famille. Marie m’a beaucoup aidé sur cet aspect et c’était beaucoup plus simple.</strong></p>
<p>Depuis CrowdOX, j’ai pu exporter la liste de tous les produits par commande, que j’ai ouverte dans Google Sheet pour enlever les colonnes inutiles à la préparation de la commande, ajouter des couleurs et organiser la feuille comme je le souhaitais pour que ce soit le plus intuitif et efficace possible (on ne se refait pas).</p>
<p>J’ai ensuite fait correspondre les SKU (identifiants uniques) des produits avec un numéro qui correspondait à celui de la barquette pour une lecture aisée et pour que nous n’ayons pas à réfléchir 3 heures quel patch correspondait à quel nom.</p>
<p>🚨 <strong>Toutes ces opérations ne sont pas possibles via Kickstarter, ce qui a confirmé encore plus notre choix de passer par un prestataire tiers pour la gestion des commandes. Une fois un export fait, il pouvait être verrouillé et apparaître comme tel dans le tableau de bord, ce qui nous permettait de suivre où nous en étions.</strong></p>
<p>CrowdOx permettait aussi d’imprimer des fiches individuelles de picking avec une photo du produit, mais à raison d’une ou deux feuilles A4 par commande, ça n’était pas le plus pratique.</p>
<h4>Ce qui a bien marché</h4>
<p>On voyait juste le nom, on collait l’étiquette d’adresse, puis on lisait S01, S02, P05 et on tapait dans le bac correspondant pour mettre sous enveloppe.</p>
<p>J’ai aussi rétréci la typo du tableau pour qu’il ne soit pas coupé sur une feuille A4, tout en limitant le nombre de pages à imprimer (une centaine au total quand même, à prévoir aussi dans vos coûts !)</p>
<p>Pour plus de facilité, j’ai imprimé les adresses dans l’ordre des commandes sur le listing, ce qui nous empêchait de chercher 3h un nom dans des centaines d’étiquettes, même par ordre alphabétique ça aurait été compliqué.</p>
<p><strong>Nous avons essayé de créer une sorte de chaîne où tout était optimisé. Cette préparation était cruciale car il ne fallait faire AUCUNE erreur dans la préparation des commandes (et nous avons réussi !)</strong></p>
<p>Il vous faut vraiment être appliqué et minutieux sur ce point, et faire de nombreuses vérifications, une erreur de tableau ou un décalage de ligne pouvant foutre en l’air toute votre livraison (et vous ne voulez pas que ça arrive).</p>
<h4>Les trucs que nous avons améliorés avec l’expérience</h4>
<p>Notre première idée était de préparer les commandes par types de récompenses et de produits, par exemple préparer d’abord tous les packs de 12 stickers au choix. C’était une bonne idée pour s’y retrouver mais nous aurions dû aussi trier par lieu de livraison et par poids estimé.</p>
<p>Le fait d’avoir des timbres variés (France, Europe, Monde, 20g, 100g, ou une combinaison de tout ça) nous a fait perdre du temps. Devoir avoir un formatage différent d’adresse dans le même batch (cf. plus haut) ne nous a pas non plus simplifié la tâche pour l’impression des étiquettes.</p>
<p>🤓 <strong>Pour les séries suivantes, nous avons séparé la préparation par commande et par pays, comme ça tous les timbres à coller étaient identiques et les adresses issues de la même série d’impression d’étiquettes, ce qui nous a vraiment aidé. On a appris de nos erreurs.</strong></p>
<h4>Un mot sur les entreprises de fulfillment / préparation de commandes</h4>
<p>Si vous ne vous sentez pas de faire tout ça, des sociétés peuvent s’en occuper à votre place, mais le service est assez cher et elles sont rares en France.</p>
<p>Ça implique également de perdre la main sur les envois, et de faire transiter la marchandise directement dans les entrepôts de ces entreprises, ce qui est loin d’être idéal si votre prestataire est en France (ce qui était notre cas) que l’entreprise est aux États-Unis et qu’elle doit ré-expédier les commandes à vos contributeurs en France.</p>
<p>Vous vous retrouverez à devoir payer des frais de douane ou de transporteur dans les 2 sens, et ces entreprises utilisent des envois par colis, dont le prix n’a rien à voir avec celui d’un courrier simple.</p>
<p>🚨 <strong>Si vous n’aviez pas budgetté le fait de passer par une telle société, oubliez car ça fera exploser vos coûts. Vous allez en chier à tout faire vous-même mais vous aviez qu’à mieux faire vos estimations ^^</strong></p>
<p>Par contre si vos récompenses s’y prêtent (envoi domestique, fabrication dans le pays d’expédition, colis volumineux) ça peut s’avérer être une solution intéressante et vous devriez l’inclure dans votre budget pour vous laisser le choix plus tard.</p>
<h3>Commandes prêtes !</h3>
<p><strong>Une fois une série de commande préparée, emballée, étiquetée, affranchie, nous la mettions dans un gros carton que nous amenions directement à la poste.</strong></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/30490436897_25f9f78be4_k-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/30490436897_25f9f78be4_k-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/43683420544_d249809e4f_k-w1500.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/43683420544_d249809e4f_k-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>Tenez à jour votre listing pour savoir ce que vous avez envoyé et à quelle date. Passez le statut des commandes à « envoyées » dans l’outil que vous utilisez. Vous pouvez envoyer un mail automatique à chaque contributeur pour lui signaler l’envoi, ou cocher la case adéquate dans Kickstarter (nous n’avons utilisé aucune de ces options)</p>
<p><strong>Nous avons utilisé ce processus pour préparer environ 750 commandes, à la fin nous étions bien rodés. Tous les contributeurs ont reçu leur commande sans encombre (sauf ceux qui n’avaient pas mis leur bonne adresse mais c’est une autre histoire 😣)</strong></p>
<h2>Le suivi des envois et le service après-vente</h2>
<p>Ça y est, vous avez tout préparé et tout envoyé. Maintenant il se passe quoi ?</p>
<p>Le lendemain de l’expédition de toutes vos lettres„ vous allez déjà recevoir quelques enveloppes que la poste a envoyé directement à l’expéditeur au lieu de les envoyer au destinataire (oui 😅) donc vous devrez les ramener au bureau de poste pour qu’ils les envoient au bon endroit.</p>
<h3>Les stocks</h3>
<p>Si vous m’avez écouté, les stocks restants sont déjà payés car vous avez répercuté le prix des invendus dans vos calculs. À part la place occupée dans votre appart, ils ne plombent donc pas votre rentabilité et vous ne comptiez pas dessus pour ne pas boire le bouillon. Ils peuvent donc servir à faire des ventes additionnelles et à alimenter une boutique ou des ventes en direct.</p>
<p>D’ailleurs, tenez vos stocks à jour. Une fois que vous avez envoyé le gros des commandes, recomptez tout, notez-le dans un tableur, extrayez de vos outils toutes les ventes que vous avez fait et regardez si ça correspond. Vous aurez un état des lieux fiables à un instant T et un inventaire à jour pour les futures ventes.</p>
<h3>Communiquez, toujours</h3>
<p>N’oubliez pas de faire <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s/posts/2315097">une actualité au fur et à mesure de vos vagues d’envois</a> pour tenir les contributeurs informés et faire patienter ceux dont les commandes n’ont pas encore été expédiées, par exemple « tous les packs de stickers sont partis, pour les écussons un peu de patience ». Kickstarter permet d’envoyer des actus à certains segments de contributeurs selon les récompenses choisies.</p>
<p>Ensuite il ne va rien se passer pendant un moment, si ce n’est quelques messages qui vous demanderont si leur commande a été expédiée ou pas. Globalement, les gens oublient qu’ils ont commandé quelque chose alors ne sont pas trop stressés par les délais.</p>
<p>Vous commencerez aussi à recevoir des messages plus agréables de gens qui ont bien reçu votre commande, sont super contents et incitent les autres à commander (d’où l’utilité de pouvoir faire des ventes additionnelles, le bouche à oreille avec résultat concret un gros déclencheur de ventes). Remerciez-les, relayez leurs tweets et demandez-leur si vous pouvez utiliser leur photo pour faire la promo de votre campagne ou les utiliser dans votre boutique. S’ils acceptent (en général de bon cœur) sauvegardez dès maintenant les images pour ne pas les chercher partout plus tard. Vous pourrez alors compiler des <a href="https://www.cyberspace.builders/ecussons/orbital-station">jolies photos variées d’usage réel de vos produits</a> !</p>
<h3>NPAI PAI PAI PAI</h3>
<p>Un peu plus tard, vous allez commencer à recevoir des retours de courrier NPAI (N’habite Pas à l’Adresse Indiquée) ou « Erreur d’adressage ». Ce sont les fameux boulets qui ont déménagé sans changer d’adresse malgré vos relances, ou les gens qui ont renseigné leur nom propre et l’adresse de leur entreprise. Il y a aussi ceux qui écrivent mal le nom de leur commune ou se trompent dans le code postal.</p>
<p>Encore plus tard, vous recevrez les premiers messages de gens qui n’ont pas du tout reçu leur commande.</p>
<p>Ci-dessous, un exemple de backer expérimenté qui vient demander dans les commentaires où ça en est et si quelqu’un a déjà reçu quelque chose (= oui) et… qui reçoit sa commande le lendemain <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /></p>
<p><strong>Content du service et rassuré par la réponse, il enchaîne sur le fait qu’il a 20 collègues impatients de commander eux aussi 👍</strong></p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/com_delay_01.JPG"><img src="https://mariejulien.com/public/com_delay_01.JPG" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></a></p>
<p>🤓 <strong>Comme abordé plus haut, la bonne attitude est de traiter les gens comme vous aimeriez qu’un SAV vous traite, pour donner une image premium.</strong></p>
<ul>
<li>Saluez et rassurez la personne en lui disant que dans tous les cas le colis sera renvoyé à vos frais sans embrouilles ni justificatifs (c’est pour ça qu’il faut prendre de la marge)</li>
<li>Faites lui re-confirmer son adresse pour vérifier que le problème ne vient pas de là</li>
<li>Demander lui d’attendre 2 semaines de plus pour être sûr que la lettre s’est perdue (surtout à l’international). Fixez une date pour qu’il vous re-contacte à ce moment là.</li>
<li>S’il ne vous a pas re-contacté, n’attendez pas contactez-le vous même à la date prévue pour demander si tout est OK.</li>
</ul>
<p>Dans 50% des cas, lors du 2e contact le problème se sera réglé tout seul (courrier en retard, lettre arrivée au numéro d’à coté, collègue ou conjoint distrait). Pour le reste, il vous faudra renvoyer la commande, en espérant qu’il ne s’agissait pas d’une commande au montant trop élevé, ou que la première lettre égarée ne vous revienne un jour (on en reçoit encore !).</p>
<p>🤓 <strong>En cas de ré-expédition, nous avons favorisé le courrier suivi pour être sûr que ça arrive.</strong></p>
<p><strong>Quoiqu’il en soit, restez professionnel et au service du client : il faut qu’il ait une bonne opinion de vous si vous lancez une boutique plus tard ou si vous faites une nouvelle campagne.</strong></p>
<p>Nous avons eu par exemple le cas d’un Chilien qui avait commandé 2 stickers, soit un affranchissement 4 à 5 fois plus cher que la marchandise, qui n’avait pas reçu son enveloppe. Dans ces cas là, grande est la tentation de dire « mec oublie tes 2 stickers je repaye pas 5€ de timbre pour ça », et pourtant nous lui avons renvoyé sa commande dans une enveloppe blanche plus discrète, avec des stickers en bonus.</p>
<p>3 semaines plus tard il ne l’avait toujours pas reçue, mais à la fin de la 4e semaine il l’a enfin eue et <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/1063129995877453825">il était aux anges</a>.</p>
<p>Nous avons eu aussi le cas d’une personne qui disait n’avoir pas reçu un des écussons de son pack complet, et bien qu’étant positivement sûr de ne pas m’être trompé et lui avoir demandé de revérifier, je lui ai renvoyé le patch manquant à mes frais en Belgique sans discuter.</p>
<p>Il se trouvait que le patch en question était en fait tombé dans un recoin de son sac à dos, et qu’il m’a prévenu au moment où je revenais de La Poste 🙃.</p>
<p>Rageant mais encore une fois c’est à ça que servent les marges de sécurité.</p>
<p><strong>Ne négligez pas ce genre de détails et adaptez vos réponses à chaque client (par exemple là je suis mitigé sur la conduite à tenir par rapport à la personne qui s’est trompé DEUX FOIS sur sa propre adresse ^^).</strong></p>
<h2>Le bilan et les retombées autres que financières</h2>
<p>Nous arrivons à la fin de ce billet qui j’espère vous a été utile, c’est donc l’heure de faire le bilan de ce bilan.</p>
<p>Tel <a href="https://www.youtube.com/watch?v=4rT5fYMfEUc">Benjamin Buford “Bubba” Blue</a>, je crois que je vous ai raconté à peu près tout ce que j’avais appris sur les campagnes de financement participatif.</p>
<p>Si ça ne vous suffit pas, je vous recommande chaudement d’aller lire <a href="https://www.kickstarter.com/campus/questions/what-three-things-do-you-know-now-that-you-wish-you-knew-before-you-launched-your-project">les 3 choses que vous voudriez savoir avant de vous lancer</a> car il y a des conseils indispensables sur cette page. Vous pouvez aussi aller lire ces <a href="https://www.backerkit.com/blog/guides/">petits guides</a> en anglais.</p>
<p><strong>Si ça vous a été utile, vous pouvez me remercier en achetant un pti kek’chose sur <a href="https://www.cyberspace.builders/">la boutique officielle du Cyberspace Building Crew</a>, À vot’bon cœur msieur dames !</strong></p>
<h4>Le kif</h4>
<p>Le projet et les écussons existent, ils plaisent à tout le monde, et ça c’est super cool. C’est un des gros kifs de créatif que de voir son produit édité et exister physiquement. Ce sont des écussons que j’ai dessinés sans contraintes, comme s’ils étaient pour moi, donc je suis fier de les arborer sur mes blousons. C’est aussi la preuve que l’auto-édition n’est pas seulement un rêve, et que c’est possible.</p>
<h4>La street cred</h4>
<p><strong>J’ai toujours dit de ne pas travailler pour la gloire à la place de l’argent, mais si on peut avoir un petit peu de gloire en plus de l’argent c’est pas mal.</strong></p>
<p>La <a href="https://www.kickstarter.com/projects/judbd/cyberspace-building-crew-embroidered-patches-and-s">réussite de cette campagne</a> au delà de tous les objectifs prévus, suivie par sa gestion efficace de bout en bout, avec comme résultat des produits physiques cool et originaux et des contributeurs ravis a fait une belle addition entrepreunariale sur mon CV.</p>
<p>Évidemment on ne parle pas de campagnes à 3 millions <a href="https://www.kickstarter.com/help/stats?lang=fr">ni même de la médiane à 100000 €</a>, mais dépasser les 25000 € levés sans produit pré-existant et sans notoriété ébouriffante est déjà une performance honnête dans le milieu du crowdfunding.</p>
<p>En plus des compétences que j’avais déjà et qui m’ont bien été utiles (design, communication, marketing, réseaux sociaux, conception, rédaction) j’ai dû me former sur le tas à de la vente, de la gestion, de la projection financière, de la logistique, de la gestion de sponsors et tout plein d’autres choses.</p>
<p>J’ai beaucoup appris et ces compétences me seront utiles pour des projets que je révélerais dans quelques jours (oui, je vais encore vous vendre des autocollants).</p>
<h2>But wait, there’s more!</h2>
<p>À l’occasion de l’anniversaire de la campagne, j’ai lancé mon premier site e-commerce pour vendre les écussons sans passer par un intermédiaire. Son développement, très intéressant lui aussi fera l’objet d’un autre billet prochainement.</p>
<p>Sachez que vous pouvez sans plus attendre aller acheter <a href="https://www.cyberspace.builders/">les plus beaux écussons brodés et autocollants d’internet</a> en profitant de 2% de remise sans minimum d’achat grâce au code promo <code>ONFAITLBILANCALMEMENT</code> pour vous remercier d’avoir lu le dossier dans son intégralité ou plus vraisemblablement d’avoir scrollé jusqu’ici sans rien lire comme des malpropres.</p>
<p>Je vous connais.</p>
Mon contrat d'édition expliqué à un enfant de 5 ans
urn:md5:2e0fb566ec89697f4bc4b12ed9c7fd68
2019-02-24T15:29:00+01:00
2019-05-23T22:01:11+02:00
Julien
rions un peu
<p><strong>Note</strong> : Ce contrat est la traduction en version “5 ans” d’un contrat d’édition réel issu d’une maison d’édition sérieuse. Il présente des clauses assez standard dans le monde de l’édition. Hormis la rédaction dans le style enfantin, toutes les clauses sont conformes aux obligations du contrat réel.</p>
<h2>Hé mais ils sont super tes dessins ! On adore ton histoire !</h2>
<h3>Bonjour petit·e !</h3>
<p><strong>On trouve vraiment que tu fais des jolis dessins et que tu écris des supers poésies ! Tu sais, avec le monsieur et la dame on aimerait bien fabriquer un livre pour mettre touuuutes tes jolies histoires dedans !</strong></p>
<p><strong>On va faire un échange d’accord ?!</strong></p>
<h3>Alors voilà de quoi on a besoin</h3>
<h4>En premier</h4>
<ol>
<li><p>Tu nous donnes la permission, seulement à nous, de recopier et vendre dans les magasins de livre ce que tu dessines et ce que tu écris. On peut aussi le recopier en changeant la langue pour le vendre dans n’importe quel pays très très loin ou on doit faire dodo dans l’avion pour y aller.</p></li>
<li><p>Tu nous autorises à recopier tous tes dessins et à les vendre dans des magasins jusqu’à ce que tu sois mort, et 70 ans (= 25550 dodos) encore après que tu sois mort.</p></li>
<li><p>S’il y a quelqu’un qui a un problème avec ce que tu dessines ou que tu écris et qui est très fâché, c’est toi qui doit t’en occuper et c’est pas de notre faute. Tu nous promets aussi que tu n’a pas copié quelqu’un d’autre pour faire ton dessin ou ta poésie sans lui demander. Tu nous promets que tu n’as donné la permission à personne d’autre que nous de recopier ou vendre tes jolies choses qu’on veut avoir pour nous.</p></li>
<li><p>Tu dois nous dire si tu as recopié les dessins d’autres gens même s’ils ont dit d’accord.</p></li>
<li><p>On promet qu’on fera un livre avec tes dessins et qu’on le vendra dans les magasins de livre.</p></li>
</ol>
<h4>En deuxième</h4>
<ol>
<li><p>Tu devras nous faire assez d’écriture ou de dessin pour remplir 120 pages (c’est un trèèèèèss gros livre pour les grands).</p></li>
<li><p>Tu dois nous donner les écritures et les dessins avant l’année prochaine, sinon on annule tout et tu devras nous rendre les sous qu’on t’a déjà donné si on t’en a donné.</p></li>
<li><p>Tu devras corriger tout ce qu’on te demande de corriger sur tes dessins ou tes textes si on les aime pas trop et faire ce qu’on te demande rapidement.</p></li>
<li><p>On s’occupe de corriger les fautes d’orthographe. Tu devras tout relire et corriger en 2 semaines. Tu devras corriger les nouveaux livres qu’on décide de faire avec tes dessins et tes écritures, même dans très longtemps. Si tu ne le fais pas, tu dois donner des sous de ta tirelire à quelqu’un qui le fera à ta place.</p></li>
</ol>
<h4>En troisième</h4>
<ol>
<li><p>On fera un livre avec tes dessins et tes poésies qu’on vendra à des gens. On promet de fabriquer un livre l’année après que tu nous aies donné tes textes et dessins. Si on ne le fait pas, tant pis, tu n’es plus obligé de nous donner tes dessins et tes écritures. On te donnera mille euros (= environ 16 Sets de Combat Double Surface Beyblade Burst Evolution SwitchStrike) mais toi tu devras nous rendre l’argent qu’on t’a déjà donné.</p></li>
<li><p>On écrira ton nom sur le livre.</p></li>
<li><p>On ne gribouillera pas sur tes dessins et on inventera pas des poésies à ta place.</p></li>
<li><p>On peut faire équipe avec d’autres copains pour fabriquer le livre si on veut.</p></li>
</ol>
<h4>En quatrième</h4>
<ol>
<li>Si des choses changent dans la vie, on peut te demander de changer tes poésies ou tes dessins pour que ça ressemble plus à la vie d’aujourd’hui, sans te donner de sous. Mais tu feras bien attention à ne pas trop changer la taille des dessins pour que ça ne nous coûte pas trop de sous de refaire un livre. Si tu ne veux pas le faire, tu dois donner des sous de ta tirelire à quelqu’un qu’on a choisi pour qu’il le fasse à ta place.</li>
</ol>
<h4>En cinquième</h4>
<ol>
<li><p>On a le droit de faire le livre comme on veut, avec le dessin qu’on veut sur la couverture, inventer le titre qu’on veut et le vendre au prix qu’on veut.</p></li>
<li><p>C’est nous qui décidons combien de livres on fabrique mais on en fabriquera au moins 2500.</p></li>
<li><p>C’est nous qui décidons quand on fabrique le livre.</p></li>
<li><p>On a le droit de le recopier et fabriquer pour nous-mêmes sans te donner de sous.</p></li>
</ol>
<h4>En sixième</h4>
<ol>
<li><p>On a le droit de recopier tes écritures et dessins comme on l’a déjà dit.</p></li>
<li><p>On recopie aussi longtemps qu’on veut, et sur ce qu’on veut, et on peut vendre ces recopiages. Si les gens aiment bien les personnages que tu dessines ou les expressions rigolotes que tu as écrites on peut les utiliser comme on veut sans te donner de sous. On peut même faire des t-shirts, des slips ou des casquettes avec, ou n’importe quoi d’autre.</p></li>
<li><p>Si on veut on peut donner la permission à d’autres de faire tout ça. Et quelqu’un te demande ça à toi d’abord, tu dois obligatoirement nous en parler et c’est nous qui décidons pour toi.</p></li>
</ol>
<h4>En septième</h4>
<ol>
<li>Si des gens veulent te donner des sous, on les prend d’abord et on te les donne après.</li>
</ol>
<h4>En huitième</h4>
<ol>
<li><p>Si on vend des livres dans les librairies, on te donne un peu de pièces pour chaque livre que les gens achètent. Si on vend le même livre un peu moins cher, on te donne beaucoup moins de pièces. Si on vend le même livre fabriqué en plus petit, on te donne 2 fois moins de pièces.</p></li>
<li><p>Si on vend ton livre dans un autre pays, on te donne 2 fois moins de pièces.</p></li>
<li><p>Si quelqu’un lit ton livre à voix haute et l’enregistre, on te donne des sous comme prévu.</p></li>
<li><p>Si le livre est sur internet et qu’il ne coûte pas d’argent à imprimer et à livrer en camion, on te donne le même nombre de pièces que si on devait donner des sous au camioneur même s’il ne vient pas.</p></li>
<li><p>Dans tous les autres cas on te donne des sous comme on avait dit.</p></li>
</ol>
<h4>En neuvième</h4>
<ol>
<li>On a le droit de dire à d’autres personnes à recopier tes poésies et tes dessins. Si une autre personne paye pour recopier tes dessins, on prend la moitié des pièces qu’il te donne et tu gardes l’autre moitié.</li>
</ol>
<h4>En dixième</h4>
<ol>
<li>Attention, même si on fabrique des livres avec tes dessins et tes poésies, on te donnera zéro pièces si on donne ces livres en cadeau à des copains à nous.</li>
</ol>
<h4>En onzième</h4>
<ol>
<li><p>On te dira combien on a vendu de livres et on te donnera les pièces dans 540 dodos (c’est très long, ce sera après les grandes vacances, tu auras changé de classe).</p></li>
<li><p>On te donnera un papier pour te dire combien de livres on a vendu.</p></li>
<li><p>On te donnera les sous après avoir mis de côté les sous que tu dois donner au docteur pour te soigner si tu en as besoin.</p></li>
</ol>
<h4>En douzième</h4>
<ol>
<li>Si on trouve qu’on a fabriqué trop de livres, on peut les jeter à la poubelle pour que personne n’en profite.</li>
</ol>
<h4>En treizième</h4>
<ol>
<li>Si on a fait trop de livres sans faire exprès, on peut les vendre pour pas beaucoup de pièces et ne pas te donner de sous à toi. Mais toi si tu veux tu peux nous donner des sous de ta tirelire pour ne pas qu’on les jette à la poubelle.</li>
</ol>
<h4>En quatorzième</h4>
<ol>
<li>Si par exemple on ne fait pas attention au feu en laissant la casserole allumée ou qu’on ferme mal le robinet de la baignoire et que ça casse tes livre ou les abîme, tant pis pour <strong>toi</strong> tu n’auras pas de sous du tout.</li>
</ol>
<h4>En quinzième</h4>
<ol>
<li>Si tu rencontres une personne que tu aimes très fort et que vous vous faites des câlins et que vous avez des bébés, il faudra qu’ils fassent tout ce qu’on a dit sur ce papier. Si par hasard dans très longtemps on était obligé te donner plus de sous contre tes dessins ou tes écritures, on changerait ce papier pour ne pas te donner plus de sous quand même.</li>
</ol>
<h4>En seizième</h4>
<ol>
<li><p>Si tu veux faire d’autres dessins ou d’autres poésies et que tu veux fabriquer un livre avec, tu dois nous demander la permission en premier.</p></li>
<li><p>Si on trouve que c’est moche 2 fois, tu n’est plus obligé de nous demander la permission.</p></li>
</ol>
<h2>Voilà ce qu’on te donne en échange de tout ce dont on a besoin</h2>
<h4>En premier</h4>
<p>On te donnera assez de pièces pour t’acheter <strong>8 sucettes ou 6 Malabars</strong> à chaque fois qu’on vend un livre avec tes dessins ou tes poésies dedans ! Et on te donne 30 livres pour ta famille et tes copains.</p>
<p><strong>N’oublies pas !!</strong> Tu dois bien sûr partager tous tes livres offerts et tes bonbons à égalité avec ton copain ou ta copine qui a fait les écritures pendant que tu faisais les dessins ça fait <strong>4 sucettes ou 3 Malabars pour chacun</strong> !</p>
<h4>C’est tout</h4>
<hr />
<h2>Notes</h2>
<p><strong>Note de l’éditeur :</strong> La chose la plus importante, c’est <strong>qu’on va réaliser ton rêve, c’est à dire fabriquer des livres et les vendre</strong> Alors là, tu imagines, tu en as de la chance ! Ça veut dire que tes histoires sont vraiment trop cools ! Tu vas pouvoir enfin montrer aux autres que quelq’un s’intéresse à ton travail ! Imagine comment tes petits camarades vont te trouver sympa et génial maintenant ! <strong>Alors, c’est quand même super non ? Fais une croix en bas !</strong></p>
<p><strong>Note personnelle de l’auteur de ce texte</strong> : N’oublie pas que si tu trouves qu’on te demande beaucoup de choses contre pas beaucoup de bonbons et que tu ne peux pas t’acheter autant de cadeaux que tu voudrais, c’est à cause de la petite pièce de 10 centimes que tu as mis de coté pour le docteur au cas où tu es malade.</p>
On fait le bilan, calmement en s'remémorant chaque instant
urn:md5:eafa33cfc1171cd8ca3c7838fe39b790
2018-02-01T07:40:00+01:00
2018-02-02T13:58:19+01:00
Julien
news
<p>…parler des histoires d’avant comme si on avait <del>50</del> 33 ans (maintenant vous l’avez dans la tête. De rien.)</p>
<p>Je voulais faire un bilan de ma première année freelance, mais j’ai laissé passer la date, alors ce sera un billet “point d’étape” vu que ma vie a pas mal évolué ces derniers temps et que c’est mon anniv aujourd’hui.</p>
<p>Si vous avez raté les épisodes précédents :</p>
<p>Previously (il y a très longtemps) in mariejulien.com : <a href="https://mariejulien.com/post/2008/01/23/Tas-voulu-voir-Paris-et-on-a-vu-Paris">Marie et Julien arrivent à Paris il y a 10 ans de ça</a> et <a href="https://mariejulien.com/post/2011/09/29/You-don-t-have-to-put-on-the-red-light">Julien Démissionne de chez Publicis</a>. Comme le veut la tradition, le titre de ce billet est encore un extrait de chanson.</p>
<h3>TL;DR</h3>
<p><strong><a href="https://judbd.com" title="Graphiste et directeur artistique freelance à Paris">Travaillez avec moi</a>, je serai parfait pour vos missions de DA en freelance et pour vous accompagner dans le lancement ou l’amélioration de votre communication.</strong></p>
<p>Je vais la jouer<a href="http://www.stpo.fr/blog/2018-fournie-avec-sa-morning-routine/"> à la STPo</a> avec des grands points d’étape. Certains éléments se chevauchent donc c’est pas forcément toujours chronologique.</p>
<h2>Vie professionnelle</h2>
<h3>So long Roxane !</h3>
<p>Ça commence à remonter (bientôt 2 ans) mais j’ai quitté <a href="http://roxane.digital">Roxane Company</a> pour voguer vers de nouvelles aventures. La raison principale était que la demande en création était de moins en moins présente, et que donc le boulot devenait de plus en ennuyeux (yay les visus Twitter de Noël !).</p>
<p>De leur coté c’était pas le kif de me payer pour rien, donc d’un commun accord nous avons mis fin à cette collaboration. Je suis resté en bon terme avec tout le monde là bas, et si vous avez besoin de Social Media, allez les voir de ma part !</p>
<h3>À l’écoute du marché</h3>
<p>Après ça, j’ai passé quelques entretiens, et j’ai obtenu des offres intéressantes de la part de plusieurs agences, mais je me suis aperçu que je ne voulais plus bosser là dedans, par peur de retomber toujours sur les mêmes travers, à savoir les compétitions inutiles et les clients qui prennent plaisir à se saborder (et aussi les opés “rentrée” pour des opérateurs téléphoniques).</p>
<p>J’ai noté un très fort glissement au niveau des agences, qui, pour essayer de gagner des clients à tout prix, ont fait le mauvais calcul de participer à TOUTES les compétitions, même les plus anodines, même les plus désespérées. Résultat, leur travail ne vaut plus rien aux yeux des clients qui s’en donnent à cœur joie.</p>
<p>De la même façon, de moins en moins de clients d’agences savent acheter correctement une prestation. Souvent, à force de négociations inutile, le client massacre des bonnes opérations et se retrouve paradoxalement à payer une fortune pour un truc bidon, mais qui ne froissera personne en interne mais qu’aucun DA ne voudra mettre dans son book.</p>
<p>Bref, en passant les entretiens je me suis dit que je devenais trop vieux pour ces conneries.</p>
<h3>La peur du free</h3>
<p>Après avoir fait mes calculs et grâce au filet de sécurité que représentent les allocations chômage (mais pour combien de temps encore dans la startup nation ?) je me suis laissé une chance de me remettre au freelance.</p>
<p>Remettre, car si sur le papier je suis freelance depuis 13 ans, mes années de salariés avaient mis cette activité en pause.</p>
<p>Restait que mes expériences précédentes ne me laissaient pas un souvenir impérissable et que la peur du chiffre d’affaires maigrelet me faisait (et me fait toujours) assez peur.</p>
<p>Jugez plutôt : lors de ma 1re année d’activité, <a href="http://forum.kob-one.com/droit-contrats-et-questions-juridiques-f74/temoignage-vos-3-premieres-annees-d-exercice-en-free-chiffre-d-affaires-t39385-20.html#p331540">je dégageais royalement 1519 € de CA, et la 2e à peine plus de 8000 €</a>. Ok c’était il y a très longtemps, j’étais inexpérimenté et le contexte n’avait rien à voir, mais que voulez-vous, au moment de se relancer, le spectre de boire le bouillon est toujours bien présent (surtout avec un enfant dans l’équation, ce qui retient de faire le zozo).</p>
<h3>Bonjour freelance</h3>
<p>Bizarrement, avec 13 ans d’expérience en plus et un book bien garni, et alors même que je m’étais dit que je devais faire une coupure dans le boulot, voilà que les clients se sont mis à arriver tout seuls et mon carnet de commande s’est vite rempli, au point de faire monter mon chiffre d’affaires (32900 € pour 2017) quasiment à la limite du plafond de la micro entreprise (que je ne souhaitais pas dépasser l’année dernière). Plutôt pas mal pour une année de (re) lancement. Surtout que je n’étais pas freelance à temps plein (voir ci-après).</p>
<p>J’ai donc eu la chance de goûter à la (vraie) vie de freelance, qui, avouons-le, est assez confortable quand ça marche : sélection de ses projets et de ses clients, organisation du travail à sa sauce, personne pour juger ma façon de travailler pourvu qu’un travail de qualité soit rendu dans les délais… Bref, une (re) découverte assez plaisante par rapport à mon appréhension basée sur mes années de galère.</p>
<p>Le professionnalisme attirant le professionnalisme, j’ai eu la chance de travailler avec des clients sérieux, qui avaient des objectifs précis, des retours cadrés et qui payaient les factures à réception.</p>
<p>Un conjoncture positive qui fait que je n’ai eu aucun genou à casser dans une ruelle sombre cette année, ce qui est une bonne chose.</p>
<p>Malgré quelques réflexes de salariés qui font que je suis encore la risée de mes amis freelance (<a href="http://www.amedee.co/la-culpabilite-du-freelance-ce-fardeau-grandsaut-palabre/">comme la quasi impossibilité de lâcher l’ordi</a> “au cas où du travail arriverait” et “pour ne pas sembler ne pas être productif” alors même que je surfe en boucle sur les 3 même sites au lieu de faire une vraie coupure) j’ai commencé à m’habituer à ce style de vie, même si j’ai encore du mal à dire non à certaines missions, car refuser un client intéressant me parait encore risqué pour l’avenir. Même si mon planning est déjà plein il est assez culpabilisant de ne pouvoir satisfaire toutes les demandes.</p>
<p>Parmi les projets notables de ce bilan, on retrouve :</p>
<ul>
<li><a href="https://judbd.com/portfolio/identite-access42">La refonte de l’identité et du site d’Access42</a>, pour lequel nous avons réussi à produire un design original tout en nous pliant aux contraintes d’accessibilité drastique imposées.</li>
<li><a href="https://judbd.com/portfolio/site-internet-et-emailing-cozy-cloud">Cozy cloud, pour une refonte de leur site internet</a>, afin que les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données.</li>
<li><a href="https://www.talegraph.com/">Talegraph, une application prometteuse de partage de photo</a>, avec un gros travail d’identité, de design d’app (UX et UI) et d’onboarding à faire. Un travail intéressant car il a sollicité toutes mes compétences dans plusieurs métiers différents, ce qui est rare à l’ère de l’ultra spécialisation.</li>
<li>Un énorme travail extrêmement intéressant pour <a href="https://www.bibliosansfrontieres.org/">Bibliothèques sans frontières</a>, pour le moment toujours sous NDA, qui m’a permis de déployer à fond mon expertise en conception en étant très proche des équipes et des attentes des gens sur le terrain, vraiment enrichissant, il me tarde que ça sorte pour pouvoir vous en parler.</li>
<li><a href="https://judbd.com/portfolio/dual-universe-kickstarter-du-jeu">La découverte d’un studio de jeu vidéo</a> de l’intérieur en bossant pour Novaquark et la campagne Kickstarter de leur jeu Dual Universe,</li>
</ul>
<p><a href="https://judbd.com/portfolio">Et plein d’autres projets de tous horizons</a>. C’est l’un des autres avantages du freelance : on est pas condamné à accepter toujours le même type de mission, et on peut mettre en valeur telle ou telle compétence en fonction des besoins du client ! Même si de fait, le gros de mon CA se réalise sur des missions d’Identité + décli site web (ce que j’aime faire), les clients sont tellement variés qu’on découvre plein de secteurs d’activité et ça me permet de mettre à profit mes compétences annexes.</p>
<p>Le fait de travailler avec des clients directs permet de parler avec des interlocuteurs impliqués qui croient en leur produit et font tout pour que la collaboration se passe bien pour tirer le meilleur de la prestation. Le sentiment d’utilité est bien plus présent que quand on bosse en relation avec le CP junior lui même en relation avec le N-6 stagiaire chez l’annonceur; ce qui était courant quand j’étais salarié.</p>
<p><strong>En bref, si vous cherchez un <a href="https://judbd.com/">directeur artistique</a> sympa, cool et sérieux, ou que vous connaissez des gens qui en cherchent, <a href="https://judbd.com/about">n’hésitez pas à faire appel à moi</a> !</strong></p>
<h3>Le blogging</h3>
<p>J’ai l’impression que le blogging auto-hébergé frémit un peu, et même si on est pas en 2004, je vois de plus en plus de blogueurs se remettre à leurs vrais blogs. C’est une bonne chose. L’année dernière nous avons justement <a href="https://mariejulien.com/post/2017/08/15/10-ans">fêté les 10 ans de ce celui-ci</a>, ce qui est quand même assez respectable.</p>
<p>Quelques textes rédigés dans les 2 dernières années ont rencontré un certain succès, et je me suis encore fait plein d’amis :</p>
<ul>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2016/05/22/Startups-de-merde%2C-vous-devriez-avoir-honte">Quand j’ai énervé les startupeurs</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion">Quand j’ai énervé les libristes</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2017/03/14/L-imposteur-perfectionniste">Quand j’ai énervé les faux imposteurs</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2017/11/11/l-augmentation-des-cotisations-n-est-pas-responsable-de-la-precarite-des-auteurs-graphistes-ou-dessinateurs">Quand j’ai énervé les auteurs</a></li>
</ul>
<p>Bref, je suis toujours dans le coin avec mes petits bâtons pointus, et comme disait l’autre : « chaque ennemi de plus est un nouveau godron. Qui m’ajoute une gêne, et m’ajoute un rayon. »</p>
<p>Ce que ne disait pas l’autre par contre, c’est que curieusement, mes prises de positions m’amènent aussi des clients qui aiment bien travailler avec quelqu’un qui exprime une opinion tranchée mais argumentée.</p>
<p>Et puis avouez que vous aussi vous aimez bien, sinon vous ne nous suivriez pas non plus <a href="https://twitter.com/mariejulien">sur twitter</a> (plus de 7 ans qu’on y fait des threads coups de gueule interminables).</p>
<h3>Back to school</h3>
<p>Durant ces 2 années, j’ai été contacté par plusieurs écoles (<a href="https://www.ecole-ipssi.com/">IPSSI</a>, <a href="https://www.webschoolfactory.fr/">Web school factory</a>, <a href="http://supinternet.fr/">Sup’internet</a>, <a href="https://www.ecole-multimedia.com/">École multimédia</a>) <a href="https://judbd.com/formation-web-design">pour être formateur</a> ou jury auprès de leurs élèves.</p>
<p>J’ai accepté avec plaisir car j’aime enseigner depuis que j’ai démarré ma vie pro (j’ai commencé à donner des cours sur les logiciels très tôt) et que je trouve toujours ça cool de transmettre son savoir <del>à des gosses qui n’ont pas compris que c’était dans leur intérêt de suivre le cours au lieu de poser des stories Snapchat</del> à des élèves attentifs et studieux.</p>
<p>Non mais en vrai c’est cool et je suis content de faire ma part auprès des jeunes générations, pour essayer de leur inculquer la base de la survie dans ce métier.</p>
<h3>Re-bonjour le salariat</h3>
<p>En même temps que le freelance et les cours (hé oui), <a href="https://www.caliopen.org/fr/">Caliopen</a> m’a contacté pour travailler pour eux et faire la communication et l’interface de leur messagerie respectueuse de la vie privée.</p>
<p>J’étais déjà bien lancé en free, mais difficile de refuser de bosser sur un sujet qui me tient à cœur (la vie privée) pour un projet libre (<a href="https://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion">rares sont ceux qui ont les moyens</a> de payer quelqu’un pour la com’ et le design) avec une équipe sympa dans des locaux à 10 minutes à pied de chez moi et dont le porteur de projet<a href="https://twitter.com/ParisWeb/status/937735143657299975"> offre sa tournée de macarons</a> tous les 4 matins :).</p>
<p>En plus comme techniquement c’est <a href="https://gandi.net">Gandi</a> qui m’emploie (car ils soutiennent le projet) j’ai les noms de domaines à moitié prix, ce qui ne va pas arranger mon addiction à l’achat de noms à la con que je n’utiliserai jamais. Au moins maintenant je récupère un peu de cet argent via mon salaire.</p>
<p>Je vais donc travailler pour Caliopen en CDD jusqu’en octobre (et pourquoi pas plus longtemps si c’est possible) 3 jours par semaine. Dire qu’au départ je voulais me ménager du temps pour mes projets persos, je pense que je n’ai jamais eu d’année aussi chargée en boulot :D.</p>
<p>On a lancé l’alpha du projet récemment et là on est en train <a href="https://www.caliopen.org/meilleurs-voeux-2018/">de tout redesigner</a> du sol au plafond, c’est très cool, <a href="https://welcome.caliopen.org/">n’hésitez pas à venir tester et donner votre avis</a>.</p>
<h3>Les conférences et ateliers Paris Web</h3>
<p>Un concours de circonstance (mon embauche chez Caliopen) a fait que l’année dernière <a href="https://www.paris-web.fr/orateurs/julien-dubedout.php">j’ai présenté 2 conférences et un atelier à Paris Web</a>. C’est une expérience toujours très enrichissante et le staff est au top, l’appel à orateur 2018 va bientôt tomber, n’hésiter pas à proposer vos sujets !</p>
<p>En attendant, vous pouvez retrouver <a href="https://www.youtube.com/channel/UC8AOBMglVWb-At1GOndGs_A/videos">l’intégralité des conférences sur youtube</a> (<a href="https://speakerdeck.com/judbd/le-secret-de-la-correspondance-numerique">dont celle avec Laurent Chemla et moi sur le secret de la correspondance</a>, et <a href="https://speakerdeck.com/judbd/design-et-accessibilite-freres-darme-ou-ennemis">celle avec Aurélien Levy sur graphiste vs expert accessibilité</a>). Le lien vers le timing exact de la conférence se trouve dans la description des slides.</p>
<h3>L’optimisation continue de mon portfolio</h3>
<p>Je le note parce que c’est quand même un gros boulot, et une fierté de pouvoir continuer à le faire progresser tout seul alors que ça requiert des connaissances assez éloignées de mon métier de directeur artistique (SEO, perf, config serveur, php, intégration…). Si ça vous intéresse J’ai justement rédigé hier la <a href="https://mariejulien.com/post/2018/01/31/refonte-de-judbdcom-etude-de-cas-3e-partie-optimisation-et-amelioration-progressive">3e partie de mon étude de cas sur le sujet hier</a>.</p>
<p><strong>Tout ça n’empêche pas que la culpabilisation et la sensation de glander est toujours présente si par hasard j’ai un ou deux jours de libres dans la semaine (genre quand j’ai pas de clients en freelance) mais je me soigne.</strong></p>
<h3>Challenges and opportunities</h3>
<p>On peut dire que depuis que j’ai quitté Roxane il y a presque 2 ans, ça a plutôt bien tourné. Mais je suis d’un naturel réaliste, et même si je ne suis pas particulièrement anxieux, je pense qu’il s’agit sûrement de quelques années hors normes (qui j’espère dureront le plus longtemps possible) mais qu’il ne faut pas trainer pour préparer l’avenir.</p>
<p>Si j’en crois certains confrères, nos métiers de création s’apparentent un peu à une carrière d’athlètes : fulgurantes mais fugaces.</p>
<p>Peu de gens voudront encore des vieux croutons que nous seront devenus dans 5 ou 10 ans. J’espère bien sûr pouvoir continuer à ce rythme pendant de nombreuses années car j’aime ce boulot, mais mon 6e sens de Daron Normcore© me dit qu’il vaut mieux bien préparer ses arrières et commencer à envisager des reconversions pour être prêt le jour où tout foutra le camp vu qu’il reste 34 ans à tirer avant la (hum) retraite.</p>
<p><strong>Pour rappel pour les petits nouveaux, la voie royale du DA parisien est :
Grosse agence en mode graphiste charrette > DA dans la même agence toujours en mode charrette > DA chez l’annonceur pour avoir du temps pour la famille > chambre d’hôte dans le Gers.</strong></p>
<p>Je ne sais pas de quoi demain sera fait, j’adore Paris (ma ville natale) mais j’ai dans ma besace 3 billets de train pour le Gers. Au cas où.</p>
<h2>Les trucs persos</h2>
<p>comme ce billet est déjà long comme vous savez quoi et qu’il n’y a pas que le boulot dans la vie, on va enchaîner sur les projets persos.</p>
<h3>Faire l’hélicoptère</h3>
<p>J’ai piloté un hélicoptère (juste une initiation), et c’était cool. Presque aucune victime. En tout cas personne n’a jamais rien pu prouver. Ça méritait d’être noté.</p>
<h3>Le slack</h3>
<p>Notre slack de travailleurs du web (mais pas que) a 3 ans le mois prochain, donc il est un peu hors scope de ce bilan, mais j’en parle car récemment l’entraide qui y règne a permis à plusieurs membres de trouver un nouveau travail plus intéressant et mieux payé, de se motiver pour demander des augmentations de salaire ou débloquer des situations pros, et à évoluer dans la vie.</p>
<p>Une preuve de plus pour ceux qui en doutaient que le réseau est un des critères professionnels les plus important dans nos métiers, et que si on n’est pas né dans un milieu où c’est naturel, il faut se serrer les coudes et s’en créer un.</p>
<p>Je reconnais qu’il faut aimer l’humour bon enfant qui y règne (mais respectueux, pas méchant, et pas genre on fait des blagues de rugbymen) ainsi que le nombre de références obscures, de mythes qui s’y sont construits et l’imagination déployée par les bots dont nous avons complètement perdu le contrôle, mais il me semble que c’est une communauté efficace et que globalement ceux qui y sont sont contents de venir (de toutes façons on les a enfermé pour ne pas qu’ils sortent).</p>
<h3>l’association métiers graphiques de nouveau sur les rails</h3>
<p>Il y a bientôt 10 ans (mazette), nous montions <a href="http://metiers-graphiques.fr/">l’association métiers graphiques</a> avec pour vocation la défense et l’information des professionnels du graphisme.</p>
<p>Nous étions un petit groupe et c’était une manière de mettre en commun nos moyen, en associant de fait nos contenus (ce blog, le forum kob-one <a href="http://www.profession-graphiste-independant.com/">le livre de Julien Moya</a>, <a href="http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/">le Kit de survie</a>, l’initiative Briefing Room, <a href="https://mariejulien.com/post/2017/03/16/Comp%C3%A9tition-R%C3%A9mun%C3%A9ration-%3A-Reboot">compétition = rémunération</a>, <a href="https://mariejulien.com/post/2014/07/19/Contre-le-travail-gratuit%2C-rencontre-avec-Axelle-Lemaire%2C-Secr%C3%A9taire-d-%C3%89tat-au-num%C3%A9rique.">les pétitions auprès des pouvoirs publics</a>…)</p>
<p>Mais nous ne nous étions jamais vraiment structuré et chacun mettait la main à la pâte comme il pouvait, en hébergeant le site, en payant le domaine ou en s’occupant *tousse* de la redirection des mails.</p>
<p>L’arrivée de nouvelles personnes intéressées par ce projet nous a motivé pour relancer la structure plus sérieusement, et si nous allons continuer à fonctionner et mobilisant la communauté autour d’opérations ponctuelles, nous projetons de jouer un rôle plus important d’information dans les écoles et de mener d’autres actions au long cours.</p>
<p><strong>Nous allons donc ouvrir très prochainement les adhésions, à prix libre pour que tout le monde puisse nous rejoindre quels que soient ses moyens et sa situation, et nous comptons sur vous pour répondre présent.</strong> <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/940913641381130241">Manière que je ne me sois pas galéré avec les banques pour rien quoi</a>.</p>
<h3>Le voxel</h3>
<p>Vous n’avez pas pu le rater si vous me suivez sur twitter (oui je sais, désolé), ma dernière lubie était le voxel, ce système d’empilement de cubes en 3D. J’ai voulu tester le logiciel magicavoxel <a href="https://medium.com/retronator-magazine/pixels-and-voxels-the-long-answer-5889ecc18190">après avoir lu un article très intéressant et complet sur le sujet</a>, et ça m’a complètement fasciné.</p>
<p>Je suis plus à l’aise avec la sculpture qu’avec le dessin, mais les logiciels 3D m’ont toujours rebutés. Par sa simplicité et ses limitations, celui-ci permettait de faire de la 3D comme on empile des Lego, et le moteur de rendu intégré donnait très vite des résultats flatteurs. Bref je vous laisse <a href="https://judbd.com/tags/expertise:Voxel">constater l’étendue des dégats</a> par vous même.</p>
<p>Il est d’ailleurs marrant de voir que ce qui avait commencé comme une lubie rigolote a vite intéressé certains clients qui m’ont commandé des illustrations sur ce principe.</p>
<h3>Les jeux vidéo</h3>
<p>Non je déconne, moi qui jouait 3h par soir, j’ai plus le temps. Ce qui ne m’empêche pas d’en acheter par pelletées lors des soldes Steam ou des Humble Bundle, mais récemment je me suis fixé une limite : tant que je n’ai pas fini <a href="http://www.firewatchgame.com/">Firewatch</a> (un jeu court) je n’achète plus rien. Limite qu’<a href="https://www.brgr.fr/">Olivier</a> se fait un plaisir de me rappeler dès que j’évoque un autre jeu.</p>
<h3>Le blogging perso encore plus perso</h3>
<p>J’ai pour projet de lancer un blog perso, à la fois plus “politique” et sur des sujets plus personnels et n’ayant pas de rapport avec le graphisme (quand je vous dit que le blogging n’est pas mort). Laissez la police faire son travail et nous vous tiendrons informés lorsque nous aurons de plus amples informations.</p>
<h3>Les autres trucs à faire</h3>
<p>En plus de tout ça, j’ai 100 projets sur le feu, dont la plupart n’ont rien à voir avec mon métier actuel. Je ne vous en parle pas dans le détail pas vu que la plupart ne vont sûrement pas se réaliser, mais il faut que je trouve un moyen de me dégager du temps (sans être tétanisé par la peur de l’absence de travail) pour les mener à bien.</p>
<p>J’aimerais bien me remettre sérieusement à la photo par exemple, et pourquoi pas essayer de sortir un bouquin pour enfant ou explorer le secteur du tourisme ou la création d’objets DIY. J’avais aussi un projet style podcast mais hélas je déteste les podcasts. Alors ce sera peut être du streaming Twitch où je joue à <a href="http://spintires.com/">Spintire</a> en racontant ma vie.</p>
<p>J’envisageais aussi de lancer un site pour aider les consommateurs avec les services clients (mon autre spécialité, 53 combats, zéro défaites pour le moment) ou créer un site de conseils de daron, vu que c’est également ma spécialité.</p>
<h3>À bicyclette</h3>
<p>Cette année a été aussi l’occasion d’acheter un vélo pour faire les trajets domicile / école maternelle / boulot, pas très éloignés les uns des autres mais dans des directions opposées, donc ça fait gagner un temps fou. En bon geek j’ai bien sûr pris tous les accessoires possible, surtout les fluos et les réfléchissants pour ne pas qu’un conducteur un peu trop pressé me dégomme par inattention.</p>
<p>Maintenant que je suis obligé de conduire pour les autres et de faire gaffe à tout (je me suis assagi depuis mes études) j’ai une très grosse envie que Paris soit fermé aux voitures :D.</p>
<h3>Les trucs et le machins</h3>
<p>Même si je pensais pouvoir dégager plus de temps que ça, mon amour pour la bidouille ne s’est pas calmé, en témoigne <a href="https://judbd.com/side-projects">la tonne de side projects</a> présents dans mon portfolio. Je me suis récemment intéressé aux lampes connectées, aux montages Rapsberry Pi (pour le moment du basique avec media center et jeux d’arcade retro, mais j’ai encore 20 trucs à tester), à la distributions de contenu via piratebox custom et plein d’autres infâmes bricolages.</p>
<p>Le papa noël m’a apporté l’accessoire geek ultime, une <a href="https://palettegear.com/">palette gear</a>, il faut que je le teste à fond et que je vous fasse un retour prochainement, c’est très prometteur.</p>
<p>J’ai replongé dans les Lego, passion abandonnée durant ma jeunesse, quand je me suis aperçu que désormais mon pouvoir d’achat me permettait d’acheter des sets dont je rêvais étant petit. Je comptais sur Marie pour m’en dissuader, mais vu qu’elle est fan aussi, elle m’a au contraire encouragé. C’est pas gagné.</p>
<p>Sinon je me suis aussi offert <a href="https://www.hermanmiller.fr/products/seating/performance-work-chairs/mirra-2-chairs.html">un siège du futur</a> pour essayer de prendre soin de mon dos et ne plus bosser avec une jambe sous les fesses, je ne l’ai pas encore reçu mais je vous dirais si c’était un bon investissement (je pense que oui).</p>
<p>Bref j’ai un trello rempli de trucs et de machins à tester, j’espère que j’aurais plus de temps cette année (spoiler : non).</p>
<h3>interrogations sur la suite des opérations, la vie et le reste</h3>
<p><strong>Tout ça fait donc un bilan assez chargé pour 2 ans, mais paradoxalement c’est la 1re année où je n’ai aucune idée de ce que je vais faire l’année prochaine.</strong></p>
<p>Mon contrat avec Caliopen est censé se terminer en octobre, je n’ai aucune visibilité pour le freelance sur une période aussi lointaine et Marie réfléchit à changer de boite (si vous chercher une très bonne chef de projet / manager d’équipe <a href="https://fr.linkedin.com/in/marie-anaïs-beyne">faites lui signe</a> !).</p>
<p>En 2019 ma vie pourrait totalement être différente de celle d’aujourd’hui et ça donne un peu le vertige. Ma fille grandit et je vous avoue qu’avec une vision plus large et vu le contexte, je ne sais pas trop quelle sera sa vie une fois adulte, ce qui n’est pas rassurant non plus.</p>
<p>Je ne vais pas finir ce billet sur une note défaitiste ou pessimiste, je réalise que ce bilan était nécessaire pour me rendre compte du chemin parcouru en 2 ans. Je suis content et ce bilan me semble très positif. Même si nous plongeons un peu vers l’inconnu, nous sommes parés pour explorer le territoire vierge qui s’offre à nous !</p>
<p><strong>Rendez-vous de l’autre côté !</strong></p>
Refonte de judbd.com : Étude de cas (3e partie : Optimisation et amélioration progressive)
urn:md5:61ebe69b1b88ff843bc430b279ce2eb5
2018-01-31T15:25:00+01:00
2018-03-21T23:01:26+01:00
Julien
Dossiers
PerformancesPortfolioSEO
<p>Deux ans se sont écoulés depuis la <a href="https://judbd.com">refonte de mon portfolio</a> <a href="https://mariejulien.com/post/2016/05/03/Refonte-de-judbd.com-%3A-%C3%89tude-de-cas-%281ere-partie%29">et de l’étude de cas qui allait avec</a>, et pendant ces 2 ans je n’ai pas cessé de l’améliorer par petites touches. Je me félicite d’avoir choisi un CMS “flat files” (<a href="https://mariejulien.com/post/2016/05/05/Refonte-de-judbd.com-%3A-%C3%89tude-de-cas-%282e-partie-%3A-le-CMS%29">Kirby en l’occurence</a>) comme moteur, car il facilite grandement ces améliorations au fil de l’eau.</p>
<h2>TL;DR</h2>
<p>résumé des améliorations mises en place pour un gain énorme en SEO et en performances :</p>
<ul>
<li>Travail complet sur le <a href="http://www.seoreviewtools.com">SEO</a></li>
<li>Optimisation des <a href="https://dareboost.com">performances</a></li>
<li>Mise en place des<a href="https://images.guide"> images responsive</a></li>
<li>Utilisation d’un CDN avec <a href="https://cloudinary.com/invites/lpov9zyyucivvxsnalc5/qbagpbmjz0xsfilf5vkc">Cloudinary</a></li>
<li>Mise en place du <a href="https://github.com/aFarkas/lazysizes">Lazy load</a> (à peu près)</li>
</ul>
<h2>Le SEO ça sert à rien</h2>
<p>Du moins c’est ce que je disais à mon pote <a href="https://www.matthieuhuix.com/">Matthieu</a> qui critiquait (à raison) la qualité de mon référencement.</p>
<p>Tous mes clients étaient issu de mon réseau ou du bouche à oreille, et ça m’allait très bien. Il me fît remarquer que mon site avait un assez bon trust rank et que le domaine existait depuis longtemps, donc que c’était quand même un peu con que mes titres de pages ne renvoient rien de pertinent, que les <code><title></code> soient tous identiques, que je n’aie pas de balises description remplies ou que je n’aie aucun contenu textuel sur les pages de premier niveau.</p>
<p>Et c’est vrai que c’était un peu con.</p>
<p>Mais bon, même en sachant que c’était pas optimisé, je m’en foutais un peu car j’avais surtout peur que le référencement m’amène moult demandes de stages reloues et prospects peu qualifiés que j’aurais dû gérer en perdant du temps.</p>
<p><strong>Ceci étant dit, avec la flexibilité de Kirby, je me suis dit que ça ne mangeait pas de pain de faire ces 2-3 optimisations.</strong></p>
<p>Il m’a donc refait un petit topo sur la meilleure stratégie à adopter, et a rafraichi mes connaissances SEO avec les derniers potins, outils, et manières de définir ses mots clés, et je me suis mis au travail.</p>
<p>Concrètement je n’ai rien fait de fou ni de révolutionnaire, juste le B-A-BA : j’ai cherché les meilleurs mots clés sur lesquels me positionner avec <a href="https://trends.google.fr/trends/">Google trends</a> (par exemple, qu’est-ce qui est le plus recherché en France entre “web design” et “webdesign”), puis j’ai mis ces mots clés dans mes <code><title></code> et <code><h1></code>, avec un mot clé par page, bien identifié et cohérent.</p>
<p>J’ai ensuite ajouté du texte sur ma page d’accueil et rédigé des petits paragraphes pour la description de chaque page dans le champ sémantique de chaque mot clés (la base quoi).</p>
<p>J’ai aussi créé des pages dédiées à mes activités, chose que je voulais éviter au début, mais mon site n’ayant aucun contenu textuel, j’ai bien dû en passer par là. Je me suis attaché au fait que les pages ne soient pas désagréable à lire pour les humains (même si c’est pas du Victor Hugo) car je ne voulais pas transformer mon site en ferme à mot clés.</p>
<p>À la fin j’ai passé tout le contenu rédigé dans la moulinette <a href="http://www.seoreviewtools.com/content-analysis/">SEO review tools</a> (il en existe plein mais j’ai trouvé celle-ci assez agréable et pédagogique) pour vérifier que c’était bon, et j’ai mis en ligne.</p>
<h3>Bilan SEO</h3>
<p>Le <strong>LENDEMAIN</strong> je me suis retrouvé 1er sur le mot clé “directeur artistique freelance” alors que j’étais absent des résultats avant. Évidemment ça n’est pas un mot clés super concurrentiel, mais c’est exactement mon métier et c’est celui que j’avais ciblé, donc ça me va bien.</p>
<p>Ça me fait mal de l’admettre mais sur le coup mon pote avait donc raison, google n’attendait qu’un peu de contenu pour que mon portfolio remonte dans les résultats. Bien sûr cette optimisation est un des aspects, d’autres paramètres ont compté (domaine connu, backlinks etc).</p>
<p>Pour ma crainte de demandes de stages, elle s’est un peu confirmée, mais bien moins que ce que je craignais. Quant aux prospects peu qualifiés ou peu sérieux, je n’en ai eu aucun, le positionnement sur “directeur artistique” filtrant déjà efficacement les visiteurs, qui sont soit des agences qui savent ce qu’ils cherchent et connaissent les tarifs, soit des entreprises qui cherchent une compétence précise.</p>
<p>Il en va de même pour les autres mots clés choisis comme “identité visuelle”. Je pense qu’il en aurait été différemment en se positionnant sur “création de logo” ou “création de site internet”.</p>
<p><strong>Contrairement à ce que je pensais également, les gens recherchent sur internet (fou non ?).</strong></p>
<p>Je veux dire que dans mon créneau, où tout marche par le réseau, j’imaginais mal une agence dire “oula j’ai besoin d’un DA je vais le chercher sur google et prendre le premier inconnu qui apparait sur la 1re page”.</p>
<p><strong>Et pourtant si, plus que je ne ne le croyais au départ, surtout quand le DA habituel est en congé ou que les projets sont urgents, ce qui est logique.</strong></p>
<p><strong>Résultat :</strong> le SEO a plutôt bien fonctionné, on ne parle pas de centaines d’appels entrant, mais suffisamment pour faire un petit complément de chiffre d’affaires sur l’année passée.</p>
<p>Mon taux de transformation a baissé à (étant donné qu’avant chaque devis émis était signé à coup sûr) mais <strong>L’investissement en temps à été rentabilisé</strong>.</p>
<h2>Le https ça sert à rien</h2>
<p>Ça faisait bien longtemps que je voulais passer mon site en https, mais je repoussais toujours ce moment que j’imaginais long et fastidieux.</p>
<p>Puis quand les navigateurs ont commencé à changer l’affichage des sites non sécurisés, je me suis dit en soufflant qu’il allait fallait bien que je m’y mette, surtout que mon site contenait quand même un formulaire pour se connecter au backoffice.</p>
<p>Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’en fait, le SSL était en place sur mon domaine depuis le début ! (et si le vrai SSL, c’était l’amitié ?).</p>
<p>Hé oui, grâce à la généralisation de Let’s Encrypt (ou pas d’ailleurs, si ça se trouve c’était comme ça avant) il suffisait simplement de taper mon url avec <code>https://</code> devant pour que tout fonctionne en SSL. Partant de là, je n’ai eu qu’à corriger quelques erreurs de mixed content (genre les fonts google que je ne servais pas en https), ajouter des redirections dans mon fichier <code>.htaccess</code> et ajouter une politique <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/HTTP_Strict_Transport_Security">HSTS</a>.</p>
<h3>Bilan https</h3>
<p><strong>Une grosse amélioration de sécurité qui n’a pas demandé beaucoup de temps, c’est ça qu’on aime.</strong></p>
<h2>Les images responsive ça sert à rien</h2>
<p>En faisant mon site, j’avais opté pour une solution passe-partout pour les images : je travaillais les compos dans photoshop en 2000px de large, puis je passais ça dans ma moulinette shrink-o-matic (un petit soft en Air qui n’existe plus mais que j’ai toujours conservé précieusement) et ça me sortait des jpg optimisés à 70% de qualité et 1500 px de large.</p>
<p>Je mettais ensuite les images dans mon site, et elles étaient affichées en 1140 px de large dans la version desktop. Kirby se chargeait ensuite de gérer toutes les vignettes relatives à ces images.</p>
<p>Avoir une taille unique un peu plus large me permettait de n’exporter et gérer qu’une seule image et qu’elle s’affiche à peu près bien partout, y compris sur les mobiles retina (et pas trop dégueu en desktop retina).</p>
<h3>Le srcset</h3>
<p>Je connaissais l’existence de <code>pictures</code> et <code>srcset</code>, et avec le système de génération d’images de kirby c’était très possible à mettre en place, mais je ne m’étais pas encore penché sur la question.</p>
<p>Avec la sortie du livre blanc <a href="http://images.guide">images.guide</a>, je me suis fait un tour d’horizon salutaire sur l’état de l’art des images sur le web. J’ai donc décidé de bosser dessus.</p>
<p>Je dois vous avouer qu’au départ c’est pas franchement intuitif (il faut comprendre qu’il faut d’abord estimer une taille d’affichage de l’image pour la fournir au navigateur via l’attribut sizes), mais avec les conseils de <a href="https://vincent-valentin.name/">Vincent</a> j’ai fini par comprendre à peu près l’histoire et mettre en place le markup.</p>
<h3>Cloudinary</h3>
<p>Devant le grand nombre d’images à générer (4 images responsive pour une image avant) et la lenteur de mon serveur pour effectuer cette tâche, je me suis intéressé à <a href="https://cloudinary.com/invites/lpov9zyyucivvxsnalc5/qbagpbmjz0xsfilf5vkc">Cloudinary</a> qui était conseillé dans le livre blanc.</p>
<p>Il s’agit d’un CDN (content delivery network), un site sur lequel vous mettez des éléments de votre propre site (ici les images) et qui se charge de les gérer pour soulager votre serveur.</p>
<p>Comme les CDN ont des serveurs rapides et distribués à travers le monde, en général ça aide bien à la performance.</p>
<p>Dans le cas de Cloudinary, le CDN ne se contente pas de servir vos images, mais également de les compresser et transformer à la volée grâce à une <a href="https://cloudinary.com/documentation/image_transformation_reference">flopée de paramètres</a> très faciles à définir. Par exemple, il peut choisir le meilleur format (jpg, progressive jpg, png, webp…) et la meilleure compression pour chacune de vos images instantanément selon le type d’image et le contexte du visiteur</p>
<p><strong>Je n’aurais jamais pu faire ça moi-même, à moins de passer des mois sur l’optimisation et la génération de dizaines de variantes de l’image de base.</strong></p>
<p>Un autre avantage de Cloudinary, c’est qu’il n’y a pas besoin d’uploader les images directement chez eux, ils peuvent se charger de le faire automatiquement simplement en accolant l’URL de Cloudinary avec ses paramètres à l’url de l’image originale. Ainsi, vous utilisez votre CMS de manière 100 % transparente, vous uploadez vos images sur votre propre serveur, et Cloudinary fait le reste.</p>
<p>Ce fonctionnement présente également l’avantage de ne pas avoir tous ses œufs dans le même panier et de rester maître de son contenu : si demain Cloudinary disparaît, tombe, ou triple ses tarifs (actuellement c’est gratuit pour les petits volumes d’images, largement suffisant pour le trafic de mon site, mais si vous voulez<a href="https://cloudinary.com/invites/lpov9zyyucivvxsnalc5/qbagpbmjz0xsfilf5vkc"> vous pouvez passer par ce lien pour augmenter mon quota</a>, à vot’bon cœur) il vous suffit d’enlever le préfixe de l’url de vos images, et hop vous voilà de nouveau opérationnels.</p>
<p>J’ai poussé le vice jusqu’à ajouter un interrupteur dans mon backoffice (encore une fois merci la personnalisation Kirby) pour rendre le basculement entre images cloudinary et images natives auto-hébergées accessibles en 1 clic, comme ça je suis paré à toute éventualité.</p>
<h2>Bilan des images responsives</h2>
<p>Une fois compris le principe du srcset, le plus long est de prévoir et générer toutes les images responsives.</p>
<p>Pour cela, la mise en œuvre de <a href="https://cloudinary.com/invites/lpov9zyyucivvxsnalc5/qbagpbmjz0xsfilf5vkc">Cloudinary</a> est relativement aisée et ne demande pas de paramétrage compliqué, et le gain est bien supérieur à ce que vous pourriez obtenir vous même en optimisant vos images à la main (cf section suivante sur les perfs).</p>
<p>Cerise sur le gâteau, vous restez maître de vos images qui sont toujours gérées via votre site et peuvent toujours être servies depuis votre hébergement en cas de problème.</p>
<p><strong>Utilisez donc les images responsives et envisagez l’utilisation d’un CDN pour vous aider dans cette tâche.</strong></p>
<h2>Les perfs ça sert à rien</h2>
<p>Ce qui nous amène à la dernière amélioration : les performances et la qualité générale du site.</p>
<p>J’ai toujours été soucieux de la qualité de mes sites internet, en suivant les bonnes pratiques en vigueur et les <a href="https://checklists.opquast.com/fr/">checklists Opquast</a>, mais force est de constater que plus on avance, plus le web se spécialise et plus il est difficile de suivre les dernières avancées du domaine.</p>
<p>Si jadis les bonnes pratiques étaient surtout du bon sens (= “ne lancez pas de la musique en fond de page pendant que vous transformez le curseur de l’utilisateur en horloge 3D”) elles sont devenues de plus en plus techniques (= “n’oubliez pas de régler la base-uri de votre CSP et de bien activer le HSTS mais attention au preload”).</p>
<p>Pour suivre la valeur ajoutée de ces optimisations, j’ai opté pour <a href="https://www.dareboost.com">Dareboost</a>, pour faire un état des lieux de certaines pages avant leur optimisation (c’est à dire avant même de mettre en place le <code>srcset</code> par exemple) puis suivre leur évolution.</p>
<p>Il est déjà apparu que le gain était important dès la mise en place des images responsives (forcément) et encore plus important avec la mise en place de <a href="https://cloudinary.com/invites/lpov9zyyucivvxsnalc5/qbagpbmjz0xsfilf5vkc">Cloudinary</a> et de son optimisation à la volée.</p>
<p>Le <a href="https://github.com/aFarkas/lazysizes">lazy loading</a> venait parfaire le tout en limitant le chargement des images aux seules visibles par l’utilisateur.</p>
<p>Je reste toutefois mitigé sur le lazy loading, que j’ai du pour le moment désactivé sur certaines pages car la vitesse perçue avec lazyload activée était inférieure à celle perçue sans (à cause d’un bug dans les versions de chrome les plus récentes).</p>
<p>Merci à <a href="https://enwin.io/">Thomas</a> pour sa patience et pour m’avoir aidé à supprimer le reflow, ce phénomène gênant qui fait que la page est petite tant que les images ne sont pas chargées, et s’étend d’un coup lorsqu’elles le sont, faisant bouger toute la page. En réservant une hauteur pour les images en jouant avec le padding-top d’un container + un autre container pour limiter la taille maximale affichées pour les petites images (pas gagné avec des hauteurs d’images de talles variées) le problème a été résolu.</p>
<p>Après ces améliorations de performances les plus évidentes, je me suis attaché à appliquer toutes les bonnes pratiques prioritaires conseillées par Dareboost. Le gros du travail était fait, mais c’était intéressant de voir les optimisations que j’avais laissé de côté et des les corriger. Beaucoup d’améliorations critiques étaient des éléments techniques du serveur, et <a href="https://github.com/nhoizey/nicolas-hoizey.com/blob/master/.htaccess">le .htaccess très pédagogique</a> de <a href="https://nicolas-hoizey.com/">Nicolas</a> m’a bien aidé à comprendre les instructions et à y voir plus clair (ce fichier htaccess est à l’origine issu de la <a href="https://github.com/h5bp/html5-boilerplate/blob/master/dist/.htaccess">html boilerplate</a>).</p>
<p>Les recommendations de Dareboost sont aussi très pédagogiques, avec des liens et des exemples qui permettent de comprendre et de corriger seul la majeure partie des problèmes rencontrés.</p>
<p>J’ai aussi mis en place un monitoring du site avec <a href="https://www.statuscake.com/">Status Cake</a> pour savoir quand le serveur n’est plus accessible, ce qui n’est pas rare avec OVH (en attendant e trouver un meilleur hébergeur et surtout de me motiver à migrer)</p>
<h3>Bilan de l’optimisation de performances</h3>
<p>Sur une page de book de taille moyenne contenant exclusivement des images, le poids de la page est par exemple passé de 6,2 Mo à 445 ko, le temps avant le premier affichage d’un élément de la page a été divisé par 2 et le temps de chargement complet par 3. Le <a href="https://www.dareboost.com/fr/doc/decouvrir-outil/audit-qualite">score de qualité Dareboost</a> qui reflète la qualité de la page est passé de 70 % (bof) à 97 % (excellent). Je ne pourrais jamais atteindre les 100 % car je n’ai pas la main sur certaines améliorations coté serveur.</p>
<p>Avant :
<img src="https://mariejulien.com/public/db_01.jpg" alt="avant" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Après :
<img src="https://mariejulien.com/public/db_02.jpg" alt="après" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Le site est également remonté drastiquement sur certains mots clés, impossible de savoir si c’est 100% lié aux optimisations mais ça a sûrement joué.</p>
<p>Ces optimisations ont demandé pas mal de travail mais c’était une bonne chose à mettre en œuvre, je ne regrette rien. Next step : essayer de <a href="https://developers.google.com/search/docs/guides/search-features">jouer un peu avec les micro datas</a> (ce point rejoint celui du SEO)</p>
<h2>Les conclusions ça sert à rien</h2>
<p>Résumé des améliorations mises en place :</p>
<ul>
<li>Travail complet sur le <a href="http://www.seoreviewtools.com">SEO</a></li>
<li>Optimisation des <a href="https://dareboost.com">performances</a></li>
<li>Mise en place des<a href="https://images.guide"> images responsive</a></li>
<li>Utilisation d’un CDN avec <a href="https://cloudinary.com/invites/lpov9zyyucivvxsnalc5/qbagpbmjz0xsfilf5vkc">Cloudinary</a></li>
<li>Mise en place du <a href="https://github.com/aFarkas/lazysizes">Lazy load</a> (à peu près)</li>
</ul>
<p>Bilan de tout ça, je suis toujours aussi content de <a href="https://getkirby.com/">Kirby</a> qui facilite tout ce genre de petites améliorations progressives sans trop se prendre la tête ni installer 1 milliard de plugins, et qui facilite leur gestion via son backoffice ultra personnalisable, qui fait que quasiment chaque amélioration évoquée est retranscrite dans l’admin du site et modifiable rapidement (par exemple toute la partie SEO avec des champs dédiés pour chaque page).</p>
<p>Je constate aussi que plus ça va, plus le web se professionnalise et se spécialise, et qu’il devient difficile de suivre de front tous les domaines utiles à la publication et à la maintenance de son site perso (perf, SEO, front dev) quand on est soi même obligé de se spécialiser sur son métier principal (<a href="https://judbd.com">Directeur artistique</a> en l’occurrence). C’est une bonne chose, ça veut dire que le média mûrit, mais pfiooo faut pas s’endormir si on veut encore être à même de faire ça tout seul (ou alors c’est que je deviens vieux mais c’est impossible).</p>
<p>Ça vérifie ma théorie de départ qu’il ne sert à rien de se bloquer pour sortir son book, et qu’il ne faut pas hésiter à sortir quelque chose d’incomplet mais future-proof plutôt que d’attendre d’avoir le site parfait, sinon on ne se lance jamais.</p>
L'augmentation des cotisations n'est pas responsable de la précarité des auteurs, graphistes ou dessinateurs
urn:md5:d19ce576274ec1a75eb3e72eb7e40fa4
2017-11-12T15:46:00+01:00
2019-04-02T07:54:04+02:00
Julien
Dossiers
AGESSAcotisations socialesIRCECMDA
<p>Les appels à cotisation de l’IRCEC et les débats sur la hausse de la CSG ont fait réagir les auteurs en général et les auteurs de BD en particulier, qui ont eu tôt fait de crier à l’assassin et à se plaindre que cette hausse allait les mettre sur la paille, voire les tuer.
<strong>Devant une telle levée de boucliers, je pense qu’il est urgent que les auteurs comprennent que s’ils ne s’en sortent pas avec un des régimes de cotisation les plus avantageux existant, c’est que le problème n’est pas le régime, mais les auteurs eux-mêmes.</strong></p>
<p>En préambule je tiens à préciser que je suis moi-même auteur, et que ces hausses m’ennuient autant que vous, étant donné que je préférerais (comme tout le monde je pense) que mes cotisations baissent plutôt qu’elles augmentent.</p>
<p>Toutefois, je reste conscient de bénéficier d’un des régimes, ou peut être même du régime le plus avantageux pour une entreprise. À partir de là, il suffit d’en tirer parti.</p>
<p><em>Note : pour les auteurs édités dont les revenus sont intégralement déclarés par les tiers (en général la maison d’édition) il existe un régime dit “de traitements et salaires” où l’éditeur paye directement les cotisations pour l’auteur, mais il s’agit bien exactement des mêmes cotisations dont il est question dans ce billet.</em></p>
<h3>Votre petite entreprise</h3>
<p>Pour commencer, rappelons que les personnes touchées par ces hausses sont avant tout des entreprises (entreprises individuelles dans le cas qui nous intéresse) et que comme toute entreprise (et salarié d’ailleurs), elles sont soumises à des cotisations qu’il faut anticiper et provisionner.</p>
<p>Les auteurs ne peuvent pas, ne doivent pas, continuer à se comporter comme des artistes maudits ou des salariés au rabais de maisons d’édition, et balayer d’un revers de la main toute question administratives ou commerciales parce que “moi je dessine c’est pas mon truc la paperasse”.</p>
<p>Si vous gagnez de l’argent avec vos œuvres, si vous avez choisi ce statut, il vous faut l’assumer en entier, c’est à dire avec ses 50% d’activité relatif à la gestion d’une entreprise.</p>
<p>Vous êtes une entreprise, agissez comme telle.</p>
<p><strong>TL;DR : si vous n’arrivez pas à dégager assez de chiffre d’affaires pour vivre, c’est parce que vous êtes loin d’être rentables, car les cotisations des auteurs indépendants sont les plus faibles et leur statut un des plus avantageux.</strong></p>
<h3>Les avantages du statut d’auteur indépendant</h3>
<ul>
<li><strong>Avantage 1, le statut fiscal :</strong> en micro BNC, les frais déduits forfaitairement sont en général bien plus élevés que les frais réels.</li>
<li><strong>Avantage 2, le régime social :</strong> bénéficier du régime d’assurance maladie des salariés pour une fraction des cotisations des salariés (~1,3 % de votre bénéfice !) et pas de cotisation forfaitaire.</li>
<li><strong>Avantage 3 : possibilité de bénéficier chaque année d’une formation pour un montant allant jusqu’à 7200 €</strong></li>
<li><strong>Avantage 4, la retraite complémentaire :</strong> ne rien à payer si moins de 8700 € de chiffre d’affaires, 4% jusqu’à 26 109 € et 5 % au delà.</li>
<li><strong>Avantage 5 :</strong> Exonération de la Cotisation Foncière des entreprises (ex taxe professionnelle).</li>
<li><strong>Avantage 6 :</strong> Pas de cotisations chômage + possibilité de cumul complet de ses revenus d’auteurs avec des indemnités journalières de l’assurance chômage.</li>
</ul>
<p>Retrouvez <a href="https://mariejulien.com/post/2017/11/11/j-acquitte-tout-sauf-le-raap">le détail de ces avantages</a> sur ce billet annexe.</p>
<h3>Si les cotisations sont faibles, pourquoi les auteurs / graphistes / dessinateurs BD galèrent ?</h3>
<p><strong>La réponse est simple : il ne savent pas se faire payer correctement et travaillent pour des clopinettes</strong>. La plupart n’ont aucune idée de leur seuil de rentabilité et facturent des prix ridiculement bas qui ne prennent en compte aucune charge ni cotisation.</p>
<p>En plus de ne pas facturer suffisamment pour vivre après avoir payé leurs charges diverses, beaucoup d’auteurs indépendants dépensent l’argent qui devraient être provisionné et se retrouvent complètement dépourvus lorsque les appels tombent.</p>
<h3>Ne jamais confondre bénéfice et tiroir-caisse</h3>
<p>C’est là le nœud du problème. Il faut agir en tant qu’entreprise qui anticipe et provisionne ses charges, et non en salarié qui touche son salaire net quand il encaisse une facture.</p>
<p>Les auteurs savent de manière diffuse qu’il y aura une cotisation à payer, mais espèrent toujours que par magie elle soit moins haute que prévue (voire nulle).</p>
<p>Pourtant, les cotisations sont calculées sur le bénéfice, et donc sur de l’argent qui a été encaissé. Il ne s’agit pas d’une somme tombée du ciel ni d’un coup en traître, l’argent est bien passé par votre compte en banque à un moment. Il n’y a même pas d’appel forfaitaire.</p>
<p>Il est important de noter également que les cotisations sont calculées sur le bénéfice de l’année précédente, mais normalement <strong>il n’y a aucune mauvaise surprise</strong> car vous avez conservé la somme dédiée aux cotisations au fur et à mesure des encaissements de factures.</p>
<p>L’erreur est donc souvent d’avoir tout utilisé au lieu d’en provisionner une partie sur un compte dédié.</p>
<p><strong>Il faut vraiment intégrer que cet argent n’est pas le vôtre</strong>, au sens propre. Avec les outils bancaires disponibles aujourd’hui, il est pourtant très facile de faire un virement automatique d’une fraction de vos encaissements (mettons 30 %) sur un compte séparé ou un livret (pour faire travailler cet argent) et de ne pas y toucher jusqu’à ce qu’on vous le réclame.</p>
<p><strong>Si mettre cet argent de côté et faire comme s’il n’existait pas vous met dans une situation précaire, c’est qu’il y a un problème, et il ne vient pas de ces cotisations.</strong></p>
<h3>Le prix d’une prestation est égal à la marge que l’on veut en retirer + tout le reste</h3>
<p><strong>Le problème vient que vos tarifs sont trop bas et que vous n’êtes pas rentable.</strong> Quand vous achetez n’importe quoi, le prix que vous payez est la somme du coût de production, des charges payées pour la fabrication et la vente du produit, (recherche, marketing…) et de la marge que veut se faire le vendeur.</p>
<p>Cette somme est répercutée sur le client qui la paye dans son intégralité. Alors pourquoi il n’en va pas de même avec vos prestations ?</p>
<p>Si quand vous facturez une illustration à 300 € vous ne pouvez pas vivre une fois qu’on vous a retiré la part de cotisations à payer sur cette somme, c’est peut-être que vous auriez dû facturer cette illustration 400 €.</p>
<p><strong>Le problème est d’agir comme des salariés qui toucheraient un salaire net</strong> et garderaient l’intégralité de ce qui est versé sur leur compte.</p>
<p>Dans votre cas, une bonne partie de l’argent ne fait que TRANSITER par votre banque mais n’est absolument pas à vous. Si vous avez déjà été salarié il ne vous est pas venu à l’idée de vous plaindre que les cotisations étaient trop chères, puisqu’elles étaient déduites en amont. Il suffit de vous dire la même chose ici.</p>
<h3>On n’a pas le choix</h3>
<p>Vous allez me dire “oui mais si je monte mes prix personne n’achètera”.</p>
<p>Outre le fait que ça n’est pas forcément une fatalité (le positionnement tout ça), si vous vendez moins cher que votre seuil de rentabilité, vous vous retrouvez dans une énorme précarité. Alors faut-il continuer à vendre votre travail à perte ou vaut-il mieux ne rien vendre du tout ?</p>
<p>Personne ne s’étonne qu’une entreprise non rentable jette l’éponge, pourtant les auteurs s’acharnent à vendre leurs services même quand ils perdent de l’argent. Quel est l’intérêt ? Quitte à ne pas vivre de son art et de galérer, autant trouver un boulot alimentaire et faire ce qu’on aime à coté.</p>
<p>Notez aussi la contradiction entre se plaindre de la grande précarité des auteurs, et de militer pour baisser ces cotisations pensées pour aider les auteurs et destinées à diminuer cette précarité. C’est reculer pour mieux tomber.</p>
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<p>Concrètement, leurs charges très basses et leur retraite “libre” ont poussé les auteurs BD à accepter de leurs éditeurs des rémunérations totalement inadaptées à la réalité de leur statut indépendant, et lorsqu’ aujourd’hui l’administration réagit et se décide à les doter d’une vraie retraite, ils ne gagnent tout simplement plus assez pour se la payer. – Julien Moya</p>
</blockquote>
<h3>Tout à l’égo</h3>
<p>Le problème est que beaucoup d’auteurs indépendants ne se voient pas comme une entreprise. Les questions de rentabilité leur passent au dessus de la tête, et ils n’ont aucun plan prévisionnel.</p>
<p>Or, être artiste est une chose, mais si l’on a choisi un statut indépendant, on est <strong>bel et bien une entreprise</strong> immatriculée, avec toutes les contraintes et la gestion que ça implique.</p>
<p>Le plombier ou le coach sportif ne sont pas plus versé que vous dans la paperasse, et pourtant ils doivent assumer toute la partie gestion de leur entreprise. Comme vous.</p>
<p>Tout le monde aimerait ne se consacrer qu’à son art, mais à ce moment là il faut être juste artiste et ne pas créer de structure. <strong>La “paperasse” et l’aspect commercial font partie intégrante de votre activité</strong> et vous occuperont 30 à 50 % du temps. Deal with it.</p>
<blockquote>
<p>tout ce qui est emballage, commande d’emballages, allers-retours à la poste, déplacements, paperasserie et j’en passe, oui, je me tape absolument tout, et c’est le prix de cette indépendance et je considère cette partie du travail comme aussi importante, voire plus, que mon dessin et ma production. C’est cette partie là qui me fait bouffer, pas mes dessins à eux tout seuls, il faut être lucide. – Tanxxx, in <a href="http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8717">“c’est qui l’patron”</a> (au sujet de la répartition patriarcale du travail dans le milieu créa.)</p>
</blockquote>
<p>S’ajoute à tout ça le fait de vouloir être reconnu, diffusé, publié, envers et contre tout.</p>
<p>Un électricien ne fera jamais d’installations non rentables pour le seul plaisir de faire son métier. Il sait qu’il doit dégager une marge pour vivre à la fin du mois et faire prospérer son entreprise.</p>
<p>Chez les auteurs, graphistes, dessinateur de BD, tout le monde est prêt à accepter n’importe quelle condition simplement pour avoir le droit de travailler en perdant de l’argent. Il est temps de faire comprendre aux éditeurs et aux clients (et à vous-même) que vous avez besoin de manger comme tout le monde.</p>
<blockquote>
<p>Douloureuse prise de conscience qui agite la sphère BD, se rendant compte que depuis 10 ans ils ne survivent que grâce au fait qu’ils ne cotisent rien.</p>
</blockquote>
<p>Si vous travaillez en perdant de l’argent, autant ne pas travailler (ou travailler pour vous même, sans monter d’entreprise).</p>
<h3>Alors que faire ?</h3>
<p>Certains auteurs rêvent d’un statut d’intermittent pour les dessinateurs, pourtant, comme dans le cinéma, ce statut n’aiderait pas les plus précaires mais servirait à subventionner une industrie. D’autres aimeraient des charges réduites mais on a vu que les auteurs bénéficiaient déjà des cotisations les plus faibles ainsi que d’une flopée d’avantages.</p>
<p><strong>La solution passe simplement par le fait de se comporter comme n’importe quelle entreprise classique</strong>, avec des objectifs, un seuil de rentabilité, et de l’anticipation. Il n’y a pas de recette magique, tout le monde fonctionne comme ça et il serait temps de s’y mettre au lieu de blâmer l’État tout en faisant cadeau de votre travail à ceux qui vous exploitent.</p>
<p>Et si ça n’est pas fait pour vous, il n’y a aucune honte à préférer un autre type de carrière.</p>
<h3>Au boulot (rémunérateur) !</h3>
<p>La France est un pays qui subventionne largement la culture. Alors certes ça nous donne 3 films identiques de Christian Clavier par an, mais ça nous permet aussi d’avoir et un des régimes les plus avantageux au monde, et <strong>un cadre hyper favorable pour exercer notre métier (qui est bien souvent aussi notre passion, mais c’est pas une raison pour ne pas en vivre).</strong></p>
<p>Il faudrait donc arrêter de désigner la mauvaise cible et accepter les raisons qui font que les auteurs n’ont peut être jamais été dans une situation aussi précaire. <a href="https://bloglaurel.com/comme-convenu-la-page-320./757">Non, la “France” ne veut pas “Tuer la BD”</a>.</p>
<p>Les responsables sont (entre autre) les clients et les éditeurs qui ne payent plus décemment les auteurs, et les auteurs qui font n’importe quoi et acceptent n’importe quelles conditions pour travailler et être publiés, alors même qu’ils perdent de l’argent.</p>
<p>Ces conditions hyper favorables pour les auteurs les ont en fait encouragé à ne se soucier de rien et à rogner leurs prix au seul bénéfice des éditeurs qui a profité directement des faveurs et du statut avantageux de l’auteur. Il est temps que les auteurs se fassent payer le vrai prix pour leur travail, incluant toutes leurs charges et la marge qu’ils veulent dégager de leur travail.</p>
<blockquote>
<p>Le problème, en l’occurrence, c’est un secteur professionnel (la BD) où les auteurs biberonnés par des éditeurs paternalistes ont pendant longtemps laissés ces derniers leur imposer lentement des rémunérations de plus en plus lamentables, justement parce qu’ils avaient des taux de cotisations ultra faibles et qu’ils on “oublié” qu’ils devaient financer eux-mêmes beaucoup de choses, dont leur santé, leur assurance chômage et leur retraite. – Julien Moya</p>
</blockquote>
<p>S’il y a augmentation de cotisations, votre “net” (bénéfice) ne doit pas bouger et l’augmentation être répercutée sur les clients et éditeurs.</p>
<h3>Résumé pour s’en sortir par le haut</h3>
<ul>
<li>Agissez comme une entreprise (que vous êtes).</li>
<li>Calculez votre seuil de rentabilité.</li>
<li>Ne vendez jamais vos prestation en dessous de ce seuil, même si c’est pour être publié.</li>
<li>Dites-vous que quitte à travailler à perte, autant ne pas travailler.</li>
<li><strong>Profitez de notre statut très avantageux pour vivre décemment tout en ayant des prix attractifs et une marge correcte.</strong></li>
</ul>
<p>Vous pouvez le faire, pour le bien de toute la profession, et votre bien à vous. Vous avez créé une entreprise, il faut gérer une entreprise.</p>
<p>Good luck.</p>
J'acquitte tout sauf le RAAP
urn:md5:4e75bd84cb5d6c2ff0b486634a1eff1c
2017-11-12T15:46:00+01:00
2017-11-15T13:25:17+01:00
Julien
Dossiers
AGESSAcotisations socialesIRCECMDA
<p>Ce billet est une annexe explicative <a href="https://mariejulien.com/post/2017/11/11/l-augmentation-des-cotisations-n-est-pas-responsable-de-la-precarite-des-auteurs-graphistes-ou-dessinateurs">à ce billet</a>, et qui récapitule dans le détail tout ce qui fait que le statut d’auteur en France est hyper privilégié.</p>
<p>Le contenu de ce billet était initialement inclus dans celui qui expliquait <a href="https://mariejulien.com/post/2017/11/11/l-augmentation-des-cotisations-n-est-pas-responsable-de-la-precarite-des-auteurs-graphistes-ou-dessinateurs">pourquoi les auteurs se trompent de cible en se plaignant de leurs cotisations</a>, mais devant son importance et par soucis de lisibilité j’en ai fait une annexe comme ça chacun pourra se faire une idée précise de quoi il retourne.</p>
<p>Faisons un tour d’horizon des cotisations que doit verser un auteur indépendant, car il est temps de comprendre comment ça fonctionne et de voir si vraiment ces cotisations sont insupportables (spoiler : non).</p>
<p><strong>TL;DR : Les cotisations des auteurs s’élèvent à environ 25 % de leur bénéfice. Provisionnez 30 % de tout l’argent que vous encaissez en vous disant que c’est pas votre pognon, et tout ira bien. Cet argent ne vous est pas volé, c’est toujours votre argent, et il sert à payer votre retraite et votre assurance maladie.</strong></p>
<h3>Tout d’abord, un peu de vocabulaire</h3>
<ul>
<li><strong>Chiffres d’affaires :</strong> le total de tout l’argent que vous avez encaissé pendant l’année, sans rien déduire.</li>
<li><strong>Bénéfice :</strong> Votre chiffre d’affaires moins vos charges et frais (réels ou forfaitaires).</li>
<li><strong>Assiette sociale :</strong> la somme sur laquelle sont calculée vos cotisations sociales.</li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2009/04/27/Statut-freelance-Auto-entrepreneur-MDA-Entreprise-Individuelle-BNC-TVA-tout-comprendre-en-un-coup-d-oeil">Le fonctionnement des différents statuts</a> qui composent un régime d’indépendant.</li>
</ul>
<p><em>Note : pour les auteurs édités dont les revenus sont intégralement déclarés par les tiers (en général la maison d’édition) il existe un régime dit “de traitements et salaires” où l’éditeur paye directement les cotisations pour l’auteur, mais il s’agit bien exactement des mêmes cotisations dont il est question dans ce billet.</em></p>
<p>Note 2 : tous les chiffres valent à la date de rédaction de cet article, et ils évoluent chaque année.</p>
<h3>Le statut fiscal (L’école du micro BNC)</h3>
<p>La plupart des auteurs avec un petit chiffre d’affaires (< 33 200 € / an) sont vraisemblablement au <a href="https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F32105">régime micro</a>, ce qui engendre souvent des plaintes sur un soi disant désavantage engendré par le fait “de ne pouvoir rien déduire et même pas récupérer la TVA sur les achats”.</p>
<p>C’est une erreur, car au contraire, si on ne déduit pas ses frais réels, <strong>une déduction forfaitaire de 34 % de votre chiffres d’affaires est appliquée automatiquement</strong>. Or ces 34 % seront bien souvent largement supérieurs à la somme de vos achat dans l’année.</p>
<p>Il s’agit donc en réalité d’un avantage précieux car votre bénéfice sur lequel est calculé vos cotisations sociales est minoré.</p>
<p>Quant à la TVA, si on la récupère sur ses achats, on doit la reverser sur ses ventes. Il s’agit d’un mécanisme transparent où l’entreprise se charge simplement de collecter la TVA pour l’État.</p>
<hr />
<ul>
<li><strong>Avantage 1 : en BNC, les frais déduits forfaitairement sont en général bien plus élevés que vos frais réels.</strong></li>
</ul>
<hr />
<h3>Les cotisations sociales : retraite de base, vieillesse (Bats les couilles pour eux, j’suis MDA)</h3>
<p><a href="http://www.secu-artistes-auteurs.fr/">La Maison Des Artistes</a> (et l’AGESSA) sont des caisses sociales chargées de récolter vos cotisations pour le compte de l’URSSAF.</p>
<p>Ce sont surtout <a href="http://www.secu-artistes-auteurs.fr/assiettes-cotisations">ces cotisations</a> qui font que <strong>le statut d’auteur est hyper avantageux</strong>. En effet, les cotisations sont minimes par rapport à ce que payent d’autres entreprises, pour un bénéfice élevé.</p>
<p>Ces cotisations sont calculées sur la base de votre bénéfice augmenté de 15%, ce qui nous donne l’assiette sociale. Ces 15% sont complètement arbitraires et ont même fait l’objet <a href="https://www.change.org/p/pour-la-suppression-de-la-majoration-de-l-assiette-sociale-des-artistes-auteurs-bnc-15">d’une pétition</a> pour leur suppression.</p>
<p>Pourtant, malgré cette hausse destinée à compenser un peu l’avantage des auteurs sur les autres statuts, ce mode de calcul reste à notre avantage.</p>
<p><a href="http://www.secu-artistes-auteurs.fr/assiettes-cotisations">Ces cotisations</a> (basées sur l’assiette sociale donc) servent à financer votre retraite de base (6,90 %), votre assurance maladie (1,15 %), la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Contribution_sociale_g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e">CSG pour renflouer la sécu</a> (7,50 %) <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Contribution_pour_le_remboursement_de_la_dette_sociale">CRDS pour rembourser la dette</a> (0.5 %) et votre formation professionnelle (0,35 %) qui vous permet de bénéficier de formation à hauteur de 7200 € par an.</p>
<p>Hormis ces taux bas, le principal avantage est que la cotisation maladie <strong>ouvre droit au régime d’assurance maladie des salariés</strong>. Donc <a href="https://www.ameli.fr/assure/droits-demarches/etudes-emploi-retraite/emploi-non-salarie/artiste-auteur">congés maladie, congés maternité, invalidité, décès etc.</a> (si vous êtes affiliés = que vous avez encaissé plus de 8700 € dans l’année).</p>
<p>Aucun autre indépendant ne bénéficie d’une telle couverture ! (Demandez aux indépendants au RSI).</p>
<hr />
<ul>
<li><strong>Avantage 2 : bénéficier du régime d’assurance maladie des salariés pour une fraction des cotisations des salariés (~1,3 % de votre bénéfice !) et pas de cotisation forfaitaire.</strong></li>
<li><strong>Avantage 3 : possibilité de bénéficier chaque année d’une formation pour un montant allant jusqu’à 7200 €</strong></li>
</ul>
<hr />
<h3>La retraite complémentaire (Premier sur le RAAP)</h3>
<p><a href="http://www.ircec.fr/">L’IRCEC</a> (Institution de Retraite Complémentaire de l’Enseignement et de la Création) est la caisse de retraite complémentaire des auteurs. Elle regroupe plusieurs régimes : Le RACL (Régime de Retraite des Auteurs et Compositeurs Lyriques), le RACD (Régime de Retraite des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) et enfin le RAAP (Régime de Retraite des Artistes Auteurs Professionnels) qui nous intéresse ici puisque c’est le <a href="http://www.ircec.fr/raap/vos-cotisations-au-raap/qui-cotise-au-raap/">régime de retraite complémentaire des auteurs cotisant à la MDA</a>.</p>
<p><strong>Petit apparté : “complémentaire” ne veut pas dire “facultatif”</strong>, et il s’agit bien d’un régime obligatoire qui viendra compléter votre retraite de base.</p>
<p>C’est surtout cette question d’IRCEC qui a enflammé les auteurs, car la caisse a annoncé une forte hausse de la cotisation du jour au lendemain, entraînant l’incompréhension.</p>
<p>Or, comme souvent ça n’a rien d’aussi caricatural et dramatique <a href="https://twitter.com/CommeConvenuBD/status/735030930977390592">comme ont voulu nous le faire croire certains</a>.</p>
<p>Déjà, <strong>si votre assiette sociale est inférieure à 8700 €, vous n’aurez rien à payer à l’IRCEC. Nada. Zéro</strong>.</p>
<p>Ensuite, si votre assiette sociale est inférieure à 26 109 €, vous ne payez que 4 %. On repassera pour les “plus faibles pris à la gorge par surprise”. Pour les autres, ce taux est de… 5 %, et il augmentera <a href="http://www.ircec.fr/raap/vos-cotisations-au-raap/calcul-taux-cotisations-raap/">d’1 % par an jusqu’en 2020 pour atteindre les fameux 8 %</a> (l’augmentation annoncée au départ).</p>
<p>Pourquoi cette augmentation ? Tout simplement car les auteurs choisissaient systématiquement (Wait for it) de payer le minimum de cotisation (le forfait “spécial” de 439 € annuel) et donc n’accumulaient quasiment aucun points de retraite complémentaire.</p>
<p>Une infime minorité se faisait sa propre retraite à coté (par capitalisation, investissement immobilier ou autre) mais l’écrasante majorité des auteurs pensaient simplement faire une super économie et ne prévoyaient rien pour leurs vieux jours.</p>
<p><strong>Résultat : les auteurs qui se plaignent d’être précaires l’auraient été encore plus à la fin de leur carrière.</strong></p>
<p>Il est important d’ajouter que l’IRCEC a un taux de réversion plutôt intéressant et que le gain en fin de carrière sera plus avantageux que de nombreux placements classiques de type assurance vie. Il est donc sage de se pencher dès maintenant sur cette question pour affiner votre plan retraite.</p>
<p>Notez aussi que pour les auteurs précaires du métier de l’écrit, cette retraite complémentaire peut <a href="http://www.la-sofia.org/sofia/Adherents/index.jsp?lang=fr">être payée à moitié par la Sofia</a>. Encore une fois, pas vraiment ce qu’on peut appeler un coupe gorge.</p>
<hr />
<ul>
<li><strong>Avantage 4 : ne rien à payer si moins de 8700 € de chiffre d’affaires, 4 % jusqu’à 26 109 € et 5 % au delà.</strong></li>
</ul>
<hr />
<h3>La Cotisation Foncière des Entreprises (Laisse pas traîner ton fisc)</h3>
<p>La <a href="https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23547">CFE</a> (Cotisation Foncière des Entreprises) est une taxe locale (remplaçant peu ou prou la taxe pro) à laquelle sont soumises quasiment toutes les entreprises… <strong>sauf les auteurs qui en sont <a href="https://mariejulien.com/post/2010/12/01/Exon%C3%A9ration-de-CFE/CET-pour-les-auteurs-%C3%A0-la-MDA-ou-%C3%A0-l-AGESSA">exonérés</a></strong> en raison de leur statut.</p>
<hr />
<ul>
<li><strong>Avantage 5 : Exonération de la Cotisation Foncière des entreprises (ex taxe professionnelle).</strong></li>
</ul>
<hr />
<h3>Hausse de la CSG sans compensation par une baisse des cotisations de l’assurance chômage (Éclater un type des ASSEDIC)</h3>
<p>Autre point faisant débat en ce moment : la hausse de la CSG de 1,7 points. L’augmentation de cette contribution est compensée pour les salariés par une baisse des cotisations chômage.</p>
<p>Or, les auteurs ne payant pas ces cotisations, elle n’est compensé par rien et <strong>la hausse est donc répercutée à 100 % sur nos cotisations.</strong></p>
<p>C’est fâcheux (surtout quand on voit <a href="https://www.youtube.com/watch?v=GY_TB6zKfRA">l’attitude de nos élus</a> quand la question leur est posée), mais difficile de se plaindre de ne pas voir baisser une cotisation qu’on ne <strong>PAYE PAS</strong>.</p>
<p>De plus, ne pas être soumis aux cotisations chômage présente un autre avantage pour les auteurs : Pôle emploi <a href="http://www.snapcgt.org/IMG/pdf/CirculaireUnedic_04-07.pdf">n’a pas à connaitre leurs revenus de droits d’auteurs</a> et ceux-ci peuvent donc cumuler à 100 % leurs indemnités journalières avec leurs chiffres d’affaires s’ils ont droit au chômage (via une activité salariée précédente par exemple).</p>
<hr />
<ul>
<li><strong>Avantage 6 : Pas de cotisations chômage + possibilité de cumul complet de ses revenus d’auteurs avec des indemnités journalières de l’assurance chômage.</strong></li>
</ul>
<hr />
<h3>Que la famine</h3>
<p>On peut donc constater que loin d’être pris à la gorge, les auteurs indépendants <strong>bénéficient d’un régime hyper avantageux par rapport aux autres entreprises</strong>, et <a href="https://mariejulien.com/post/2017/11/11/l-augmentation-des-cotisations-n-est-pas-responsable-de-la-precarite-des-auteurs-graphistes-ou-dessinateurs">que leur précarité ne vient pas de ces cotisations ni des hausses minimes de points de cotisations</a> qui laissent leur niveau de charges encore loin derrière d’autres régimes.</p>
<p>Ces sommes ne sortent pas de nulle part, <strong>elles sont prévisibles, provisionnables, et indexée sur le bénéfice</strong>, ce qui veut dire que les sommes demandées le sont <strong>toujours calculées sur de l’argent que vous avez réellement encaissé</strong> à un moment.</p>
<p>Le problème est donc ailleurs.</p>
<h3>Demain c’est loin</h3>
<p>Il faut aussi comprendre une bonne fois pour toutes que ces organismes ne sont pas là pour vous détrousser, et que <strong>ces cotisations vous ouvrent des droits dont vous (ou votre famille) bénéficierez en différé</strong>.</p>
<p>On peut râler tant qu’on veut sur le moment car ça fait toujours mal de débourser de l’argent qu’on pensait acquis (ce qui est de toutes façons une erreur car il ne fait que transiter par chez vous), mais cet argent n’est pas perdu et je pense que vous serez assez satisfait de ne pas avoir à payer vos frais d’hôpital ou de médicaments en cas de problème, ou de ne pas être à la charge de vos enfants dans vos vieux jours.</p>
<p>C’est un investissement pour l’avenir.</p>
<p>Il est à noter que les auteurs sont souvent les premiers à monter au créneau pour dénoncer la casse sociale, il ne faudrait donc pas oublier que le système fonctionne justement grâce à ces cotisations.</p>
10 ans
urn:md5:4b191355572a785d7ac36fcf14f067d3
2017-08-15T11:55:00+02:00
2017-08-15T12:14:57+02:00
Julien
<p>Il y a un peu plus de 10 ans, je m’armais de WAMP, d’un peu de documentation CSS (langage dont je ne connaissais rien), de tutos php du site du zéro et je partais dans la campagne belge, coupé de tout, sans connexion internet. J’allais profiter de quelques semaines de calme pour mettre à jour mon portfolio, et m’essayer à créer un blog.</p>
<p>Il y a 10 ans, le 15 août, nous lancions ce blog censé être un fourre-tout de veille graphique. Il est vite devenu un espace d’expression pour la défense des graphistes.</p>
<p>Depuis ce jour, nous avons écrit <strong>190 billets</strong> que vous avez été <strong>1 million</strong> à lire et que vous avez commentés <strong>5116 fois</strong>. Vous êtes 336 milliards à avoir posé la question “elle est où Marie ? krr krr krr.”</p>
<p>Sans surprise, les billets ayant rencontré le plus grand succès sont liés à la pratique du freelance, comme notre fameuse <a href="https://mariejulien.com/post/2009/09/27/Grille-tarifaire-2009-2010-2011-et-2012-pour-les-graphistes-infographistes-et-webdesigners-freelance-recherchant-un-ordre-de-prix-pour-un-site-web-flyer-brochure-catalogue-logo-carte-de-visite-affiche-ou-autre-prestation-graphique">grille tarifaire</a>, le <a href="https://mariejulien.com/post/2009/04/27/Statut-freelance-Auto-entrepreneur-MDA-Entreprise-Individuelle-BNC-TVA-tout-comprendre-en-un-coup-d-oeil">schéma explicatif sur les statuts freelance</a> ou <a href="https://mariejulien.com/post/2007/11/02/Etablir-un-devis-et-fixer-ses-prix">comment établir un devis</a>.</p>
<p>Mon billet récent sur les <a href="https://mariejulien.com/post/2016/05/22/Startups-de-merde%2C-vous-devriez-avoir-honte">startups de merde</a> a néanmoins fait une entrée fracassante dans le top des billets les plus lus grâce à une exposition médiatique jamais vue pour ce blog, mais contrairement aux autres billets, ce succès fut éphémère (50000 visites en 2 jours, puis une descente dans l’oubli).</p>
<p>Il y a 10 ans, la pratique du graphisme en freelance était une jungle, et les sources de références étaient rares. Nous espérons avoir pu contribuer à notre échelle à la diffusion des connaissances sur le sujet, et à la valorisation des bonnes pratiques du métier.</p>
<p>En 10 ans, nous avons vu la situation progresser dans le bon sens, et nous voyons de plus en plus de graphistes débutants agir de manière professionnelle, ou qui se posent les bonnes questions et refusent de travailler gratuitement.</p>
<p>En 10 ans, les usages ont aussi changé sur les concours graphiques, qui soulèvent désormais des vagues de commentaires négatifs alors qu’ils étaient bien vus auparavant. Je pense que ce blog (entre autres) a contribué à un changement de mentalité grâce aux billets traitant inlassablement du sujet.</p>
<p>En 10 ans, d’autres sujets ont émergé, tels que l’exploitation des personnes et des biens dans la “sharing (hum) economy”, que nous avons commencé à traiter il y a longtemps par le prisme du crowdsourcing en graphisme mais ils touchent maintenant tous les métiers. Ce sont des sujets qui nécessitent beaucoup de pédagogie et pour lesquels il faudra lutter pied à pied. On y veillera, et on sera là.</p>
<p>C’est un travail de longue haleine, des pas de fourmis, mais si en 10 ans nous avons pu aider quelques personnes avec ce blog, petit ruisseau venant enrichir la grande rivière des informations aujourd’hui disponible pour se lancer correctement en freelance, alors c’est une bonne chose.</p>
<p><strong>Depuis 10 ans, ce blog est bénévole et propose du contenu original (pas du simple “framing” d’autres billets piqués ailleurs déguisés en “veille”). Contrairement à de nombreux autres blogs du même genre, nous n’avons jamais accepté une seule bannière, publicité, lien louche, affiliation, billet sponsorisé, “contenu partenaire” ou rédacteur “stagiaire”.</strong> C’est une chose dont nous sommes fiers, si ça vous plaît aussi, vous pouvez toujours nous payer un verre si on se croise.</p>
<p>3 ans <a href="https://discover.twitter.com/first-tweet#mariejulien">jour pour jour</a> après la création de ce blog, nous avons lancé le compte twitter <a href="http://twitter.com/mariejulien">@mariejulien</a>, qui fête donc sa 7e année d’existence.</p>
<p>Ces 2 événements rapprochés ont incité l’Église Catholique à rendre la journée du 15 août fériée dans de nombreux pays du monde et à organiser des cérémonies pour fêter la Sainte Marie(julien).</p>
<p>En France, le chaman Bison Futé prescrit également d’organiser de longues processions en voiture et de célébrer cette date en stoppant son véhicule et en se recueillant de longues heures sans bouger sur toutes les autoroutes du pays.</p>
<p>Alors on ne va pas s’arrêter en si bon chemin, c’est reparti pour 10 ans, et lâchez vos comz !</p>
Compétition = Rémunération : Reboot
urn:md5:4227e3b22542c4ca1419931021a1dc87
2017-03-16T21:04:00+01:00
2017-03-17T10:23:25+01:00
Julien
ressources
<p>Si vous êtes un lecteur assidu de ce blog, vous savez que les compétitions et les appels d’offres non-rémunérés, c’est mal.</p>
<p>Il y a presque 10 ans (!!), nous <a href="https://mariejulien.com/post/2007/12/29/Competition-Remuneration">mettions en avant</a> une initiative destinée à afficher formellement l’opposition des graphistes à ces pratiques. Aujourd’hui, <a href="http://metiers-graphiques.fr/">l’association Métiers Graphiques</a> a décidé de réaffirmer son attachement à ces valeurs en redonnant un nouveau souffle à cette campagne en lui dédiant <a href="http://competitionremuneration.metiers-graphiques.fr/">un mini-site.</a></p>
<p><img src="https://mariejulien.com/public/logo-couleur.png" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Ce site a pour but d’expliquer la démarche aux graphistes intéressés, mais surtout à leurs clients, en présentant de manière concise et structurée les arguments contre les appels d’offres et les compétitions non-rémunérés.</p>
<p>Il met également à disposition le logo dans divers formats si vous souhaitez l’afficher dans votre communication et soutenir cette initiative.</p>
<h3>Les valeurs</h3>
<p><strong>Utiliser ce logo implique entre autres d’adhérer aux valeurs suivantes :</strong></p>
<ul>
<li><strong>Non</strong> aux compétitions non-dédommagées ou sous payées.</li>
<li><strong>Non</strong> aux appels d’offres déguisés en concours.</li>
<li><strong>Non</strong> au travail spéculatif ou perverted crowdsourcing, détournement malhonnête de la production participative à des fins lucratives.</li>
<li><strong>Non</strong> à « l’ubérisation » comme modèle d’entreprise, qui profite du fruit du travail des autres tout en cassant les prix et en se dégageant de toute responsabilité.</li>
<li><strong>Non</strong> à la concurrence déloyale d’entreprises sans éthique.</li>
<li><strong>Non</strong> au travail non déclaré.</li>
<li><strong>Non</strong> à la paupérisation des professionnels des arts graphiques, du design, de la communication et du numérique.</li>
<li><strong>Oui</strong> à une rémunération digne et responsable, respectueuse de la profession.</li>
</ul>
<h3>Dois-je afficher ce logo si je ne participe jamais à des compétitions ou des appels d’offres non rémunérés ?</h3>
<p><strong>Oui !</strong> Si vous êtes un professionnel bien établi qui refuse déjà les appels d’offres et compétitions non-rémunérés, ou que l’on ne vous en propose pas (à force de pédagogie auprès de vos clients ou de refus répétés de votre part), il est quand même utile d’afficher ce logo pour afficher publiquement ces valeurs, informer les clients ou curieux qui ne sont pas au courant des implications du travail gratuit, ou inspirer les professionnels plus jeunes.</p>
<h3>Dois-je afficher ce logo si mes clients me proposent souvent appels d’offres non-rémunérés ?</h3>
<p><strong>Oui !</strong> C’est l’occasion d’affirmer que vous adhérerez à certaines valeurs et ne travaillez pas gratuitement, pour le bien de tout le monde ! Le travail gratuit nuit à la profession, mais aussi à votre client, qui n’obtiendra pas un travail personnalisé, exclusif et de qualité dans une course au moins-disant.</p>
<p>Afficher ce logo et mettre un lien vers le site d’explications peut vous aider à structurer votre argumentaire et montrer à votre client que ça n’est pas une initiative isolée de votre part, mais la façon normale de procéder dans notre profession.</p>
<h3>Ne perdez pas de temps !</h3>
<p><strong>Il n’y a aucun inconvénient à montrer que vous êtes attaché à des valeurs fortes vous permettant d’exercer votre travail dans de bonnes conditions, <a href="http://competitionremuneration.metiers-graphiques.fr/">alors sautez le pas et arborez fièrement le logo ou un lien vers le site sur votre site professionnel !</a></strong></p>
L'imposteur perfectionniste
urn:md5:d2c473df848011571199e10bb37a3cff
2017-03-14T17:55:00+01:00
2017-03-15T10:55:04+01:00
Julien
<p>Comme c’est difficile de s’expliquer sur Twitter, et que de toute façon les blogs sont la Next Big Thing 2018 (vous l’aurez lu ici en premier, rep a sa les gourous du web), voilà de quoi clarifier ma pensée suite à ma réflexion acerbe sur le réseau précédemment nommé.</p>
<h3>TL;DR (après tout c’est un article sur la flemme)</h3>
<p><strong>N’attribuez pas forcément vos projets non terminés à du perfectionnisme ou à un mal mystérieux, c’est peut-être bien plus trivial que ça. Maintenant lisez le reste, sales flemmards.</strong></p>
<h3>Le tweet de la discorde</h3>
<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Apparemment depuis quelques jours toute ma TL est un perfectionniste-très-doué-mais-qui-ne-se-lance-pas-à-cause-de-ça. Sérieusement, stop.</p>— Marie ʕʘᴥʘʔ Julien (@mariejulien) <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/841604595726061569">14 mars 2017</a></blockquote>
<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
<p>Tweet qui faisait écho à ce fil d’autres tweets repris relativement largement par mes followings (à dérouler comme on dit) :</p>
<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="fr" dir="ltr">Avant,j’étais perfectionniste.Vous savez ce perfectionnisme qui vous empêche de faire quoique ce soit,par peur de mal faire.Qui procrastine.</p>— squintar (@squintar) <a href="https://twitter.com/squintar/status/840896563195105280">12 mars 2017</a></blockquote>
<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
<p>Déjà, dissipons tout malentendu en précisant les points suivants :</p>
<ol>
<li>Je me suis reconnu dans le tweet original (normal, voir ci-après).</li>
<li>Je suis d’accord avec <a href="https://twitter.com/squintar/status/840925486872219648">la conclusion de l’autrice</a> « Et vous verrez quel bonheur c’est, peu à peu, d’arriver à donner au monde des choses pas parfaites.Mais loin d’être les +médiocres du monde. » <strong>Se lancer, c’est important.</strong></li>
<li>Certaines personnes sont très gravement touchées par ce phénomène à un niveau pathologique ou quasi pathologique, je leur présente mes excuses si mon tweet a pu les blesser car <strong>mon but n’était absolument pas de dire à ces personnes “il suffit de se bouger pour réussir”.</strong> (Je ne suis pas naïf à ce point)</li>
<li>Ce tweet a été RT / commenté / liké par des dizaines de personnes de ma timeline, ce qui m’a poussé à réagir (un peu sèchement).</li>
</ol>
<h3>Un gros Barnum</h3>
<p>L’objet de ma remarque était simplement de dire qu’en dehors du fond avec lequel j’étais d’accord, le succès du tweet d’origine était majoritairement dû à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Barnum">l’effet Barnum</a>.</p>
<p>À savoir “un biais subjectif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à elle-même” (merci wikipedia).</p>
<p>Dans le cas qui nous préoccupe, on est en plein dans <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Barnum_effect#Forer.27s_demonstration">un des points de la démonstration de Forer</a> :</p>
<blockquote>
<p>Vous avez un gros potentiel inutilisé que vous n’avez pas employé à votre avantage.</p>
</blockquote>
<p>Mes followers étant habituellement assez grinçants avec les horoscopes et autres articles Medium, je trouvais ça marrant de voir tout le monde perdre son sens critique et reprendre ce tweet comme le dernier des articles brosse à reluire de type “Les personnes qui râlent en entreprise sont les plus efficaces” ou “les personnes qui sont bordéliques sont les plus intelligentes”.</p>
<p><strong>Comme quoi l’effet Barnum, ça marche.</strong></p>
<p><img src="https://mariejulien.com/public/vlcsnap-2017-03-14-17h23m03s589-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<blockquote>
<p>The truth is that you’re a quiet sensitive type but, if I’m prepared to take a chance, I might just get to know the inner you: witty, adventurous, passionate, loving, loyal. Taxi! A little bit crazy, a little bit bad. But hey - don’t us girls just love that?</p>
</blockquote>
<p>Ma réaction n’allait pas vraiment plus loin que ça au départ, mais maintenant qu’on est lancé, explorons.</p>
<h3>Si j’avais un défaut ? Je dirais perfectionniste.</h3>
<p><img src="https://mariejulien.com/public/vlcsnap-2017-03-14-17h23m54s740-w1500.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Je suis donc assez familier de ce problème, et j’ai moi aussi bien sûr été tenté d’expliquer ça par du perfectionnisme. <strong>C’est toujours plus valorisant d’expliquer un défaut par une qualité</strong>.</p>
<p>Rembobinons. Vous êtes actuellement en train de lire l’un des plus gros procrastinateur de la terre, qui est justement en train d’écrire un billet (en traînant depuis midi) sur un tweet anecdotique au lieu de faire les 1000 autres choses qu’il devrait faire.</p>
<p><strong>@Squintar <a href="https://twitter.com/squintar/status/840915103457374209">parle</a> de “[ne produire] à peu près rien, écriture, bijoux, tricots, collages, bricolages, couture et autres projets. Je faisais des listes.”</strong></p>
<p>Vous êtes en train de lire l’homme qui a un Trello rempli ras la gueule de tableaux eux même remplis ras la gueule de listes de trucs super cools à faire un jour.</p>
<p><img src="https://mariejulien.com/public/trello_procrastination.jpg" alt="" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p>Ci-dessus, un seul des tableaux de liste de notre héros (qui en a 4 autres du même acabit) (oui c’est Blade Runner en fond).</p>
<p>Le coup du potentiel gâché<a href="https://twitter.com/squintar/status/840915993971044353"> dans un domaine où l’on aurait pu briller</a>, il me semble également que quasiment tout le monde peut s’en prévaloir. De l’avis de certaines personnes, j’avais du potentiel au tennis, en escrime, en natation, en photographie en biologie, ou d’autres domaines que j’ai oubliés.</p>
<p>Autant de domaines que je n’ai pas poussés et un potentiel dont je n’ai “rien fait”. Je ne vais pas m’étaler, <a href="https://play.google.com/music/preview/Tzjpsvjpkwsyfftbdbiry2dygkm?lyrics=1">il manquerait la moitié des traits si j’devais t’faire un dessin.</a></p>
<p>Or je n’ai aucune amertume sur ce potentiel “gâché”, ça ne sert à rien de ressasser “qu’on aurait pu” mais qu’on a pas fait pour cause de “perfectionnisme”, ou parce qu’on était trop pur ou trop droit dans ses bottes. <strong>Ne pas développer son potentiel est l’équivalent de ne pas en avoir</strong>, c’est un peu facile de dire qu’on attendait que ce soit parfait pour se lancer, ou qu’on avait tout le potentiel mais qu’on a pas persévéré.</p>
<p>Car persévérer, c’est ça qui fait la différence. Il faut aussi relativiser les avis des gens qui trouvent tout ce qu’on fait super génial. À moins de tomber sur moi, les gens vont généralement dire que ce que vous faites est cool quand vous leur montrez, on est pas des bêtes.</p>
<p>Vous connaissez forcément quelqu’un (ou vous même) qui s’est déjà exclamé en voyant un produit à succès “hé mais j’ai eu cette idée il y a 10 ans ! Rhalala je serais riche à l’heure qu’il est !”, qui sous entend “je suis un génie”. Or une idée en elle même ne vaut rien, seule sa formalisation dans un contexte compte.</p>
<blockquote>
<p>Tout le monde a des idées, si on ne les réalise pas, elles n’existent pas.</p>
</blockquote>
<p>Tout le monde a “<a href="https://youtu.be/OHRM0xDBQ-8">le talent pour manger convenablement un homard</a>” comme disait Jacques Brel.</p>
<p>Là ou je veux en venir, c’est qu’à part un pourcentage minoritaire de la population tétanisés pathologiquement par le perfectionnisme, c’est se mentir que de se dire que c’est le perfectionnisme qui nous bloque. Ce qui nous bloque, c’est ce qu’on appelle scientifiquement <strong>la grosse flemmouze des familles</strong>.</p>
<p>C’est comme tout le monde. <strong>On n’est pas un flocon unique et précieux qui développerait son potentiel de dingue si seulement il n’était pas si perfectionniste</strong>. Parce qu’on travaille, parce qu’on a des enfants, parce qu’on a autre chose à foutre, parce qu’on veut se poser comme un sac devant une série nulle, parce qu’on veut décompresser, parce qu’on préfère lancer un autre projet plutôt que d’en terminer un. C’est humain, et c’est pas forcément un problème. Il faut juste attribuer les bonnes causes à nos maux.</p>
<p>Vous remarquerez que j’englobe tout ça dans la grosse case “flemme” même si ce sont des causes plus vastes, car pour moi la flemme est un grand ensemble de tout ça.</p>
<p>Dans notre société d’internet et de <em>show off</em>, où il est important de montrer qu’on fait des choses pour exister, c’est la course à qui en fera le plus (ou semblera en faire le plus). Cessez, faites les choses à votre rythme et ça se passera très bien, on ne vous demandera pas de justifications. Ne pensez pas aux autres. Inutile de chercher des causes pseudo-médicales à l’envie de ne rien faire ou de ne pas aboutir la plupart de vos projets.</p>
<p>Et je le répète, je suis le mec qui a passé 3 jours à développer une fonction pour afficher son age automatiquement sur son portfolio de manière propre et intégrée au CMS. On pourrait dire que c’est du perfectionnisme, mais je suis conscient de mon côté que c’est pas vraiment ça qui a ralenti la sortie de mon portfolio. <strong>C’est une excuse</strong>. Même si c’est formellement du perfectionnisme.</p>
<h3>L’imposteur du syndrome</h3>
<p>J’en profite pour faire un tour par le sujet du “syndrome de l’imposteur” cuisiné à toutes les sauces.</p>
<p>Servant au départ à parler des personnes qui ne se sentent pas légitimes sur un sujet alors qu’elles en étaient expertes, c’est presque devenu un tic de langage psy (au même titre que “passif-aggressif”) servant à décrire des choses aussi triviales que le trac, la peur, l’appréhension de parler en public ou l’envie pressante de faire pipi (ou caca, je ne juge pas) avant de monter sur scène.</p>
<p>Même avoir un simple doute sur la qualité de son travail (ce qui est très sain) est devenu <strong>L E S Y N D R O M E</strong>. Vous n’avez pas de syndrome. Vous avez juste une conscience professionnelle ou un besoin de vous auto-évaluer. <strong>Et c’est bien</strong>. Vous avez les jetons, les foies, le doute mordant. Comme moi, comme votre voisin, comme le camarade qui est passé avant vous.</p>
<p>Encore une fois, sacraliser des choses aussi triviales les rendent presque impossible à surmonter, comme si on était touché par une grave maladie (je fais bien sûr abstraction du petit pourcentage de la population réellement pathologiquement touchée).</p>
<p>Tout le monde a “le syndrome de l’imposteur” (sauf le gars qui va venir me dire que non pas du tout d’ailleurs voilà un lien vers sa conférence), il faut essayer de dédramatiser les choses sinon on n’avance pas.</p>
<p>Encore une fois je parle d’expérience, personne ne se doute aujourd’hui que j’étais d’une timidité maladive, à ne pas pouvoir appeler domino’s pizza pour passer une commande.
Pourtant j’ai du prendre sur moi pour en arriver là, et je pense que me dire que c’était “rien de plus que de la trouille nulle” m’a plus aidé que de penser que j’étais atteint d’un mal mystérieux et donc quasi-incurable.</p>
<p>Je sais que les individus varient, et qu’<strong>on ne peut pas faire une généralité de ce discours</strong>, chacun a ses échappatoires et techniques pour s’en sortir, <strong>certaines personnes sont surement plus aidées si elles arrivent à identifier une pathologie</strong>, mais je partage mon expérience pour dire que tout le monde n’est peut être pas obligé d’en passer par là.</p>
<h3>#CeuxQuiFont</h3>
<p>Faites-moi plaisir, même si “<a href="https://twitter.com/squintar/status/840925227588698112">Le monde a besoin de vos productions, de vos cadeaux, de vos mots, de vos tricots, de vos articles et de vos lino-gravures.Même imparfaits:)</a>” ne tombez pas non plus dans l’horrible travers des “doers”, de “ceux qui font” à tout prix et inondent internet de leurs projets médiocres ou dangereux, non par le fait qu’ils ne soient pas achevés, mais parce qu’ils partent sur des bases faussées, juste pour produire quelque chose, <a href="http://bfluzin.tumblr.com/post/140857445873">dans cette course effrénée au “faire”</a> qui permet ensuite de tweeter un dessin du genre “ceux qui critiquent / ceux qui font” en se mettant bien sûr dans la catégorie de ceux qui font.</p>
<blockquote>
<p>Notre époque a érigé le fait d’agir en bouclier ultime à la critique. En toute circonstance, il faut faire quelque chose, vite, il faut être du côté de ceux qui s’agitent et si jamais une voix s’élève pour poser une question, émettre une critique, elle se voit systématiquement opposer la question imparable “ok mais toi tu fais quoi ?”</p>
</blockquote>
<h3>Déclarer sa flemme</h3>
<p>Pour conclure, dites-vous que vous pouvez être touché par une perfectionnite aiguë, mais que ça peut aussi peut-être être autre chose. Dans ce cas là, faites les choses à votre rythme, si ça en vaut la peine donnez vous les moyens de boucler les projets qui vous tiennent à cœur, apprenez à en lâcher d’autres, et si vous le faites ne culpabilisez pas.</p>
<p><strong>Et surtout dites-vous que généralement, ces projets jamais parus ne le sont pas à cause d’une grave pathologie ou parce que vous êtes un génie trop perfectionniste. Vous avez juste la flemme, ou pas l’envie, ou pas le temps, et c’est pas si grave.</strong></p>
Table ronde design et open source au Reset
urn:md5:08d9a18ae53b38f50366ecf08c0bef66
2017-02-13T14:25:00+01:00
2017-02-13T14:43:55+01:00
Julien
<p>Compte rendu rapide de la rencontre du dimanche 12 février <a href="http://lereset.org/">au Reset</a><a href="http://lereset.org/"></a> à propos du design et de l’open source.</p> <p>Par le plus grand des hasards, une table ronde “design et open source” était organisée dans le hackerspace “le Reset” quelques jours après <a href="https://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion">mon billet sur le sujet</a>. La discussion s’est ensuite poursuivie de manière plus informelle dans un bar.</p>
<p>Comme le sujet a pas mal intéressé et que j’ai eu des demandes, voici un rapide compte rendu (table ronde + bar ensuite) qui sera complété peu à peu selon mes souvenirs (ouais j’ai pas pris de note et alors kestuvafaire ?).</p>
<p>D’autres personnes ont fait les choses sérieusement et ont prévu un vrai compte rendu, je le mettrai en lien dès qu’ils seront disponibles.</p>
<h3>Liste des présents (à compléter)</h3>
<ul>
<li><a href="http://romy.tetue.net/">Romy Têtue</a></li>
<li><a href="https://twitter.com/naotib">@naotib</a></li>
<li><a href="http://www.le-my.com/">My Lê</a></li>
<li><a href="https://twitter.com/Hypsoline_">@Hypsoline_</a></li>
<li><a href="https://twitter.com/___Mc__">Marc Jeanmougin</a></li>
<li><a href="http://jbelin.com/">Juliette Belin</a></li>
<li><a href="https://twitter.com/christalib_">@christalib_</a></li>
<li><a href="https://twitter.com/joachimesque">@joachimesque</a></li>
<li><a href="https://twitter.com/heybrgr">Olivier Bergère</a></li>
<li><a href="http://raphaelbastide.com/">Raphael Bastide</a></li>
<li><a href="http://toutcequibouge.net">Baptiste Roullin</a></li>
</ul>
<p>Note : dans le compte-rendu ci dessous, j’utilise le “nous” qui ne reflète pas forcément une unanimité de point de vue des personnes listées ci-dessus. Également, certaines réflexions ont été exprimées après la table ronde, en petit groupe.</p>
<h3>Les designers parlent aux designers</h3>
<p>Première constatation : les designers étaient au rendez-vous, mais hélas pas les développeurs. Marc Jeanmougin, un contributeur de Inkscape a fait le déplacement, et je le remercie pour ça, la discussion a bien été enrichie par son point de vue.</p>
<p>Forcément, tous les designers présents partageaient le constat initial, il n’y a donc pas eu trop de débat sur ce point. Pour autant, nous n’avons pas tourné en rond car nous avons pu mettre notre expérience en commun et essayer d’identifier les points de blocages plus facilement, avant d’envisager quelques solutions.</p>
<h3>Encore beaucoup d’UX</h3>
<p>À mon grand regret, nous avons beaucoup parlé d’UX et toute la partie identité/branding a été laissée de coté. Pour moi ça n’est qu’un des aspects du design, et même si c’est intéressant le débat va toujours s’enliser sur des questions de bouton ou d’interface de tel ou tel logiciel, alors que ça ne représente qu’une partie (même si importante) du problème global.</p>
<p>Comme je le disais dans mon billet précédent, je pense qu’on est à un stade où à part quelques irréductibles, on est quand même arrivé à un consensus sur le fait qu’une bonne ergonomie est incontournable et mesurable, et on pourrait pousser maintenant la nécessité d’une identité.</p>
<h3>Une certaine impuissance devant un défi actuel</h3>
<p>Si tous les présents voulaient contribuer au libre, c’est entre autre car ce mode de diffusion nous est cher, et qu’il nous semblait que dans un contexte actuel ou les entreprises privées prennent de plus en plus l’ascendant sur l’utilisateur, couplé à l’émergence de régimes totalitaires dans des démocraties jusque là épargnées, il est donc plus que jamais nécessaire que les utilisateurs s’approprient ces logiciels à la philosophie ouverte et avantageuse pour eux.</p>
<p>Or, nous sommes convaincus que l’adoption massive de ces outils passe par la facilité d’utilisation et la communication par rapport aux mastodontes privés qui les concurrencent. L’impuissance à faire reconnaître ce point de vue par la communauté libre génère une certaine frustration.</p>
<p>L’argent n’est pas le seul facteur en cause, et il nous semble que la communauté libre est armée pour une large diffusion (comme c’est le cas dans l’infrastructure d’internet par exemple).</p>
<h3>Une histoire de compétences</h3>
<p>Nous partageons majoritairement le constat de la négation de la compétence du designer dans le libre. Quel que soit notre degré de compétence ou notre expérience, le design est encore beaucoup vu comme un à-coté, et peut être discuté et disqualifié par n’importe qui et n’importe comment.</p>
<p>Il était d’ailleurs impressionnant de voir le niveau des designers présents dans des métiers qui n’étaient pas les leurs, pour justement pouvoir contribuer au logiciel libre et parler aux développeurs. Quasiment tous les designers présents savaient se servir des outils de développement, coder un minimum, intégrer en html/css… À leur niveau bien sûr, mais qui était déjà bien supérieur à une simple sensibilisation.</p>
<p>On aurait tous aimé que les développeurs aient des compétences équivalentes en design.</p>
<h3>Remise en cause de la méritocratie dans le libre</h3>
<p>Il a été évoqué le fait que la “méritocratie” qui régit les contributions libres était fortement biaisée en faveur des développeurs, car ce sont les développeurs qui <em>in fine</em> décident d’intégrer (en la codant) ou non une contribution de designer. En plus de leur travail, et indépendamment de sa qualité, les designers doivent donc toujours faire le double du boulot en faisant non seulement le design, mais en plus en devant convaincre des personnes dont ça n’est pas le métier de la pertinence de leur proposition, personnes qui auront de fait droit de vie ou de mort sur le patch, quel que soit leur niveau en design.</p>
<p>Nous avons bien sûr évoqué le surplus de pédagogie requis pour faire accepter nos modifications, mais c’est bien au delà de la pédagogie. Certains participants ont fait état de patch design moisissant depuis plus de 5 ans dans des repos, aucun dev ne voulant se donner la peine de les valider ou de les coder, et ce indépendamment des éléments objectifs apportés pour implémenter cette amélioration (études utilisateurs – qui ne conviennent jamais, prototypes – qui ne sont jamais assez codés même s’ils sont fonctionnels, visuels – qui ne sont jamais assez bons ou ne “font pas l’unanimité”).</p>
<p>Bref la croyance qu’un projet n’est rien sans développeur mais passe très bien sans designer est encore bien ancrée.</p>
<h3>Déséquilibre des forces</h3>
<p>Historiquement initié par des développeurs, les projets open source n’intègrent de fait pas de designers à même de juger les contributions design. Pourtant, de plus en plus de projets open source sont initié par des créatifs (comme la fonderie <a href="http://www.velvetyne.fr">Velvetyne</a> par exemple), ou orienté sur la création, peut être que ce phénomène va donc s’équilibrer. Il a été évoqué le fait de créer et concevoir des projets, puis de payer des développeurs pour les rendre fonctionnel, pour ensuite libérer le tout.</p>
<h3>Une nécessité de pédagogie</h3>
<p>Le sujet a été souvent remis sur la table, cette nécessité d’expliquer notre métier sans cesse pour le faire accepter. Le constat est que nous le faisions tous à notre échelle (une créa ne se faisant jamais sans démarche et justification de toute manière), avec des participants qui allaient très loin dans la pédagogie, avec exposition de leur travail au fil de sa réalisation par exemple.</p>
<p>Personnellement, je trouve que la pédagogie est absolument nécessaire, mais qu’il y a un moment où on bascule complètement dans la formation et que ça vient manger tout le temps imparti pour faire un travail donné. Imaginez un designer campé dans le dos d’un développeur, qui poserait des questions simples et ferait des remarques non-éduquées toutes les 15 minutes, même avec toute la pédagogie du monde, à un moment le développeur va devoir se concentrer sur son travail et avancer. C’est la même chose pour les designers. Si nous devons former complètement les gens avec qui nous travaillons, ce serait en dehors de la production, en cours séparés.</p>
<h3>Une question d’outils</h3>
<p>Il est ressorti des discussions suite à mon billet original que certains libristes voulaient que les contributions apportées à un logiciel libre soient réalisées à l’aide d’un logiciel libre, ce qui est assez problématique en l’absence d’outils graphique de niveau professionnels libres (en plus de la question de l’habitude, il manque des fonctionnalités incontournables).</p>
<h3>le non design n’est pas neutre</h3>
<p>Nous avons également constaté que beaucoup de projets libres pensent que si le projet n’est pas designé, il va être perçu comme “neutre”, ou “sans design” sans réaliser que toute image présentée au public génère un ressenti, et que dans le cas de quelque chose “non-designé”, cette image peut être négative. Le manque de captures d’écran sur les sites des projets libres a été mis en avant, soulignant que la fonctionnalité prime, sans réaliser que le design est également une fonctionnalité.</p>
<h3>Forker comme si demain n’existait pas</h3>
<p>La solution du Fork a été évoquée (forker = reprendre le logiciel existant et en faire un projet parallèle, une pratique courante dans le libre), mais ça n’est pas une piste privilégiée , l’idée étant de ne pas faire un truc chacun dans son coin, mais d’aider et de faire avancer les projets qu’on aime bien. Cependant il semble que parfois ce soit la seule solution valable pour avancer sur certains points : installer une identité et une ergonomie, voir si celle-ci est adoptée, et si c’est le cas, que ce fork soit réintégré à l’original.</p>
<h3>Conclusion</h3>
<p>Une discussion à suivre donc, je pense que malgré la réticence de certains, de plus en plus d’acteurs du libre sont convaincu de la nécessité d’inclure des designers dans leurs projets (comme finalement dans tous les autres secteurs qui nous entourent), reste à gommer les principaux obstacles pour que les designers puissent apporter leur expertise.</p>