MARIE & JULIEN - news
Avec des vrais morceaux de graphistes dedans !!
2023-10-02T13:47:55+02:00
urn:md5:55f0cf05bb0a4bea5d0d26493e80bfbb
Dotclear
On fait le bilan, calmement en s'remémorant chaque instant
urn:md5:eafa33cfc1171cd8ca3c7838fe39b790
2018-02-01T07:40:00+01:00
2018-02-02T13:58:19+01:00
Julien
news
<p>…parler des histoires d’avant comme si on avait <del>50</del> 33 ans (maintenant vous l’avez dans la tête. De rien.)</p>
<p>Je voulais faire un bilan de ma première année freelance, mais j’ai laissé passer la date, alors ce sera un billet “point d’étape” vu que ma vie a pas mal évolué ces derniers temps et que c’est mon anniv aujourd’hui.</p>
<p>Si vous avez raté les épisodes précédents :</p>
<p>Previously (il y a très longtemps) in mariejulien.com : <a href="https://mariejulien.com/post/2008/01/23/Tas-voulu-voir-Paris-et-on-a-vu-Paris">Marie et Julien arrivent à Paris il y a 10 ans de ça</a> et <a href="https://mariejulien.com/post/2011/09/29/You-don-t-have-to-put-on-the-red-light">Julien Démissionne de chez Publicis</a>. Comme le veut la tradition, le titre de ce billet est encore un extrait de chanson.</p>
<h3>TL;DR</h3>
<p><strong><a href="https://judbd.com" title="Graphiste et directeur artistique freelance à Paris">Travaillez avec moi</a>, je serai parfait pour vos missions de DA en freelance et pour vous accompagner dans le lancement ou l’amélioration de votre communication.</strong></p>
<p>Je vais la jouer<a href="http://www.stpo.fr/blog/2018-fournie-avec-sa-morning-routine/"> à la STPo</a> avec des grands points d’étape. Certains éléments se chevauchent donc c’est pas forcément toujours chronologique.</p>
<h2>Vie professionnelle</h2>
<h3>So long Roxane !</h3>
<p>Ça commence à remonter (bientôt 2 ans) mais j’ai quitté <a href="http://roxane.digital">Roxane Company</a> pour voguer vers de nouvelles aventures. La raison principale était que la demande en création était de moins en moins présente, et que donc le boulot devenait de plus en ennuyeux (yay les visus Twitter de Noël !).</p>
<p>De leur coté c’était pas le kif de me payer pour rien, donc d’un commun accord nous avons mis fin à cette collaboration. Je suis resté en bon terme avec tout le monde là bas, et si vous avez besoin de Social Media, allez les voir de ma part !</p>
<h3>À l’écoute du marché</h3>
<p>Après ça, j’ai passé quelques entretiens, et j’ai obtenu des offres intéressantes de la part de plusieurs agences, mais je me suis aperçu que je ne voulais plus bosser là dedans, par peur de retomber toujours sur les mêmes travers, à savoir les compétitions inutiles et les clients qui prennent plaisir à se saborder (et aussi les opés “rentrée” pour des opérateurs téléphoniques).</p>
<p>J’ai noté un très fort glissement au niveau des agences, qui, pour essayer de gagner des clients à tout prix, ont fait le mauvais calcul de participer à TOUTES les compétitions, même les plus anodines, même les plus désespérées. Résultat, leur travail ne vaut plus rien aux yeux des clients qui s’en donnent à cœur joie.</p>
<p>De la même façon, de moins en moins de clients d’agences savent acheter correctement une prestation. Souvent, à force de négociations inutile, le client massacre des bonnes opérations et se retrouve paradoxalement à payer une fortune pour un truc bidon, mais qui ne froissera personne en interne mais qu’aucun DA ne voudra mettre dans son book.</p>
<p>Bref, en passant les entretiens je me suis dit que je devenais trop vieux pour ces conneries.</p>
<h3>La peur du free</h3>
<p>Après avoir fait mes calculs et grâce au filet de sécurité que représentent les allocations chômage (mais pour combien de temps encore dans la startup nation ?) je me suis laissé une chance de me remettre au freelance.</p>
<p>Remettre, car si sur le papier je suis freelance depuis 13 ans, mes années de salariés avaient mis cette activité en pause.</p>
<p>Restait que mes expériences précédentes ne me laissaient pas un souvenir impérissable et que la peur du chiffre d’affaires maigrelet me faisait (et me fait toujours) assez peur.</p>
<p>Jugez plutôt : lors de ma 1re année d’activité, <a href="http://forum.kob-one.com/droit-contrats-et-questions-juridiques-f74/temoignage-vos-3-premieres-annees-d-exercice-en-free-chiffre-d-affaires-t39385-20.html#p331540">je dégageais royalement 1519 € de CA, et la 2e à peine plus de 8000 €</a>. Ok c’était il y a très longtemps, j’étais inexpérimenté et le contexte n’avait rien à voir, mais que voulez-vous, au moment de se relancer, le spectre de boire le bouillon est toujours bien présent (surtout avec un enfant dans l’équation, ce qui retient de faire le zozo).</p>
<h3>Bonjour freelance</h3>
<p>Bizarrement, avec 13 ans d’expérience en plus et un book bien garni, et alors même que je m’étais dit que je devais faire une coupure dans le boulot, voilà que les clients se sont mis à arriver tout seuls et mon carnet de commande s’est vite rempli, au point de faire monter mon chiffre d’affaires (32900 € pour 2017) quasiment à la limite du plafond de la micro entreprise (que je ne souhaitais pas dépasser l’année dernière). Plutôt pas mal pour une année de (re) lancement. Surtout que je n’étais pas freelance à temps plein (voir ci-après).</p>
<p>J’ai donc eu la chance de goûter à la (vraie) vie de freelance, qui, avouons-le, est assez confortable quand ça marche : sélection de ses projets et de ses clients, organisation du travail à sa sauce, personne pour juger ma façon de travailler pourvu qu’un travail de qualité soit rendu dans les délais… Bref, une (re) découverte assez plaisante par rapport à mon appréhension basée sur mes années de galère.</p>
<p>Le professionnalisme attirant le professionnalisme, j’ai eu la chance de travailler avec des clients sérieux, qui avaient des objectifs précis, des retours cadrés et qui payaient les factures à réception.</p>
<p>Un conjoncture positive qui fait que je n’ai eu aucun genou à casser dans une ruelle sombre cette année, ce qui est une bonne chose.</p>
<p>Malgré quelques réflexes de salariés qui font que je suis encore la risée de mes amis freelance (<a href="http://www.amedee.co/la-culpabilite-du-freelance-ce-fardeau-grandsaut-palabre/">comme la quasi impossibilité de lâcher l’ordi</a> “au cas où du travail arriverait” et “pour ne pas sembler ne pas être productif” alors même que je surfe en boucle sur les 3 même sites au lieu de faire une vraie coupure) j’ai commencé à m’habituer à ce style de vie, même si j’ai encore du mal à dire non à certaines missions, car refuser un client intéressant me parait encore risqué pour l’avenir. Même si mon planning est déjà plein il est assez culpabilisant de ne pouvoir satisfaire toutes les demandes.</p>
<p>Parmi les projets notables de ce bilan, on retrouve :</p>
<ul>
<li><a href="https://judbd.com/portfolio/identite-access42">La refonte de l’identité et du site d’Access42</a>, pour lequel nous avons réussi à produire un design original tout en nous pliant aux contraintes d’accessibilité drastique imposées.</li>
<li><a href="https://judbd.com/portfolio/site-internet-et-emailing-cozy-cloud">Cozy cloud, pour une refonte de leur site internet</a>, afin que les utilisateurs reprennent le contrôle de leurs données.</li>
<li><a href="https://www.talegraph.com/">Talegraph, une application prometteuse de partage de photo</a>, avec un gros travail d’identité, de design d’app (UX et UI) et d’onboarding à faire. Un travail intéressant car il a sollicité toutes mes compétences dans plusieurs métiers différents, ce qui est rare à l’ère de l’ultra spécialisation.</li>
<li>Un énorme travail extrêmement intéressant pour <a href="https://www.bibliosansfrontieres.org/">Bibliothèques sans frontières</a>, pour le moment toujours sous NDA, qui m’a permis de déployer à fond mon expertise en conception en étant très proche des équipes et des attentes des gens sur le terrain, vraiment enrichissant, il me tarde que ça sorte pour pouvoir vous en parler.</li>
<li><a href="https://judbd.com/portfolio/dual-universe-kickstarter-du-jeu">La découverte d’un studio de jeu vidéo</a> de l’intérieur en bossant pour Novaquark et la campagne Kickstarter de leur jeu Dual Universe,</li>
</ul>
<p><a href="https://judbd.com/portfolio">Et plein d’autres projets de tous horizons</a>. C’est l’un des autres avantages du freelance : on est pas condamné à accepter toujours le même type de mission, et on peut mettre en valeur telle ou telle compétence en fonction des besoins du client ! Même si de fait, le gros de mon CA se réalise sur des missions d’Identité + décli site web (ce que j’aime faire), les clients sont tellement variés qu’on découvre plein de secteurs d’activité et ça me permet de mettre à profit mes compétences annexes.</p>
<p>Le fait de travailler avec des clients directs permet de parler avec des interlocuteurs impliqués qui croient en leur produit et font tout pour que la collaboration se passe bien pour tirer le meilleur de la prestation. Le sentiment d’utilité est bien plus présent que quand on bosse en relation avec le CP junior lui même en relation avec le N-6 stagiaire chez l’annonceur; ce qui était courant quand j’étais salarié.</p>
<p><strong>En bref, si vous cherchez un <a href="https://judbd.com/">directeur artistique</a> sympa, cool et sérieux, ou que vous connaissez des gens qui en cherchent, <a href="https://judbd.com/about">n’hésitez pas à faire appel à moi</a> !</strong></p>
<h3>Le blogging</h3>
<p>J’ai l’impression que le blogging auto-hébergé frémit un peu, et même si on est pas en 2004, je vois de plus en plus de blogueurs se remettre à leurs vrais blogs. C’est une bonne chose. L’année dernière nous avons justement <a href="https://mariejulien.com/post/2017/08/15/10-ans">fêté les 10 ans de ce celui-ci</a>, ce qui est quand même assez respectable.</p>
<p>Quelques textes rédigés dans les 2 dernières années ont rencontré un certain succès, et je me suis encore fait plein d’amis :</p>
<ul>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2016/05/22/Startups-de-merde%2C-vous-devriez-avoir-honte">Quand j’ai énervé les startupeurs</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion">Quand j’ai énervé les libristes</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2017/03/14/L-imposteur-perfectionniste">Quand j’ai énervé les faux imposteurs</a></li>
<li><a href="https://mariejulien.com/post/2017/11/11/l-augmentation-des-cotisations-n-est-pas-responsable-de-la-precarite-des-auteurs-graphistes-ou-dessinateurs">Quand j’ai énervé les auteurs</a></li>
</ul>
<p>Bref, je suis toujours dans le coin avec mes petits bâtons pointus, et comme disait l’autre : « chaque ennemi de plus est un nouveau godron. Qui m’ajoute une gêne, et m’ajoute un rayon. »</p>
<p>Ce que ne disait pas l’autre par contre, c’est que curieusement, mes prises de positions m’amènent aussi des clients qui aiment bien travailler avec quelqu’un qui exprime une opinion tranchée mais argumentée.</p>
<p>Et puis avouez que vous aussi vous aimez bien, sinon vous ne nous suivriez pas non plus <a href="https://twitter.com/mariejulien">sur twitter</a> (plus de 7 ans qu’on y fait des threads coups de gueule interminables).</p>
<h3>Back to school</h3>
<p>Durant ces 2 années, j’ai été contacté par plusieurs écoles (<a href="https://www.ecole-ipssi.com/">IPSSI</a>, <a href="https://www.webschoolfactory.fr/">Web school factory</a>, <a href="http://supinternet.fr/">Sup’internet</a>, <a href="https://www.ecole-multimedia.com/">École multimédia</a>) <a href="https://judbd.com/formation-web-design">pour être formateur</a> ou jury auprès de leurs élèves.</p>
<p>J’ai accepté avec plaisir car j’aime enseigner depuis que j’ai démarré ma vie pro (j’ai commencé à donner des cours sur les logiciels très tôt) et que je trouve toujours ça cool de transmettre son savoir <del>à des gosses qui n’ont pas compris que c’était dans leur intérêt de suivre le cours au lieu de poser des stories Snapchat</del> à des élèves attentifs et studieux.</p>
<p>Non mais en vrai c’est cool et je suis content de faire ma part auprès des jeunes générations, pour essayer de leur inculquer la base de la survie dans ce métier.</p>
<h3>Re-bonjour le salariat</h3>
<p>En même temps que le freelance et les cours (hé oui), <a href="https://www.caliopen.org/fr/">Caliopen</a> m’a contacté pour travailler pour eux et faire la communication et l’interface de leur messagerie respectueuse de la vie privée.</p>
<p>J’étais déjà bien lancé en free, mais difficile de refuser de bosser sur un sujet qui me tient à cœur (la vie privée) pour un projet libre (<a href="https://mariejulien.com/post/2017/02/08/Le-design-dans-le-libre-%3A-pistes-de-r%C3%A9flexion">rares sont ceux qui ont les moyens</a> de payer quelqu’un pour la com’ et le design) avec une équipe sympa dans des locaux à 10 minutes à pied de chez moi et dont le porteur de projet<a href="https://twitter.com/ParisWeb/status/937735143657299975"> offre sa tournée de macarons</a> tous les 4 matins :).</p>
<p>En plus comme techniquement c’est <a href="https://gandi.net">Gandi</a> qui m’emploie (car ils soutiennent le projet) j’ai les noms de domaines à moitié prix, ce qui ne va pas arranger mon addiction à l’achat de noms à la con que je n’utiliserai jamais. Au moins maintenant je récupère un peu de cet argent via mon salaire.</p>
<p>Je vais donc travailler pour Caliopen en CDD jusqu’en octobre (et pourquoi pas plus longtemps si c’est possible) 3 jours par semaine. Dire qu’au départ je voulais me ménager du temps pour mes projets persos, je pense que je n’ai jamais eu d’année aussi chargée en boulot :D.</p>
<p>On a lancé l’alpha du projet récemment et là on est en train <a href="https://www.caliopen.org/meilleurs-voeux-2018/">de tout redesigner</a> du sol au plafond, c’est très cool, <a href="https://welcome.caliopen.org/">n’hésitez pas à venir tester et donner votre avis</a>.</p>
<h3>Les conférences et ateliers Paris Web</h3>
<p>Un concours de circonstance (mon embauche chez Caliopen) a fait que l’année dernière <a href="https://www.paris-web.fr/orateurs/julien-dubedout.php">j’ai présenté 2 conférences et un atelier à Paris Web</a>. C’est une expérience toujours très enrichissante et le staff est au top, l’appel à orateur 2018 va bientôt tomber, n’hésiter pas à proposer vos sujets !</p>
<p>En attendant, vous pouvez retrouver <a href="https://www.youtube.com/channel/UC8AOBMglVWb-At1GOndGs_A/videos">l’intégralité des conférences sur youtube</a> (<a href="https://speakerdeck.com/judbd/le-secret-de-la-correspondance-numerique">dont celle avec Laurent Chemla et moi sur le secret de la correspondance</a>, et <a href="https://speakerdeck.com/judbd/design-et-accessibilite-freres-darme-ou-ennemis">celle avec Aurélien Levy sur graphiste vs expert accessibilité</a>). Le lien vers le timing exact de la conférence se trouve dans la description des slides.</p>
<h3>L’optimisation continue de mon portfolio</h3>
<p>Je le note parce que c’est quand même un gros boulot, et une fierté de pouvoir continuer à le faire progresser tout seul alors que ça requiert des connaissances assez éloignées de mon métier de directeur artistique (SEO, perf, config serveur, php, intégration…). Si ça vous intéresse J’ai justement rédigé hier la <a href="https://mariejulien.com/post/2018/01/31/refonte-de-judbdcom-etude-de-cas-3e-partie-optimisation-et-amelioration-progressive">3e partie de mon étude de cas sur le sujet hier</a>.</p>
<p><strong>Tout ça n’empêche pas que la culpabilisation et la sensation de glander est toujours présente si par hasard j’ai un ou deux jours de libres dans la semaine (genre quand j’ai pas de clients en freelance) mais je me soigne.</strong></p>
<h3>Challenges and opportunities</h3>
<p>On peut dire que depuis que j’ai quitté Roxane il y a presque 2 ans, ça a plutôt bien tourné. Mais je suis d’un naturel réaliste, et même si je ne suis pas particulièrement anxieux, je pense qu’il s’agit sûrement de quelques années hors normes (qui j’espère dureront le plus longtemps possible) mais qu’il ne faut pas trainer pour préparer l’avenir.</p>
<p>Si j’en crois certains confrères, nos métiers de création s’apparentent un peu à une carrière d’athlètes : fulgurantes mais fugaces.</p>
<p>Peu de gens voudront encore des vieux croutons que nous seront devenus dans 5 ou 10 ans. J’espère bien sûr pouvoir continuer à ce rythme pendant de nombreuses années car j’aime ce boulot, mais mon 6e sens de Daron Normcore© me dit qu’il vaut mieux bien préparer ses arrières et commencer à envisager des reconversions pour être prêt le jour où tout foutra le camp vu qu’il reste 34 ans à tirer avant la (hum) retraite.</p>
<p><strong>Pour rappel pour les petits nouveaux, la voie royale du DA parisien est :
Grosse agence en mode graphiste charrette > DA dans la même agence toujours en mode charrette > DA chez l’annonceur pour avoir du temps pour la famille > chambre d’hôte dans le Gers.</strong></p>
<p>Je ne sais pas de quoi demain sera fait, j’adore Paris (ma ville natale) mais j’ai dans ma besace 3 billets de train pour le Gers. Au cas où.</p>
<h2>Les trucs persos</h2>
<p>comme ce billet est déjà long comme vous savez quoi et qu’il n’y a pas que le boulot dans la vie, on va enchaîner sur les projets persos.</p>
<h3>Faire l’hélicoptère</h3>
<p>J’ai piloté un hélicoptère (juste une initiation), et c’était cool. Presque aucune victime. En tout cas personne n’a jamais rien pu prouver. Ça méritait d’être noté.</p>
<h3>Le slack</h3>
<p>Notre slack de travailleurs du web (mais pas que) a 3 ans le mois prochain, donc il est un peu hors scope de ce bilan, mais j’en parle car récemment l’entraide qui y règne a permis à plusieurs membres de trouver un nouveau travail plus intéressant et mieux payé, de se motiver pour demander des augmentations de salaire ou débloquer des situations pros, et à évoluer dans la vie.</p>
<p>Une preuve de plus pour ceux qui en doutaient que le réseau est un des critères professionnels les plus important dans nos métiers, et que si on n’est pas né dans un milieu où c’est naturel, il faut se serrer les coudes et s’en créer un.</p>
<p>Je reconnais qu’il faut aimer l’humour bon enfant qui y règne (mais respectueux, pas méchant, et pas genre on fait des blagues de rugbymen) ainsi que le nombre de références obscures, de mythes qui s’y sont construits et l’imagination déployée par les bots dont nous avons complètement perdu le contrôle, mais il me semble que c’est une communauté efficace et que globalement ceux qui y sont sont contents de venir (de toutes façons on les a enfermé pour ne pas qu’ils sortent).</p>
<h3>l’association métiers graphiques de nouveau sur les rails</h3>
<p>Il y a bientôt 10 ans (mazette), nous montions <a href="http://metiers-graphiques.fr/">l’association métiers graphiques</a> avec pour vocation la défense et l’information des professionnels du graphisme.</p>
<p>Nous étions un petit groupe et c’était une manière de mettre en commun nos moyen, en associant de fait nos contenus (ce blog, le forum kob-one <a href="http://www.profession-graphiste-independant.com/">le livre de Julien Moya</a>, <a href="http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/">le Kit de survie</a>, l’initiative Briefing Room, <a href="https://mariejulien.com/post/2017/03/16/Comp%C3%A9tition-R%C3%A9mun%C3%A9ration-%3A-Reboot">compétition = rémunération</a>, <a href="https://mariejulien.com/post/2014/07/19/Contre-le-travail-gratuit%2C-rencontre-avec-Axelle-Lemaire%2C-Secr%C3%A9taire-d-%C3%89tat-au-num%C3%A9rique.">les pétitions auprès des pouvoirs publics</a>…)</p>
<p>Mais nous ne nous étions jamais vraiment structuré et chacun mettait la main à la pâte comme il pouvait, en hébergeant le site, en payant le domaine ou en s’occupant *tousse* de la redirection des mails.</p>
<p>L’arrivée de nouvelles personnes intéressées par ce projet nous a motivé pour relancer la structure plus sérieusement, et si nous allons continuer à fonctionner et mobilisant la communauté autour d’opérations ponctuelles, nous projetons de jouer un rôle plus important d’information dans les écoles et de mener d’autres actions au long cours.</p>
<p><strong>Nous allons donc ouvrir très prochainement les adhésions, à prix libre pour que tout le monde puisse nous rejoindre quels que soient ses moyens et sa situation, et nous comptons sur vous pour répondre présent.</strong> <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/940913641381130241">Manière que je ne me sois pas galéré avec les banques pour rien quoi</a>.</p>
<h3>Le voxel</h3>
<p>Vous n’avez pas pu le rater si vous me suivez sur twitter (oui je sais, désolé), ma dernière lubie était le voxel, ce système d’empilement de cubes en 3D. J’ai voulu tester le logiciel magicavoxel <a href="https://medium.com/retronator-magazine/pixels-and-voxels-the-long-answer-5889ecc18190">après avoir lu un article très intéressant et complet sur le sujet</a>, et ça m’a complètement fasciné.</p>
<p>Je suis plus à l’aise avec la sculpture qu’avec le dessin, mais les logiciels 3D m’ont toujours rebutés. Par sa simplicité et ses limitations, celui-ci permettait de faire de la 3D comme on empile des Lego, et le moteur de rendu intégré donnait très vite des résultats flatteurs. Bref je vous laisse <a href="https://judbd.com/tags/expertise:Voxel">constater l’étendue des dégats</a> par vous même.</p>
<p>Il est d’ailleurs marrant de voir que ce qui avait commencé comme une lubie rigolote a vite intéressé certains clients qui m’ont commandé des illustrations sur ce principe.</p>
<h3>Les jeux vidéo</h3>
<p>Non je déconne, moi qui jouait 3h par soir, j’ai plus le temps. Ce qui ne m’empêche pas d’en acheter par pelletées lors des soldes Steam ou des Humble Bundle, mais récemment je me suis fixé une limite : tant que je n’ai pas fini <a href="http://www.firewatchgame.com/">Firewatch</a> (un jeu court) je n’achète plus rien. Limite qu’<a href="https://www.brgr.fr/">Olivier</a> se fait un plaisir de me rappeler dès que j’évoque un autre jeu.</p>
<h3>Le blogging perso encore plus perso</h3>
<p>J’ai pour projet de lancer un blog perso, à la fois plus “politique” et sur des sujets plus personnels et n’ayant pas de rapport avec le graphisme (quand je vous dit que le blogging n’est pas mort). Laissez la police faire son travail et nous vous tiendrons informés lorsque nous aurons de plus amples informations.</p>
<h3>Les autres trucs à faire</h3>
<p>En plus de tout ça, j’ai 100 projets sur le feu, dont la plupart n’ont rien à voir avec mon métier actuel. Je ne vous en parle pas dans le détail pas vu que la plupart ne vont sûrement pas se réaliser, mais il faut que je trouve un moyen de me dégager du temps (sans être tétanisé par la peur de l’absence de travail) pour les mener à bien.</p>
<p>J’aimerais bien me remettre sérieusement à la photo par exemple, et pourquoi pas essayer de sortir un bouquin pour enfant ou explorer le secteur du tourisme ou la création d’objets DIY. J’avais aussi un projet style podcast mais hélas je déteste les podcasts. Alors ce sera peut être du streaming Twitch où je joue à <a href="http://spintires.com/">Spintire</a> en racontant ma vie.</p>
<p>J’envisageais aussi de lancer un site pour aider les consommateurs avec les services clients (mon autre spécialité, 53 combats, zéro défaites pour le moment) ou créer un site de conseils de daron, vu que c’est également ma spécialité.</p>
<h3>À bicyclette</h3>
<p>Cette année a été aussi l’occasion d’acheter un vélo pour faire les trajets domicile / école maternelle / boulot, pas très éloignés les uns des autres mais dans des directions opposées, donc ça fait gagner un temps fou. En bon geek j’ai bien sûr pris tous les accessoires possible, surtout les fluos et les réfléchissants pour ne pas qu’un conducteur un peu trop pressé me dégomme par inattention.</p>
<p>Maintenant que je suis obligé de conduire pour les autres et de faire gaffe à tout (je me suis assagi depuis mes études) j’ai une très grosse envie que Paris soit fermé aux voitures :D.</p>
<h3>Les trucs et le machins</h3>
<p>Même si je pensais pouvoir dégager plus de temps que ça, mon amour pour la bidouille ne s’est pas calmé, en témoigne <a href="https://judbd.com/side-projects">la tonne de side projects</a> présents dans mon portfolio. Je me suis récemment intéressé aux lampes connectées, aux montages Rapsberry Pi (pour le moment du basique avec media center et jeux d’arcade retro, mais j’ai encore 20 trucs à tester), à la distributions de contenu via piratebox custom et plein d’autres infâmes bricolages.</p>
<p>Le papa noël m’a apporté l’accessoire geek ultime, une <a href="https://palettegear.com/">palette gear</a>, il faut que je le teste à fond et que je vous fasse un retour prochainement, c’est très prometteur.</p>
<p>J’ai replongé dans les Lego, passion abandonnée durant ma jeunesse, quand je me suis aperçu que désormais mon pouvoir d’achat me permettait d’acheter des sets dont je rêvais étant petit. Je comptais sur Marie pour m’en dissuader, mais vu qu’elle est fan aussi, elle m’a au contraire encouragé. C’est pas gagné.</p>
<p>Sinon je me suis aussi offert <a href="https://www.hermanmiller.fr/products/seating/performance-work-chairs/mirra-2-chairs.html">un siège du futur</a> pour essayer de prendre soin de mon dos et ne plus bosser avec une jambe sous les fesses, je ne l’ai pas encore reçu mais je vous dirais si c’était un bon investissement (je pense que oui).</p>
<p>Bref j’ai un trello rempli de trucs et de machins à tester, j’espère que j’aurais plus de temps cette année (spoiler : non).</p>
<h3>interrogations sur la suite des opérations, la vie et le reste</h3>
<p><strong>Tout ça fait donc un bilan assez chargé pour 2 ans, mais paradoxalement c’est la 1re année où je n’ai aucune idée de ce que je vais faire l’année prochaine.</strong></p>
<p>Mon contrat avec Caliopen est censé se terminer en octobre, je n’ai aucune visibilité pour le freelance sur une période aussi lointaine et Marie réfléchit à changer de boite (si vous chercher une très bonne chef de projet / manager d’équipe <a href="https://fr.linkedin.com/in/marie-anaïs-beyne">faites lui signe</a> !).</p>
<p>En 2019 ma vie pourrait totalement être différente de celle d’aujourd’hui et ça donne un peu le vertige. Ma fille grandit et je vous avoue qu’avec une vision plus large et vu le contexte, je ne sais pas trop quelle sera sa vie une fois adulte, ce qui n’est pas rassurant non plus.</p>
<p>Je ne vais pas finir ce billet sur une note défaitiste ou pessimiste, je réalise que ce bilan était nécessaire pour me rendre compte du chemin parcouru en 2 ans. Je suis content et ce bilan me semble très positif. Même si nous plongeons un peu vers l’inconnu, nous sommes parés pour explorer le territoire vierge qui s’offre à nous !</p>
<p><strong>Rendez-vous de l’autre côté !</strong></p>
Contre le travail gratuit, rencontre avec Axelle Lemaire, Secrétaire d'État chargée du numérique.
urn:md5:509a97e315ac48fcf09c70095a73dddf
2014-07-19T17:08:00+02:00
2015-11-29T12:23:25+01:00
Julien
news
<p>Certains graphistes défendent l’idée saugrenue que leur travail doit être rémunéré, comme n’importe quel autre métier où le principe de cette rémunération n’est pas remis en question.</p>
<p>C’est pour défendre cette idée que lundi 21 juillet 2014 nous rencontrons Axelle Lemaire, la Secrétaire d’État chargée du numérique, pour lui expliquer notre vision des choses.</p>
<p>Si certains d’entre-vous ont pu suivre les rebondissement de cette histoire sur Twitter, je me suis dit qu’un petit récapitulatif et une contextualisation de cette action ne nuirait pas pour ceux qui auraient loupé des épisodes.</p> <p>Je récapitule également les mesures que nous avons pris pour cette rencontre, et liste les gens présents.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/7D_IMG_6843.jpg" title="7D_IMG_6843.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/.7D_IMG_6843_m.jpg" alt="7D_IMG_6843.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="7D_IMG_6843.jpg, juil. 2014" /></a></p>
<h3>L’évolution du travail gratuit</h3>
<p>Le « <a href="https://pbs.twimg.com/media/Bs0Ti5rCYAAS52V.jpg:large">travail pour la passion</a> » est une <a href="https://www.youtube.com/watch?v=mRa0higzII4">vielle histoire</a> pour les professions intellectuelles, mais ce phénomène s’est accéléré, d’abord avec <a href="https://mariejulien.com/?category/concours-a-truffes#main">les concours graphiques bidons</a>, puis avec les plateformes qui industrialisent ce travail gratuit pour le revendre avec de confortables marges (nos sources parlent d’un taux de 50%), et enfin, ce qui nous amène au sujet, avec des politiques qui font carrément l’apologie de ces boîtes qui exploitent purement et simplement de la main d’œuvre gratuite dans ce qui s’apparente à du travail dissimulé. Ce serait le nouveau modèle de « <a href="http://www.lesgraphisteries.com/2014/05/30/axelle-lemaire-encourage-le-travail-gratuit-chez-creads/">la France qui gagne</a> » comme l’a dit le 26 mai Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique.</p>
<h3>La lutte des graphistes contre le travail gratuit</h3>
<p>Tout ce qui entoure le design possède une aura « fun et ludique », et avec l’accessibilité des outils de design numérique, tout un chacun peut s’improviser créateur. C’est dans ce contexte que les « concours » de graphisme ont fleuri, sous l’œil bienveillant des graphistes qui trouvaient ces initiatives sympas.</p>
<p><img src="https://mariejulien.com/public/no_contest_500.jpg" alt="no_contest_500.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="no_contest_500.jpg, déc. 2007" /></p>
<p>Cependant, quelques personnes ont depuis le début senti les dérives que préfiguraient ces concours, et s’en sont émus sur les forums spécialisés comme 1dcafé ou kob-one. Nous étions peu nombreux au départ, et nous passions, même auprès de nos confrères, pour des râleurs et des pisse-froid venant gâcher des « initiatives bon enfant qui permettent à tout le monde d’avoir sa chance ».</p>
<p>Quand ces concours se sont généralisés et que les premières plateformes de crowdsourcing sont apparues, nous sommes sorti de nos forums pour toucher le plus grand nombre et faire de la pédagogie auprès de nos confrères, par des initiatives telles que <a href="http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/">le kit de survie du créatif</a>, ce blog (qui dénonce les faux concours depuis 2007), <a href="http://www.metiers-graphiques.fr/">l’association métiers graphiques</a> (hélas inactive), et même <a href="http://www.profession-graphiste-independant.com/">un livre édité par Eyrolles</a>.</p>
<h3>Industrialisation de l’exploitation.</h3>
<p>Pleins de bonne volonté et partant du principe que les plateformes qui exploitent les graphistes le faisaient par méconnaissance de la profession, nous avons lié le dialogue avec quelques-unes d’entre elles pour que leurs utilisateurs ne soient pas lésés par des conditions abusives et ne travaillent pas au black par exemple. (c’était bien avant le statut d’Auto Entrepreneur, quand <a href="https://mariejulien.com/?post/2007/12/06/Facturation-statut-freelance-particuliers-halte-aux-mythes">le mythe de l’artiste libre</a> battait son plein, et que Wilogo et consorts ne demandaient même pas de factures à leurs membres.) Nous avons également participé à des <a href="https://mariejulien.com/?post/2008/10/12/Crowdsourcing-le-debat-en-audio-et-video">tables rondes</a> pour faire comprendre notre point de vue (Creads se lançait à peine à l’époque, et déjà nous critiquions leur business plan).</p>
<p>Nous nous sommes vite rendu compte (naïfs que nous étions) qu’en fait d’améliorer les conditions de travail pour leurs membres, ces plateformes ont profité de nos discussions pour durcir le ton puis menacer d’attaquer en diffamation tous ceux qui osaient les critiquer, pour avoir la place nette pour lever des fonds et s’industrialiser. Leur (fausse) candeur de départ et leur postulat « d’aider les graphistes qui ne trouvent pas de clients » ont vite cédé la place à la vraie nature de leur business : L’exploitation et la revente pure et simple de prestations obtenues gratuitement, pour faire une grosse marge et lever des fonds.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/7D_IMG_6839.jpg" title="7D_IMG_6839.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/.7D_IMG_6839_m.jpg" alt="7D_IMG_6839.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="7D_IMG_6839.jpg, juil. 2014" /></a></p>
<h3>Plans média et rachats, le temps des désillusions.</h3>
<p>Cette mutation des usages s’est accompagnée de <a href="http://imgur.com/zkGIo22">vastes plans coms</a>, avec tous les blogs, journaux et TV reprenant en boucle le fait que ces entreprises apportaient des solutions innovantes (car sur internet) pour permettre aux gens qui n’avaient pas de budget d’acheter quand même de la création. Merveilleux tour de passe-passe dans lequel était systématiquement passé sous silence le fait que ne payer personne devait pas mal aider à atteindre cet objectif.</p>
<p>Les investisseurs ne s’y trompant pas ont commencé à racheter ces boîtes, car ne pas payer les gens reste quand même un des business plan les plus rentables de ce siècle. Certaines boîtes ont été rachetées plusieurs millions d’euros, les gentils fondateurs abandonnant le navire les poches pleines dans le plus bel esprit collaboratif en laissant sur le carreau une communauté servile qui avaient toujours cru à leurs promesses d’entraides graphiques pour le bien commun (en verrouillant leurs forums au passage pour que personne ne s’exprime, puis en les supprimant, parce qu’on est là pour bosser maintenant).</p>
<h3>Si t’aimes pas tu participes pas.</h3>
<p>Devant une telle menace et les moyens déployés par ces entreprises (trésorerie bien supérieure à la nôtre + intimidations juridiques) nous nous sommes concertés et avons décidé de mener la bataille sur le front des graphistes « prestataires », en les convaincant d’éviter ces plateformes pour la sauvegarde de leur profession, voire même, pour ceux ayant déjà largement participé, de demander aux Prud’hommes de requalifier ces salariats déguisés en CDI comme la loi le leur permettait.</p>
<p>Las, nous avions en face de nous des profils de graphistes souvent amateurs, souvent salariés dans un domaine différent, souvent non déclarés, et souhaitant avant tout « s’amuser » et toucher à des projets qu’ils n’auraient pas eu l’occasion de toucher autrement, quitte à le faire gratuitement. Nos interventions ont été perçues comme une tentative de « rester entre nous » et de défendre nos tarifs « prohibitifs ».</p>
<p>L’attitude que nous avons adoptée était alors plus ou moins « tant pis pour les amateurs qui se complaisent à engraisser des plateformes qui ne nous font pas concurrence, qu’ils se débrouillent » (oui car le principal reproche qu’on nous fait est d’avoir peur de la concurrence, alors que nous sommes en concurrence au quotidien avec nos confrères).</p>
<h3>Évolution des mentalités</h3>
<p>Le tableau semble sombre, mais depuis que nous nous sommes mis à faire de la pédagogie sur le sujet, nous avons constaté que les mentalités ont quand même évolué, et que lorsqu’un faux concours graphique était jadis unanimement salué, on retrouve aujourd’hui de nombreux graphistes qui s’en plaignent et dénoncent ces appels d’offres déguisés. L’idée que le graphisme, même via le média internet, doit être rémunéré comme n’importe quelle prestation a fait son chemin, et la communauté est bien mieux armée maintenant qu’elle ne l’était il y a environ 10 ans. C’est une très bonne chose.</p>
<h3>Comment la visite d’Axelle Lemaire chez Creads a mis le feu aux poudres</h3>
<p>Nous étions donc dans un relatif statu quo, avec d’un coté ces plateformes employant des « graphistes » pouvant se permettre de travailler gratuitement, souvent même pas déclarés, et de l’autre coté nous, faisant notre boulot rémunéré normalement. Jusqu’au moment où <a href="http://www.hart-workshop.com/">Hart Workshop</a> a <a href="https://twitter.com/mariejulien/status/471644330802053121">porté à mon attention</a> qu’Axelle Lemaire avait rendu visite à plusieurs startups, dont Creads dont visiblement elle ne connaissait pas le business model, et qu’elle a fait l’apologie de leur système en ces termes :</p>
<blockquote><p>Les politiques ont besoin d’être davantage à l’écoute des startups. Il est plus que nécessaire de lutter contre la morosité ambiante. Creads a un rôle d’exemplarité à jouer. Vous êtes la France qui gagne. Il faut le faire savoir !</p>
<p>
Je suis très sensible à l’univers de Creads. Il y a une excellente énergie positive ici. Je comprends que 50 000 créatifs vous aient rejoint !</p></blockquote>
<p>Donc une entreprise qui se sert du travail de milliers de gens pour le revendre gratuitement à son profit (et sans payer de cotisations sociales sur ces prestations) lutte contre la morosité ambiante et à un rôle d’exemplarité à jouer. Bien. Bien bien bien.</p>
<p>Le statu quo était donc brisé, et si après des années de lutte et de pédagogie on avait pu s’accommoder d’une situation où chacun restait dans son coin et où l’essentiel était pour nous d’éduquer les nouveaux arrivants de la profession pour ne pas qu’il tombent dans le piège du travail gratuit, il était hors de question que les plus hautes instances du gouvernement (de gauche de surcroît) applaudissent ce système et conseillent de le prendre en exemple.</p>
<p>Emballés par la mode de l’innovation numérique, du crowdsourcing et de tous les buzzwords qui gravitent autour, les pouvoirs publics sont-ils à ce point aveuglés par tout ce qui sonne un peu « nouvelles technos » pour ne pas voir qu’il y a un problème quand une entreprise revendique utiliser le travail de 50 000 personnes et ne rémunère qu’une trentaine de salariés ?</p>
<p>Creads de son côté en a profité pour pavaner et communiquer sur cette visite qui tombait en plein dans sa levée de fond de 3 millions d’euros, un timing parfait pour légitimer leur business et gagner encore de la couverture média grâce à cet événement.</p>
<p><a href="http://www.creads.fr/blog/actualite-pub-marketing/axelle-lemaire-visite-frenchtech/">Par exemple</a> :</p>
<blockquote><p>Cette rencontre renforce la position de Creads en tant qu’acteur majeur du paysage numérique français.</p>
<p>
(…)</p>
<p>
Les fondateurs de Creads ont pu sensibiliser Axelle Lemaire sur l’importance de soutenir les entreprises du numérique en France dont les business modèles innovants, notamment au sein de l’économie collaborative, favorisent la création de valeurs sur le territoire français. Axelle Lemaire est notamment convaincue qu’il faut retenir les meilleurs créatifs dans notre pays et soutenir la créativité française.</p></blockquote>
<p>Retenir les meilleurs créatifs, mais sans les payer donc. Un business model innovant s’il en est. C’est exactement comme ça que la création française doit être soutenue. Des propos intolérables pour les créatifs qui jouent le jeu et payent leurs cotisation sur un marché toujours plus concurrentiel.</p>
<h3>Action sur les réseaux sociaux.</h3>
<p>Pour beaucoup, les bornes avaient été dépassées, et de nombreux graphistes ont interpellé la Secrétaire d’État chargée du numérique et les membres de son cabinet sur Twitter. La mobilisation a été très importante, à tel point que Axelle Lemaire nous a promis qu’elle rencontrerait des graphistes pour parler des problèmes soulevés par le modèle du perverted-crowdsourcing.</p>
<h3>La pétition : Non à l’exploitation du travail gratuit comme modèle de réussite en France.</h3>
<p>Dans l’intervalle, nous avons décidé de focaliser notre combat sur des sujets simples et prioritaires, et de les exposer dans<a href="http://travailgratuit.com/"> une pétition qui permettrait de ré-affirmer que nous sommes contre l’exploitation du travail gratuit</a>, et contre le fait que ce modèle soit érigé en exemple, comme si c’était une innovation révolutionnaire dans nos métiers alors qu’il s’agit purement et simplement d’un ancien modèle qui consiste à faire travailler des gens sans les payer, puis à se faire de l’argent sur ces prestation obtenues gratuitement.</p>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/7D_IMG_6841.jpg" title="7D_IMG_6841.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/.7D_IMG_6841_m.jpg" alt="7D_IMG_6841.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="7D_IMG_6841.jpg, juil. 2014" /></a></p>
<p>L’objet de la pétition était aussi de faire la distinction avec <a href="http://www.lesgraphisteries.com/2014/07/02/les-plates-formes-de-crowdsourcing-simple-mise-en-concurrence-economie-collaborative-vraiment/">les appels d’offres et le reste de l’économie collaborative</a>, car il nous était souvent opposé que les compétitions sont choses courantes dans la publicité, or le modèle que nous dénonçons n’a strictement rien à voir avec les appels d’offres standards (qui sont par ailleurs condamnables également).</p>
<p>Nous ne savions pas quel accueil allait recevoir cette pétition, mais en quelques heures elle rassemblait déjà 1000 signatures, pour atteindre les 7000 à l’heure où j’écris ce billet. Il était désormais clair que nous n’étions plus un petit bataillon isolé, mais qu’une grande partie de la profession était en accord avec notre vision des choses, et ne souhaitait pas voir citées en exemple des boîtes méprisant leur métier.</p>
<p>Parallèlement (ou suite à la pétition), Axelle Lemaire nous a fixé une date ferme pour l’entretien. C’est une occasion inestimable, car c’est la première fois depuis que nous combattons ces systèmes que nous avons l’occasion de parler à un interlocuteur politique.</p>
<h3>Qui sera présent à Bercy le 21 juillet ?</h3>
<p>Plusieurs graphistes seront présent à la réunion avec Axelle Lemaire, pour défendre les intérêts de la profession, mais surtout plus généralement pour cesser l’exploitation du travail gratuit sous couvert d’innovation et de crowdsourcing. De nombreuses professions sont touchées, et la réunion concernera le vaste périmètre du travail gratuit dans l’économie numérique.</p>
<p>Ont été invités :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.alliance-francaise-des-designers.org/">L’AFD</a></li>
<li><a href="http://point-graph.net">Goulven Baron</a></li>
<li><a href="http://belincreation.com">Guillaume Belin de Chantemele</a></li>
<li><a href="http://pixikult.fr">Julien Clément </a></li>
<li><a href="http://demontiers.com">Laurent Demontiers </a></li>
<li><a href="http://graphism.fr">Geoffrey Dorne</a></li>
<li><a href="http://aetherconcept.fr">Sébastien Drouin </a></li>
<li><a href="http://mariejulien.com">Julien Dubedout </a></li>
<li><a href="http://bfluzin.tumblr.com">Baptiste Fluzin</a></li>
<li><a href="http://graphikophil.com">Philippe Gélas </a></li>
<li><a href="http://julienmoya.com">Julien Moya </a></li>
<li><a href="http://www.mediapress.fr/">Stephen Pellet</a></li>
<li><a href="http://sv-design.fr">Sébastien Verdevoye </a></li>
<li><a href="http://ludivinevinot.com">Ludivine Vinot </a></li>
</ul>
<p>Ont participé à la création du dossier :</p>
<ul>
<li><a href="http://borax.fr">Boris Epp </a></li>
<li><a href="http://motismo.net">Jérôme Leroy</a></li>
<li><a href="http://fremodesign.fr">Frédéric Momméja</a></li>
</ul>
<p>Seront présents :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.alliance-francaise-des-designers.org/">2 membres de L’AFD</a></li>
<li><a href="http://belincreation.com">Guillaume Belin de Chantemele</a></li>
<li><a href="http://pixikult.fr">Julien Clément </a></li>
<li><a href="http://graphism.fr">Geoffrey Dorne</a></li>
<li><a href="http://aetherconcept.fr">Sébastien Drouin </a></li>
<li><a href="http://mariejulien.com">Julien Dubedout </a></li>
<li><a href="http://bfluzin.tumblr.com">Baptiste Fluzin</a></li>
<li><a href="http://graphikophil.com">Philippe Gélas </a></li>
<li><a href="http://julienmoya.com">Julien Moya </a></li>
<li><a href="http://sv-design.fr">Sébastien Verdevoye </a></li>
</ul>
<p>Les fondateurs de Creads ont tenté de se greffer à l’événement dans une manœuvre de communication pour faire croire qu’ils étaient partie prenante dans la défense des graphistes, alors même qu’ils sont au cœur du problème, mais fort heureusement ils n’ont pas été conviés.</p>
<h3>Qu’est-ce que nous allons présenter ?</h3>
<p><a href="https://mariejulien.com/public/7D_IMG_6844.jpg" title="7D_IMG_6844.jpg"><img src="https://mariejulien.com/public/.7D_IMG_6844_m.jpg" alt="7D_IMG_6844.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="7D_IMG_6844.jpg, juil. 2014" /></a></p>
<p>En plus de la lettre qui expose les grandes lignes de la problématique, un dossier complet sur le sujet du travail gratuit a été réalisé et envoyé au cabinet d’Axelle Lemaire pour servir de document de travail et de base de discussion. Ce dossier très complet (auquel je n’ai pris personnellement aucune part, bravo à ceux qui s’en sont occupés) rassemble des chiffres clés sur le travail gratuit sous forme d’infographies, de rappels des textes de loi qui régissent le monde du travail et de pistes de réflexions pour permettre l’innovation sans pour autant que certains acteurs s’affranchissent de toutes obligations légales auxquelles leurs concurrents sont soumis.</p>
<p>Ce dossier ainsi que la lettre avec toutes les signatures (plus d’une centaine de pages !) ont été imprimés et seront remis lundi en version papier à Mme Lemaire.</p>
<h3>Lundi.</h3>
<p>En plus de la longue préparation par mail avec toutes les personnes invitées, nous avons décidé de nous réunir lundi après-midi juste avant la réunion pour régler les derniers détails. Nous nous rendrons ensuite à la réunion pour une discussion qui, nous l’espérons tous, sera constructive et débouchera sur une prise de conscience qu’encourager ce genre de business model pervers est la pire chose à faire.</p>
<p>On vous tiendra bien sûr au courant !</p>
La photo de Coluche pour les restos du cœur, ou l'ignorance de circonstance de Numerama
urn:md5:a8f5b40e2e859b923133188d66ac3f73
2013-07-04T22:30:00+02:00
2013-07-09T13:35:47+02:00
Julien
news
droits d auteurnumeramarestos du cœur
<p>Avant hier, un scandale se propage sur twitter : Gaston Bergeret, l'auteur de la célèbre photo de Coluche utilisée par les restos du cœur, réclamerait 30 ans d'arriérés de droits d'auteur pour l'exploitation de l'image pour toute cette période. C'est Numerama <a href="http://www.numerama.com/magazine/26413-les-restos-du-coeur-attaques-en-contrefacon-pour-la-photo-de-coluche.html">qui a diffusé l'info en premier</a> (me semble-t-il). Les réactions outrées vilipendant le photographe vont bon train, et Numerama s'empresse de le condamner, ainsi que le droit d'auteur quasi dans son entier, pour faire bonne mesure.</p> <p>En voulant instrumentaliser une affaire dont il n'avait aucun détail pour dénoncer le droit d'auteur, Guillaume Champeau, rédacteur en chef de Numerama, s’est pris les pieds dans le tapis, et sa croisade contre le photographe s'est terminée en eau de boudin, y compris au sein même des commentaires de sa plateforme. Il s'est distingué au passage par sa méconnaissance du droit d'auteur et surtout de son fonctionnement pratique.</p>
<h3>Disclaimer</h3>
<p>Je ne sais rien de plus de l'affaire que les articles que j'ai lu en ligne et le communiqué du photographe. Ce billet n'est pas de dire qui a tort ou raison entre le photographe ou les restos, mais de montrer les dangers d'un coupable trop vite désigné, sur un sujet inconnu du grand public.</p>
<p>// update 09/07/13 : <a href="http://www.numerama.com/f/126588-t-coluche-gaston-bergeret-defend-son-droit-moral-mais-pas-que.html#ac_com1611755">la réponse du photographe</a> en commentaire de l'article de Numerama</p>
<h3>Étape 1 : Profiteur d'œuvre caritative, l'épouvantail idéal pour Numerama et les autres médias</h3>
<p>Quand le 2 juillet <a href="http://www.numerama.com/magazine/26413-les-restos-du-coeur-attaques-en-contrefacon-pour-la-photo-de-coluche.html">Guillaume Champeau écrit son article</a>, il doit se dire qu'il tient un scoop en or. Quelle meilleure preuve que le droit d'auteur est fondamentalement mauvais et inique, si ce n'est cette attaque perfide d'un photographe se servant de l'image d'une star nationale décédée pour faire cracher au bassinet une association caritative aimée de tous ?</p>
<p>Sur la foi d'une information parcellaire, il va juger Gaston Bergeret et décréter que son action est infondée, le traitant au passage d'enfoiré (jeu de mot facile). L'article (qui contient de grosses erreurs factuelles) est tagué "Copyright Madness", et on va y ajouter au passage quelques trémolos de bon aloi, pour montrer à quel point le mec est un sale type, et comment le droit d'auteur retire le pain de la bouche des pauvres gens démunis :</p>
<blockquote><p>Pire, comme nous l'ont confirmé les Restaurants du Coeur, le photographe demanderait un dédommagement financier pour l'exploitation passée, et le versement de droits pour l'exploitation future éventuelle. Autant d'argent — dont le montant reste confidentiel — en moins pour l'achat des plats offerts aux plus démunis du pays.</p></blockquote>
<p>Vous imaginez le scandale, un mec dont la photo est exploité demanderait une compensation financière ? Compensation confidentielle qui plus est, ça fait plus mystérieux, surement des miyards d'euros. Impensable.</p>
<p>En lisant cette histoire, moi qui suis un peu rompu aux droits d'auteurs, je me suis dit 2 choses : la première, c'est que se réveiller après 30 ans d'exploitation publique de sa photo et demander rétroactivement des droits étaient assez inhabituel, et qu'il y avait forcément un élément déclencheur, et que deuxièmement, si son dossier ne contenait que ça, il allait être vite débouté. J'ai essayé de faire valoir ce point de vue sur twitter, mais en vain, c’est les restos du cœur bordel !</p>
<p>Ça semble élémentaire, mais pourtant un grand nombre de médias ont repris l'info sans la vérifier, la recouper, ou simplement demander son point de vue à Gaston Bergeret. Le vilain photographe allait demander des sommes folles à une gentille association caritative, pour la presse moderne, c'est suffisant pour écrire un article.</p>
<p>Notons au passage <a href="http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=15813">que même arrêt sur image</a>, très prompt a donner des leçons de journalisme, s'est empressé de relayer l'info via la plume d'Alain Korkos, qui traite également le photographe d'enfoiré. Peut être qu'un jour ASI se rendra compte de la faiblesse d'analyse et de la vacuité des chroniques de Korkos et se décidera à les supprimer, mais c’est une autre histoire (oui, c'était gratuit <3 ).</p>
<h3>Étape 2 : La photographie, pas vraiment un travail finalement.</h3>
<p>Pour bien enfoncer le clou, Guillaume Champeau commet un deuxième article <a href="http://www.numerama.com/magazine/26420-la-photo-de-coluche-c-est-10-secondes-disait-gaston-bergeret.html">"La photo de Coluche "c'est 10 secondes", disait Gaston Bergeret"</a> qui souligne que pour 10 secondes de travail, le photographe OSE demander une compensation pour les 30 ans d'exploitation de cette photo. L'article contient toujours des erreurs factuelles sur la demande du photographe, mais ce n'est pas grave, car ce qui va importer ici c'est la minimisation de son travail (bien que le rédac chef de Numerama s'en défende).</p>
<p>L'idée est simple : mettre en relation de manière ultra-démagogique 2 choses qui n'ont aucun rapport pour prouver aux lecteurs de Numerama à quel point il est dégueulasse de n'avoir travaillé QUE DIX SECONDES et pouvoir toucher autant d'argent.</p>
<p>On pourrait dire que Guillaume n'y connait pas grand chose en photographie (comme le prouve par exemple le tweet ci-dessous), mais je pense que c’est encore pire que ça. Le message insidieux qu'il essaye de faire passer à ses lecteurs avec cette histoire de 10 secondes, c'est que les artistes sont des fainéants qui ne travaillent pas beaucoup, et réclament des sommes démesurées. À la trappe les années d'expérience pour justement arriver à faire une belle photo sur le vif, seul compte le temps de la prise de vue.</p>
<p>L'idée derrière tout ça c'est : tu n'es bon qu'à appuyer sur un bouton. Tout le monde aurait pu faire ce portrait. Tu ne mérites pas d'argent pour ton travail.</p>
<blockquote class="twitter-tweet"><p><a href="https://twitter.com/ThomasCadene">@ThomasCadene</a> étant moi-même photographe (amateur, certes, mais éclairé), je sais ce que demande un portrait. Pas de génie. <a href="https://twitter.com/guybirenbaum">@guybirenbaum</a></p>— Guillaume Champeau (@gchampeau) <a href="https://twitter.com/gchampeau/statuses/352360414941675521">July 3, 2013</a></blockquote>
<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
<p>Dans un autre article, il persiste sur la supposée corrélation entre temps de la pose et l'exploitation de la photographie par des tiers :</p>
<blockquote><p>l'artiste n'a rien perdu à faire ce don, et qu'il n'y a donc pas de préjudice à indemniser</p></blockquote>
<p>Une brillante analyse qui fera bondir sur sa chaise tout amateur de propriété intellectuelle (rappelons que contrairement à moi, l'auteur, lui, a une maîtrise de droit et une spécialisation en propriété intellectuelle, qu'il m'a agitée sous le nez.)</p>
<blockquote class="twitter-tweet"><p><a href="https://twitter.com/mariejulien">@mariejulien</a> bon tu commences à me chauffer. Je déteste sortir cet argument, mais j'ai une maîtrise en droit, spécialité PI. Et toi ?</p>— Guillaume Champeau (@gchampeau) <a href="https://twitter.com/gchampeau/statuses/352400583052898304">July 3, 2013</a></blockquote>
<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
<p>Guillaume Champeau est-il seulement conscient qu'une grosse part de la création photographique se fait en quelques secondes, voire au 1/100e de seconde ? En combien de temps ont été prise la majeure partie des photos historiques ? Combien de temps pour l'homme face aux chars de Tian'anmen ? Combien de temps pour la photo de Kim Phuc courant nue après que son village ait été napalmé ?</p>
<p>Si on suit le raisonnement de Numerama, ces photos peuvent être exploitées commercialement sans gêne et sans compensation, car elles n'ont pris que quelques secondes de "travail". Et les photographes "n'y perdraient rien".</p>
<p>Cette histoire des 10 secondes leur est d'ailleurs bien retombée sur la tronche, et après le retour de flamme dans les commentaires Guillaume s'est empressé de dire à qui voulait l'entendre que "[beaucoup] l'ont interprété à tort comme un jugement de notre part sur la valeur de l’œuvre". Alors que ça n'était pas DU TOUT ça pas vrai ? <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";)" class="smiley" /></p>
<p>Pour enfoncer le clou, on ajoute un peu de pathos, avec une trahison de Coluche en prime (la photo n'a pourtant été exploitée par les restos qu'après la mort du comédien, et selon le photographet <a href="http://www.numerama.com/f/126588-t-coluche-gaston-bergeret-defend-son-droit-moral-mais-pas-que.html#ac_com1611755">Coluche n'a même jamais pu voir cette photo</a>).</p>
<p>Ce qu'avance Numerama</p>
<blockquote><p>Ce faisant, Gaston Bergeret rompt l'engagement moral qu'il aurait conclu avec Coluche, lequel a eu le tort de faire confiance à la générosité du photographe.</p></blockquote>
<p>L'explication du photographe :</p>
<blockquote><p>cette photographie que j’ai réalisé en 10 secondes à Cannes en Mai 1985 n’a jamais été vue par Coluche. Jamais il n’y a eu d’accord verbal entre Coluche et moi, comme vous l’affirmez sur votre site.</p></blockquote>
<p>Et bim, ça oblitère complètement le récit inventé par Numerama pour faire pleurer dans les chaumières.</p>
<h3>Étape 3 : Numerama se prend les pieds dans le tapis</h3>
<p>Après la publication du 2e billet, <a href="http://next.liberation.fr/photographie/2013/07/03/restos-du-coeur-les-explications-du-photographe_915552">Gaston Bergeret est allé donner sa version de l'affaire à Libération</a>. Comme je le pressentais, l'affaire n'est pas aussi manichéenne que le présentait Numerama. En fait, le photographe a engagé une action civile pour faire respecter son œuvre qui avait été dégradée, et faire cesser l'exploitation pécuniaire de son image par des partenaires de restos du cœur.</p>
<p>En effet, non seulement la photo a été utilisée sans autorisation pour vendre des produits dérivés, mais en plus elle a été recadrée, et une main a été ajoutée pour faire une moustache a Coluche. Le tout au profit non pas des restos, mais de sociétés tierces exploitantes. C'est apparemment la goutte qui a fait déborder le vase.</p>
<p>Je ne sais pas si tout ce que dit le photographe est vrai, ni l'issue de cette affaire, mais on y voit un peu plus clair (comme quoi avec 2 points de vue c’est mieux).</p>
<p>Avec cet éclairage, il semble que du coup Guillaume Champeau, aveuglé par le dénigrement des droits d'auteurs et des artistes qui ne travaillent que 10 secondes, a défendu les grosses entreprises (TF1, Universal…) qui les détournent à leur avantage en massacrant au passage la photo d'un auteur. "Oups, la boulette"</p>
<p>Comment retomber sur ses pieds après un tel retournement de situation ? En s'excusant ? <a href="http://www.numerama.com/magazine/26422-coluche-gaston-bergeret-defend-son-droit-moral-mais-pas-que.html">Certainement pas, on va se rattraper aux branches de la morale</a> et expliquer à quel point, quand même, ce photographe n'agit décidément pas comme il faudrait (un gros leitmotiv de la ligne éditoriale de Numerama : expliquer la vie aux artistes). Tout en soulignant (en gras tant qu'à faire) "qu'il ne s'agit pas là d'un problème de droits d'auteurs". Je pouffe.</p>
<blockquote><p><strong>Cependant, il ne s'agit pas là d'un problème de droits d'auteur.</strong> Le fait que TF1, Universal, Eleven Paris ou d'autres exploitent le cliché à des fins commerciales, à leurs propres profits, ne serait pas moins critiquable s'ils permettaient à Gaston Bergeret de s'en enrichir également, en lui versant des droits d'auteur. A aucun moment, d'ailleurs, il ne propose de reverser ces droits à l'association.</p>
<p>
Le problème n'est pas l'exploitation commerciale en elle-même, mais le fait que ces entreprises ne reversent pas l'intégralité des bénéfices à l'association pour laquelle le cliché exploité a été dédié. La volonté de Coluche était que son image serve l'association, et toute exploitation commerciale qui profite in fine à l'association, et à elle-seule, est acceptable. Voire souhaitable.</p></blockquote>
<p>Donc le problème n'est apparemment pas que l'auteur ait vu sa photo déformée et exploitée sans autorisation ni indemnisation par Universal, TF1 et consorts, mais que le bénéfice de cet exploitation n'ait pas été reversé à l'asso. Et le fait que le photographe n'ait rien précisé de ce qu'il allait faire en cas de victoire dans une procédure même pas entamée le classe directement dans la catégorie suspecte. Pour Guillaume Champeau, il devrait annoncer dès maintenant qu'il reverse tout aux restos du cœur (qui n'ont pas hésité à donner l'autorisation d'exploitation aux sociétés tierces).</p>
<p>//Edit 05//07/13 L'idée, précisée en commentaire par Guillaume, est que <strong>"personne ne devrait avoir le droit de profiter de cette photo sauf les restos"</strong>. Une logique imparable.</p>
<p>Notons que le photographe a justement offert l'exploitation des droits de cette photo pendant 30 ans aux restos, pour que justement il en profite, et qu'il réagit maintenant pour faire cesser l'exploitation frauduleuse de son œuvre, et les libertés prise par l'asso. On pourrait aussi penser qu'il mérite rémunération au même titre que les autres prestataires payés par les restos, mais ça n'est même pas la question ici. Rien ne dit qu'il demandera des sommes déraisonnable en dommages et intérêts, ni ce qu'il en fera si il obtient gain de cause.</p>
<p>Pour finir, on fait parler les morts en spéculant sur "la volonté de Coluche" (déjà décédé au moment de l'utilisation de cette photo), c’est décidément la grande classe. Aucune remise en question, il faut prouver à tout prix que le droit d'auteur dans sa forme actuelle est inadapté, quitte à se prendre une énorme tôle.</p>
<p>Numerama : du journalisme d'investigation de haute volée, de l'impartialité dans le traitement de l'info, une connaissance profonde des sujets traités… Et une maîtrise de droit spécialité propriété intellectuelle <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";)" class="smiley" /></p>
La nausée
urn:md5:4c47469e7d01686a787cc4927afca659
2012-11-16T11:00:00+01:00
2012-11-16T11:52:44+01:00
Julien
news
<p>Au gré de l’actualité nous parviennent chaque jour les échos de revendications de petits groupes de personnes. Certaines sont fondées, mais la plupart semblent avoir pour seul but de vouloir assumer une part de moins en moins importante dans la société, tout en continuant à profiter de ses bienfaits, voire à la ronger jusqu’à l’os.</p>
<p>Ce billet est avant tout adressé aux personnes qui ont élevé la mesquinerie au rang d’art, qui utilisent ce qu’ils appellent “le système D” pour profiter au maximum de la communauté sans l’enrichir en retour.</p>
<p>Il n’est en aucun cas question d’une généralisation, ou d’une stigmatisation d’une profession, le sujet n’est pas de dire que tel ou tel corps de métier agit systématiquement de la manière décrite, mais que ceux qui le font méritent d’être montrés du doigt car ils décrédibilisent totalement leurs collègues qui travaillent honnêtement et qui pourraient avoir besoin de faire un jour valoir de vraies revendications.</p>
<p>Nous avons choisi les exemples de ce billet, car il constituent une sorte de cycle, où chacun se repose sur son voisin pour justifier ses propres écarts. Les message ici n’est pas de dire “tous pourris”, mais plutôt de dire aux personnes qui détruisent consciencieusement la société à leur seul profit qu’on les emmerde.</p> <ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les capital-risqueurs qui font du lobbying auprès des élus, qui dénigrent la gestion de la dette par le gouvernement quand eux-même réalisent des opérations spéculatives dangereuses, planquent leur revenus à l’étranger, et font de l’optimisation fiscale à outrance, qui prônent la rigueur dans les dîners mondains et les colonnes de la presse en ligne, tout en criant au scandale dès qu’ils risquent d’être taxés <a href="https://mariejulien.com/?post/2012/10/02/Le-mouvement-geonpi-%3A-Calculer-les-vrais-chiffres">au même niveau que les salariés</a>, qui pour eux sont des feignants à qui ils offrent royalement du travail, qui pensent qu’ils créent de la croissance en prenant un maximum de risques pour financer des entreprises innovantes.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> <a href="https://mariejulien.com/?post/2012/08/23/Le-sondage-de-l-%C3%A9t%C3%A9-%3A-Es-tu-un-bon-entrepreneur">les patrons à la petite semaine</a>, qui ont monté une boite sur un business plan foireux après avoir réussi à décrocher de l’argent de capital-risqueurs, qui se prennent pour la fine fleur de l’entrepreneuriat français mais ne <a href="https://mariejulien.com/?post/2007/09/08/Recherche-stagiaire-en-infographie">font tourner la boite qu’avec des stagiaires</a>, en répétant à l’envi qu’ils se sont fait tout seul, que EUX ils se sont bougés le cul pour créer leur propre emploi, et qu’ils n’embauchent pas de CDI parce qu’ils sont juste bons à poser de congés maladie frauduleux.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les médecins qui saignent la sécurité sociale en multipliant les arrêts de travail de complaisance, les consultation de 8 minutes chrono payées 23€ par la collectivité, qui délivrent des certificats médicaux sans osculation, refusent de prendre en charge des patients CMU, reçoivent à bras ouverts les visiteurs médicaux et touchent des pots-de-vin des labos, tout en manifestant sur le scandale que serait<a href="http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/greve-des-medecins-marisol-tu-te-trompes-de-cause_1187341.html"> le contrôle de leurs dépassement d’honoraires</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les personnes qui vont pleurer chez le médecin pour obtenir un petit arrêt de 2 jours, pour faire la jonction avec les vacances du petit, et bénéficier d’une location moins chère cet été. Ceux qui ont les moyens de payer leurs frais de santé mais se font prescrire 3 boites de Doliprane inutiles, au cas où, pour toucher 2,70€ de remboursement. Pourquoi se gêner, la sécu prélève bien assez de cotisations sur leur salaire !</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les salariés à courte vue, qui crachent sans cesse sur “les patrons” mais qui n’ouvrent jamais leurs gueules, sauf pendant la pause café, qui n’oseront jamais défendre leurs conditions de travail, ou soutenir des collègues qui les défendent, de peur de voir leur illusoire avancement de petit chef compromis, qui plient l’échine de peur de se faire mal voir, pour qui le summum de la lutte des classes est de se payer sur la bête en volant des ramettes de papier, des paires de ciseaux et des dosettes de café, et qui négocieront une rupture conventionnelle sur le dos de l’assurance chômage, tout en militant contre les avantages exorbitants des fonctionnaires.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les fonctionnaires en bas de l’échelle, rongés par l’immobilisme, et qui malgré tout profiteront d’un avancement quasi-assuré, qui en font le moins possible en se cachant derrière leur sécurité de l’emploi, qui grugent les heures sup’ pour avoir plus de RTT, qui poussent la mesquinerie jusqu’à pointer seulement une fois l’ascenseur arrivé pour gagner 25 précieuses secondes de salaire, et qui le week-end sont soudainement moins à cheval sur leur statut, quand ils n’hésitent pas à cumuler 2 emplois pour “arrondir leurs fins de mois”. C’est normal, ils sont moins payés que dans le privé, c’est leur responsable syndical qui le leur a dit.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les syndicats qui refusent de se mouiller, qui ne sont plus représentatifs de rien et ne défendent plus grand chose, si ce n’est leurs heures de bonus, leur local syndical avec fenêtre et la seule machine à café du service qu’ils ont réussi à conserver de haute lutte, en même temps qu’ils troquaient des petits avantages personnels contre la paix sociale avec le directeur régional.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les cadres supérieurs de la fonction publique, qui couvrent leurs subalternes pour couvrir leurs propres magouilles, qui possèdent des voitures de luxe mais se font conduire par le chauffeur de l’administration pour leurs déplacement personnels, qui n’hésitent pas à emprunter la C3 de fonction pour madame le week-end, car c’est normal, leurs amis patrons touchent une bien plus grosse paye qu’eux. Qui entre 2 conflits d’intérêts, truqueront 1 ou 2 appels d’offres publics, de toutes façons ça n’est pas leur argent, et un autre l’aurait fait. Et puis si tout ça tourne mal, ils seront promus pour faire le moins de dégâts possibles, et continueront de voter pour le candidat à la présidentielle qui promettra de dégraisser la fonction publique et éradiquer les assistés.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les fraudeurs du RSA et des minimas sociaux, qui ont un patrimoine et une rente qui leur permettent de vivre confortablement, mais qui font une demande quand même parce que selon leurs revenus, ils y ont droit. Ceux qui vont chercher des couches et des paquets de céréales aux restos du cœur, parce qu’après tout, d’autres le font, qui touchent de l’argent au black pour ne pas dépasser “la tranche” en le déclarant, avec lequel ils s’achèteront le dernier modèle d’appareil photo qu’ils s’empresseront de se faire “voler à l’arraché” 2 mois avant l’expiration de l’assurance. Qui disent que c’était un grand noir, avec une capuche, j’ai pas bien eu le temps de voir monsieur l’agent.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les policiers qui pensent que leur rôle est de faire justice, qui dissuadent les gens de déposer plainte pour améliorer les statistiques de la délinquance, qui roulent à toute vitesse sans sirènes dans les rues, qui se prennent <a href="https://mariejulien.com/?post/2012/10/16/Les-3-petits-lascars">pour des cowboys avec des insignes ridicules</a>, qui sont contre l’avocat en garde à vue sauf quand ça les concerne, qui refusent la mise en place du récépissé qui serait pourtant un minimum dans un État de droit, permettant à pas mal de gens de prouver qu’ils sont contrôlés au faciès.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les hebdos qui sont prêts à toutes les vilenies pour vendre du papier, qui par le biais de leurs couvertures racoleuses salissent notre paysage et nous font peu à peu accepter que le vivre ensemble est une utopie irresponsable, qui ont perdu toute once d’objectivité et qui vont systématiquement dans le sens du vent malgré leur fausse impertinence. Qui font la course au scoop en reprenant les dépêches AFP et les tweets d’influents, qui ne réalisent plus aucune enquête sérieuse tout en bourrant leur magazine de pages de publicité, mais bien sûr, la chute de leurs ventes est avant tout la faute de Google, et la propagation de fausses infos de la faute de Twitter, depuis le temps qu’ils nous répètent que les jeux vidéos sont dangereux… <a href="http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14608">Mais tout ça ne les empêchera pas de se faire inviter pour manger à l’œil contre une bonne critique</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les restaurateurs qui se sont lancé dans la profession en reniflant un filon lucratif, qui emploient 3 sans-papiers en cuisine chargés de décongeler des plats de chez Metro, qui seront notés comme “fait maison” sur une carte aux prix exorbitants. Qui ont purement et simplement détourné 14,6% du prix de leur plat directement dans leur poche, qui vendent un café 2€ en s’empressant de ramasser la monnaie sur la table, monnaie qui par ailleurs ne verra jamais le tiroir caisse, mais vous comprenez, si ils ne trichaient pas, il ne pourrait pas s’en sortir, avec la crise, la clientèle a baissé.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> ces clients qui se disent victime de la société de consommation mais font tout pour vivre dedans, qui plutôt que d’adapter leur train de vie à leur salaire, ou de se battre pour un meilleur salaire se mettent à <a href="http://www.rue89.com/2012/09/24/salaries-mais-precaires-vole-pour-boucler-les-fins-de-mois-235575?sort_by=thread&sort_order=ASC&items_per_page=50&page=8">voler des mascara ou des crevettes à monoprix</a>, car ils en ont BESOIN, il n’y a pas de raison que d’autres consomment ce qu’ils ne peuvent pas s’acheter, ils sont obligés d’agir de la sorte si ils veulent singer le train de vie de leurs amis qui eux ont tout hérité de leurs parents.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> ces héritiers qui te donnent des leçons de vie, alors qu’ils ont reçu une confortable avance de la part de leurs parents, qui te disent que tu n’y mets pas de bonne volonté, qui trouvent scandaleux de payer des droits de succession alors qu’ils ont péniblement amassé un capital sans l’aide de personne, si ce n’est de quelques générations précédentes, et qui ne voient pas pourquoi ils paieraient quoi que ce soit à la collectivité, vu que cet argent ils ont trimé pour l’avoir, sans utiliser aucune ressource ni infrastructure de l’État, que ce soit l’électricité, l’eau, le ramassage des ordures, la sécurité, le système de santé ou encore la formation.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> ces élèves en formation de reconversion tout frais payés par l’ANPE, à hauteur de plusieurs milliers d’euros par tête, non imposables, touchant leurs indemnités, qui n’ont aucune chance de se reconvertir car ils ont choisi cette formation au hasard, sans débouchés pour eux, et qui critiquent tous ces assistés qui profitent du système et se gavent d’aides sur leur dos, tout en votant pour le candidat qui propose de baisser les impôts, tant il est vrai que pour eux, une tranche à 75% est confiscatoire. Et si ils retrouvent un emploi un peu mieux payé que le SMIC, ils militeront contre la hausse de celui-ci. Hors de question d’être déclassé par des gens qui auront obtenu 32€ de plus par mois sans rien faire.</li>
</ul>
<ul>
<li><strong>On emmerde</strong> les hommes politiques qui ne réalisent plus rien, n’ont plus de vision, ne prennent plus de risques, ballotés au gré des échéances électorales et des sondages, rongés par les conflits d’intérêts et le placement de leurs amis, tirant sur les grosses ficelles de la peur lorsque nécessaire, n’agissant plus qu’à court terme et de moins en moins dans l’intérêt du peuple qui les a élu, sachant que de toutes façons il pourra être facilement manipulé en le faisant se concentrer sur des broutilles plutôt que sur des problèmes de fond.</li>
</ul>
<h3>Prenons nos responsabilités !</h3>
<p>On pourrait citer des exemples toute la nuit, mais le point commun de tous ces gens c’est que ce sont des voleurs à la petite semaine. Des “voleurs innocents”, invisibles, et qui pourtant détruisent et rongent peu à peu tous les mécanismes qui font que notre société fonctionne. Ils ne le font que par individualisme et par intérêt personnel, en se dédouanant, en pointant toujours celui qui fera pire qu’eux. L’enfer, c’est les autres.</p>
<p>Si vous vous êtes reconnus dans une des descriptions ci-dessus, vous participez à la déchéance de la société. Vous n’en tirerez aucune gloire. Vous pourrez trouver toutes les excuses possibles, dire que ceux que vous volez le méritent, mais tout ça ne mène à rien.</p>
<p>Seule la contribution de chacun pourra assurer la continuité d’une société égalitaire. Personne n’a rien à gagner dans sa déchéance.</p>
<h3>Bonus</h3>
<p>Extrait de “<a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Son_Excellence_Eug%C3%A8ne_Rougon/13">Son excellence Eugène Rougon</a>” d’Émile zola :</p>
<blockquote><p>Et, à cette heure, il se rappelait le travail lent de sa bande, ces dents aiguës qui chaque jour mangeaient un peu de sa force. Ils étaient autour de lui ; ils lui grimpaient aux genoux, puis à la poitrine, puis à la gorge, jusqu’à l’étrangler ; ils lui avaient tout pris, ses pieds pour monter, ses mains pour voler, sa mâchoire pour mordre et engloutir ; ils habitaient dans ses membres, en tiraient leur joie et leur santé, s’en donnaient des ripailles, sans songer au lendemain. Puis, aujourd’hui, l’ayant vidé, entendant le craquement de la charpente, ils filaient, pareils à ces rats que leur instinct avertit de l’éboulement prochain des maisons, dont ils ont émietté les murs. Toute la bande était luisante, florissante.</p></blockquote>
<p>La vidéo qui m’a inspiré le ton de ce billet : <a href="http://www.youtube.com/watch?v=gsA1t4xtLU0">un extrait de la 25e heure</a>, avec Edward Norton</p>
<p><a href="http://www.youtube.com/watch?v=KCUiG9aZSh8">“Demain c’est loin”</a> et <a href="http://grooveshark.com/s/La+Pri+re/2EtMBn?src=5">“La prière”</a>, que j’avais en tête en écrivant</p>
<p><a href="http://www.youtube.com/watch?v=YM0kBkrRaJ4">C’est l’histoire d’une société qui tombe…</a></p>
Les 3 petits lascars
urn:md5:fe3bcdd8af3b6873b74d57b1a50e7f95
2012-10-16T19:41:00+02:00
2012-10-16T21:35:12+02:00
Julien
news
<p>Les enfants, je m’en vais vous conter une belle histoire de noël. Elle n’a rien à voir avec noël, ni avec la ligne éditoriale de ce blog, et je ne suis même pas sûre qu’il y ait une morale à tout ça, mais bon, vous vous plaindrez à <a href="http://www.nota-bene.org/">Stéphane</a>, c’est en le lisant que toute cette histoire m’est revenue et que j’ai eu envie de vous la raconter.</p> <p>OR DONC, par un soir glacial, je revenais d’un tournage qui avait eu lieu quelque part sur la ligne de RER C, bien au delà du périmètre rassurant du boulevard des maréchaux, autant dire carrément en province. J’avais suivi ce tournage en ma qualité de directeur artistique (junior <img src="/themes/default/smilies/wink.png" alt=";)" class="smiley" /> ) et j’avais ramené avec moi mon matos photo pour prendre quelques clichés de l’évènement.</p>
<p>Nous terminons vers 21h, et un des patrons de la boite de prod me ramène gentiment en voiture jusqu’à la gare de RER. Je m’empresse alors de le remercier chaleureusement, tant la probabilité était grande de se faire dévorer par les loups en traversant à pied ces foutus patelins dont les noms finissent forcement en “y”.</p>
<p>Rassuré, je ne cessais de me réjouir du fait que ça ne serait pas encore cette fois-ci qu’un quelconque tenancier de bar des sports retrouverait mon corps démembré au croisement de l’avenue du 8 mai 1945 et de la rue du Général Leclerc, entre le complexe sportif Léo Lagrange et le centre culturel Gérard Philipe.</p>
<p>Voilà donc que peu de temps après mon arrivé à la gare, le RER arrive dans son fracas de ferraille. C’est un RER duplex, de ceux qui font la fierté de notre réseau ferroviaire régional. Je grimpe dans un wagon dont le premier niveau est vide, et décide donc de monter à l’étage (c’est un principe personnel, comme pour les lits superposés).</p>
<p>Là, au fond du wagon, je vois trois types assez imposants, accaparant la totalité d’un “carré” (en réalité 6 sièges disposés en deux rangées de trois), visiblement très à leur aise, l’un d’eux a le pied appuyé sur le siège d’en face. Ils portent des rangers, un treillis noir et un “bombers”. Pour l’heure, ils discutent entre eux et ne semblent pas m’avoir remarqué. Deux d’entre eux sont dos à moi, quand au troisième, je le devine juste car les épaules massives de ses deux compères le masquent à ma vue.</p>
<p>Je crois que je n’ai jamais été une seule fois inquiet dans les transports en commun, et je n’ai d’ailleurs eu aucun problème depuis 15 ans que je les pratique, mais dans cet environnement peu rassurant, sur cette ligne de RER inconnue, de nuit, dans ce wagon vide, et transportant du matériel photo assez cher sur moi, je me suis mis à m’imaginer différents scénarios sur la façon de réagir si d’aventure les esprits s’échauffaient et que trois lascars pesant environ 8 fois mon poids, mais avec des muscles, commençaient à faire mine de bouger.</p>
<p>Subitement, l’un d’eux bouge.</p>
<p>Juste assez pour que je puisse lire le haut du mot “Police” dans son dos.</p>
<pre></pre>
<h3>Notes</h3>
<p>Cette petite anecdote n’est pas là pour dire qu’il faut se méfier de la police, ou que celle-ci fait forcement peur, mais plutôt de l’image qu’elle renvoie. Je ne parle pas de ce cas assez spécifique, ou de celui des cowboys de la BAC, ni même de l’attitude de certains policiers, car la grande majorité renvoient une image positive, mais plutôt de l’image renvoyée au sens purement graphique.</p>
<p>Quelle image renvoient les nouveaux uniformes de la police Nationale ? Les blousons style bombers ? Les casquettes souple et difformes, qui ne tombent jamais correctement (deux modèles, qui, je cite la préfecture “<a href="https://mariejulien.com/public/newtenue57qo.jpg">sont plus adaptées au nouvelles mission de la police</a>”) ? Quelle image renvoient les écussons exotiques de la brigade anti-criminalité qui s’approchent plus du <a href="https://mariejulien.com/public/BAC3.jpg">logo de jacky pour nokia 3210</a> que d’insignes de forces de police ? (J’invente rien ils ont même <a href="https://mariejulien.com/public/BAC4.jpg">Renée la Taupe</a>)</p>
<p>Que dire également de <a href="https://mariejulien.com/public/twizy-police.jpg">la comic sans MS sur les nouvelles Twizy</a>y livrées cette année ? Et sans parler de telles extrémités déviantes qui confinent à la brutalité policière, que dire de la nouvelle charte graphique de la Police, hideuse <a href="https://mariejulien.com/public/police-nationale.jpg">avec ses 3 griffes</a> mal ajustées, mal équilibrées, qui ne signifient rien et qui ont sans doute été décalquées avec inkscape un lendemain de cuite ?</p>
<p>Ce nouveau visuel, apposé sur les 307 Peugeot de patrouille, me donne l’impression que la ville des Playmobils a mis sur pied sa propre Police municipale et a ensuite envahi la France.</p>
<p>Tous ces visuels ne sont pas anodins, et plus que toute autre entité, la Police devrait y apporter un soin particulier, Tout comme Lépine avait eu <a href="http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Laroussefr_-_Article/11005570">le trait de génie</a> de doter les gardiens de la paix de bâtons blancs pour les rendre immédiatement reconnaissables, il faut que la police Nationale déploie une charte graphique distinctive qui inspire la sécurité et le sérieux, sans essayer de faire des logos “gentils et peu anxiogènes mais un peu quand même”.</p>
<p>La gendarmerie (<a href="https://mariejulien.com/public/casquette-souple-gendarmerie.jpg">hors casquette carrée immonde</a>) et certaines unités de police s’en sortent plutôt bien, prenez-en de la graine !</p>
<p>Je suis graphiste, et vraiment, j’ai mal à ma Police.</p>
Quand Locita et Creads nous font un joli numéro de cirque
urn:md5:fcc1d2bbd214a147cf73dfeee3bd8896
2012-03-29T14:41:00+02:00
2012-03-29T16:27:07+02:00
Julien
news
creadscrowdsourcinglocita
<p>Très peu de temps en ce moment, malgré l’actu brûlante sur le front du crowdsourcing et des appels d’offres, (Wilogo racheté par Fotolia - on y reviendra - et<a href="http://twitpic.com/92iefg"> Leg qui arrête de participer aux compétitions non rémunérées</a>) mais <a href="http://fr.locita.com/technologie-2/web/rencontre-fondateurs-creads-une-agence-basee-sur-le-crowdsourcing/">ce billet de complaisance de Locita au sujet de Creads</a> m’oblige à réagir.</p>
<p>Voyez-ça non pas comme un billet, mais comme un commentaire que j’aurais pu laisser sous le billet initial si j’avais envie d’utiliser le système de commentaire Facebook, si je n’avais pas peur que mon commentaire soit édité, et si je n’avais pas l’impression que ce billet a aussi été publié pour faire monter la mayonnaise et susciter d’autres prises de paroles chez Locita (et le trafic qui va avec)</p>
<p>Sur ce billet, on a donc les 2 fondateurs de Creads (que j’avais par ailleurs rencontré dans la vraie vie au cours d’un<a href="https://mariejulien.com/?post/2008/09/30/Crowdsourcing-un-sujet-qui-commence-a-passionner"> débat crowdsourcing</a>) qui nous vendent leur soupe, docilement relayé par Locita.</p>
<h2>L’introduction de l’interview, du grand art dans la distorsion du champ de la réalité</h2>
<p>Voilà ce que ça donne, dans un feu d’artifice d’approximations destiné à nous faire avaler d’énormes couleuvres, et en mélangeant joyeusement le vrai crowdsourcing et un business plan moisi, dans la grande tradition de ce genre d’argumentaires :</p>
<blockquote><p>Le terme “crowdsourcing”, a été inventé en 2006 par le journaliste Jeff Howe. Le crowdsourcing repose sur le principe de mutualiser les ressources et les compétences d’un grand nombre d’internautes pour réaliser certaines tâches traditionnellement effectuées par un employé. En utilisant la créativité, l’intelligence et le savoir-faire d’un grand nombre de personnes, les sites peuvent alors proposer des produits et services à des coûts très bas.</p></blockquote>
<p>Toute la première partie est vraie, par contre, exploiter cette intelligence commune pour faire du pognon à titre personnel, c’est un ajout de toutes ces boites comme Creads, qui ne font qu’exploiter gratuitement le savoir faire et l’intelligence d’autres personnes à leur seul profit.</p>
<blockquote><p>C’est sur ce principe, que l’agence de communication Creads a été créée</p></blockquote>
<p>Quelle agence de communication ? Que fait Creads en interne ? Combien de DA, de planneur strats, de chefs de projets embauchés dans cette “agence”</p>
<blockquote><p>En seulement 3 ans d’existence, Creads revendique plus de 1000 clients parmi lesquels AREVA, JCDecaux, Bouygues Télécom & L’Occitane.</p></blockquote>
<p>Quand on travaille gratuitement, facile de faire du name dropping. Tout le monde peut travailler pour n’importe qui gratuitement.</p>
<blockquote><p>A la manière d’un brainstorming géant, les annonceurs n’ont alors plus qu’à choisir la création la plus populaire.</p></blockquote>
<p>Et à ne pas payer le autres. Détail que tout cela.</p>
<h2>L’interview en elle même, un joyeux mélange des genre parsemé de liens et mots clés bien placés</h2>
<p>On passe à l’interview, des grands moment de cynisme et de n’importe quoi également :</p>
<blockquote><p>Avec Julien, nous nous sommes rendus compte de la très grande créativité dont font part les graphistes sur Internet. Malheureusement, cette créativité est peu centralisée et porte sur des sujets improvisés. Nous avons donc voulu rassembler ce savoir-faire et les challenger sur un site dédié : creads.org.</p></blockquote>
<p>Ce que je traduirai part “Cette créativité, dont nous ne disposons pas personnellement, ne nous rapporte pas d’argent, et nous trouvons que c’est du gâchis. Nous avons donc décidé de la détourner à notre seul profit”. Au fait, les droits d’auteurs sur Creads, ça se passe comment ?</p>
<blockquote><p>Nous sommes dans un monde de conversations et d’interactions où les internautes veulent s’exprimer. L’exemple le plus probant est celui de Wikipédia. Le crowdsourcing s’invite dans tous les domaines : la musique (mymajorcompany), l’édition (Edency), le cinéma (JuntoBoxFilms), le commerce (Crowdstorm)… et bien sûr la communication avec Creads ! Plutôt que d’être effrayés par cette prise de pouvoir, notre idée est de transformer cette manne créative en opportunité !</p></blockquote>
<p>Mélanger wikipédia (vrai crowdsourcing) avec leur plateforme, un amalgame classique chez les acteurs du perverted-crowdsourcing. Le crowdsourcing n’est intéressant que si la somme des collaboration est redistribuée équitablement et sous licence libre (wikipedia, logiciel libre, openstreetmap…)</p>
<p>À la fin du paragraphe, le but est clairement exprimé : transformer en opportunité personnelle la contribution désintéressée de centaines de personnes.</p>
<blockquote><p>Des plateformes de crowdsourcing existent à l’étranger mais aucune d’elles n’a fait le pari de Creads de miser sur la qualité et la création haut de gamme grâce à son accompagnement complet.</p></blockquote>
<p>LOLOMFGBBQ. Le pari de la qualité sur une agence 100% outsourcé avec des prestataires aléatoires sur des micro projets sans reflexion stratégique internet. Je me gausse. Mais bon, il fallait du mot clé, ça n’est plus une interview, c’est un marathon d’élément de langage.</p>
<p>D’ailleurs, voilà que l’autre comparse dit l’inverse juste dessous :</p>
<blockquote><p>Creads est un outil très puissant pour exécuter un brief donné et fournir un maximum de créativité en quelques jours.</p></blockquote>
<p>Creads = plateforme outsourcée d’execution minute. Et le plus beau, c’est que vous n’avez pas à payer ceux qui triment.</p>
<blockquote><p>La force de notre agence est justement de faire appel (et donc confiance) à la créativité de milliers d’individus.</p></blockquote>
<p>Encore des mots creux : faire appel = faire confiance ? On peut faire confiance à des milliers d’individus qu’on ne connait pas ? La vérité c’est que Creads ne maîtrise RIEN, que si du jour au lendemain personne ne veut plus participer à leurs “concours” ils se retrouvent à poil avec tous leurs clients en carafe. Très rassurant pour lesdits clients. C’est le problème des intermédiaires qui n’ont aucune valeur ajoutée.</p>
<blockquote><p>Creads évolue vite. Dans 3 ans, nous visons la place de leader sur le marché européen avec des clients grands comptes et de grandes agences.</p></blockquote>
<p>Trad : “dans trois ans nous espérons être racheté par un gros bonnet du crowdsourcing, comme Wilogo, et empocher l’argent, en laissant sur le carreau tous les gentils utilisateurs”</p>
<h2>Conclusion</h2>
<h3>Marre des exploiteurs sans imagination, marre des graphistes idiots, marre de ces boites montées par des wanabees dont le seul but est d’être racheté à bon prix après avoir ruiné des pans entiers de professions dont ils ne connaissent rien.</h3>
<p>Par ailleurs, je ne suis pas étonné que Locita adhère à ce genre de plateforme (Tout comme Éric Dupin était attaché à Wilogo), eux qui avait lancé à une époque un concours pour faire leur carte de vœu (et non pas leur logo comme je l’avais écrit au départ) en échange de… rien. (Puis de supprimer ce concours sous la pression de Twitter)</p>
Intermittent, retourne dans ton pays !
urn:md5:67f91709f8ac9b073d48bb65ac8a1f4e
2011-10-09T13:16:00+02:00
2011-10-09T12:24:30+02:00
Julien
news
graphistesintermittentstatuts
<p>Un billet très court pour expliquer mon point de vue sur l’extension du statut d’intermittent aux graphistes. Pour le titre, <a href="http://www.dailymotion.com/video/x1xlhs_manifestation-de-droite_news">c’est extrait de cette vidéo parodique hilarante</a>. (à 1’55”)</p> <p>En deux mot, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, mais c’est une réflexion rapide faisant suite à un échange sur twitter, et peut-être aurez vous des arguments pour ou contre à m’apporter. Avant de me faire tomber dessus à bras raccourcis, notez que mon père a été intermittent du spectacle toute sa carrière, et qu’une bonne partie de ma famille a déjà touché les “ASSEDICS spectacle”.</p>
<h3>Un recours à ce statut un peu trop systématique</h3>
<p>Déjà, il y a des abus flagrants des entreprises, par exemple, des amis à moi bossent dans la 3D avec un statut d’intermittent, mon frère était chargé de trouver du public pour les émissions télé en intermittent également, ou la secrétaire de la boite de prod qui bénéficiait de ce statut alors qu’il n’y a aucune raison. C’est une énorme entorse au statut qui permet à l’entreprise de ne pas les recruter en CDI, et à certains salariés de s’en mettre plein les fouilles sur le dos de l’assurance chômage.</p>
<p>Mais faisons abstraction de ces abus, qui ne sont pas le fond du problème, même si ils existent, je suis contre le fait de condamner un système pour les abus qui peuvent être fait (il faudrait que l’inspection du travail aient les moyens de faire son boulot, mais c’est un autre sujet)</p>
<h3>Le métier de graphiste</h3>
<p>Pour moi, le fond du problème est la définition du métier de graphiste. À mon sens, et je me bats pour ça, notre profession, bien que prenant ses racines dans l’art, n’est pas différente d’autres professions indépendantes, et c’est à ce titre qu’il n’y a aucune raison de facturer moins cher, de ne pas demander d’acompte etc… Il faut que le client comprenne qu’on est pas des “<a href="http://soupe-a-l-herbe.blogspot.com/2011/05/la-vie-dartiss.html">artissss</a>” qui vivons d’air pur et d’eau fraiche, mais bien des prestataires censés résoudre leurs problématiques, même si pour ce faire la composante “art” est indéniable.</p>
<p>Ça dépoétise pas mal l’artiste maudit, mais pour moi c’est le passage obligé pour pouvoir vivre correctement de son métier et changer l’image qu’ont de nos bien des gens (ce qui n’empêche pas d’être un artiste - c’est à dire travailler à son art sans souci de rentabilité - en parallèle).</p>
<h3>De l’utilité de bien fixer ses prix</h3>
<p>Partant de ce constat, je pense qu’il n’y a pas de raisons d’être traité différemment des autres professions libérales/indépendantes, et de payer nos périodes chômées, surtout que nous ne cotisons pas à l’assurance chômage. Je ne dis pas hein, dans l’absolu ce serait cool, mais à ce moment là pourquoi ne pas l’étendre à toutes les professions indé ? C’est pour cela que je rabâche à longueur de blog qu’il faut bien prendre en compte TOUTES les dépenses quand on fait ses tarifs.</p>
<p>Beaucoup de graphistes et illustrateurs me rient d’abord au nez en trouvant eux même ça “trop cher” et s’empressent de faire des tarifs à leur sauce, mais si on parle de 250€/j minimum, ça n’est pas pour rien. Si quand on fait ses tarifs, on ne calcule que le temps passé du crayon sur la feuille, <a href="https://mariejulien.com/?post/2009/09/27/Grille-tarifaire-2009-2010-2011-et-2012-pour-les-graphistes-infographistes-et-webdesigners-freelance-recherchant-un-ordre-de-prix-pour-un-site-web-flyer-brochure-catalogue-logo-carte-de-visite-affiche-ou-autre-prestation-graphique">on est mort</a>.</p>
<h3>Les professions artistiques déjà favorisées</h3>
<p>On peut comprendre qu’un État veuille soutenir l’art ou des professions ayant une composante artistique, car c’est un élément incontournable et nécessaire dans une société. C’est justement pour cela que le statut d’intermittent existe, et c’est pour cela que des caisses de cotisation spéciales ont été créé pour les auteurs indépendant (la MDA et l’AGESSA). Ces caisses sont déjà une aide aux auteurs, dont ne bénéficient pas les autres professions indépendantes. Les cotisations y sont réduites et les prestations adossées à celles des salariés (Congés maternité, arrêts maladie…) dans le but de favoriser les professions artistiques, et c’est déjà un énorme avantage.</p>
<p>Les outils sont donc présents, et à mon avis, il vaut mieux que les graphistes indépendants fassent des tarifs qui englobent les périodes chômées et les prestations satellites plutôt que de les inclure dans un statut qui brouillerait encore les pistes, contribuerait à stigmatiser encore plus la profession, et surtout donnerait l’impression au client qu’il peut encore plus payer des clopinettes puisque hé, “vous touchez bien le chômage quand vous ne bossez pas”.</p>
<h3>Risque de dévaluation du métier et des prix</h3>
<p>Plus que jamais, il me semble important que le message soit clair pour les clients : “Nous ne sommes pas une profession indépendante différente d’une autre, nous sommes un prestataire de service au même titre que tes autres fournisseur, alors ne me sort pas tes conneries d’artiste et paye correctement et à l’heure, comme tu le fais pour les autres”.</p>
<p>Ce que je ne veux pas, c’est qu’avec un statut d’intermittent, les clients se mettent à payer les artistes bien en dessous du tarif normal, dévaluent encore plus leur boulot, et n’en connaissent jamais la vraie valeur, parce que c’est l’ami assurance chômage qui paye les risques à leur place. Ça ne donnera rien de bon, il faut que le client comme le graphiste soit responsable.</p>
<h3>Les axes d’amélioration</h3>
<p>Bien sûr il y a des axes d’amélioration, mais pour moi ils sont plus au niveau du parcours du combattant à la CPAM en tant qu’auteur et de l’arbitraire de la MDA que dans la création ou l’assimilation à un statut qui n’arrangerait pas grand chose au niveau global, et surtout qui n’a pas de raison d’être vis à vis des autres professions indépendantes..</p>
You don't have to put on the red light
urn:md5:224b921b8bd21fb8af025935873554fe
2011-09-29T22:11:00+02:00
2021-04-26T22:34:08+02:00
Julien
news
emploijobsPublicisThe roxane company
<p>Comme le veut la tradition de ce blog (bon ok on l’a juste fait une fois), les billets annonçant une ré-orientation professionnelle sont titrés par un extrait de paroles de chanson. 3 semaines après ma rentrée, c’est l’heure du bilan/partage d’expérience/roman/raconte ta vie. (offres d’emploi à la fin du billet)</p> <p>Rappelez-vous, <a href="https://mariejulien.com/?post/2008/01/23/Tas-voulu-voir-Paris-et-on-a-vu-Paris">c’était début 2008</a>, à 23 ans, je quittais ma province, bien décidé à empoigner la vie. Le cœur léger et le bagage mince, j’étais certain de conquérir Paris. Hé bien ma foi pour le moment ça n’a pas trop mal réussi. Après 3 ans et demi chez Publicis, j’ai décidé de <del>dissoudre l’Assemblée Nationale</del> changer de crémerie.</p>
<h3>Wcube/Publicis Modem</h3>
<p>Entré comme webdesigner chez Wcube, boite de taille moyenne en cours de rachat par publicis, j’ai découvert le travail en agence web, le travail en équipe et les gros projets. Ça a été une expérience précieuse qui m’a permis de croiser plein de gens et d’apprendre des méthodes de travail intéressantes, en plus de pouvoir toucher des projets plus ambitieux que ce que je faisais en freelance à Toulouse. Quand on conseille à des gens sortant de leurs études de commencer par une expérience en agence au lieu de se lancer direct en free, ça n’est pas pour les faire chier, mais bien parce que c’est super enrichissant.</p>
<p>Peu à peu le rachat de la boite a été bouclé, le nom de Wcube a été enterré complètement, les embauches n’ont cessé de progresser, avec entre autre l’arrivée d’un directeur de création qui a donné de nouvelles ambitions créatives à l’agence. On s’est vite retrouvé à l’étroit dans nos petits appartements dans le 2e arrondissement, en plein centre de Paris. Il a été décidé que nous devions rejoindre la maison mère, sur les Champs Élysées. Hélas pour cause de travaux, nous avons du temporairement s’installer au fin fond de Suresnes pendant plus d’un an, et je ne vous cache pas que ce fut difficile.</p>
<h3>La fusion</h3>
<p>Puis est venu le temps de la fusion complète avec Publicis Dialog, au niveau des équipes et de la hiérarchie. Publicis Dialog, c’est la branche <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gestion_de_la_relation_client">CRM</a> de Publicis, en gros le coté “marketing” et “fidélisation client” (à l’inverse de Publicis Conseil par exemple, qui s’occupe des campagnes “marques”). Cette fusion nous a apporté de beaux clients que nous n’aurions pas pu avoir avec l’orientation plus SSII de Wcube, ainsi que ma promotion de directeur artistique.</p>
<p>Hélas cette fusion ne s’est jamais faite complètement, et malgré les tentatives de placement dans l’openspace, on avait un peu le sentiment d’essayer de mélanger l’eau et l’huile. Une bande de geeks avec une forte culture web et élevés au modem 56k avec des publicitaires print dont le métier s’est totalement transformé et qui ne sont pas super “web oriented” (pour être gentil), ça coince.</p>
<p>Ajoutez à ça des projets de moins en moins variés et de plus en plus “CRM bourrin” à mon gout (tonnes de bannières flash par exemple), une ambiance dégradée, des promesses non tenues, le départ de plusieurs amis (mr_durian et STPo entres-autres) couplé à de maigres perspectives d’évolution de carrière et salariale, j’ai réfléchi, et j’ai rendu mon tablier (je ne suis d’ailleurs pas le seul, l’entreprise fait actuellement face à un exode massif, et il ne reste presque plus rien de l’équipe créative initiale).</p>
<h3>The Roxane Company</h3>
<p>Contacté en direct par un cabinet de recrutement, j’ai été dans un premier temps méfiant à l’évocation de cette boite inconnue dont le site web ne m’avait pas trop inspiré confiance, qui de surcroit faisait dans facebook et l’e-reputation. Premièrement je n’avais pas de compte Facebook, et deuxièmement l’e-reputation et la perception que j’en avais… je ne vous fais pas un dessin.</p>
<p>Mise à jour du 26/04/2021 : Je ne travaille plus chez Roxane depuis 5 ans, mais rendons à César ce qui lui appartient, <a href="https://roxane.digital">l’agence social media a désormais un bien joli site</a> !</p>
<p>Étant à ce moment là en recherche active, j’accepte quand même le rendez-vous, d’abord avec le cabinet de recrutement (qui me demande pourquoi il y a du latin dans mes images…), puis, ayant été sélectionné, avec la boite elle même.</p>
<h3>L’entretien atypique</h3>
<p>Je découvre alors le processus d’entretien “maison”, et ce fut la première bonne surprise : d’abord un entretien avec le directeur technique et la directrice de clientèle qui se passe très bien (après que je leur ait dit que leur première questions étaient un peu bateau, l’ambiance s’est détendue <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /> ) puis à la suite un entretien avec Emmanuel De Saint Bon, le (P)DG de Roxane Company (un ancien de Publicis Dialog lui aussi).</p>
<p>Cet entretien a été une expérience inédite, déjà par sa durée (3h !!) et par son contenu. Au lieu de subir les question rasoirs dont on a l’habitude en entretien (“votre plus gros défaut” et autre bullshit), l’entrevue était grosso modo divisée en 3 parties: Est-ce que je fais l’affaire, la présentation de la boite et de ses évolutions, et ce que je pourrai apporter à la boite et ce qu’elle pourrait m’apporter en retour, le tout sur le ton de la discussion détendue, pour vraiment avoir une idée précise de tout ça. On m’a autant vendu la boite que je me suis vendu, ça n’était pas à sens unique mais dans une optique “voyons si on peut travailler ensemble”.</p>
<p>Avec le recul je pense que c’est la méthode de recrutement qui doit donner les meilleurs résultats, car un candidat qui serait sujet au stress sera plus détendu, et quelqu’un qui sort tous les lieux communs de l’entretien ne pourra pas le faire pendant 3 heures, ni rester dans un discours appris par coeur.</p>
<h3>L’heure du choix</h3>
<p>Ayant d’autres propositions en parallèle (notamment par l’école multimédia nouvellement créé à Bourse, l’EEMI), j’hésitai un moment à opter pour cette boite inconnue. Après quelques recherches, j’ai vu qu’un freelance que je connaissais de loin (merci le réseau kob-one et Twitter) avait déjà bossé pour eux. Je lui ai donc écrit un mail pour lui demander si ça s’était bien passé, car l’avis d’un free est assez révélateur (principalement parce qu’il n’est pas lié à la boite). Il m’a répondu que les gens étaient super sympas, qu’ils payaient bien les freelances, et surtout qu’ils les payaient à l’heure rubis sur l’ongle. C’est pour moi un signal positif très fort de la part d’une boite, qui a fait pencher la balance en leur faveur. J’ai donc posé ma démission et opté pour le poste.</p>
<h3>Le bilan à 3 semaines</h3>
<p>Il est très positif, je crois que j’ai trouvé la taille de boite qui me correspond, après avoir essayé le freelance et la multinationale, nous sommes une quinzaine de personne (bientôt 20) et dans une structure de cette taille la responsabilisation est plus forte que dans une entreprise immense où la marge de manoeuvre et l’impact de ce que l’on fait est assez faible.</p>
<p>Je suis pour le moment le seul créa (un webdesigner arrive bientôt), ça me permet de toucher à tous les projets, et de diversifier mes activités sur des domaines qui ne me sont pas familiers, comme la réalisation de films par exemple ou la communication sur les médias sociaux. Il y a de beaux budgets grands comptes comme Nokia ou Accor Hotels qui ont des besoins très variés qui obligent à utiliser toutes les cordes de la DA web et pas seulement le webdesign.</p>
<p>Au niveau de l’ambiance dans la boite, tout le monde est sympa et l’ambiance de travail est bonne, mais ce qui m’a le plus frappé c’est l’esprit de l’entreprise, totalement différent de ce que j’ai pu vivre chez Publicis. Ici l’objectif principal est que les employés se sentent valorisés pour être motivés et donc efficaces, et ça commence par l’écoute : chacun à voix au chapitre, du stagiaire au directeur de clientèle, les problèmes ou questions soulevés sont VRAIMENT traités et une solution est apportée assez rapidement.</p>
<p>Ensuite, on est pas dans une logique d’économie de bouts de chandelles, et malgré la taille de l’entreprise et son budget de fonctionnement, des dispositifs sont mis en place pour avantager les salariés (ex : l’intéressement ou les tickets resto, pas obligatoire dans une entreprise de cette taille, des augmentations régulières, ou encore des formations). La philosophie étant de ne pas essorer les employés avec un turn over de malade (technique dite “de fred & farid” <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /> ), mais d’investir sur eux et les fidéliser.</p>
<p>Bien sûr, je viens d’arriver, et il faudra juger sur le long terme (tout nouveau tout beau ?), mais de ce que j’ai pu en juger, moi qui suis assez critique, tout ça s’annonce bien. Bien sûr il va falloir que je me fasse ma place sur un poste qui n’existait même pas auparavant, mais je me sens épaulé et je pense qu’il y a plein de projets à mener à bien.</p>
<p>Le boulot est bien dense, les semaines biens chargées, (en plus j’ai eu l’idée géniale de me remettre au sport le soir) j’ai du prendre de nouvelles habitudes (utiliser… un mac, une wacom, CS4…), et ignominie suprème : j’ai dû m’inscrire sur FACEBOOK (sous un faux nom pour le compte pro, ouf <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /> ) mais dans l’ensemble tout baigne (et puis j’aurai bientôt un PC pour travailler efficacement, dieu merci :p )</p>
<p>Vous l’aurez compris, cette entreprise plutôt inconnue jusqu’à maintenant gagnerait beaucoup à l’être !! (Pour ce qui est des projets, j’y travaille <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /> ) (d’ailleurs on se marre déjà pas pas mal, et nous avons assisté à ce <a href="https://twitter.com/#!/webAgencyFAIL/status/116792111617150976">WebAgencyFail magistral</a> qui a eu un certain succès)</p>
<h3>offres d’emploi</h3>
<p>Comme promis, les offres d’emplois : nous recrutons des chefs de projet et un développeur php/intégrateur, si ces postes vous intéressent, envoyez votre CV à juliend -at- roxane-company.com</p>
<p>(Apparté : j’ai du récemment sélectionner des candidatures pour un contrat de professionnalisation, une première pour moi, hé ben je peux vous dire qu’il y aurait du boulot à faire sur l’apprentissage de la présentation etc… et je suis plutôt cool)</p>
[projet] freelance, posez vos questions ! (non, vous ne révez pas)
urn:md5:857dc50724b68194eb033f51290191a5
2011-06-29T01:16:00+02:00
2011-06-29T01:16:00+02:00
Julien
news
formspringfreelancequestions
<p>Dans le cadre d’un projet (plusieurs même <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /> ), j’aurais besoin d’amasser et de synthétiser le maximum de questions de freelances ou freelances en devenir, y compris des questions bêtes et/ ou évidentes, et/ou débutantes. Le but est d’agréger des questions, même basiques, que vous n’oseriez pas poser sur les forums, ou au contraire assez pointues et pour lesquelles vous souhaiteriez un éclaircissement.</p>
<h3>Hé l’aut mais y’a plein de réponses déjà !</h3>
<p>Le but est de rassembler les questions de thématiques identiques, et d’y répondre clairement. Je sais que ce blog le fait déjà, kob-one le fait déjà, le livre profession graphiste indépendant le fait déjà, mais j’ai besoin d’avoir tout ça à un endroit, et voir si les questions auxquelles nous répondons le plus souvent sont bien les questions les plus récurrente, et que je n’en ai pas oublié au passage.</p>
<p>Si vous débutez (ou pas) au cours de votre projet, quelles questions vous posez-vous ? Les tarifs à pratiquer ? Vos droits face au client ? Comment vendre la prestation ? Comment démarcher ? Ou trouver des images sources ? Comment se faire payer ? Bref, n’hésitez pas, c’est l’occasion, profitez-en, ça ne se représentera pas. même si ces questions sont déjà posées/répondues, j’ai besoin de savoir combien de personnes sont intéressées par les réponses.</p>
<h3>Comment procéder</h3>
<p>pour ne pas que ce soit l’orgie j’ai créé un compte sur formspring qui est justement dédié à ce propos : <a href="http://www.formspring.me/blogmariejulien">Posez toutes vos questions ici (inscription non requise, questions anonymes)</a> Si vraiment vous êtes allergique à formspring pour une raison ou pour une autre, postez-ça en commentaire, mais je ne préfère pas, pour garder une cohérence dans le tri et le classement.</p>
<p>Ne vous inquiétez pas si votre question n’obtient pas de réponse immédiatement, tout ça a également un but statistique, donc j’attends un peu de voir si une question est récurrente ou pas avant d’y répondre. Il ne s’agit pas non plus d’un SAV express pour vos problèmes persos, donc pas d’énervement si aucune réponse n’arrive <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /></p>
Briefing room : Entrainez-vous sur des briefs pros, sans donner votre travail
urn:md5:726bcacccaf0f0a1a5beaafe9b642ea8
2011-03-07T22:16:00+01:00
2011-03-07T22:18:20+01:00
Julien
news
associationbriefing roomentrainement
<p>L’association<a href="http://www.metiers-graphiques.fr/"> Métiers graphiques</a>, qui a pour but d’informer et d’aider les graphistes (entre autre) et qui avait déjà édité le <a href="http://kitdesurvie.metiers-graphiques.fr/">Kit de survie du créatif</a>, lance une nouvelle initiative qui devrait avoir un gros succès auprès des débutants : <a href="http://briefingroom.fr">briefingroom.fr</a></p> <p>Il s’agit de la concrétisation <a href="https://mariejulien.com/?post/2008/04/20/Et-si-on-se-faisait-la-main-mais-sans-donner-son-travail">de cette idée, postée ici même il y a 3 ans de ça</a>.</p>
<h3>le concept est simple :</h3>
<ul>
<li>Vous choisissez parmi les briefs professionnels issus de briefs d’agences</li>
<li>Vous répondez dans la mesure de vos moyens à cet appel d’offre fictif (vous pouvez même constituer des équipes)</li>
<li>Vous bénéficiez de conseils de professionnels pour répondre à cet appel d’offre, y compris sur les notions de tarifs et de droits d’auteurs</li>
<li>À la fin de l’appel d’offre, un projet “gagnant” est sélectionné et est critiqué par les pros, pour devenir une étude de cas concrète.</li>
</ul>
<p>Le tout GRATUITEMENT bien sûr !</p>
<h3>Pas d’arnaque</h3>
<p>Contrairement à de nombreuses plateformes qui vous font miroiter le fait de “se faire la main” si vous contribuez à leur plateforme, pour ensuite revendre votre production, Briefing Room est 100% gratuit, dépends d’une associations à but non lucratif et les participants sont bénévoles !! Hors de question de revendre ou même de réutiliser votre travail, il reste votre entière propriété !</p>
<h3>un outil idéal pour tous les profils !</h3>
<p>Si vous êtes débutant (ou même moins débutant !!), vous avez accès à un outil complet pour tester vos compétences et progresser. Même si vous êtes expérimenté dans un domaine, rien ne vous empêche de juste répondre à certains aspect du brief, comme par exemple l’évaluation des droits d’auteurs, problématique jamais évidente !</p>
<p>Cerise sur le gâteau, il y a un forum d’entraide qui ne nécessite pas d’inscription si vous avez des questions rapides à poser.</p>
<p>En bref, foncez sur briefingroom.fr, je pense que c’est un très bon outil pédagogique, loin d’être réservé aux débutants !</p>