Toutes les conférences et certains ateliers ont été filmées, les vidéos arriveront dans un futur plus ou moins lointain (plus lointain selon le staff), je referai un billet à ce moment là. Des participants ont mis les slides de leur conférence à disposition, je les rajouterai peu à peu si je les trouve. Vous pouvez déjà retrouver le fil flickr de Paris Web si ça vous intéresse. Également, d’autres superbes photos par l’homme qui m’a conseillé de renoncer à mon 7D + 24-70 pour un 5D1 + 35mm.

Dans l’ensemble c’était un évènement très sympa, très bien organisé (merci au staff) et qui s’ouvre de plus en plus à tous les métiers qui font un web de qualité, au lieu de se cantonner aux simple techos. Toutefois le mot n’est pas encore très bien passé auprès du public, et cette image technique continue à coller un peu à la peau de Paris Web, ce qui à tendance à faire peur à une partie des personnes susceptibles de venir. Mais c’est en train de changer.

Mercredi, 20h, cour st Émilion : le Repas orateurs

Nous nous retrouvons à l’auberge Aveyronnaise entre orateurs + le staff (67 personnes quand même) pour faire un peu connaissance. Je suis à la table de Francis Chouquet, Gilles Vauvarin et Christophe Andrieu, on parle un peu webdesign puis ça dérive sur la politique avec Francis, mais par égard pour lui je ne vous ferai pas part des opinion de Suisse valet du grand capital briseur de grèves :D. De la terrine de foie gras et de la saucisse à l’aligot nous fait vite oublier nos différents.

Des mugs Paris Web 2010 sont distribués à la foule en liesse.

Jeudi 14 matin

Les Conférences commencent au forum IBM à Bécon-les-bruyères, très bel endroit avec des amphis nickels, tout neuf.

Hélas absent, je rate la conférence d’Amélie boucher “Internautes sous surveillance : retours d’expériences de la réalité pour un web meilleur” qui traitait de l’expérience utilisateur avec des chiffres précis et des comptes rendu d’eye tracking. Vivement la vidéo ou les slides

Jeudi 14 après midi

le texte, parent pauvre du web

Conférence sur “le texte, parent pauvre du web” par Jean-Marc Hardy, le “Belge de service”, conférence sur l’importance des mots et du contenu sur le web, intéressante pour les concepteurs rédacteurs, dont je n’ai hélas croisé aucun spécimen à Paris Web.

HTML5 et le web de demain

Ensuite, Conférence par des gens (fort sympathiques) du W3C, Robin Berjon et Dominique Hazael-Massieux sur HTML5 et le web de demain, partant sur le postulat d’un voyage dans le futur. Conférence très bien menée et très humoristique à base de kung-fu, lunettes noires et terminator, pour faire un tour d’horizon de ce qui sera possible de faire dans le web de 2084.

Pour moi c’est la que le bât blesse : toutes les API sont géniales mais on ne pourra pas les utiliser avant longtemps, et entre temps d’autres usages seront apparus, et d’autres API seront nécessaires.

Arrive le moment tant attendu des questions, je leur demande donc si finalement, l’HTML de 2084 ça n’est pas tout simplement le flash de 2008 (sans vouloir troller bien sûr). Tristan Nitot, le président de mozilla europe, anti-flash assumé, se lève d’un air menaçant. Dom et Robin me répondent avec humour, et reconnaissent qu’effectivement au W3C, les cycles sont très longs, mais qu’ils se soignent, et qu’on peut utiliser pas mal de choses dès maintenant. Tristan se rassoit, et ayant posé la question la plus pertinente (ou trollesque, au choix) je gagne un livre parfait pour commencer “HTML5 pour les webdesigners” de a book apart.. J’ai déjà commencé à le lire.

Méthodologie du Design d’expérience utilisateur

Je passe ensuite dans le petit amphi pour suivre la conférence de Matthieu Mingasson, de chez Ogilvy One, “Méthodologie du Design d’expérience utilisateur”, qui nous parle d’UX poussée, nous fais rêver avec de la peinture pour écrire sur les murs, des post-it partout et des vrais workshops d’ergonomie comme on aimerait en voir plus souvent dans certaines boites ^^. Pleins de bonnes choses à garder en terme de méthodo. Consultez les slides

À la fin, bonne intervention de Benjamin “Deaxon” De Cock, que je vois pour la 1ere fois, sur le rôle de la conception avant de passer en UX, et avec qui je suis entièrement d’accord. Il sera par la suite un précieux allié dans ce combat :)

CSS3/Photoshop : quel avenir pour le métier de web designer ?

Pour terminer la journée, toujours dans le petit amphi, la conférence de Francis Chouquet sur la position du webdesigner “CSS3/Photoshop : quel avenir pour le métier de web designer ?”, à laquelle je voulais absolument assister et qui va se révéler assez polémique, pour finalement soulever cette question du rôle du webdesigner qui va rester en background et ne va plus nous lâcher pendant tout le reste de Paris Web.

Pour Francis un webdesigner doit savoir coder et si possible designer dans le navigateur (en tout cas c’est une approche qu’il considère comme valable), il nous montre d’ailleurs 3 exemples de sites réalisés de cette manière. Pour ma part, je suis absolument convaincu qu’un webdesigner doit connaitre parfaitement le média sur lequel il évolue, mais que ça ne se traduit pas limitativement par “savoir coder en html/css”, surtout qu’à ce moment là il devrait savoir coder dans tout ce que le web compte comme langages. bref, c’est regarder par le petit bout de la lorgnette. Savoir comment ça marche, OK, mais devoir designer dans le navigateur, quelle erreur, surtout si on laisse de coté toute la conception, comme c’était le cas dans les designs proposés en exemple.

Pour moi coder dans le navigateur c’est se limiter à une techno et à un outil (lui même très limitatif), alors qu’il est nocif de se donner des limites dès la conception. il faut trouver un concept puis faire le nécessaire pour traduire (avec brio si possible) le concept dans son média de prédilection. L’idéal étant même de se passer de photoshop, et de commencer par des croquis (qui sont eux mêmes déjà une altération du concept).

S’en est suivi un débat plutôt animé, où la majorité des DA/webdesigner partageaient mon avis, et où une grande partie de la salle partageait l’avis de Francis. Après avoir partagé ma vision des choses et avoir traité les intégrateurs de fainéants, Daniel Glazman, remonté, est intervenu pour dire (en gros) que les webdesigners ne sachant pas coder en html/css sont une espèce en voie de disparition, tout en pensant que le terme “exécutant” est péjoratif, ce que pour ma part je ne pense pas du tout. Il a ensuite parlé de son nouvel outil en développement, Blue Griffon, qui est sensé remplacer (à terme) Photoshop ou autre pour les maquettes. je l’ai testé ce matin et vu l’approche de cet outil (très bon au demeurant), je comprends pourquoi on ne sera jamais d’accord. Ça n’est en rien un outil qui facilite la conception.

Au final, je pense que beaucoup d’intégrateurs poussent le design par le code car ils maîtrisent mieux cet outil et se sentent à l’aise avec, pourtant c’est très bridant de procéder comme ça (Et je suis d’accord avec le fait que Photoshop n’est pas non plus la solution universelle, mais déjà plus souple).

L’apéro Paris Web

Bonne ambiance dans un pub bondé à Grands Boulevards, malgré la ligne 9 elle aussi bondée et 20 minutes de marche. Bien discuté avec Benjamin et Francis sur le rôle du webdesigner, avant d’écouter les explications de Robin et Dom sur les rouages du W3C, qui ont ensuite déviées sur ce qu’était un vrai parisien et un vrai provincial, et l’expliquer à notre ami québécois. Puis trollage avec Daniel Glazman toujours sur le même sujet, puis il a du partir donc ça n’a duré que 3 petits quarts d’heure :); J’ai su par Christophe peu après que faire partir Daniel sans fléchir ni partir soi même, peu d’hommes avant moi ont réalisé cet exploit. j’en suis flatté ;-)

J’ai également aussi discuté de manière fort intéressante avec nos amis intégristes, qui contrairement à ce que leur nom indique, ont un avis très équilibré sur la question du design vs code..

Vendredi 15, matin

La typographie comme outil de design

Présentée par David Rault, cette conférence était bien menée et très intéressante, bien que assez orienté débutant, et pas très utile si on est graphiste et qu’on s’est déjà bouffé des tonnes de cours avancés pendant ses études. J’ai quand même appris qu ele dessinateur de la Comic Sans MS s’apelle Vincent Connare. pour de vrai.

J’ai pu discuter en direct avec David de sujets très intéressant sur la typo en général et les droits des typos en particulier à la fin de la journée. Puis au moment de se filer les cartes de visite, je me suis rappelé que j’avais designé moi-même la typo de la mienne, et que filer ça à un typographe n’était peut-être pas un bon plan, mais ça va, il a été gentil, apparemment c’est potable, seul “le kerning est à chier” :D

La macrotypographie de la page Web

Dans le même amphi a suivi “La macrotypographie de la page Web” présenté par Anne-Sophie Fradier, conférence bien menée également, qui a eu aussi un franc succès, mais très orienté débutant, comme la précédente (un résumé ici). je me suis également aperçu qu’Anne sophie alias Mittenacht était l’auteure d’un billet sur les blogs sponsos que j’avais particulièrement apprécié, comme quoi le monde est petit.

Upgrading The Front End: adding new web technology into an existing design workflow

La conférence attendu de tous par David Shea, le fondateur de CSS zengarden Qui fût un modèle pour moi en son temps. La conf en anglais était très bien traduite en simultané, bravo au staff et au traducteur. Pour le contenu, j’avoue avoir été déçu, finalement on n’a pas appris grand chose de nouveau, je m’attendais à mieux et/ou plus “effet wahou”. À ce stade, je crois que tous les participants en avaient un peu marre de se voir ressasser que “HTML5 les ombres et les bords arrondis c’est cool”

Comment un vigneron étranger utilise le web pour s’intégrer dans la France rurale

Une conférence énorme et hilarante par Ryan O’Connell, en français dans le texte et avec un accent rajoutant de la singularité à ce personnage plein d’humour, il nous a parlé de la manière dont le web lui avait permis de s’intégrer parmi les vignerons du Languedoc, un très très bon moment.

Building usability into accessibility

Présenté par James Taylor et Christophe Jolif d’IBM. Je dois avouer franchement avoir discuté avec ma voisine Noélie durant toute la conférence. Par contre il y avait des slides à base de clipart so “win95” qui défilaient à l’écran, impressionnant.

Le web, un métier de valeur

Une conférence sur la valeur de notre métier et donc des salaires qui vont avec, présenté par Éric Daspect. intéressant mais j’avoue que j’ai regretté de ne pas avoir assisté à la conf qui se passait à coté sur les nouvelles API de HTML5 et les démos de fou furieux de Paul Rouget, avec de la 3D et tout. Presque comme du flash un peu, mais pas encore dispo. :HONTE:

Le web vu d’un client grand compte

Présenté par Pascal Aubin, pour nous dire que les grands comptes sont d’énormes mammouths aux processus lents et inébranlables épaulés par une chaine de commandement à 10 niveaux séparé en 15 sous directions concurrentes. Pour ma part, et pour en souffrir tous les jours, je savais déjà tout ça et j’aurais aimé plus de solutions qu’une simple constatation. Ça m’a quand même permis de parler sites web avec quelqu’un de chez Renault, pour qui j’ai tellement travaillé, et de voir l’autre coté du miroir.

La conférence dont vous êtes le héro

la MEILLEURE des confs, où on a pu “finir tous les trolls entamés” (en réalité les relancer de plus belle). Je pense qu’au final, les directeurs artistiques ont gagné et se sont fait entendre, parce que nous sommes les meilleurs, en toute modestie. La qualité web c’est avant tout et en amont, la CONCEPTION, indépendamment des outils. Benjamin De Cock a attaqué fort et j’ai suivi en expliquant au passage à François Nonnenmacher la définition de directeur artistique. Enfin, Jérémie Patonnier à enfoncé le clou en disant qu’un printeux (bon, mauvais exemple dans ce cas là, les printeux = au feu ;) ) avec ses maquettes “inintégrables” l’avait forcé à progresser en CSS et que ça l’avait empêché de se limiter.

Les ateliers du samedi 16

Après m’être couché à 3h du matin pour finir mes slides, rendez-vous à 9h devant une grille fermée à Paristech, faute de gardien.

Une fois le problème de la grille résolu et le petit dej englouti, les conférences ont commencé, dans une ambiance 100% “back to school”, avec salles de classes introuvables et éloignées, dessins sur les tables et toilettes bouchées. j’en deviendrais presque nostalgique, mais à choisir, je garde mon bureau avenue des Champs Élysées.

Mettre en forme un texte pour le web ? Facile !

Premier atelier de la matinée donc sur le contenu, par Jacques Pyrat. pour être honnête je n’ai vraiment rien appris, l’atelier se destinait plutôt à des utilisateurs de CMS débutants et non professionnels, genre personnel de mairie de petites villes chargés de remplir un site web. Grosse intro sur “dans le web il y a différents contenus” suivi de “mettez des listes à puces”, et PAS UN MOT sur les différentes balises HTML, pourtant très riches, et encore moins sur les nouvelles balises avancées de HTML5, pourtant directement liées à la sémantique d’un texte.

J’apprends au passage que Jacques Pyrat à travaillé chez WCube, marrant.

Webdesign et Photoshop : qualité et productivité

Mon atelier. J’ai complètement éclaté la limite de temps, ce qui a entrainé qu’il ne me restait plus rien à manger ensuite que des bâtonnets de radis noirs (même pas sûr que c’était ça) dont personne ne voulait, avec de la mayo, et je me suis battu pour la dernière banane. J’y reviendrai.

Comment convaincre un client de la qualité de votre prestation ?

Un atelier intéressant par par Loïc Mathaud et Corinne Schillinger, avec une approche très pratique et pragmatique, basé essentiellement sur leur expérience propre, ce qui est toujours bon à partager, avec des questions très pertinentes à la fin. On parle d’outils concrets, de devis, de pratiques commerciale… bref, très utile.. Je gagne à cette occasion le livre XHTML/CSS et JavaScript pour le web mobile. Consultez les slides

Le Web Analytics au service de l’utilisabilité

Pour terminer cette journée, Olivier De Segonzac nous présente “Le Web Analytics au service de l’utilisabilité “, dont voici les slides. Atelier assez orienté marketing, avec le regret de ne pas vraiment avoir vu des techniques pratiques et concrètes pour réaliser des cas de figures tout aussi concrets. On est un peu resté dans la théorie et les généralités, ça aurait mérité plus de pratique pour un atelier.

Conclusion

Cet évènement était génial, j’espère y retourner l’année prochaine, ça permet de croiser beaucoup de monde et d’échanger sur les pratiques du métier, et parfois on se sent moins seul. grand bravo aux orateurs et à tout le staff. mon seul regret (à part les radis noirs) : ne pas avoir croisé Lise, qui a gagné la place à Paris Web via ce blog (on a fait que ce rater pendant 3 jours) et Micaël qui a dù se désister pour raison personnelle.

N’hésitez pas à faire part de votre ressenti dans les commentaires, en ce qui concerne mon atelier j’ai créé un billet dédié.

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