Quand un mouvement spontané se créé sur internet, j’aime bien démêler le vrai du faux avant de hurler avec les loups, pour voir si ce mouvement a une vraie raison d’être ou si tout ça n’est que mousse médiatique. Cela permet de se pencher sur les faits et d’avoir une base claire de discussion, loin de l’agitation de twitter. (rappelez-vous, pour le “scandale” CFE et les auto-entrepreneurs)
Taxés à 60% c’est un scandale confiscatoire !!
Je me suis donc penché sur le mouvement des “geonpi” (pigeons en verlan, oui, c’est nul comme nom…) qui a été créé suite à cet article de la tribune. En gros, les entrepreneurs se plaignent d’être taxé à 60% sur la plus-value de la cession de leur entreprise. Ce mot d’ordre est repris partout, sans distinction, et sans connaitre les vrais chiffres.
Il faut dire qu’un bon gros chiffre, supérieur à 50%, ça sonne bien abusif et confiscatoire (plus de LA MOITIÉ mesdames messieurs). En réalité, qui va être taxé, et combien ?
Mais au fait, il sortent d’où ces 60% ?
D’après ce que j’ai compris, le projet de loi (très flou pour le moment, mais autant s’agiter préventivement) prévoit que les impôts sur les plus-values de revente de son entreprise soient “alignées sur l’impôt sur le revenu”.
Si j’en crois ce lien, le taux MARGINAL maximum d’imposition est de 45%. Ça veut dire que vous payerez 45% d’impôts sur chaque euro qui DÉPASSE les 150 000€ par part fiscale. Déjà, on voit qu’il y a une confusion entre taux effectif et taux marginal, avec cette peur tenace, également présente chez le salarié, de “changer de tranche et de douiller à mort”.
Bon, tout ça c’est bien beau, mais ça ne fait pas la rue Michel : par quelle magie on arrive donc à 60% ? En ajoutant à ces 45% (déjà “fictifs”) la CSG/CRDS à 15,5%. Oui, ça n’a rien à voir avec les impôts, ça existait déjà avec le gouvernement précédent, et la loi ne touche pas à ce volet, mais bon, autant l’ajouter dans la balance. Voilà, magie, on obtient le chiffre magique de 60%, qui sonne très bien !
Qui est concerné ?
C’est merveilleux, vu comme ça on ne peut qu’être d’accord avec la fronde des “geonpis”, on s’imagine ce patron, trimant 70h par semaine, qui réussit au bout de 10 ans de dur labeur et de création d’emploi à revendre son entreprise avec 100 000€ de plus-value devoir en donner 60% à l’état vampire et ne garder que 40 000€ pour lui. Honteux n’est-ce pas ? Comment ne pas rejoindre instantanément le mouvement ?
Déjà, il faut savoir que cette plus-value peut être lissée sur les années de détention de l’entreprise. Donc une plus-value de 100 000€ sur 10 ans ajoutera au revenu… 10 000€/an, soit la tranche à 5.50% (on est bien loin de la fameuse tranche 45% !). Ensuite, si les actions sont conservées 12 ans, l’entrepreneur peut réaliser 40% d’abattement sur celles-ci. Pas mal ! (et 5% d’abattement sous les 2 ans, 10% de 4 à 7ans, puis 5% de plus par an au dela de 7 ans)
Et ça n’est pas encore fini ! Cette nouvelle loi concernerait que les entreprises à fort potentiel de plus-value à la revente, pour faire un raccourci : les startups web. N’importe quelle autre entreprise ne dégagera pas autant d’argent à le revente, et les fonds de commerce sont assimilés au patrimoine d’une entreprise. Autant dire que le bar-tabac ou la pharmacie du coin ne sera jamais touchée par cette mesure.
On voit donc que 1) on est loin des 60% automatiques, et que 2) une infime partie des entreprise est concernée.
Ça tue les startups ? Vraiment ?
Il me semble qu’on ne monte pas une entreprise uniquement pour la revente. Certes, ça semble être le modèle de rêve en ce moment, tous les entrepreneurs ont les yeux tournés vers Facebook, Instagram, Seesmic (non je déconne, pas Seesmic), des entreprises créées (dans l’imaginaire) sur un coin de table et revendues des millions. Du coup, tout une frange des entrepreneurs d’aujourd’hui ne rêvent que de trouver la “big idea” et de la revendre une fortune à google et consort. Le produit final importe peu, nous sommes dans une logique ou la seule chose qui compte, c’est d’être racheté.
De plus en plus de services sans lendemains sont créés, tournant quasi intégralement avec des stagiaires, sans se soucier de l’utilisateur, avec pour seul but d’aligner les buzzwords alléchant pour les investisseurs potentiels. Super business plan, qui n’a apparemment rien retenu de la bulle internet en 2000.
Heureusement, la plupart des entreprises créent de la vraie valeur au cours de leur existence, et n’ont donc potentiellement pas besoin de s’inquiéter outre mesure sur leur prix de revente. La valeur de revente ne doit être qu’un “à coté” bénéfique pour l’entreprise, si c’est l’absence de plus-value à la revente empêche d’entreprendre, alors le monde de l’entreprise est tombé bien bas !!
Les investisseurs au manettes
Le mouvement a commencé et s’est développé chez les investisseurs, qui ont réussi à emmener avec eux toute une foule d’entrepreneurs, qui parfois n’ont fait aucun des calculs que j’ai mentionné plus haut. En réalité les vrais entrepreneurs, y compris dans le domaine du web, ne seront que peu touchés par cette mesure, alors que les investisseurs le seront déjà nettement plus. Sans compter que si les capitaux sont réinvestis, ils seront épargnés par la mesure ? Elle est pas belle la vie ?
En fait, ce sont les coups financiers qui seront le plus touché par cette mesure. Selon son bord politique, on peut être d’accord ou pas, mais il est totalement faux de dire que ce sera la fin des startups et de l’entrepreneur !
En résumé, ne soyez pas un vrai pigeon et faites le calcul vous-même au lieu d’hurler avec la meute
Vous ne serez touché par “cette taxe à 60%” si, et SEULEMENT SI :
- Vous faites une plus-value sur la revente de votre boite
- Vous revendez votre entreprise avec plusieurs millions d’euros de plus-value
- Vous revendez votre entreprise avec une grosse plus-value très peu de temps après l’avoir créé (peu de lissage et pas d’abattement)
- Vous ne réinvestissez pas cette somme dans une autre entreprise
- Vous avez un revenu salarié confortable en plus de votre entreprise
- Vous n’avez qu’une seule part fiscale
- Vous ne prenez pas votre retraite après la revente
En gros, si vous gérez votre entreprise “classiquement”, avec quelques millions d’euros de plus-value au bout d’une douzaine d’année d’activité, que vous êtes père de famille et que vous réinvestissez une part de vos gains dans une nouvelle startup, vous êtes plutôt peinards.
Selon ce billet qui a fait tous les calculs dans le détail, lorsque vous serez frappés par ces funestes 60%, cela signifiera que vous toucherez 432 fois le salaire médian des français, ce qui est somme-toute assez correct.
Autant dire que je pense que dans les faits, peu d’entrepreneurs sont concernés par cette mesure, et que ceux qui le seront auront déjà réalisé une plus-value plus que généreuse sur leur entreprise (et disons-le, souvent liée à une bulle détachée de l’économie réelle, cf instagram), donc je n’ai rien contre ce genre de taxation.
On pourrait toutefois permettre un abattement supplémentaire indexé (par exemple) sur le nombre d’emplois créés au cours de la vie de l’entreprise, pour favoriser réellement les entreprises créant de l’emploi, et ne bâtissant pas leur modèle sur l’emploi massif de stagiaires. Si une boite tourne bien, emploi des “vraies gens”, et fait une grosse plus-value à la revente, pour moi il est juste qu’elle empoche le pactole, car elle a contribué à l’économie réelle, créé des emplois et favorisé la consommation. (encore que, les salariés de ladite entreprise ont prit une part importante dans sa plus-value de revente, mais ne chipotons pas)
1 De Soymalau - 02/10/2012, 12:20
L'armée de pigeons ne va pas tarder à débarquer dans les commentaires. Pop-corn.
2 De Proxy - 02/10/2012, 12:27
Très interessant cette réflexion, comme d'hab avec tes articles. C'est vrai que c'est une invit' au troll, sachant que le groupe Facebook se félicite d'avoir passé la barre des 10 000 Like il me semble. Passe moi la télécommande @Soymalau :pop-corn:
3 De Desmarets - 02/10/2012, 12:48
Bonjour,
Article intéressant, et dont l'aspect pédagogique est réel. Mais il aurait été aussi très utile de comparer le système actuel d'imposition et ce projet de loi, afin de voir que les changements ne sont pas "marginaux" et qu'ils auront de réels impacts sur l'ensemble des entrepreneurs. Lorsque l'on regarde l'ensemble des politiques menées dans les pays européens et nord américains sur l'entreprenariat, on se rend rapidement compte que la France ne favorise pas l'initiative entrepreneurial et incite à la délocalisation.
4 De Ukinoeu - 02/10/2012, 12:48
Magnifique article !
De plus, ce mouvement des Pigeons fut créé par une agence de comm' Parisienne spécialisée dans les réseaux sociaux...
Voir l'article : http://www.visions-csfa.org/site/un...
5 De Bob - 02/10/2012, 13:01
Article intéressant, qui fait un effort d'argumentation, mais qui simplifie grandement le cas des start ups.
Une start up (au sens le plus générique de société à fort potentiel nécessitant des capitaux importants) se développe en plusieurs phases. Avant le grand fond d'investissement vient le business angel. C'est quoi ? Un particulier, souvent entrepreneur ou ancien entrepreneur, qui au lieu de mettre son argent (sur lequel il a été taxé en amont) à la banque, l'investit dans une jeune entreprise pour l'aider à démarrer. Son placement est souvent pour une durée déterminée (tout comme quand vous placez votre épargne, vous déterminez pour combien de temps), et il est souvent prévu lors de l'apport à quel moment il pourra sortir (généralement lorsque les grands fonds arrivent).
Dans ce milieu, les échecs sont nombreux, mais les réussites possibles compensent. Le problème avec les 60% (et oui, que ce soit la CSG ou l'impôt, par Sarkozy ou Hollande, c'est bien la somme maximale prélevée...et oui il faut raisonner en taux marginal, l'euro supplémentaire est taxé au taux le plus élevé), c'est que, pour le business angel, il rançonne la réussite à un niveau anormal.
Oui, les business angels sont souvent aisés, mais ils sont indispensables...Si on les décourage, eh bien au lieu de regarder des dossiers français, ils iront regarder des dossiers belges ou luxembourgeois, ne rêvons pas...
6 De Edas - 02/10/2012, 13:04
Même pas, j'ai été conciliant : c'est 432 fois le revenu médian d'un ménage complet, pas le salaire médian (qui est forcément inférieur).
@desmarets : un taux marginal ça ne veut pas dire un taux négligeable, ça veut dire un taux qui s'applique à une partie du total.
Après pour comparer l'incitation à l'entreprenariat il faudrait aussi prendre en compte le crédit impot recherche, le statut de jei, les subventions diverses (non négligeables), le filet de sécurité des salariés (qu'on paye mais qui aide à embaucher dans des sociétés à risque), les infrastructures payées avec ces impôts, etc. C'est un tout qui est bien trop complexe pour le juger sur un billet, et qui dépasse très largement la question du taux d'imposition.
Quand à l'impact sur "tous les entrepremeurs", on voit là un réel manque d'information. Sur les entrepreneurs et créations d'entreprises, plus de 60% le font avec pour unique objectif de dégager un revenu mensuel pour eux même, 20% pour faire vivre l'entreprise, et 20% seulement à objectif d'investissement. La question de la plus-value lors de la revente avant retraite ne concerne quasiment que les derniers 20%. Sur ces derniers 20% il faut retrancher ceux qui réinvestissement dans une autre entreprise après avoir revendu (et qui sont exonérés). Il faut ensuite encore retirer tous ceux qui ne chiffrent pas en millions à la revente (comme le dit très bien Julien ici). Enfin, puisqu'on parle ici de start-up d'investissement, il faut retirer tous les échecs (majoritaires). Le taux dont on parle concerne à peine 5% des entrepreneurs, et je suis large en pensant à 5%
L'ensemble des entrepreneurs, lui, n'est absolument pas concerné par le taux marginal maximum de l'imposition des plus-values lors de la revente.
7 De Desmarets - 02/10/2012, 13:12
Merci pour ce complément de réponse. Pour le "marginal" c'était une petite pointe d'humour, j'ai la chance d'avoir appris dans un passé lointain maintenant ce qu'est un taux marginal .
8 De Laurent Holdrinet - 02/10/2012, 13:20
Merci pour ces explications et éclaircissements !
Il est toujours bon de savoir de quoi on parle avant de rejoindre éventuellement un troupeau bruyant (et peut-être brouillon).
9 De Luc - 02/10/2012, 13:23
@loic risque de s'exiler aux états unis avec ces bétises...
#hoWait...
10 De Luk - 02/10/2012, 13:39
Intéressant. A rapprocher du débat aux USA (qu'on qualifie pourtant de bien plus sympa pour les entrepreneurs) où les républicains pensent que les démocrates étouffent les "créateurs d'emplois".
Je me demande si les chinois disent la même chose en politique intérieure
11 De marchange - 02/10/2012, 13:52
Moi, pigeon, je ne contesterai pas cet article car il est juste et précis et je vous en remercie pour cela.
Pour autant, j'ai l'impression que vous prenez pas en compte la situation économique de la France, ce qui permet de mettre en perspective.
La France n'est pas un pays accueillant pour les entrepreneurs et les investisseurs, c'est le moins qu'on puisse dire et j'espère que vous ne contredirez pas cela.
Ce PLF ne met pas en péril toutes les entreprises mais augmentent les taxes pour certaines, rajoutent des tuyaux à cette merveilleuse usine à gaz bien française, met en place un lissage sur 12 ans (YOUHOU) etc.
Bref, ce PLF noircit encore un peu plus le signal qu'on envoie aux entrepreneurs et aux investisseurs, alors que c'est tout bonnement le contraire qu'on devrait faire actuellement.
Donc non ce PLF n'est pas l'apocalypse, car nous sommes déjà tout proche de lui (avec ou sans ce PLF), ce PLF est juste un pas de plus vers lui et ce n'est vraiment pas un bon signe pour les années à venir. C'est pour cela que j'agis.
Nicolas Doze de BFM résume bien ce que je pense : http://www.youtube.com/watch?v=FttY...
12 De Ben - 02/10/2012, 14:02
J'ai cédé mon entreprise en janvier 2012.
J'ai cofondé cette société en mars 2000, près de 12 ans auparavant.
Les abattements prévus par la loi ne s'appliquent qu'a compté de 2013, donc ils ne s'appliquent pas dans mon cas.
Je ne pense pas être dans le cas d'un enrichissement soudain, mais bien dans le cas d'une création de valeur sur le long terme.
J'ai réinvesti une part significative (>40%) du montant de la cession dans une nouvelle société, mais pas à hauteur des 80% nécessaires à la suppression de l'imposition.
Mon taux d'imposition effectif passe approximativement de 35.5% à 56%.
Lors de ma cession, des avocats m'ont proposé de nombreux montages pour échapper totalement à l'impôt. J'ai refusé, car je jugeais qu'un taux d'imposition de 35% était raisonnable et que je me devais de contribuer significativement à l'économie.
Avec un taux proche de 60%, je ne prendrais probablement pas la même décision à l'avenir.
13 De Anne Cher - 02/10/2012, 14:26
Une fois de plus, on fait dire ce que l'on veut aux chiffres.
Voilà qui remet les choses en place et je suis bien content d'avoir à ce sujet pu prendre connaissance de votre article.
Peut-être que les geonpis vont devoir se re-nommer en tonmous ? Qui sait ...
14 De maxime - 02/10/2012, 14:27
Si vous enlevez aux entrepreneurs le rêve de revendre leur société plusieurs millions pour ensuite s'arrêter de travailler comme des acharnés et profiter de la vie... Ils ne créeront plus rien et/ou iront rêver ailleurs qu'en France. C'est aussi simple que ça.
15 De Fx - 02/10/2012, 14:37
Vous oubliez de prendre en compte le plafonnement des parts fiscales dans votre calcul...
Ça fausse tout.
Et du coup vous êtes aussi flou que ceux que vous critiquez !
16 De Deg - 02/10/2012, 14:45
Comme dit le commentaire 12., je trouve que l'aspect psychologique de la réforme n'a pas du tout était abordé.
et je suis dans un cas similaire au commentaire 11. Boite créée depuis des années, on vient de créer une SAS vide pour la racheter avec le concours d'investisseurs, ils nous ont envoyé boulets dimanche dernier quand ils ont lu le plan de finances 2013 après 9 mois de négo.
Vrais chiffres ou pas, geonpi ou pas, mythe ou pas, nous, ici, on mesure concrètement depuis 48h l'annonce psychologique de la réforme... J'ai une boule à la gorge depuis... Carrément deg'...
17 De Gauthier - 02/10/2012, 14:46
Plusieurs erreurs se sont glissées dans votre raisonnement fiscal.
En premier lieu sur votre exemple de PV de 100 000€ pour une cession, avant 2015, de titres sociétés détenus depuis 10 ans. Si la PV imputable est effectivement de 10 000€, elle s'ajoute, pour le calcul de l'impôt, aux autres revenus. Elle n'est donc pas soumise à la première tranche que vous citez (5,5%), mais à la plus haute à laquelle le contribuable est soumis. On peut estimer raisonnablement qu'un dirigeant d'entreprise à une tranche marginale d'imposition (TMI) variant de 41 à 45%.
Si le cédant est imposé à une TMI de 41% pour tout revenu complémentaire à ses revenus professionnels, la charge fiscale supplémentaire (X-Y) est de 4 100€ (10 000 x 41%).
Par suite, le nouvel impôt du est la somme de l'impôt calculé sur ses seuls revenus d'activité professionnelle (X) additionnée de la charge fiscale supplémentaire suite à sa PV sur cession (X-Y) multipliée par le nombre d'années de détention des titres cédés (N). Dans votre exemple, 10 ans.
Soit un supplément fiscal de 4 100€ x 10 [(X - Y) x N], ce qui fait 41 000€.
Pour toute cession de titres avant 2015, c'est donc bien la TMI qui s'applique sur la valeur totale de la PV. En sus, les prélèvements sociaux (PS) qui, elles sont calculées directement sur la PV globale.
Pour toute cessions postérieures à 2015, la durée de détention prise en compte débute au 1er janvier 2013, quelque soit la durée réelle de détention des titres.
Les abattements sur PV varient selon les années de détention de 0% (moins de 2 ans) à 40% (plus de 12 ans) et la PV nette vient s'ajouter aux revenus professionnels, donc encore soumise à la TMI. N'oublions pas les PS qui seront calculés et payés avec comme assiette la PV brute.
Il semble donc bien que ces mesures fiscales ne s'adressent pas uniquement aux "coups" start-up, mais bien à l'ensemble des entrepreneurs.
18 De Gauthier - 02/10/2012, 14:56
Erratum: l'impôt calculé sur les seuls revenus professionnels est Y, et non X. Ce qui ne change rien au résultat final.
19 De O - 02/10/2012, 14:58
A propos de l'abattement, s'il devient intéressant de vendre sa société après 10 ans, cela ne correspond pas du tout à la réalité du financement des jeunes sociétés. Etant donné qu'un FCPR, le véhicule utilisé pour investir en capital-risque (pour simplifier) a une durée de vie de 8 ans, donc une durée d'investissement de 4 ans et une durée d'exit de 4 ans (pour simplfier encore), les investisseurs cherchent une stratégie de sortie sur 4-5 ans. Jamais ils n'iront investir dans une société s'ils savent que le fondateur compte rester 10 ans... Et sans capital, pas de trésorerie, et sans trésorerie, pas d'emploi, donc impossibilité pour l'entreprise de croître.
20 De M'enfin - 02/10/2012, 15:01
Nous avons affaire à un problème de représentativité, Medef, club business et syndicats patronaux laissent trop peu de place à la pédagogie, au soutien moral, aux possibilités d'échanger, aux partages de bonnes pratiques, à l'expression des préoccupations, à une contestation orchestrée et a la médiation avec l'administration... Les Geonspi ne sont que le débordement d'un vase qui n'attendait qu'une goutte... En 1917, en paraphrasant Lénine " on ne décide pas de faire la révolution. Mais:" toutes les conditions sont réunies pour que la révolution ait lieu? , donc irrémédiablement elle a lieu..."
21 De Desmarets - 02/10/2012, 15:05
Voilà de nouvelles explications très intéressantes et utiles (commentaires 15/16) mais comme le dit le commentaire 11, comment s'y retrouvé au milieu de tous ces chiffres... Et cela met en évidence la vrai problématique du créateur d'entreprise en France : un système de plus en plus complexe nécessitant des experts pour essayer de s'en sortir ! Simplifions, le système tant pour les aides que pour les taxes et peut-être que l'esprit d'initiative pourra se développer dans notre pays où l'on voit bien qu'il est plus que nécessaire d'avoir des créateurs, des innovateurs... face à un tissu industriel qui n'est plus que l'ombre de lui même !
22 De Fred - 02/10/2012, 15:06
@ Mondi Alisation, quitte à tenter de la jouer "type qui a enquêté", vous auriez au moins du prendre le temps de vous renseigner deux ou trois secondes. Pour votre information, les 60 et quelques % sont tirés des 45% d'IR (comme vous le notez dans votre article) auxquels s'ajoutent les 15,5% de CSG-CRDS. Mais peut-être allez vous me dire que ces deux impôts ne doivent pas s'additionner car ils ne portent pas le même nom ?
PS. Le fond noir de votre blog est insupportable pour les yeux.
23 De Tehos - 02/10/2012, 18:16
Commentaire 22. -> Priceless #plaidoiriedecomptoir
24 De Korchkidu - 02/10/2012, 18:50
"revendre son entreprise avec 100 000€ de plus-value"
Ma pauvre, vous n'avez même pas pris la peine d'utiliser des chiffres réalistes...Oo''
"Il me semble qu’on ne monte pas une entreprise uniquement pour la revente"
Et bien il vous semble mal, en tout cas, quand on parle de startups (c'est le titre de la section) qui souhaite trouver des investisseurs (capital-risqueurs).
J'ai arrêter de lire à ce moment...
25 De LB - 03/10/2012, 02:20
Je suis d'accord, sur le fond cette loi ne semble pas si terrible que cela, quand on connait les règles...
Il se trouve que le plus embêtant semble être la rétroactivité mais personne n'en parle.
J'ai monté ma société en 2010, elle a connue une forte croissance et je l'ai vendu en janvier 2012 pour rejoindre un groupe plus grand et continuer son développement en simple salarié.
J'ai vendu ma société à un certain prix sachant l'imposition 34,5 %... Et la que se passe-t'il ? De ce que je comprends, je suis en plein les 45% + 15,5%...
Il est clair que si je l'avais su je n'aurais pas vendu ma société dans ces conditions...
Certainement que ce cas est rare mais il existe.
Bref je ne sais plus quoi penser, peut être je me trompe sur les taux si vous avez un éclaircissement je suis preneur.
26 De Aloux - 03/10/2012, 04:08
@LB : rétroactivité...inconstitutionnel...on est en France donc rien à foutre...
27 De Elio - 03/10/2012, 08:08
Prendre plusieurs cas de figure pour mieux comprendre à quelle sauce un entrepreneur risque d'etre mangé ... ou pas, plutôt que de prendre un seul exemple en fonction de sa sensibilité, ca peut être une bonne idée non ?
Quelqu'un d'averti pourrait-il expliquer ce qu'il se passe dans les cas suivants en cas de revente d'une société de service (il n'y a pas que les start-up de concernées, si?)
Cas 1
Entreprise créée en 2008
3 employés
revente en 2016
Bénéfice Annuel 100.000€
Taux d'imposition de l'entrepreneur (IR) 30%
Prix de revente 400.000€
Cas 2
Entreprise créée en 2012
20 employés
revente en 2015
Bénéfice Annuel 800.000€
Taux d'imposition de l'entrepreneur (IR) 45%
Prix de revente 2.500.000€
Cas 3
Entreprise créée en 2014
0 employés
revente en 2026
Bénéfice Annuel 50.000€
Taux d'imposition de l'entrepreneur (IR) 20%
Prix de revente 200.000€
28 De Amaelis - 03/10/2012, 08:17
60% n'a rien d'une taxe confiscatoire il suffit de regarder ducote de la CEF (Contribution Exceptionnelle sur la Fortune). Elle permet a des personnes de payer 1.5 fois leurs revenus annuels bet. CA c'est confiscatoire..
29 De Julien - 03/10/2012, 09:54
Après 72h de mouvement, aucun "geonpi" n'a pu me fournir UN exemple de taxation équivalente à 60% de la plus-value. Normal, car c'est purement impossible avec les abattements et la progressivité de l'impôt (notion qui ont l'air étrangères à bien des entrepreneurs, ça fait froid dans le dos).
J'avais plutôt de la bienveillance pour ce mouvement au départ (en envisageant les 60% de taxation), mais après avoir fait de vrais calculs, je peux en conclure que tout ce mouvement n'est qu'une manipulation politique pure et simple avec des chiffres inventés, ou, au mieux, un mouvement de moutons qui répètent un mot d'ordre sans avoir pris sa calculatrice 2 secondes (inquiétant pour entrepreneurs, bis repetita).
Ajoutez à ça le fait qu'il s'agit d'un projet de loi, et que de nombreux allers-retours et amendements vont avoir lieux, donc vraiment pas de quoi s'enflammer.
En parallèle de cette manipulation de chiffres pure et simple, on peut se poser la question de la pertinence de taxer à 50% une entreprise qui a fait 50 millions de bénéfices en 5 ans. Personnellement, je n'y vois pas d'inconvénients.
30 De Julien - 03/10/2012, 10:39
Tiens, j'ai fait un petit calcul :
Un entrepreneur célibataire qui se paye150k/an et qui vend sa boite 50M au bout de 12 ans sera imposé à 50,42%, et non pas 60%, Ce qui fera au geonpi un revenu annuel de 2,21 Millions d'€, sur 12 ans, soit 1322.88 fois le salaire médian. De quoi s'insurger, en effet.
Bien sûr, tous les patrons sont loin d'être dans ce cas, mais c'est un exemple extrême pour montrer que MÊME dans ce cas la taxation sur les plus-value n'est "que" que 50,2%
Donc arrêtez un peu avec vos 60%, à moins de revendre instagram, ça n'arrivera jamais, et quand bien même vous aurez de quoi voir venir. La grande majorité des patrons font un super boulot et créent de la valeur, et je les pense au dessus d'une pauvre manipulation de chiffres à 2 balles.
31 De Elio - 03/10/2012, 10:59
Julien, tu peux donner une estimation sur les cas que je cite plus haut ? Je pense que ce sont des cas qui parlerons à la majorité.
32 De Julien - 03/10/2012, 11:39
Ne te gènes pas pour les calculer et fournir la réponse, je n'ai pas pour vocation de calculer tous les cas de figure !
33 De Brandon - 03/10/2012, 11:41
Que ce soit 60%, 50% ou même 20% là n'est pas la question ! Il s'agit de se battre contre l'extorsion fiscale, l'immoralité du racket organisé par l'Etat qui veut punir la réussite et décourager l'exercice des libertés individuelles les plus basiques, notamment commercer avec son prochain.
Les plus-value en capital sont de l'argent déjà taxé et retaxé à l'IR et à l'IS, et qui sera encore taxé à l'avenir entre potentiel ISF et impôts sur les successions. A tous les niveaux les vampires du fisc n'ont qu'une volonté: piller, racketer, braquer chaque centime de la poche du privé, c'est dans les gènes de leurs idéologies d'un autre âge. Il ne s'agit pas de mesures d'utilités publique (l'Etat n'a jamais été aussi obèse, la seule évolution acceptable à ce niveau c'est l'amputation), mais bien idéologique, la nationalisation de facto du secteur privé, la subordination des libertés et des propriétés au bon vouloir de l'Etat, bref la vassalisation des individus.
Alors vos polémiques sur des %ages osef! La question n'est pas là. L'Etat se comporte comme un monarque absolu qui peut décider de voler l'argent des gens comme bon lui chante, au mépris des droits des individus: c'est un comportement tyrannique, indigne d'un pays qui se veut civilisé, et il est un devoir moral que de combattre ces exactions officialisées.
34 De max - 03/10/2012, 11:55
hahaha...rien sur la prise de risque avant de revendre...et l'emprunt qu'a octroyé l'entrepreneur pour démarrer sa boîte? et si son entreprise pour une raison ou une autre ne marchait plus? pas de chômage, un emprunt à rembourser quoi qu'il arrive! mais c'est tellement plus facile de parler de la somme extravagante de la revente! Allez y, crée votre boîte et aprés on en reparlera!
35 De Elio - 03/10/2012, 12:07
Julien... tu as pris deux exemples extrèmes, d'où ma demande. Je pensais que ce calcul t'intéresserait pour avoir une vision plus globale, et qui plus est, intéresserait 99% des pigeons/moutons qui sont a priori dans une situation proche des 3 cas que j'ai cité.
Maintenant libre a toi bien sûr de ne pas le faire, c'est peut être très chronophage à faire comme calcul, je n'en ai aucune idée, en tout cas c'est trop compliqué pour moi, et je n'ai pas pris soin de me pencher comme toi sur les chiffres.
C'etait juste pour faire avancer le schmimblick et savoir si les pigeons sont des moutons ou s'inquiètent quand même pour de "bonnes" raison.
... si quelqu'un d'autre a la réponse ...
36 De william - 03/10/2012, 13:13
ça fait plusieurs commentaires et même dans l'article ou je peux lire : ce n'est qu'un projet, rien n'est décidé, pas la peine de s'affoler.
la question est alors : faut-il attendre que la loi soit votée pour réagir ?
et puis ce n'est pas comme si on avait déjà vu des grèves préventives ou solidaires dans le service public... étrange que ça ne dérange pas dans ce cas !
37 De Korchkidu - 03/10/2012, 13:50
@Julien : dans le cas d'une startup :
"Un entrepreneur célibataire qui se paye150k/an"
Là, on rêve. En général, on ne prend pas de salaire pendant les premiers temps. Ensuite, notre salaire est bien moindre par rapport à ce que l'on pourrait toucher comme salarié. Au final, on peut estimer, si tout se passe bien, que niveau salaire, on touche 50% de ce que l'on aurait pu toucher comme salarié. Si ça ne marche pas => 0.
"et qui vend sa boite 50M"
Ok
"au bout de 12 ans "
Plutôt au bout de 5-7 ans.
"Ce qui fera au geonpi un revenu annuel de 2,21 Millions d'€, sur 12 ans"
Et soudain c'est le drame;-). Car pour revendre votre startup, vous allez avoir besoin de bcp d'argent au départ. Vous allez y laisser des plumes (bcp de plumes) et il est plus réaliste de penser qu'au moment de la vente, il ne vous reste que 10%.
Et on ne parle même pas de tout l'argent que vous aurez personnellement investi au départ...
38 De Fab - 03/10/2012, 13:52
Il y a un mépris ignorant des start-ups à partir du titre "Ça tue les startups ? Vraiment ?"
Le grand problème, c'est que les start-ups ne pourront plus prendre de risques : innover, rechercher, trouver de nouveaux concepts.
Donc il va falloir faire du jour le jour, reprendre des choses qui marchent et essayer de les faire mieux que la concurrence.. Mais surtout ne plus innnover.
Je trouve ces mesures stupides, car une start-up du web peut facilement être créée dans un autre pays que la France, et tout de même viser le marché français (et international bien sûr). et par nature ces entrepreneurs Tech sont très mobiles.
39 De Deauville - 03/10/2012, 13:58
Ah oui, l'Etat est un voleur, un vampire assoiffé de pognon du privé, un diable qui ne cherche qu'à voler aux pauvres Français trimeurs que nous sommes pour garder tout dans ses poches et partager avec ses lieutenants de députés ! Haaa là là... Avant de gueuler contre un système d'impôts que vous ne connaissez même pas, renseignez-vous sur le devenir du fric qu'on vous pompe. Combien parmi vous touche des allocations familiales ? De l'aide au logement ? Combien parmi vous ont leur soins remboursés même en partie par la Sécu ? Combien ont pu toucher une allocation chômage quand ils étaient privés d'emploi ? Combien ont pu faire des démarches administratives, être protégés, défendus, assistés, secourus par des fonctionnaires ou des agents publics ? Combien d'entre vous ont de la lumière dans leurs rues, du bitume au lieu du gravier, des routes au lieu de sentiers ? Et vous croyez que l'Etat joue les Harry Potter pour sortir un budget pour financer tout ça ? Hop, un coup de baguette magique présidentielle et on fait apparaître 100 milliards d'Euros, pouf pouf, juste comme ça ?
Qu'on soit d'accord ou non avec ce projet, qu'on soit d'accord sur les chiffres ou non, sur les pourcentages ou pas, dites-vous bien que ce que nous taxe l'Etat, vous en profitez tous au quotidien. que vous le vouliez ou non. Alors arrêtez de vous plaindre, on ne vit pas non plus dans une dictature dont le seul but est d'enrichir le plus haut sommet de la pyramide électorale.
Arrêtez de gueuler comme des veaux, d'autant que la plupart d'entre vous n'atteindra jamais la revente en question.
Bande de ploucs.
40 De Korchkidu - 03/10/2012, 14:40
@Deauville : Le problème n'est pas le gain personnel au final ou de payer moins d'impôts. Le problème est multiple :
1) Les investisseurs (je parle des gros genre VCs) investiront moins car moins de startups répondront aux critères de rentabilité;
2) Les potentiels "startupers" iront fonder leurs entreprises à l'étranger ou c'est plus facile, plus innovant, avec plus d'aides et plus d’investisseurs, etc.
Je rappelle que la France est à la traîne niveau innovation. Pourtant, des écoles de haut niveau, il y en a bcp. Alors pourquoi ? En parallèle, on note que les pays les plus innovants sont aussi les plus compétitifs...
Au final, le problème n'est pas de payer plus ou moins d'impôts. Le problème c'est qu'on en paiera ZERO.
41 De Edas - 03/10/2012, 15:17
@Gauthier : vous avez raison, ça s'applique à partir de la tranche marginale qui touche déjà le contribuable.
Maintenant si vous partez de l'idée que ce contribuable a déjà un taux marginal de 41 ou 45%, qu'on arrête de prendre l'exemple de l'entrepreneur qui se retient de toucher son salaire, il faut choisir.
Celui qui est déjà à 45% touche déjà plus de 150 k€ nets imposables par an, après abattement, et cela multiplié par le nombre de parts fiscales du foyer. C'est très bien pour lui et je ne serai pas celui qui critiquerait ceux qui gagnent beaucoup. Mais en même temps à ce niveau de rémunération, demander un taux réduit pour une revente de société, c'est un peu indécent, tout simplement.
Et si, justement, ça concerne très peu d'entrepreneurs, et encore moins si vous considérez ceux qui sont déjà à un taux marginal de 41%. D'après les statistiques, ceux qui créent avec une visée d'investissement (donc revente hors mise à la retraite ou échec) sont moins de 20%. Là dedans il faut compter ceux qui n'ont pas réussi et ceux qui finalement ne revendront pas
42 De Edas - 03/10/2012, 15:21
@Korchkidu
Il va falloir vous mettre d'accord avec les commentateurs d'au dessus qui considèrent qu'ils sont déjà à un taux d'imposition de 40% avant la revente, donc de sacrément bons salaires.
Quant à une revente à 50M au bout de 5 à 7 ans, ça vous choque vraiment qu'on taxe très fort ceux qui gagnent en moyenne 10M / an ? Quel que soit le risque, il en reste largement pour ne pas avoir peur.
Sur le fait que pour arriver à vendre 50M il faut financer avant. Pas de problèmes, l'impot de touche que les plus-values, et il est progressif donc si vous gagnez peu le taux sera bien plus faible. C'est d'ailleurs ce qui gêne majoritairement les initiateurs du mouvement : le taux marginal
43 De Ojeff - 03/10/2012, 15:31
Pour mémoire l'avantage du quotient familial auxquels les auteurs font parfois référence est limité à ...2000 euros par part. Autant dire que dans le genre d'opération dont on parle (vente d'entreprise) mieux vaut ne même pas le mentionner tant cela est dérisoire.
44 De Ojeff - 03/10/2012, 15:40
Concernant l'abattement prévu en fonction de la durée de détention il faut noter que pour toutes les sociétés existantes (donc pour le moment cela concerne tout le monde) le délai est remis à zéro au 1 janvier 2013 ! Un entrepreneur fondateur de son entreprise il y a 25 ans et qui voudrait céder son entreprise verra le décompte de son ancienneté remis à zéro. S'il vend en 2012, 2013 ou 2014 il n'aura droit à aucun abattement après 25 ans !!!
45 De Ojeff - 03/10/2012, 15:43
Et l'on a omis de parler de la contributions exceptionnelle sur les hauts revenus. Au total le prélèvement marginal maximum sera donc de 64,5% : 45%+15,5%+4%.
46 De Julien - 03/10/2012, 15:55
@Korchkidu : je sais bien que peu de patrons de startups se payent de la sorte, mais c’est la seule façon que j'avais de gonfler les revenus pour arriver directement à la taxation à 45% sur la revente ! Et malgré ces chiffres énormes, on obtient une taxation totale à environ 50% de la plus-value.
Si le patron se paye peu ou pas du tout, et si ils a fait de lourds investissement, hé bien il payera encore moins d'impôts et sera bien loin des fameux 60%.
Je voulais juste prouver que MÊME en prenant 2,2 millions de revenus annuel, on obtenait pas les fameux 60%, et à plus forte raison avec moins de revenus. (au passage, notez que le patron dans ce cas de figure touchera un chômage confortable si son entreprise coule, contrairement à ce qu'ils aiment à répèter)
@Ojeff : oui mais une partie des contributions sociales est déductible (source : le figaro)
47 De Julien - 03/10/2012, 16:03
> S'il vend en 2012, 2013 ou 2014 il n'aura droit à aucun abattement après 25 ans !!!
Le vrai point problématique de cette réforme, c'est le fameux bug de remise à zéro des compteurs, mais c'est une erreur tellement manifeste qu'à mon avis elle sautera à la 1ere révision du texte, ou alors les cessions pré 2013 seront taxées "à l'ancienne".
48 De Ojeff - 03/10/2012, 16:39
Effectivement la déductibilité de la CSG doit être prise en compte.
La csg est déductible à hauteur de 5,1%
Pour une imposition moyenne disons à 30% cela permet de "récupérer" : 5,1% x 30% = 1,53 %
Le taux marginal si l'on tient compte de cette récupération est donc de :
45% (IRPP) + 15,5% (CSG) - 1,5% (CSG déductible en n+1) + 4% (Contribition exceptionnelle Sarkozy) = 63%
49 De Falanwe - 03/10/2012, 18:48
Pour une entreprise individuelle, le raisonnement développé dans le billet est très juste: on ne crée pas son entreprise pour la revendre, et si on se retrouve dans la tranche la plus élevée de l'imposition si on revend, on a toutes les raisons d'être très très content. Mais le problème n'est pas là du tout. Le startupper n'a pas du tout peur de devoir payer plus d'impôts. En général même il s'en fout: il ne paie que peu d'impôts parce qu'il ne gagne que peu d'argent (s'il se paie, c'est pas le cas de tous, et j'en connais beaucoup), et il serait super content de payer des impôts plus lourds s'il gagnait de l'argent.
Alors il est où le problème?
il est dans les investisseurs de capital-risque. Ceux qui investissent dans une start-up qui a prouvé qu'elle avait un concept viable et intéressant, mais a besoin de fonds pour vraiment fonctionner.
Un investisseur de capital-risque, il cherche un retour sur investissement potentiel de l'ordre de dix fois sa mise. Là-dessus, il va forcément se retrouver dans la tranche maximale si le pari est réussi.
Mais au fait, pourquoi l'investisseur cherche un tel rapport?
Parce que quand il investit dans 10 start-up, y en a 6 qui coulent (retour sur investissement 0), 3 qui vivotent (il récupère à peu près sa mise), et une seule qui marche vraiment. Et il est très difficile, voire impossible de dire laquelle va marcher a priori. Et toutes ces sociétés ont besoin de cet investissement pour vivre. En quelque sorte, c'est les gains faramineux de la start-up réussie qui finance toutes les start-up. C'est un principe de répartition, le même principe d'ailleurs qui sous-tend l'idée des impôts de manière générale.
Le souci est que si on impose fortement la revente de la boîte qui a réussi, l'ensemble de l'investissement (pas dans cette seule boîte, mais dans toutes) devient financièrement invivable. Donc les investisseurs en capital-risque vont tout simplement investir leur argent dans quelque chose de moins risqué. Dans la pierre par exemple. Soit exactement le contraire de ce que le gouvernement voulait.
L'idée que le gouvernement n'aime pas les entrepreneurs et veut tous les tuer est ridicule. ce qu'il s'est passé, c'est qu'une idée qui de prime abords paraît sensée (imposer les revenus du capital comme ceux du travail) s'avère avoir des conséquences imprévues. Le buzz autour du mouvement des pigeons (pigeons, pas geonpis, je vis entouré de startups de tous les côtés et je n'ai jamais entendu parler des geonpis. c'est effectivement un nom ridicule, mais ce n'est certainement pas celui que le mouvement se donne) va attirer l'attention du gouvernement sur le problème, et je ne doute pas un instant qu'il va tenir compte de cet effet inattendu et corriger le tir (comment précisément? Je ne sais pas, mais les ministères sont pleins de fonctionnaires extrêmement compétents qui eux pourront certainement vous fournir une réponse).
j'ai vu beaucoup de critiques signaler qu'il était idiot de protester sur une décision qui n'est pas encore actée. Et bien bien au contraire. venir pleurnicher après le vote des lois n'a aucun sens. Par contre, se faire entendre avant alimentera le débat politique.
Le gouvernement a un choix de société à faire. Les société innovantes ont besoin d'investisseurs tolérants au risque. Donc soit la fiscalité permet à ce type d'investisseur d'être viable, soit l'état finance lui-même largement ces sociétés (pourquoi pas?), soit les petites structures innovantes disparaîtront tout bonnement. Puisque la création de valeur est très rarement le fait de grands groupes et beaucoup plus celui de start-ups et d'artisan, cette dernière hypothèse serait calamiteuse.
50 De Julien - 03/10/2012, 19:45
Bravo Falanwe, vous gagnez le prix du 1er commentaire sensé coté "pigeons" !! Ouf, je respire, enfin quelqu'un qui soulève un vrai point important !
Pour moi, la réponse est politique, et chacun se fera un avis selon son coté préféré de l'hémicycle. Personnellement, je ne pense pas qu'une taxation supplémentaire va vraiment décourager les capital risqueurs, qui, si ils se posent 2 minutes pour faire leur calculs, constateront que ça vaut encore largement la peine d'investir pour faire la grosse culbute. Mais effectivement c'est un point de vigilance pour eux, l'avenir nous dira ce qu'il va se passer.
51 De Korchkidu - 03/10/2012, 20:14
@Edas. Revente 50M, avec 10% des parts, il reste 5M. On enlève 50%, il reste 2.5M. Plutôt confortable. Oui, mais pendant 5-10 ans, vous n'avez pratiquement pas pris de salaire ou alors, bien plus petit que ce que vous aureiz pu prendre. Sur 10 ans, les sacrifices niveau salaire + l'argent personnel (et famillial) mis peut avoisiner 500'000 euros. Sachant que 1 startup sur 10 réussi, et encore, je pense que c'est bcp moins, ce n'est pas vraiment récompensant. Enfin, revendre 50M sa startup, c'est très très très bien. On est dans le cas idéal presque.
52 De Korchkidu - 03/10/2012, 20:26
@Julien "Bravo Falanwe, vous gagnez le prix du 1er commentaire sensé coté "pigeons" !! Ouf, je respire, enfin quelqu'un qui soulève un vrai point important !"
Quand on prend comme hypothèse de revente d'une startup de 100'000 euros, on devrait être plus humble je crois.
Lisez ce qui suit, vous apprendrez bcp de choses sur ce que vous essayez d'apprendre aux autres :
http://jdguyot.tumblr.com/post/3280...
53 De stephane - 04/10/2012, 00:48
Moi j'ai monté ma boite il y a 7 ans, je gagne moitié moins que ce que je gagnais il y a 7 ans, je travaille 75 heures par semaine et je me fais chier avec des problématiques et des responsabilités incessantes, des nuits courtes, une vie de famille inexistante, des enfants que je ne vois jamais.
On me donne des leçons pour me dire que les entrepreneurs ne sont pas animés par l'apat de la revente mais par d'autres valeurs. Merde à la fin. Je sais même pas si je vais réussir à revendre ma boite un jour, j'ai levé de l'argent pour pouvoir embaucher 20 salariés et investir et n'ai donc plus qu'environ la moitié de mon capital, partagé avec mon associé, donc 25%. J'espère pouvoir revendre -- si un jour c'est possible -- pour beaucoup d'argent, et pas 100 000 euros comme vous dites qui ne compense aucunement les sacrifices que j'ai faits. Et lorsque je revendrai, je devrais donner plus de la moitié à l'état? Mais combien faut il vendre sa boite pour que ça compense???? vous rigolez ou quoi ? qui vend sa boite plusieurs millions ? personne ou très peu de monde.
Si au final - dans le scénario le plus optimiste - c'est pour que ça ne fasse que compenser le manque à gagner que j'aurais eu en bossant pour un employeur avec la moitié des soucis, mieux vaut arrêter tout de suite.
C'est mon état d'esprit actuellement : à quoi bon continuer. Je réfléchis à plier tout, vendre ma boite au plus offrant et me trouver un job quelque part, mieux payé et avec moins de travail.
54 De william - 04/10/2012, 10:00
Je trouve assez dommage que le débat tourne en rond autour d'une bataille de chiffres, c'est pas 60 c'est 50 mais non c'est 64, z'avez oublié la retenue, gnagnagna....
A mon avis, le problème ne se situe pas là, mais tout a été fait pour qu'on se concentre sur ça, un bel appat à trolls qui marche très fort, et qu'on oublie l'essentiel.
Le problème se situe bien plus largement dans l'image que se voient coller les entrepreneurs. Et on le ressent très bien dans de nombreux commentaires :
"de quoi vous plaignez-vous, il vous en restera largement" est un reproche très récurent.
Le vrais problème est qu'il n'est pas correct dans ce pays de vouloir gagner de l'argent. Vous pouvez travailler plus que d'autres, mais sans vous plaindre hein, investir vos économies, créer de la richesse, mais si vous gagnez de l'argent, c'est mal. La France aime les entrepreneurs, mais pas ceux qui réussissent trop.
Ce pays est malheureusement plein d'aigris et de jaloux qui au lieu de s'inspirer des gagnants préfère se plaindre aux autorités pour que ce qu'ils ont gagné soit repris et distribué.
Et c'est cette image là qui ressort une fois de plus de ce projet de loi, pas le problème des 60 ou 50 ou autre... C'est une fois de plus : si vous gagnez trop (c'est progressif hein) on vous le prendra pour donner aux autres. Alors contentez-vous de gagner un peu, dans la limite du supportable pour vos voisins.
55 De william - 04/10/2012, 10:04
Sans oublier que pendant ce temps, on ne parle pas ou très peu du manque d'économies dans le budget.
Donnez-leur un os à ronger avec des taxes abusives ou une image tordue à commenter, et ils oublieront l'essentiel.
56 De RP - 04/10/2012, 12:18
Bonjour,
Je n'ai pas lu tous les commentaires, mais ceci-dit, je suis entrepreneur depuis 2009, j'ai crée 4 emplois, en aurais besoin de 7 mais nous étouffons sous les charges, taxes et impots...
OK le mouvement aggrave un peu la donne, mais il n'en reste pas moins que les entrepreneurs cherchent à se faire entendre sur le fait que les messages du gouvernement sont néfastes à la création en l'esprit de dynamique, et que c'est tuer peu à peu le seul véritable levier de croissance que ce pays peut espérer...
Ancien cadre à beaux revenus dans le passé, je gagne 1 500 € nets par mois depuis Avril et ne compte pas mes heures. Oui je crois que l'on a droit à se faire entendre, quel que soit le réel %.
J'ai habité dans 5 pays différents, mais suis Français et je veux rester ici, et ça me rage de voir comment la population est aigrie, agrippée à ses acquis, égoiste et injuste. Je garde l'espoir, avec amertume toutefois !
57 De étonné - 04/10/2012, 17:20
J'ai l'impression que vous mélangez un peu les règles fiscales, non ? Entre celles (encore) applicables aujourd'hui et celles prévues au budget 2013 : abattement durée de détention, "lissage" sur 10 ans, etc.
58 De altea69 - 04/10/2012, 23:45
Peut-être ! Mais toutes ces taxes sont des usines a gaz infernales et crées surtout une ambiance pire que malsaine.
Pour s'en sortir honorablement il faut un expert fiscaliste et aucun grain de sable dans la machine.
Il est aussi possible de vivre avec un fusil pointé sur la tempe :
si le coup ne part pas, finalement, ce ne serait pas si grave de vivre ainsi.
59 De geerk - 05/10/2012, 16:55
Ceux qui hurlent avec les loups au pouvoir me font marrer ! Tout plutot que d'admêttre que c'était débile de voter pour ce petit bourgeois de Hollande :BAMBI: Il n'y a que les sots qui ne changent pas d'avis, moi je c'est déjà fait... Vivement 2017.
Attendez de recevoir vos premières feuilles d’impôt et de voir les chiffres du chômages s'envoler d'ici 3 mois (si vous avez la chance de ne pas en faire partie). Il faut être con pour augmenter les impôts, taxes et prélèvements sur tous les fronts, pour refiscaliser les heures sup, pour baisser les déductions fiscales des services à la personne, etc.... Les consommateurs ne le sont pas , eux, et la récession de la consommation va se traduire par une baisse des entrées en TVA pour le gouvernement (18 Md d'euro/an).
Donc, oui, les #geonpi sont utiles pour tirer la sonnette d'alarme : le "tout-impôt" du gouvernement Hollande est la plus belle connerie de ces 20 dernières années. Du court terme, toujours du court terme...
60 De ericm - 06/10/2012, 00:38
Bonsoir,
Je viens de parcourir plusieurs sites qui parle de ce mouvement geonpi et des réactions que cela suscite. Mais, et je m'en excuse, pour reprendre un terme lus autre part "La fiscalité est un domaine qui exige un minimum de compétences quand on prétend s’y atteler" et faire un buzz sur un site comme Facebook au risque de provoquer des réactions de personnes sensibilisées par la crise mais certainement à mille lieux de comprendre les tenants et les aboutissants de vos revendications "d'entrepreneur". Espérons que ce mouvement contestataire ne finissent pas comme dans certains autres pays ... : dans un bain de sang.
61 De Bertrand C - 06/10/2012, 01:45
Bonjour,
Sur le point de vendre ma société, je souhaiterais vous faire part de mon témoignage :
Ingénieur de 48 ans, j'ai quitté un grand groupe pour créer ma société en 2003, avec 50 000 € d'apport personnel. La société compte aujourd'hui 10 salariés.
Je suis en pourparlers pour la vendre 1 million €.
Je vous propose de voir ce que ça donne avant et après la loi de finance :
AVANT PLF 2013
----------------------
Impôt : 328 000 €
19 % + 15.5 % (CSG+CRDS+P+CSA+RSA) = 34.5 %
Je dois cependant déduire ce que m'a coûté mon aventure entrepreneuriale en terme de différentiel de salaire. En 2003, je gagnais 3 800 € net et aurais terminé à 5 000 € net. Soit une moyenne de 4 400 € sur 10 ans => 52 800 € net /an.
- 8 600 € d'impôt /an (je suis divorcé donc une seule part) => reste 44 000 € net
=> Sur 10 ans : 440 000 €
Une fois gérant, je ne me suis pas payé les deux premières années, puis seulement 2000 € /mois les années suivantes.
2000 € x 12 mois x 8 ans = 192 000 € - 12 000 € d'impôt => 180 000 €
=> Perte nette : 260 000 €
Enfin, je dois déduire les 50 000 € d'apport initial.
Gain final : 1 000 - 328 - 260 - 50 = 362 000 €
APRES PLF 2013
-----------------------
Impôt : 555 000 €
Bien qu'ayant crée la société depuis 10 ans, je ne pourrais prétendre à l'abattement sur la durée de détention, celle-ci étant décomptée à compter du 1er janvier 2013 (page 9) http://www.economie.gouv.fr/files/p...
La plus-value sera soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu
+ application des taxes sociales [CSG CRDS PS CSA RSA] = 15.5 %
de 0 à 150 000 € :
0 + 326 + 2033 + 13 322 + 32 460 = 48 142 € (33 %) + 23 250 € (15.5 %)
de 150 000 à 950 000 € :
360 000 € (45 %) + 124 000 € (15.5 %)
Gain final : 1 000 - 555 - 260 - 50 = 135 000 €
Presque trois fois moins...
Franchement, si on considère la prise de risque et les (très) nombreuses heures passées (qui m'ont entre autres valu un divorce), pensez-vous que ça vaille le coup ?
Pour finir, je vous propose de comparer avec la situation d'un collègue, qui a préféré miser sur l'immobilier. Il a acheté un logement plus grand, valeur 500 000 €, financé par la vente de son logement + prêt de 250 000 € sur 10 ans.
Aujourd'hui, son appartement vaut également 1 million €.
S'il le vend en 2013, il fera une plus-value de 500 000 € mais ne paiera pas d'impôt car c'est sa résidence principale.
Gain réel = 950 000 €, une fois le coût du prêt déduit.
Il n'aura pris aucun risque, crée aucun emploi.
A vous de voir ce qui est mieux pour la société de demain, celle de nos enfants.
Pour ma part, j'ai stoppé le processus de négociation et envisage de près un abonnement Thalys...
62 De stephane - 06/10/2012, 15:20
Ouah Bertrand C....
Et encore tu es propriétaire à 100% de ta boite....
Quelle déprime
63 De stephane - 06/10/2012, 15:20
Ouah Bertrand C....
Et encore tu es propriétaire à 100% de ta boite....
Quelle déprime
64 De TIBERE - 09/10/2012, 09:39
Conclusion de cet article:
Si vous créez une entreprise dans le cadre d'un projet à fort potentiel, il faut le faire hors de France.
Si par contre, il s'agit d'un projet avec des plus values plutôt faibles, vous pouvez le faire en France.
Le pigeon voyage ... CQFD
65 De Alain.C - 10/10/2012, 15:29
Je ne vois pas beaucoup d'entrepreneuriat dans les commentaires... Par contre de la spéculation, ca, j'en vois pas mal.
Et la spéculation au final, n'est ce pas ce qui nous (vous !) a conduit dans le mur ?
66 De marchange - 11/10/2012, 01:08
Voila un article qui analyse tous les cas de figure de cette PLF2013 et, chose indispensable, fait la comparaison avec quelques pays : http://www.contrepoints.org/2012/10...
Evidemment, la future législation française est dans les choux.
67 De NRJ tchat - 16/06/2013, 18:44
Ouah Bertrand C....
Et encore tu es propriétaire à 100% de ta boite....
Quelle déprime
68 De David - 29/07/2013, 23:59
"stephane" et "NRJ tchat", les petits trolls...
:VIEUX:
First rule: Don't feed the troll.