Note : suivant la ligne éditoriale du blog, le billet est orienté graphiste free / graphiste d’agence, il existe des aménagements pour les salariés du public, les journalistes ou les auteurs de logiciels.
Ce que dit la loi
L’article L111-1 a du CPI est clair :
L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.
Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial, qui sont déterminés par les livres Ier et III du présent code.
L’existence ou la conclusion d’un contrat de louage d’ouvrage ou de service par l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte pas dérogation à la jouissance du droit reconnu par le premier alinéa, sous réserve des exceptions prévues par le présent code.
Donc peut importe si la création de l’œuvre est dérivée d’un contrat, même d’un contrat de travail, il est bien clair que l’auteur reste propriétaire de tous ses droits, et qu’il doit les céder à l’employeur si celui-ci veut les exploiter.
Dans la pratique
Autant vous dire que ce droit est piétiné tous les jours dans toutes les agences de France, qui à ma connaissance ne font jamais signer de cessions de droits à leur employés, se contentant de vendre et/ou d’exploiter des œuvres dont elles ne possèdent pas les droits, autrement dit, de la pure contrefaçon (petite parenthèse : bizarre que le gouvernement soit si silencieux sur cet état de fait, lui qui est si soucieux des droits d’auteurs).
Pour le moment, ça se passe plutôt bien, le graphiste ou le directeur artistique étant généralement peu au fait de ce genre de chose, et si par hasard il y en a un un peu plus au courant, une clause bien sentie sur le contrat de travail lui fera croire qu’il a cédé tous ses droits à la signature de celui-ci. Or je vous rappelle que c’est impossible, car toujours selon le CPI, toute cession d’œuvres futures est nulle.
De plus, pour être valable une cession doit être précise et indiquer le support, l’étendue et la diffusion de l’œuvre. En résumé on ne peut pas dire, ni même admettre à l’avance, que l’on cédera tous ses droits d’auteurs à son entreprise. C’est le 2eme argument massue qui fait que vous êtes bien le seul et unique propriétaire de ce que vous avez fait en agence.
Là où ça dégénère
On peut se dire qu’avec une telle instabilité, ça dégénère au moment ou les employés se sentant floués se rebellent et demandent en masse le paiement de leur droits d’auteurs, mais en fait non, paradoxalement le plus souvent ce sont les agences/employeurs eux-même qui se tirent une balle dans le pied en voulant être un peu trop tatillons sur “leurs” droits d’auteurs.
Ça commence souvent avec un employeur qui râle parce que son ex-employé, nouvellement freelance, va vouloir mettre des refs sur son book flambant neuf. À ce moment-là l’agence fais les gros yeux et lui dit que le boulot lui appartient, qu’il n’a pas le droit de le divulguer, et encore moins de l’utiliser comme pub sur son book, et que attention il faut vite qu’il le retire sinon ça va mal se passer. C’est souvent à ce moment là que l’ex-employé vient se renseigner sur kob-one, et que le rêve de l’agence s’écroule. Si elle persiste et va en justice, ou si l’employé décide de les attaquer pour contrefaçon, l’entreprise peut tout perdre.
Voici un extrait d’une jurisprudence éloquente, on est dans le cas ou l’employeur (Avant-Première Design) voulait interdire l’usage de créa d’un ex-employé (Yves Leblanc) qui avait monté sa nouvelle boite (Adgensite) :
*disons et jugeons que la société Avant-Première Design Graphique ne dispose pas des droits de propriété intellectuelle afférents aux créations réalisées par Yves Leblanc dans le cadre de son contrat de travail, en particulier les sites internet du Grand Lyon, et des sociétés Dynastar, CPR Multimédia et CPR Gestion ; *disons et jugeons qu’Yves Leblanc dispose d’un droit moral de citation de sa qualité d’auteur sur ses créations, en particulier les sites internet susvisés ; *déboutons la société Avant-Première Design Graphique de l’ensemble de ses demandes, fins et prétentions ; *condamnons la société Avant-Première Design Graphique à payer à la société Adgensite la somme de 1 000 euros au titre de l’article 700 du Ncpc ; *condamnons la société Avant-Première Design Graphique aux dépens de l’instance.
Pour un excès de zèle et en un seul coup, l’employeur a perdu tous les droits sur des sites importants, et a dû payer des dommages et intérêts + les frais. Ce qui veut dire en plus que le graphiste peut très bien allez voir chacun des clients des sites, et leur demander de lui payer des droits d’auteurs qu’il n’a pas touché pour sa création.
On pourrait dire que cet état du droit génère une grande insécurité pour les employeurs, mais personne ne les force à mettre des clauses abusives dans les contrats, ni à se réclamer de prérogatives qu’ils n’ont pas. Bien souvent, ils croient se couvrir en mettant des clauses restrictives dans les contrats et en faisant les autruches (je suis sensé signer un avenant tout à fait dans cette veine, c’est ce qui me pousse d’ailleurs à faire ce billet), alors qu’il suffirait de ne pas ignorer le problème et simplement de négocier les cessions au cas par cas, pourquoi pas payées sous forme de primes d’intéressement, en remplacement des actuelles et seulement pour les créatifs (il y a bien des primes pour les commerciaux). en bref, ignorer le problème ne l’annule pas, et tant que tout va bien, ça va bien, mais quand ça dégénère, ils perdent gros.
Cela-dit je pense que c’est un risque calculé, car je ne connais aucun salarié créatif de mon entourage (demain ça change grâce à ce billet) qui connais ses droits, et encore moins qui vont aller au delà de la vérification sur le contrat de travail et sa clause erronée. Donc c’est un bon calcul pour le moment.
La ruse de la dernière chance : l’œuvre collective
Bien souvent, quand on est est à la phase intimidation/envoi de courrier, il arrive un moment ou l’employeur va arguer que les œuvres créées par vous lui appartiennent, car à n’en pas douter ce sont des ŒUVRES COLLECTIVES. C’est une piste intéressante car l’œuvre collective à ceci d’original que les droits d’auteurs appartiennent à la personne morale ou physique sous le nom de qui l’œuvre est divulguée (Art L113-5 du CPI)
Est-ce que ça veut dire pour autant que les droits de vos créations appartiennent à l’entreprise, puisque plusieurs personnes ont travaillé sur un projet ? NON, car il ne faut pas confondre l’œuvre collective, l’œuvre composite et l’œuvre de collaboration.
Voici les trois définitions de ces œuvres, comme en dispose l’article 113-2 du CPI (celui qu’ils oublient de citer dans les contrat de travail :D ) :
Est dite de collaboration l’œuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques.
Est dite composite l’œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre préexistante sans la collaboration de l’auteur de cette dernière.
Est dite collective l’œuvre créée sur l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu’il soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé.
Autant dire que ça n’est surement pas le cas des travaux en agence, où le directeur artistique, le webdesigner, le dev etc sont très bien identifiés, et où il est facile de dire si tel DA à initié le projet, ce qu’il a fait dessus etc. En agence nous sommes donc le plus souvent auteur d’une œuvre de collaboration, où chaque corps de métier pouvant prétendre à des droits d’auteurs est co-auteur de l’œuvre, même si elle est diffusée sous un autre nom, chaque intervenant peut prétendre user de ses prérogatives.
Conclusion : non seulement vous pouvez mettre vos créas dans votre book, mais en plus vous pouvez demander à l’agence de les retirer du sien , ou exercer votre droit au nom en exigeant une signature sur tous les visuels que vous avez créé.
Attention toutefois, il est possible que dans certains cas ce soit effectivement une œuvre collective (je pense nottamment aux emailings-soupe micro-drivés par des chefs de projets tatillons repris par 6 personnes suivant les aléas du planning, mai sceux-la vous ne voulez pas les mettre dans votre book pas vrai ? )
La clause de confidentialité
Souvent invoquée elle aussi, si vous êtes tenu à de la confidentialité sur vos projets (normal) ça n’est plus le cas quand ces projets ont été rendus publics, vous pouvez donc vous prévaloir de vos œuvres, la clause de confidentialité n’a rien à voir là dedans (évidemment n’allez pas mettre sur votre book toutes les maquettes de ce site super stratégique qui sort dans 6 mois et qui va révolutionner son domaine avec un nouveau produit top secret, faites preuve de bon sens)
Attention à la fête du slip : le droit des tiers
Tous ça c’est bien joli, mais si vous avez des droits, les autres aussi en ont, et il s’agirait de ne pas les piétiner. Bien souvent, tout le monde s’accorde à ce que l’on puisse mettre un projet sur son book à condition de n’oublier personne dans les crédits, mais n’oubliez pas que c’est une tolérance, et que les textes, les logos et l’achat d’art ne vous appartiennent pas. Il est donc possible qu’un rédacteur refuse de voir ses textes dans les maquettes sur votre site par exemple. il en va de même avec les logos des entreprises.
Si les autres ayant-droits de l’œuvre de collaboration vous réclament de ne pas diffuser leur contribution, ils sont dans leur droit. À vous de voir comment vous gérez la chose : lorem ipsum, floutage des logos/remplacement par du texte…. soyez créatifs !!
Libre information
Par contre, même si la marque BigFlouz vous interdit de mettre son logo sur les maquettes que vous avez fait pour elle, ni elle ni votre agence ne peut vous interdire de dire que vous avez travaillé pour BigFlouz, ou que cette maquette était pour eux, sauf bien sûr clause de confidentialité qui courre après la divulgation de l’œuvre.
Une jurisprudence constante
Si vous avez lu tout le billet, vous sous êtes peut être dit que la théorie c’est bien beau, mais encore faudrait-il l’appliquer, et bien c’est le cas car comme je le disais plus haut, la jurisprudence est constante sur ce sujet, confirmant systématiquement les droits du salarié, voilà quelques exemples :
- Tribunal du commerce de lyon, octobre 2001
- Cour de cassation, Ch. Civile 1, 1997
- Cour de cassation, Ch civile 1, 1992
Vous en voulez encore ? un peu de lecture :
Le droit d’auteur des salariés, chez les infostratèges, une très bonne source d’informations (lisez les articles connexes, en plus c’est pas gris sur fond gris comme ici) Et bien sûr tout ça est MAGNIFIQUEMENT récapitulé dans le FABULEUX livre du sieur Julien Moya, en version papier, que vous pouvez laisser sur votre table de nuit (mais en vérité je vous le dis, qu’est-ce qui n’est PAS référencé dans ce bouquin hein ? Je crois savoir de source sûre que chuck norris y a appris à facturer ses pénalités de retard)
Voilà, on a à peu près fait le tour de la question, vous voyez que la simple envie d’exposer ses créas dans son book peut déchainer les enfers, vous êtes maintenant prévenus :D . N’oubliez pas qu’un book est ce qui définit un créatif, c’est pour cela qu’il est très important de pouvoir montrer ce que l’on créé, sinon ça revient à nous dire de biffer des pans entier de notre CV.
1 De Loiseau2nuit - 20/08/2010, 20:50
Excellent ! Merci infiniement pour ces infos ! Je pense que j'ai 2 ou 3 mots à dire à un certain ancien patron moi oO'
2 De Thorea - 20/08/2010, 21:33
Cet article très documenté sera surement un précieux support d'information pour tous les graphistes salariés de France. Excellente initiative.
J'ajoute juste que les livrables produits par les intégrateurs, les développeurs, les architectes de l'information, les ergonomes, les iconistes ou les illustrateurs, à partir du moment ou ils sont "originaux" (au sens du CPI = pas copier ailleurs) sont eux aussi considérés par le Code de le Propriété intellectuelle comme des Œuvres de l'esprit. Ces ressources et leurs travaux bénéficient donc eux aussi de la protection du Droit d'auteur.
Pour info : Article L112-2 du CPI:
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Sont considérés notamment comme œuvres de l'esprit au sens du présent code :
1° Les livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques ;
2° Les conférences, allocutions, sermons, plaidoiries et autres oeuvres de même nature ;
3° Les oeuvres dramatiques ou dramatico-musicales ;
4° Les oeuvres chorégraphiques, les numéros et tours de cirque, les pantomimes, dont la mise en oeuvre est fixée par écrit ou autrement ;
5° Les compositions musicales avec ou sans paroles ;
6° Les oeuvres cinématographiques et autres oeuvres consistant dans des séquences animées d'images, sonorisées ou non, dénommées ensemble oeuvres audiovisuelles ;
7° Les oeuvres de dessin, de peinture, d'architecture, de sculpture, de gravure, de lithographie ;
8° Les oeuvres graphiques et typographiques ;
9° Les oeuvres photographiques et celles réalisées à l'aide de techniques analogues à la photographie ;
10° Les oeuvres des arts appliqués ;
11° Les illustrations, les cartes géographiques ;
12° Les plans, croquis et ouvrages plastiques relatifs à la géographie, à la topographie, à l'architecture et aux sciences ;
13° Les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire ;
14° Les créations des industries saisonnières de l'habillement et de la parure. Sont réputées industries saisonnières de l'habillement et de la parure les industries qui, en raison des exigences de la mode, renouvellent fréquemment la forme de leurs produits, et notamment la couture, la fourrure, la lingerie, la broderie, la mode, la chaussure, la ganterie, la maroquinerie, la fabrique de tissus de haute nouveauté ou spéciaux à la haute couture, les productions des paruriers et des bottiers et les fabriques de tissus d'ameublement.
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Je connais deux ou 3 gérants d'agence qui se liquéfient à la lecture de ton article.
3 De yamo - 20/08/2010, 21:47
ALORS,
Évidemment, tout ça est bien résumé.
Les notions clés à retenir principalement (j'aime bien synthétiser le synthétique ) sont que :
1. Comme tout créatif le salarié est auteur et donc propriétaire de ses oeuvres et de tous leurs droits dès la création entamée, le cadre d'un contrat de travail (ou de n'importe quel autre statut) n'y changeant rien.
2. Une clause de cession "globale" des droits dans ce même contrat de travail n'y change rien non plus, car elle est caduque, souvent parce qu'elle ne respecte pas les normes d'une cession légale (mentions de destination, de limites etc) et dans tous les cas parce que de toute façon la cession des oeuvres futures est nulle (L.131-1 du CPI).
3. La notion d'oeuvre collective (à ne pas confondre avec l'oeuvre de collaboration), souvent invoquée en dernier recours par les (ex)employeurs, est très rarement valable, du moins en ce qui nous concerne, car les conditions en sont très peu souvent réunies dans la com' et le graphisme.
4. Légalement donc, pour être pleinement dans son droit, l'employeur aurait dû vous faire signer une cession en bonne-et-due forme pour chaque création/projet, prévoyant en outre une rémunération EN PLUS de votre salaire (c'est aussi dans le CPI). Ce qui comme l'explique Inkboy n'arrive quasiment jamais (les patrons et leurs avocats préférant jouer sur l'ignorance et un bon coup d'intox dans le contrat).
Ce qu'on peut en conclure c'est effectivement que, sous réserve de quelques précautions, dans 98% des cas où un (ex)employeur vous fait chier parce que vous vous prévalez de vos créations de votre côté, il n'en a aucun moyen ni légitimité. Il suffit de le savoir, et de bien savoir pourquoi, pour le renvoyer dans ses cages vite fait bien fait.
PAR CONTRE une petite précision sur le contenu de cet article (qui n'en est pas faux pour autant) : Si l'idée de "cession implicite par contrat de travail" est bel et bien abusive dans le droit strict, il n'en reste pas moins que la jurisprudence a souvent penché dans ce sens. En résumé, les juges ont tendance à reconnaître à l'employeur le droit d'user des créations faites par leurs employés, sans cession particulière, tant que cette exploitation s'inscrit dans le cadre "normal" de ce que vous êtes censés y faire. CE QUI NE VEUT PAS DIRE que l'employé en est pour autant dépossédé de ses droits évidement, et ça aussi la jurisprudence est constante à l'affirmer (cf l'exemple donné dans l'article)
Concrètement : si vous êtes embauché comme webdesigner dans une agence, il vous sera difficile de venir vous plaindre que vote patron a diffusé votre travail sur Internet dans des sites... on vous répondra qu'il fallait vous y attendre. Par contre si l'une de vos mascottes se retrouve transformée en porte-clé et vendue à 120.000 ex dans le monde entier, là y'a abus, et vous serez en droit de demander votre part du gâteau.
MORALITE : N'espérez pas user de votre droit d'auteur pour "tendre un piège" à un (ex)employeur, juste pour le plaisir de lui faire cracher des sous. Ca ne marche pas comme ça, et de toute façon ce ne serait pas souhaitable (on est pas des bandits !). PAR CONTRE gardez cette notion bien au chaud dans votre manche pour le cas où un (ex)employeur viendrait, lui, vous emmerder pour une raison X ou Y. Le défaut de cession (très souvent, d'ailleurs, associé à un défaut de signature/crédit, pourtant obligatoire au titre du droit au respect de l'auteur) est une arme redoutable de contre-attaque face à ce genre d'intimidation.
N'hésitez pas, avec les formes évidemment (quitte à vous faire assister pour ça, pas de conneries) à faire comprendre en substance au malfaisant que non seulement il n'a rien à dire, mais que s'il continue à vous baver sur les rouleaux il pourrait finir par être celui qui aura de gros soucis...
A vrai dire, la seule absence de votre nom/signature sur vos œuvres diffusées, si vous n'avez jamais accordé explicitement le droit de l'enlever, peut largement suffire à foutre la merde, et ce même malgré le bémol dont j'ai parlé plus haut...
Le droit d'auteur français est le plus protecteur du monde, et les salariés en profitent autant que les autres. N'hésitez pas à apprendre à vous en servir. On pourrait appeler ça le self-defense du créatif :BATTE:
4 De Serge P - 20/08/2010, 22:18
> thorea :
concernant le 13° Les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire
Le développement du code (PHP par exemple) pour un site web, même réalisé "from scratch", peut-être considéré comme un 'logiciel', et dans ce cas, ce n'est pas l'article 113-9 qui s'applique ?
article L 119-3 du CPI
"Sauf dispositions statutaires ou stipulations contraires, les droits patrimoniaux sur les logiciels et leur documentation créés par un ou plusieurs employés dans l'exercice de leurs fonctions ou d'après les instructions de leur employeur sont dévolus à l'employeur qui est seul habilité à les exercer".
>Yamo :
tu dis ceci : "En résumé, les juges ont tendance à reconnaître à l'employeur le droit d'user des créations faites par leurs employés, sans cession particulière, tant que cette exploitation s'inscrit dans le cadre "normal" de ce que vous êtes censés y faire."
Cela veut dire que par exemple un webdesigner aurait davantage de légitimité à réclamer des droits non perçus pour des photographies qu'il aurait pu faire étant salarié (chose qu'il n'est pas sensé faire) ?
5 De Inkboy - 20/08/2010, 22:28
@Thorea : oui, attention avec les auteurs de logiciels, tout comme les journalistes ils ont un régime dérogatoire, et tout ce qui est code est assimilié à un logiciel.
@Yamo : pour synthétiser la synthèse de la synthèse, je dirai qu'on est pas là pour faire les rapaces, il faut travailler sainement et en bonne intelligence, mais c'est surtout pour se prévaloir des imbéciles qui jouent les gros bras en pensant nous spolier de nos droits les plus élémentaires (alors même que franchement ça ne leur porte pas préjudice, c'est juste un espèce de réflexe)
6 De yamo - 20/08/2010, 23:16
"Cela veut dire que par exemple un webdesigner aurait davantage de légitimité à réclamer des droits non perçus pour des photographies qu'il aurait pu faire étant salarié (chose qu'il n'est pas sensé faire) ?"
Oui, c'est un autre exemple valable, a priori. A confirmer évidemment.
"attention avec les auteurs de logiciels, tout comme les journalistes ils ont un régime dérogatoire"
Effectivement, contrairement à la plupart des oeuvres donc (par ex. les oeuvres multimédia), un logiciel réalisé dans le cadre d'une société est par défaut considéré comme une oeuvre collective, avec tout ce qui s'en suit. C'est une exception à la règle...
"Le développement du code (PHP par exemple) pour un site web, même réalisé "from scratch", peut-être considéré comme un 'logiciel'"
Je ne pense pas car un site Internet est a priori considéré comme une oeuvre multimédia, pas comme un logiciel.
Après au niveau de la justice, je ne saurais dire avec précision où et quand on fixe la frontière (surtout dans le cas de sites qui sont en même temps des applications en ligne...) c'est peut-être au niveau de la jurisprudence que ça se joue, je ne suis pas spécialiste du dév...
7 De Loiseau2nuit - 21/08/2010, 08:07
Question quand même en rapport avec le code, qu'il soit php, html ou CSS, dans la mesure où finalement :
1- ce sont des technologies "open source" (comprendre par là qu'on n'a pas inventé le php à priori, on ne fait que l'utiliser...)
2- qu'en tant qu'intégrateur, l'utilisation qu'on fait de ces technos n'est qu'une transpo d'un travail de création réalisé en amont par les graphistes
Dans quel cadre rentrons nous ???
8 De yamo - 21/08/2010, 15:47
"1- ce sont des technologies "open source" (comprendre par là qu'on n'a pas inventé le php à priori, on ne fait que l'utiliser...)"
Ca n'a rien à voir... un pinceau et une toile aussi ne sont que des technologies qu'on ne fait qu'utiliser.
Ne confonds pas démarche de création et outil de création...
"2- qu'en tant qu'intégrateur, l'utilisation qu'on fait de ces technos n'est qu'une transpo d'un travail de création réalisé en amont par les graphistes"
Ah oui mais attention un développeur et un intégrateur, ce n'est pas pareil (ou du moins, développement et intégration, ce n'est pas la même mission, la première embarquant une forte notion de conception), c'est pour ça qu'il y a deux mots différents...
J'ai déjà passé quelques heures à essayer de faire saisir cette différence dans un sujet d'Alsacréation, ça doit pouvoir se retrouver en cherchant.
Il est clair qu'une mission de simple intégration ne donne pas lieu à création ni donc à la constitution de droits d'auteurs donc l'article est hors-sujet.
Là-dessus, comme je l'ai déjà rappelé dans le commentaire du dessus, on est ici sur un blog de graphistes...
9 De Senga - 23/08/2010, 20:46
Merci pour l'article, je pense effectivement que trop peu de graphistes sont au courant de leur droit...
Mon histoire est exactement ce que tu décris dans ton article : j'étais salariée d'une boite de com pendant 3 ans, dans laquelle j'ai bossé comme une vraie tarée. Un beau jour, j'ai donné ma dem pour me mettre en freelance et continuer à bosser comme une tarée mais à mon compte J'ai donc fait mon book pendant ma période de préavis et hop le jour de mon départ : menace, lettre avocat, mise en demeure et tutti quanti !
J'ai eu le droit à la totale : ils m'ont attaqué en contrefaçon, vol de clientèle, concurrence déloyale... il me demandait entres autres de supprimer l'intégralité de mon book en ligne (donc même les autres boulots d'avant), de ne plus jamais en faire un de ma vie, + de 300 000 € de dommages intérêts et j'en passe et des meilleurs... mais je ne me suis pas laissée faire du tout !
Le procès a été long (3 ans), pénible, beaucoup de coups bas, d'attaques sur ma vie privée, de mensonges, beaucoup d'angoisse aussi, mais j'ai finalement gagné
L'entreprise a été déboutée de l'ensemble de ses attaques, elle a été condamnée à faire figurer mon nom sur l'ensemble des oeuvres individuelles et collectives sur lesquelles j'ai travaillé, j'ai aussi été dédommagé de mes frais d'avocats.
Bref, ne jamais se laisser menacer ! Toujours faire valoir ses droits !!
En espérant que mon témoignage pourra vous aider
10 De Inkboy - 23/08/2010, 21:59
Cool pour toi, bon témoignage, merci beaucoup !! Effectivement procès est toujours usant, dans ce cas là tu es tombé sur des gratinés, si ils avaient été un minimum bien renseignés ils s'en seraient tenus à l'esbrouffe, comme 95% des agences qui font les malins avant de parler sérieusement à un avocat qui les dissuadera de se lancer dans un procès.
11 De yamo - 23/08/2010, 22:01
ben dis-donc, t'es tombée sur de sacrés tarés... heureusement que ça va très rarement aussi loin.
mais merci pour ce témoignage en tout cas, ça ne fait que confirmer tout ce qui est dit au-dessus.
12 De classy - 01/09/2010, 12:03
Bonjour,
J'ai travaillé en indépendante (MDA) cet été pour des auto entrepreneurs ventant leur entreprise comme croissante. J'ai eu un contrat en juin mentionnant un fixe de 1660 HT (bizarre, pour des auto y'a pas de tva normalement) sur une base de 165H, et sera reconductible tous les 1er du mois, jusqu'à l'embauche finale, le temps de chercher des locaux. Sur contrat était mentionné que je devrais leur céder tous droits sur les créa. Arrivé au mois de juillet, j'ai continué à bosser pour eux comme une malade jusqu'à 1h30 du mat, je n'avais plus de vie, et toujours pas de renouvellement de contrat. Tous les mails de la personne étaient très enthousiastes sur mon travail tout au long de juillet et toujours me promettant l'embauche. Arrivé fin juillet, ils m'ont demandé de leur faire un document de droit de cession ce que je leur ai malheureusement fait alors que je n'avais toujours pas de contrat. Et début août, je n'étais plus alimenté en travail ce que je trouvais ça bizarre et inquiétant. J'ai donc demandé des explications, et tout ce qu'ils m'ont dit c'est qu'ils avaient constaté "un relâchement" et qu'ils ne me payeraient qu'en fonction de ce que mon travail leur aura rapporté ! Sans parler de leur mauvaise foi, leur malhonnêté et des mails d'intimidation reçus, me reprochant que je mettais trop de temps à faire des logos dont ils estiment qu'il ne faut pas plus de 2-3h alors qu'il y avait toute une recherche et je mettais grand maxi 6h parfois beaucoup moins, sans compter les multiples retours de correction. Je n'ai donc pas eu de fin de contrat et de préavis. Du coup je suis allée voir un avocat, je lui ai montré le contrat, et le document de droits de cession, il a trouvé le contrat monstrueux, très flou, et que je pouvais le contester, et quant aux droits de cession, il faut que je vois s'il est vraiment valable car envoyé par mail et pas signé de ma main mais avec la souris de l'ordi, et ils ne me l'ont jamais signé en retour. Déjà ça s'il peut s'annuler ils l'auront dans le baba mais peut-être savez-vous ce qu'il en est dans ce cas là ?
Je pourrai écrire encore bien des pages sur cette affaire qui ne fait que commencer et dont je ne suis pas prête à lâcher.
Merci pour ce site très précieux.
13 De yamo - 01/09/2010, 15:34
Excuse-moi mais j'ai l'impression que c'est le gros n'importe quoi ton affaire, y compris (et surtout) de ton côté.
A la base j'arrive pas à saisir le rapport entre "travailler en indépendant MDA" et signer un "fixe mensuel jusqu'à embauche", qui est le principe du salariat.
Es-tu réellement en train de nous dire que tu as travaillé en FREELANCE pour 1660€ par MOIS, pendant plusieurs mois, avec horaires imposées et tout le tralala ?
Es-tu réellement en train de nous dire que tu attendais des "préavis" et des "fins de contrat" de la part de CLIENTS freelance ?
Si oui, bravo, tu fais partie du club des gros pigeons qui bossent en salariat déguisé et n'ont rien compris aux principes et tarifs du statut indépendant.
Auquel cas, quelques lectures :
>> http://kitdesurvie.metiers-graphiqu...
ou même directement sur ce blog >> http://www.mariejulien.com/?post/20...
Si tu en es là, cette histoire de droits est crois-moi le cadet de tes soucis (ou presque). Si je me suis trompé alors désolé, ton message n'était pas clair.
Pour le reste :
"J'ai eu un contrat en juin mentionnant un fixe de 1660 HT (bizarre, pour des auto y'a pas de tva normalement)"
Comment-ça pour des auto ?
C'est TOI qui est payé là, donc c'est TOI qui factures.
Donc le HT implique que ce soit TOI qui soit assujetti à la TVA.
Si c'est pas le cas, tu aurais du être payé en net, pas en HT ni TTC...
En outre c'est TOI le prestataire c'est TOI qui est censé éditer tes contrats et mettre en place tes conditions générales de vente. Je comprends en te lisant que tu t'es contentée de signer tout ce qu'on te balançait, quand bien-même ça te semblait "bizarre" voire que tu n'y comprenais rien. Comment t'étonner dans ces conditions de te faire refourguer des modalités de travail iniques ? C'est toi qui est censée t'en occuper ! Tu es indépendante !
"Ils avaient constaté "un relâchement" et qu'ils ne me payeraient qu'en fonction de ce que mon travail leur aura rapporté ! "
Et ça ça sort d'où ? Dois-je là aussi comprendre que tu travaillais pour ces gens sans même leur faire signer de devis préalable ? C'est n'importe quoi.
Désolé, mais si j'ai bien compris tes explications, tu es à 95% responsable de ta situation, par un manque total de préparation, d'information et de sérieux avant et pendant ton lancement.
Quand on traite son projet d'indépendance par-dessus la jambe (en s'attendant à ce que des auto-entrepreneurs en sachent plus que soi-même, un comble), sans même prendre le temps de COMPRENDRE ce qu'on est en train de faire, on se casse nécessairement la gueule, et c'est ce qui t'es arrivé.
Le fond de ton problème n'a rien à voir avec un client casse-couille sur les droits d'auteur, c'est bien plus largement que ça, que tu ne sais tout simplement pas du tout ce que tu fais. Les choses qui te sont arrivées (ou d'autres) continueront à arriver sans cesse si tu continues comme ça.
Personnellement je regrette qu'on puisse commencer à exercer ce métier dans de telles conditions, que tu aies pu accéder au marché professionnel sans personne pour t'expliquer que tu fonçais dans le mur. Il est évident que tu n'étais pas prête, et vu tes explications, que tu ne l'es probablement toujours pas.
Je crois donc qu'au lieu de te venger de ton manque de préparation avec l'aide de ton avocat qui de toute façon ira toujours dans ton sens, tu devrais SURTOUT commencer à te mettre à jour à propos du statut d'indépendant, de ce qu'il implique en terme de préparation, responsabilités, et contraintes, ou alors, si c'est un contrat fixe que tu veux, arrêter le massacre tout de suite et chercher un CDI.
14 De Anna - 09/09/2010, 20:22
Bonsoir!
Tout d'abord, merci pour ce blog.
J'ai une question qui ne rentre pas exactement dans ce sujet mais ça concerne les droits d'auteur. J' espère que vous pourrez me renseigner. Je vais peut-être être amenée à réaliser une identité visuelle pour un site patrimonial. Question honoraires pas trop de problèmes de calcul, je pense que ça va être autour de 20000 euros. Mais les droits d'auteur... Hic! Si je ne les cède pas "au forfait", comment calculer un pourcentage? Comment se passe la rémunération? Pour fixer mon prix forfaitaire, j'ai tous les maux du monde... qu'est-ce qu'une faible étendue, moyenne étendue? Si je cède mes droits pour dix ans ou cinq ans, que se passera-t-il alors? Mon client n'y comprendra rien et va vouloir que je lui explique tout ça!
En un mot: "panique!"
Pour résumer, je vais faire une identité qui va être assez diffusée en france et europe proche et je travaille avec un département.
Je ne voudrais pas risquer d'avoir l'être de débarquer en proposant des prix minables ou au contraire exorbitants!!!
Si vous pouviez m'aider, ce serait super!
bonne soirée et bonne continuation!
Annabelle
15 De yamo - 11/09/2010, 10:47
commentaire aussi HS que celui de classy.
pour poser des questions il y a les forums
essaye sur kob-one.com par exemple.
16 De San Lee - 12/09/2010, 04:54
Très bon article !
Au fait, je passe souvent ici mais je commente très rarement ; un truc que je voulais te dire depuis un petit moment : bravo pour ton blog, il est vraiment super intéressant !
17 De L-lo - 15/09/2010, 23:24
Tout pareil que San Lee!
Je me couche moins bête à chaque fois que je lis tes articles! :RESPECT:
Il m'est arrivé quelques fois d'avoir affaire à des clients dont les verbiages étaient désespérant de faux-jetonnerie,
et de leur clouer aisément le bec avec deux ou trois clous bien renseignés trouvés sur ce blog.
Pas encore eu besoin de celui-ci, mais pour ton aide à la confiance en soi du graphiste : merci
18 De MARIKA13 - 12/10/2010, 12:07
Bonjour à Tous,
Voilà ce post me réconforte vraiment ! Je suis graphiste multimedia d'une entreprise de sites web et j'ai demissionné pour me mettre à mon compte car trop de rentabilité tue la créativité ! sauf que voilà mon cher boss m'applique sa clause de non concurrence qui est ne pas faire de site web donc ne plus exercé mon métier sur le territoire national pendant un an ! Rien que ça sachant que j'ai un bac+3 créa pour le web je ne vois pas trop ce que je peux faire en dehors de ça ! ( couper des potatoes peut être ) Du coup pour qu'elle soit applicable il veut me verser une somme dérisoire et il y croit à mort :VIEUX: ! Donc quand j'ai lu tout ça je me dis c'est bon je vais pas me laisser faire et faire appliquer mes droits ... Vive les CREATIFS ! :BOUNCE:
19 De Inkboy - 13/10/2010, 15:26
Attention la clause de non concurrence n'a rien à voir avec les droits d'auteurs du salarié !
Quoiqu'il en soit, ça doit effectivement être rémunéré, donc regarde ce que dit ton contrat de travail. Il faut que la somme soit raisonnable pour ne pas être abusive, mais attention, si tu as signé il faudra voir avec un avocat pour faire juger la clause abusive.
20 De Leo - 16/10/2010, 23:53
@MARIKA13 :
Il est de jurisprudence constante que si une clause de non concurrence t'empeche de pratiquer ton metier (cad si elle est trop large) ET qu'elle n'est pas rémunérée en conséquence (cad à hauteur de ton salaire, quoi), elle est caduque.
Par ex : ne pas faire de site web en France pdt un an...
Une bonne clause de non concurrence doit juste t'empecher d'aller pourrir ton ex employeur avec ce que tu as appris chez lui. C'est donc : ne pas démarcher les clients de ta boite, ne pas faire de sites dans telle branche dans laquelle elle est specialisée.
Mais il reste vrai que le meilleur moyen de décourager un ex-employeur un peu lourd, c'est un joli courier à en-tête d'un avocat spécialisé en droit du travail.
J'en ai un tres bon à te conseiller si tu veux
21 De Nyro - 21/10/2010, 11:57
Le résumé de la jurisprudence n'est pas tout à fait exact ; ou du moins le raccourci est beaucoup trop rapide.
Il est bel et bien spécifié dans la décision de justice que l'entreprise ne dispose pas du droit moral sur l'oeuvre.
Le droit moral ne peut pas être vendu. C'est, dans le cas présent, juste l'autorisation pour l'auteur de dire qu'il en est l'auteur. Donc le mettre dans son book, il en a tout à fait le droit, et comme indiqué plus bas, en spécifiant bien sûr dans quel cadre ce travail a été effectué.
Toutefois, les droits patrimoniaux, ceux que l'on peut vendre (et qui se divise aussi en 2 autres droits) eux appartiennent toujours à l'entreprise. En effet, l'article L113-9 stipule :
"Sauf dispositions statutaires ou stipulations contraires, les droits patrimoniaux sur les logiciels et leur documentation créés par un ou plusieurs employés dans l'exercice de leurs fonctions ou d'après les instructions de leur employeur sont dévolus à l'employeur qui est seul habilité à les exercer."
Donc, dans le cas d'un travail salarié dans une entreprise, on a le cas suivant :
- Droits patrimoniaux (ceux que l'on peut vendre et qui rapporte de l'argent) : appartiennent à l'employeur
- Droits moraux (ceux qui ne rapportent rien, mais qui permettent de dire "c'est moi qui l'ai fait") : appartiennent au créateur
22 De yamo - 21/10/2010, 12:26
Oulala non... c'est vous Nyro qui faites un raccourci beaucoup trop rapide.
Ce que vous citez est une exception du droit relative AUX LOGICIELS UNIQUEMENT. Et cette exception elle-même en naît d'une autre : par défaut les logiciels sont considérés comme des oeuvres collectives (et non plus simplement collaboratives).
C'est un cas très spécial qui ne recouvre en rien la généralité, ni plus spécifiquement les sites Internet qui sont par défaut considérés comme des oeuvres multimédia, pas des logiciels.
Donc je persiste à soutenir l'article de Julien sur tous ses aspects et conclusions : en tant que créatif salarié dans une webagency ou un studio de com' (par exemple), vous êtes bel et bien titulaires des droits moraux ET patrimoniaux de vos oeuvres.
Avec la réserve de la jurisprudence de cession implicite que j'ai abordée dans mon premier commentaire, qui adouci un peu le rapport mais ne change, j'insiste, absolument rien sur le fond.
23 De yamo - 21/10/2010, 12:32
En outre je vous rappelle que les droits patrimoniaux eux aussi ne peuvent "appartenir" à personne d'autre que l'auteur (sinon on serait en pleine schizophrénie), ce dernier ne pouvant que les CÉDER à quelqu'un dans des limites définies.
Ca s'approche donc bien plus d'une "location" que d'une possession. Dans les cas généraux (hors oeuvres collectives donc) rien n'appartient à l'employeur, jamais.
24 De Nyro - 21/10/2010, 12:54
Ah oui, j'avais oublié qu'on parlait d'un créatif ici. J'ai trop tendance à oublier que ça existe des gens qui font des mickeys
Quant à la qualification d'oeuvre multimédia plutôt que logiciels, avez-vous quelques références pour appuyer cela ?
Pour en revenir au sujet, il faudrait donc que chaque web agency fasse signer un papier pour chacune des créations d'un graphiste salarié, et qu'il le rémunère en conséquence pour chacune de ses oeuvres.
Si tel est le cas, on arrive à un système aberrant, du point de vue de l'employeur. Si j'étais à la place d'un tel employeur, je me poserai la question et me dirait qu'il serait peut-être préférable de rémunérer comme un commercial : un petit fixe et une rémunération à la création, au pourcentage ou autre. Est-ce qu'un tel système est envisageable ?
25 De yamo - 21/10/2010, 14:47
"avez-vous quelques références pour appuyer cela ?"
la fameuse jurisprudence que détaille déjà Julien dans son billet et accessoirement la pratique, constante, ainsi que X avis d'avocats spécialisés qui convergent tous sans aucune exception.
"il faudrait donc que chaque web agency fasse signer un papier pour chacune des créations d'un graphiste salarié, et qu'il le rémunère en conséquence pour chacune de ses oeuvres."
tout à fait, mais c'est pas vraiment une nouvelle :
>> http://www.les-infostrateges.com/ar...
>> http://www.netpme.fr/propriete-inte...
"Si j'étais à la place d'un tel employeur, je me poserai la question et me dirait qu'il serait peut-être préférable de rémunérer comme un commercial : un petit fixe et une rémunération à la création, au pourcentage ou autre. Est-ce qu'un tel système est envisageable ?"
Un fixe (pas "petit") ET une rémunération à la création, c'est ce que la loi prévoit et impose déjà.
Là-dessus qu'on puisse considérer que cette loi a besoin d'évoluer pour s'adapter aux mutations de la création actuelle, beaucoup en conviennent (et j'en fais partie), mais d'ici-là la loi et son application actuelles sont ce qu'elles sont, et il convient de parler de ce qui existe pas de ce qu'on imagine. C'est ce que fait ce billet et pour ce que j'en vois il le fait correctement.
26 De M-Webdesign - 26/10/2010, 20:11
Super article ! Je vous remercie pour toutes vos précisions votre site est une bible :RESPECT: !
Je voudrais juste avoir une précision
Je suis webdesigner salarié et mon contrat arrive bientôt à terme. Je voudrai savoir si mon employeur à le droit de réutiliser/réadapter sans mon accord des chartes que j'ai faites et qui n'ont pas été retenues par les clients ? D'après ce que j'ai lu dans votre article, je ne pense pas mais je voudrai en être sur! Dois je demander une compensation dans le cas où j'autoriserais ces réadaptations?Merci
27 De azerty - 27/10/2010, 15:32
Bonjour,
Nous sommes des anciens salariés d’une agence web. Notre travail consistait à créer des sites internet. Nous avons subis un licenciement économique fin mai. Notre ancienne société n'existe donc plus. Avec un collègue nous avons décidé de créer notre propre entreprise.
Nos patrons faisaient appel à un organisme financier pour chaque nouveau contrat afin de mensualiser les clients sur 4 ans.
Une autre agence web a contacté nos anciens clients, leur proposant de reprendre leur site internet actuel, leur disant qu’ils pouvaient racheter leurs mensualités restantes. En contrepartie, les clients devaient resigner avec eux un contrat sur 5 ans.
Aujourd’hui, plus de 25 anciens clients ont signés un nouveau contrat avec cette entreprise, celle-ci n’a fait que reprendre les anciens sites des clients que nous avons créés. De plus, cette société s’est appropriée l’exclusivité des sites internet que nous avons créés, et mentionné en bas de page : site réalisé par *le logo de la société* avec le lien qui pointe vers leur site internet.
Nous les avons contacté afin de leur rappeler les articles L. 111-1 de la CPI :
Aujourd'hui, l'entreprise nous a répondu ceci :
Bonjour,
Nous venons vers vous pour donner suite à vos précédents e-mails concernant les droits de propriété intellectuelle dont vous disposeriez sur des sites créés lorsque vous étiez salariés de la société X.
Ainsi, nous avons bien pris connaissance de vos demandes, et des arguments invoqués à l’appui de ces dernières.
Néanmoins, nous pouvons observer que vous ne justifiez pas être titulaires des droits de Propriété Intellectuelle sur les sites mentionnés. En effet, si effectivement la conclusion d’un contrat de travail n’entraine pas cession des droits sur les œuvres créées par les salariés, à l’employeur, il n’en est pas moins qu’une jurisprudence constante en la matière répute les sites web créés par plusieurs salariés comme étant une œuvre collective relevant des dispositions des articles L 113-2 et L113 -5 du code de la propriété intellectuelle. Etant précisé, que dans le cas des œuvres collectives le droit d’auteur est attribué à la personne physique ou morale sous le nom de laquelle l’œuvre est divulguée.
Cependant, et bien vous ne démontriez pas être titulaires des droits patrimoniaux et moraux relatifs aux sites concernés par votre demande, afin de mettre un terme à cette discussion, nous tenions à vous informer que nous procédons à la suppression de la mention « site réalisé par la société y » ainsi que de notre logo commercial sur les sites des clients initialement liés par contrat avec les sociétés x, xx et xxx.
Nous restons à votre disposition,
Veuillez agréer Mesdames, Messieurs nos sincères salutations.
Service juridique
Ces articles sont-ils valables même si notre entreprise n'existe plus? Les droits ne devraient-ils pas revenir à ces auteurs respectifs ?
Si nous avons bien compris les sites Internet sont, dans la jurisprudence, considérés par défaut comme des œuvres multimédia, elles mêmes considérées par défaut comme des œuvres *collaboratives* (et non collectives).
Si vous pouviez nous éclairer d'avance, nous vous en serions reconnaissant.
Merci d'avance pour votre réponse
28 De senga - 27/10/2010, 17:30
Moi je peux vous dire qu''ayant gagnée mon procès dernièrement contre mon ex employeur, qui m'attaquait en contrefaçons, concurrence déloyale... et arguant le fameux argument "oui mais on a les droits patrimoniaux on fait ce qu'on veut", > ils se sont fait déboutés, le tribunal a déclaré que c'était moi qui détenait tous les droits patrimoniaux sur les oeuvres sur lesquelles j'avais travaillé, et dans un soucis de compromis > me les ont fait cédés à la société pour une somme symbolique.
Donc résultat du compte > si la société ne se fait pas céder les droits patrimoniaux explicitement, au cas par cas et dans un contrat de cession en bon et dû forme, les droits patrimoniaux (exploitation, reproduction...) elle ne les possède tout simplement pas.
De plus lorsque le site est vendu à une marque, logiquement les droits sont eux-mêmes cédés à la marque, donc la société ne les possède plus après coup, et ne peux donc plus se prévaloir de les posséder, ne peux plus se prévaloir d'une quelconque paternité de l'oeuvre et donc ne peux pas vous attaquer pour contrefaçon de cette oeuvre.
Le droit moral étant incessible et inélianable (droit à la paternité du nom entres autres ) > il reste attaché au graphiste (en cas d'oeuvre individuelle, et d'oeuvre collective > dans la mesure où on peut y détacher sa contribution > cas du graphisme dans un site web par exemple)
Le tribunal a aussi jugé qu'une "maquette" de site (c'est-à-dire juste la création sans l'intégration ni le développement dans le cas d'un appel d'offre non remporté par exemple), qu'un logo, des illustrations, des créations d'emailings étaient des oeuvres individuelles (j'étais la seule graphiste à travailler dessus) et des sites internet développés > des oeuvres collectives > statut de co-auteur
Gros conseil aux graphistes : GARDER tous vos croquis, toutes vos recherches, vos crayonnés et vos notes ; moi je gardais tout et j'ai gagné mon procès grâce à ça
Si votre boss vous menace, vous pouvez aussi lui rappeler que le droit moral étant attaché à l'auteur, elle a pour obligation d'apposer votre nom à la création "Création graphique : votre nom" > c'est le droit au respect du nom
29 De yamo - 27/10/2010, 21:24
azerty > Je vous répondrais la même chose que par mail : l'oeuvre "collective" est l'argument toujours sorti dans ce genre de cas par l'ex-employeur, mais qui sauf contexte très particulier ne tient pas la route, car on est bien plus souvent en présence de "simples" oeuvres collaboratives.
C'est du reste ce qu'explique aussi cet article, et je pense que vous vous devez maintenant vous rapprocher d'un professionnel pour aller plus loin, car il s'agit d'étudier le détail de votre dossier pour vérifier tout ça.
senga > Merci pour cette nouvelle confirmation concrète de tout ce qui est expliqué ici.
30 De MARIKA13 - 02/11/2010, 19:37
@ LEO, je viens de voir ton message du 16 oct Oui il va me falloir un bon avocat :BATTE: la situation dégénère pour moi lol ;(
Ton avocat est sur Marseille ?? Merci pour vos réponses !
Au fait vous connaissez : Alliance française des designers AFD ... Ils peuvent conseiller en cas de prud'hommes ??
31 De Greezly - 08/11/2010, 21:54
OUF ! Merci mille fois pour ce fabuleux article qui me déleste d'un poids énorme. Quelle angoisse.
Oui, je suis aussi dans cette situation où je pars d'une agence pour me lancer en free et OUI ils me pourrissent mon départ en me mettant des battons dans les roues en me "demandant" de faire sauter mon book en ligne. Dire que j'ai failli le faire....
Juste une question : qu'en est-il des créations faites dans le cadre d'un appel d'offre qui aurait été perdu ?
Les créations n'ont pas été rendues publiques... donc puis-je quand même ?
32 De Inkboy - 09/11/2010, 15:40
La publicité d'une œuvre ne conditionne pas le droit d'auteur, donc ça ne change rien.
Content que l'article t'ai été utile. Curiosité : tu as trouvé comment ? en cherchant pour ton cas ?
33 De yamo - 09/11/2010, 17:52
Pour les AO, attention tout de même, attendez qu'ils soient arrivés à terme, et que l'opération concernée (que votre piste ait gagné ou perdu) ait été diffusée (ou abandonnée car ça arrive).
Au delà des questions de droit d'auteur, il s'agit ici de s'assurer que ce que vous montrez ne contient aucune donnée ou aucun élément a caractère stratégique privé/ Parfois les AO intègrent des concepts (qu'ils viennent de l'agence ou du client final) qui sont encore du domaine du confidentiel : un nouveau positionnement, un nouveau produit, un virage marketing etc... Il est évident que vous n'êtes pas censés divulguer ce genre de chose au public le premier.
Bref, faites jouer votre bon sens ici, sachez vous montrer patient si nécessaire, et en cas de doute demandez à votre client.
34 De Greezlie - 10/11/2010, 12:45
Tout à fait. Mon book ne comporte que des créations venant d'AO gagnés ou perdus, mais arrivés à terme.
J'ai connu ce (merveilleux) blog grâce à mes recherches sur le net à cause de mon soucis perso.
Encore merci !
35 De Cathy M - 29/11/2010, 21:51
Salut tout le monde!
Question urgente : En ce moment, je travaille en freelance pour une agence de communication et d'évènementiel qui a de gros clients. Je leur réserve deux jours et demi par semaine, où je suis payée 250 euros/jour, pour tout type de travaux.
J'ai bien conscience qu'il s'agit d'un type de "salariat déguisé" (car je me déplace à l'agence), mais cela me fait un bon fixe par mois et j'ai tout de même le temps de faire d'autres choses à côté, et de démarcher.
Qu'en est-il des droits d'auteurs de mes créations? Dois-je les facturer en plus des 250euros/jour? (En ce moment, je travaille par exemple sur un logo pour une boîte de prod télévisuelle. Si il est choisit, il sera massivement diffusé)
Il y a un "directeur de création" salarié à l'agence. Il est "censé" me chapoter sur tous les projets, mais il se trouve que que nous travaillons en fait complètement séparément, et que je fais la direction artistique complète des projets auxquels je m'attèle. Il arrive parfois qu'il reprenne mes créations pour des urgences lorsque je ne suis pas à l'agence, pour des "déclinaisons" uniquement. La directrice de l'agence en a conscience, mais j'ai peur qu'elle se serve de l'argument "oeuvre collective" pour considérer le travail comme "tous droits cédés", alors qu'il s'agit bien, sauf erreur de ma part, d'une "oeuvre de collaboration"...
En même temps, il est vrai que les oeuvres en question sont diffusés sous le nom de l'agence, donc je suis un peu perdue..
Si vous avez une réponse à mes questions, cela m'éclairerait grandement. Merci beaucoup!!!
36 De Julien - 29/11/2010, 23:26
Bon déjà attention : apparemment il ne s'agit en rien de salariat déguisé. Le travail en régie ça existe aussi ! Il faut plus que de la récurrence pour qualifier le salariat déguisé (subordination, dépendance financière majeure etc, cf l'autre billet). Ensuite, tu restes l'auteur de tes créations, donc avec les droits qui vont avec oui. Libre à toi de facturer pus de droits pour les grosses campagnes, c'est même plutôt conseillé.
37 De Cathy M - 30/11/2010, 11:24
Merci beaucoup! Cela confirme ce que je pensais... Sachant que je fais une facture globale par mois, pour plusieurs projets en amalgame, comment dois-je faire apparaître les droits d'auteur ? D'autre part, les droits d'auteur sont-ils redevables systématiquement, même lorsque je réalise une invitation pour une soirée de gala par exemple? Merci!
38 De Julien - 30/11/2010, 12:08
c'est pas non plus un blog de consulting privé gratuit
Fais des recherches sur internet, poste sur les forums, les réponses s'y trouvent des 10aines de fois, on na va pas tout reprendre du début. Tu peux même acheter ce bouquin : http://www.profession-graphiste-ind...
39 De iamfreelance - 14/01/2011, 13:23
Je savais que je faisais bien de garder tous ces liens sous le coude !
Mon portfolio est en ligne depuis mon départ de mon ancienne agence, c'est à dire il y a déjà 3 ans, et je reçois (oui bien 3 ans plus tard...) un courrier recommandé d'avocat me demandant de retirer sous 15 jours l'ensemble de mes références. Donc le cas classique que beaucoup ont rencontrés.
J'étais parti en bon terme de cette agence, et avait bien mentionné pour chaque travaux qu'ils avaient été réalisés dans le cadre de cette agence et en mentionnant precisement sur quelles étapes du projet j''avais travaillé (DA, webdesign, video, etc...).
Ma question est : comment répondre à cette lettre dans un premier temps?, un mail bien formulé (mais attention à ne pas faire d'erreurs), en mentionnant cet article + les nombreux autres article traitant du sujet + jurisprudence (mais là j'ai l'impression de lui donner toutes les billes en main pour aller chercher une autre petite faille...) ou alors faut il déjà passer à l'étape plus officiel avec un avocat?, pour répondre dans les règles et dépenser du temps et de l'argent.
Merci d'avance et merci pour le temps passé à pondre des articles si complets !
40 De yamo - 14/01/2011, 14:13
C'est difficile de répondre sans avoir vu/lu le courrier d'avocat en question.
Comme l'a déjà écrit notre cher Maître Eolas, il y a courrier d'avocat et courrier d'avocat.
Certains d'entre eux n'hésitent pas à envoyer des tartines de bullshit pour faire plaisir à leur client sans aucun respect pour la déontologie ou la loi.
Et au final bien des courriers d'avocat ne sont que des tentatives miteuses d'impressionner le quidam pour qu'il fasse machine arrière alors qu'en fait légalement il n'a rien à se reprocher.
Dans le cas des books de freelance, ces courriers font généralement appel de façon complètement farfelue au concept d'oeuvre collective (si c'est dans celui que tu as reçu, c'est déjà un signe).
Ca évidemment, seul un avocat qui aura lu ta lettre pourra te l'affirmer.
Sache que pas mal d'avocats proposent un premier rdv gratuit, pour faire le point sur le dossier. Tu peux envisager cette solution.
Sinon il existe pas mal d'aides voire de consultations gratuites, dans les mairies par exemple, ou les consultations téléphoniques.
Infos ici >> http://www.motamot.com/zoompages/dr...
Reste que tu peux aussi choisir de te dépatouiller tout seul. C'est tout à fait possible, mais seulement si tu maîtrise bien le sujet, et que tu es absolument certain de ton droit. Exercice donc à réserver aux gens rompus au droit d'auteur et à la négociation...
Dans cette optique un autre lien pour t'aider :
http://www.maitre-eolas.fr/post/200...
Il est certes pas mal axé sur le cas pratique du blogueur recevant une plainte pour diffamation, mais la plupart des conseils sont d'ordre général et parfaitement applicable dans ton cas.
41 De iamfreelance - 15/01/2011, 19:53
Merci Yamo pour la réponse rapide,
Concernant le courrier reçu c'est assez limité et comme d'habitude l'employeur ne s'est pas beaucoup renseigné sur les droits d'auteurs avant d'engager une procédure, je cite : "Il s'agit d'une violation pure et simple du droit d'auteur appartenant à la société XXX"..."laquelle bénéficie sans conteste d'une propriété privative et exclusive de ses œuvres"
Donc je m'inquiète pas trop car ils sont en tort à ce niveau là et c'est même moi qui pourrait demander des comptes, d'autant plus que je n'ai même pas de clause dans mon contrat (pas bien épais) par rapport à la cession de droit (qui aurait été abusif dans tous les cas, vu qu'on ne peux pas céder des droits futurs dans le cadre de projets encore non réalisés).
ET bien sur aucune mention d'oeuvre collective ni dans mon contrat ni dans son courrier.
J'aimerais directement l'apeller pour mettre les choses au clair et résoudre les choses à l'amiable, mais en même temps je n'ai pas envie de lui expliquer toutes les failles dans son lancement de procédure pour qu'il aille chercher la petite bête ailleurs. Je vais quand même me renseigner directement vers un avocat spécialisé dans le droit d'auteur voir comment faire simple, efficace et dans les règles pour qu'il se calme tout de suite...
42 De yamo - 16/01/2011, 14:39
oui ce serait le mieux dans l'absolu, même si effectivement, à lire ce que tu nous expliques, je pense vraiment pas qu'il y ait le moindre souci à se faire pour toi... (l'extrait de lettre que tu nous cites est particulièrement bidon, voire risible, notamment).
en tout cas, si tu réponds, pour moi il faut le faire sur le même mode, à savoir courrier en RAR bien carré pour les remettre en place. et si ce courrier peut-être rédigé par un avocat (ou sur les conseils d'un avocat), c'est toujours mieux...
43 De julien - 18/01/2011, 09:02
Moi je serais tenté de ne rien répondre, ça sent la fausse lettre. Laisse le venir et se dégonfler tout seul. Les lettres vont surement devenir de plus en plus menaçantes, mais quand il voudra lancer la procéfure son avocat l'en dissuadera.
ÉVIDEMMENT ce conseil n'est valable si il n'y a pas de doutes possibles sur le fait que tu sois l'auteur de ce que tu présente, et que tu as bien mis tous les crédits
44 De iamfreelance - 19/01/2011, 19:30
Ce n'est pas une lettre bidon, elle vient directement de l'avocate de la société. Je l'ai eu au télephone, il semble déterminé, même si en creusant un peu on sent bien qu'il ne s'y connait pas plus que ça sur les droits d'auteurs...
Dans tous les cas j'ai contacté un avocat specialisé dans la propriété intelectuelle qui va me conseiller pour répondre correctement
Affaire à suivre...
Merci en tous cas !
45 De yamo - 20/01/2011, 08:51
Tiens, au cas où tu l'aurais pas vu, un lien qu'on a déjà posté ici mais qui est super :
>> http://www.maitre-eolas.fr/post/200...
Ca parle certes surtout des problèmes type blog et diffamation mais ça s'applique à tout.
Même si il est clair qu'avoir l'avis de ton propre avocat sera une très bonne chose, ça peut aider à faire le tri entre l'intox et le reste.
46 De filouping - 10/02/2011, 13:34
Je suis l'auteur du poste :
http://www.kob-one.com/fil-de-discu...
Je tiens juste à faire un petit historique de la procédure juridique que j'ai subi de puis ce poste (juin 2009).
Mon employeur me réclamait donc 7500 euros (soit disant "un accord amiable") je me suis donc renseigné auprès d'une avocate recommandé par un membre de KOBONE. L'avocate était relativement confiante étant donné que j'étaie un créatif autonome et que leur arguments (partie adverse) était peu faible.
Nous partons donc en procédure : cela consiste à l'échange de conclusion juridique entre les deux parties. en générale cela va jusqu'à trois jeux de conclusions pour chacune des parties puis c'est la plaidoirie entre avocat et un à deux mois plus tard le verdict.
Dans leurs première conclusions, la sommes demandé est passé de 7500 euros à 32 000 euros pour contrefaçon, préjudice moral, concurrence déloyale, remboursement de frai d'avocat. Leur argumentation principale était de prétendre que les œuvres en question étaient collectives.
Nous avons démonté 1 par 1 tous les arguments adverses et j'ai apporté 5 témoignage d'ancien collègue qui attestait de l'autonomie de mon(notre) travaille, donc non collectifs. J’étais sur de gagner à 85%. De plus pour contre attaque nous demandions un plus de 200 000 euros de droit d'auteur non rémunéré sur 8 ans lors de mon contrat de travail.
Donc après moult échange de bassesse et de vérité j'ai été reconnu coupable de contrefaçon et condamné à payer 2000 euros conformément à l'article 700 (remboursement des frais d'avocats) et à retirer les œuvres litigieuse de mon site.
Je viens de recevoir le compte rendu du verdict aujourd'hui : le tribunal ma donc déclaré contrefacteur car je recevais des instructions des clients et de mon employeur pour élaborer mes créations (cela s'appel un brief dans notre branche il me semble?) De plus c'est une profession à faible teneur en créativité personnel, pour cela le tribunal à estimé qu'il s'agissait d'une œuvre collective.
Apres un débriefing avec mon avocate il en ressort que j'ai eu une peine à équité, c'est dire que les juges ont estimé qu'il ne pouvait me donner raison car il ne vont pas engorger leur tribunaux avec tous les graphiste qui ne touche pas de prime de cession de droit d'auteur dans le cadre de leur contrat de travail (c'est à dire presque tous les infographiste qui sont passé par une agence ou imprimerie).Par contre il encourage les agences et autre à se faire du fric sur le dos de l'employé et de la loi
"L’article L. 111-1 du code de la Propriété Intellectuelle dispose clairement que « l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous ».
Apparemment la justice est dyslexique "incorporelle exclusif et opposable à tous".
Pour conclure cette histoire m'a couté 5000 euros, (avocat plus condamnation) je me dit que c'est toujours mieux que les 7500 du départ (Mieux vaut voir le verre à moitié plein qu'à vide) De plus la partie adverse n'est même pas rentré dans ses frais. Je me tâte à faire appel, car je n’ai pas beaucoup de rentré d’argent, et de plus faudrait que la justice admette leur contradiction et donc leurs torts et là c'est pas gagné
Bref j’ai la haine d’être toujours dans la peau de Calimero, j’aimerai bien que mon dossier soit médiatisé afin de montré au agence qu’ils ne peuvent harceler leur ex employer deux plus tart.
47 De yamo - 10/02/2011, 18:46
On parle de ton affaire ici >> http://www.kob-one.com/fil-de-discu...
La décision est effectivement très étonnante et largement incomprise.
48 De Inkboy - 10/02/2011, 18:57
Effectivement, sale affaire. J'espère que ça ne présage pas un revirement de jurisprudence !! pourtant l loi semblait assez claire.
49 De caipilora - 05/04/2011, 14:37
Tout d’abord merci pour toutes infos !
Vu que tout le monde est calé sur le sujet, j’aurai quelques questions.
J’aurai aimé savoir comment anticiper mes droits afin de ne pas être confronter à des problèmes ou menaces ?
Je suis graphiste salarié dans une agence de communication depuis bientôt 3 ans. Après avoir accumulé contrat de professionnalisation et cdd de 6 mois
(ce qui n’est pas légale, je sais, mais ce n’est pas le sujet du jour…), mon contrat se termine en septembre 2011.
J’ai en charge environ 80% des travaux graphiques de l’agence. J’ai donc réalisés beaucoup de documents depuis ces dernières années, et pour la majorité d’entre eux,
je considère que je suis l’unique auteur de ces oeuvres. Cependant, chaque support a été signé au nom de l’agence, mon nom ne figure nul part.
Comment puis-je prouver que je suis la créatrice et donc la propriétaire de ces oeuvres (qui sont déjà imprimées et publiés)?
Quelle démarches puis-je effectuer dès maintenant ?
Si je décide de me mettre à mon compte, je peux demander à l’agence de retirer de leur site mes créa, mais comment s’y prendre ?
Si je décide, par facilité, de céder mes droits d’auteur, comment fixer un tarif ?Je suppose que mon ancien employeur ne peut pas profiter de mes oeuvres et obtenir des droits gratuitement ?!
Merci de m’éclairer sur ce sujet. Je préfère anticiper pour ne pas me faire avoir…
50 De Identitools - 05/04/2011, 14:43
Article très instructif, je garde ça sous le coude, un jour ce sera peut être mon cas ^^'
51 De yamo - 05/04/2011, 21:15
Caipilora, je pense que tu te fourvoies un peu.
Tu as lu l'article, mais je t'invite à lire aussi mon premier commentaire à ce billet, et notamment la réserve que j'y fais sur tout ça.
Tu nous demandes quelles "démarches" effectuer, mais des démarches pour quoi ? Tu t'estimes lésé ?
Ou veux-tu juste revenir sur l'accord qui avait cours entre ton employeur et toi pour réclamer plus que convenu ?
Tu dis chercher à éviter les problèmes, mais à lire tes explications on dirait que tu t'apprêtes à en déclencher toi-même...
Alors j'ai peut-être mal compris ta situation ou ton passif (dont tu ne dis pas grand chose c'est vrai), mais je le répète, lis déjà ce que j'ai écrit au début et si tu l'estimes encore légitime, apporte-nous des précisions sur ton contexte et tes motivations...
52 De caipilora - 06/04/2011, 13:26
Merci yamo pour ta réponse. Je t’apporte quelques précisions sur ma situation.
Vu que mon contrat se termine en septembre, je suis entrain de réfléchir à mon avenir et peser toutes les conditions, avantages et inconvénients, à me mettre ne mon compte.
Mon employeur est une maline! Son seul souhait est que je me mette à mon compte et devienne une «fausse freelance», en travaillant à 100 % pour le compte de l’agence. J’ai déjà lu des articles sur cette situation et je ne pense pas que se soit une bonne solution. Entre les charges, les 50% des factures versées à l’agence, et le reste à se partager si on est plusieurs à travailler sur le sujet, je pense que je pourrai pas m’en sortir financièrement (c’est une petite agence qui tourne mais qui ne cartonne pas…). Donc, si je décide de me lancer, je souhaite être une «vrai» graphiste freelance en travaillant pour mon compte et différents clients.
Vu que sur mon contrat de travail ne figure aucunes informations sur les droits d’auteurs, je me demande simplement comment ça va se passer ! Si je créée mon site internet, mon portefolio sera quasi identique à celui de l’agence. Alors comment prouver mes compétences et surtout comment être «fiable» par rapport à mes futurs clients ? ils peuvent penser que je présente des réalisations qui ne m’appartiennent pas et donc que je suis une escroc ! Et si par malheur, mon ex-employeur me demande d’enlever les créations de mon site, comment puis-je prouver que c’est bien moi qui les ai réalisé ?
Je pense qu’elle serait capable de le faire en disant que ce sont des oeuvres collectives.
Peut-être qu’une simple mention sous chaque présentation suffirait à me rendre crédible…
Peut-être que tout se passera très bien mais je préfère être prévoyante et y réfléchir dès maintenant !
D’autant plus que son mari est avocat et qu’ils connaissent les stratagèmes pour être en droits face à toute situation ! La preuve, c’est mon quatrième CDD que je signe avec deux contrats de professionnalisation…
Voilà j’espère que je vous ai éclairer sur mes motivations !
53 De yamo - 07/04/2011, 08:59
Tu t'emballes un peu...
Fais ta vie, mets tes refs sur ton book quand tu te lanceras, en précisant pour la forme que tu les as faites pour telle agence (et en respectant les quelques autres règles données dans cet article), et tu verras bien ce que ça donne.
Si ton ex-employeur commence à te chercher des poux dans la tête, il sera toujours temps d'évaluer la meilleure réaction à avoir.
Les avocats connaissent certes la loi, mais ils ne sont pas au-dessus...
Quant aux clients, ne t'inquiète pas pour eux. Si tes travaux sont présentés de façon claire et renseignée il n'y a aucune raison qu'ils s'imaginent ci ou ça.
Je pense qu'aujourd'hui tes employeurs ont un très fort ascendant psychologique sur toi.
C'est cet ascendant qui leur a permis de t'exploiter pendant des années avec une suite de contrats illégaux sans que tu réagisses malgré les possibilités de le faire (prud'homme, IT...), celui qui leur permet aujourd'hui encore de te proposer tranquillement des plans qui relèvent de l'escroquerie pure et simple (salariat déguisé), ou de te faire peur à l'avance alors que tu n'as rien fait de mal...
Je pense qu'ils le savent et qu'ils escomptent bien continuer à te prendre pour leur carpette même quand tu ne seras plus censée leur obéir.
Alors crois-moi, le PLUS important de tout, pour te lancer en freelance, sera être de commencer par faire le travail nécessaire à te débarrasser de cette dépendance psychologique (autant que hiérarchique, financière et matérielle) vis-à-vis d'eux - et de n'importe quel autre client -, sinon ils y arriveront, et ton projet d'indépendance ne sera qu'une illusion. Il faut que le jour J tu sois réellement capable de sauter le pas.
Ca c'est beaucoup plus important que réagir a des problèmes qui n'existent pas encore. Si tu commence à faire cette démarche je gage que tu aborderas la suite de façon bien plus sereine... Et comme tu as déjà un pied dehors et que tu ne leur dois strictement rien tu peux commencer à t'y préparer dès maintenant.
Pour le reste, le seul conseil préventif "légal" que je pourrais te donner à ce stade, serait de rassembler tranquillement tout ce qui peut prouver que tu es bien l'auteur de tes travaux, notamment tous les fichiers sources de tes boulots et tous les échanges mails de travail (ou autres écrits) où le rôle de chacun - et surtout ta fonction de créatif - se comprend (si tu livres une charte, c'est que tu l'as faite, par exemple...). Conserve ça dans un coin si jamais un jour tu dois t'en servir pour prouver ta bonne foi.
54 De (un vrai)graphiste - 09/04/2011, 17:13
Bonjour à tous!
Un grand merci à Marie & Julien pour ce blog qui devient un lieu incontournable pour nous graphistes.
J'ai lu tous vos commentaires, voici ma contribution!
Je suis (info)graphiste dans une collectivité territoriale, 24 ans mon premier vrai job...
Au lieu d'infographiste, designer graphique aurait été préférable mais les gens me font cette tête :AIE: quand je leur dis.
Ça éviterai qu'on nous prenne pour des "dessinateurs de Mickey" voir plus haut.
Je m'étonne de ne voir aucun témoignages de graphistes salariés travaillant pour l'Etat ( et il doit en avoir
un paquet! Conseils Régionaux et Généraux et dans toutes leurs antennes satellites).
Oui l'Etat, le plus grand de tous les voleurs qui créé des lois sur mesure,
bafouant droits et aquis sociaux, sans parler de justisce. Vous allez comprendre.
Le contrat initial, (CAE pour 6 mois, 1266€ net avec un BAC+5 en design graphique, même McDo doit faire mieux... :TSS: ),
avait la célèbre clause de cession total de tous les travaux, etc. Cela m'avais paru absurde à l'époque mais comme
je voulais ce job et sans aucune connaissance j'ai signé.
Après quelques recherches pour comprendre comment les droit d'auteur des salariés fonctionnent,
j'ai interpellé mon employeur sur ce thème épineux lors de mon renouvellement.
Il m'a renouvelé pour la durée max de ce type de contrat, soit 2 ans au total.
Par contre, par respect à ma profession et voulant promouvoir un graphisme responsable,
je n'ai pas signé avant de faire modifier la fameuse clause:
- Avant nous pouvions lire:
CESSION DES DROITS
"A l'issue de sa mission Mr "moi" cédera définitivement à l'employeur tous les droits
d'utilisation des travaux et visuels sur tous supports, qui seront réalisés dans le cadre de ses missions
(reproductions, adaptations, modifications, diffusion et droits d'auteur)."
Ce qui laisse entendre que l'employeur n'a aucune connaissance aussi dans le domaine, car on ne peux pas
céder tout simplement des droits d'auteur et le mettre au même plan que de la diffusion ou de la modification.
- Après mon intervention nous pouvions lire:
CESSION DES DROITS D'AUTEURS
"A l'issue de sa mission Mr "moi" cédera définitivement à l'employeur tous les droits
d'utilisation des travaux et visuels sur tous supports, qui seront réalisés dans le cadre de ses missions
(reproductions, adaptations, modifications et de diffusion (et la nouveauté...)
dans le respect de l'intégrité de l'oeuvre sans altérer son contenu et l'esprit de l'auteur."
Une petite victoire en soi! :BOUNCE: Ça m'évitera de retrouver un projet retravailler
à la sauce du prochain stagiaire qui y mettra les pieds! :BATTE:
Mais je me sentais toujours laisé car étant le seul créateur de la plupart de la "com" de cette institution,
mon nom ne figuré pas en signature des travaux.
Oui à bas le graphisme anonyme! Nous ne somme pas des décorateurs, et non utiliser des cliparts word
ce n'est pas du graphisme! A présent mon nom figure sur les travaux que je réalise.
Par contre j'ai abandonné, par usure et par complexité de mise en oeuvre, l'idée de demander une compensation monétaire
pour la cession des droits d'exploitation, même si c'est ce qui est conseillé peu importe que l'employeur soi privé ou public!
voir cette article: http://agnestricoire-avocat.fr/IMG/...
C'est ce que je croyait, car cet article entre directement en conflits avec les recherches effectuées par l’employeur,
voici une copie de ce qu'on lui a répondu:
"Je fais suite à votre demande de renseignement concernant le droit d’auteur d’un agent engagé
par votre collectivité dans le cadre d’un contrat d’adaptation à l’emploi (CAE). (correction CAE=contrat d'accompagnement dans l'emploi)
Comme vous le constaterez en lisant la documentation ci-jointe, le droit d’auteur des agents publics
a été réformé par la loi du 01/08/2006 (lire loi DADVSI) qui a partiellement remis en cause l’ancien principe selon lequel
l’agent ne pouvait bénéficier d’aucun droit d’auteur pour les œuvres qui étaient réalisées dans le cadre du service public.
Désormais l’article L 131-3-1 du code de la propriété intellectuelle dispose :
« Dans la mesure strictement nécessaire à l'accomplissement d'une mission de service public,
le droit d'exploitation d'une oeuvre créée par un agent de l'Etat dans l'exercice de ses fonctions
ou d'après les instructions reçues est, dès la création, cédé de plein droit à l'Etat.
Pour l'exploitation commerciale de l'oeuvre mentionnée au premier alinéa, l'Etat ne dispose envers
l'agent auteur que d'un droit de préférence. Cette disposition n'est pas applicable dans le cas
d'activités de recherche scientifique d'un établissement public à caractère scientifique et technologique
ou d'un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, lorsque ces activités
font l'objet d'un contrat avec une personne morale de droit privé.
«Les dispositions de cet article s’appliquent aux collectivités territoriales à propos des oeuvres créées
par leurs agents dans l'exercice de leurs fonctions ou d'après les instructions reçues (cf. article L. 131-3-2).
Comme l’a indiqué le ministre de la culture, dans une réponse ministérielle que vous trouverez en pièce jointe,
les droits patrimoniaux d’auteurs sont donc toujours transférés de plein droit à la collectivité pour les exploitations
à des fins non commerciales. Par contre, dés l’instant où les œuvres font l’objet d’une exploitation commerciale,
les collectivités ne disposent envers l’agent que d’un droit de préférence.
Il faut noter que les dispositions concernant les œuvres réalisées par les agents de droit privé sont beaucoup
moins favorables aux employeurs puisque il n’y a pas de cession des droits patrimoniaux ces derniers
devant être expressément cédés. (Vous trouverez en pièce jointe une synthèse du régime des droits d’auteurs
concernant les salariés de droit privé. Vous pouvez également lire une intéressante étude comparative à l’adresse suivante : http://www.journaldunet.com/juridiq... ).
Toutefois, bien que votre agent dispose d’un contrat de droit privé, dans la mesure où il exerce ses fonctions
dans une collectivité les dispositions de l’article L. 131-3-1 du code de la propriété intellectuelle semblent lui être applicables.
En conséquence, dés l’instant où vous ne comptez pas utilisez à des fins commerciales les œuvres que votre agent a réalisées
durant son service, vous n’êtes pas tenus de dédommager l’agent. En revanche si l’œuvre est exploitée commercialement,
dans la mesure où vous ne bénéficiez pas d’une cession automatique du droit d’exploitation, il convient de négocier
avec l’agent les conditions d’exploitation.
xxxxxxxx xxxxxxxxxx
Service Documentation
Centre de Gestion de la xxxxxx"
Fin de citation.
Donc qui croire à la fin?
Pour résumer si les droits d'un graphiste salarié doivent être négocié dans un entreprise privé
et ne sont surtout pas obligatoires et automatiquement cédés, dans le cadre public c'est l'inverse le graphiste devra
automatiquement céder tous droits d'exploitation du moment que le projet n'englobe pas de dimension commerciale.
Dans le cas contraire il y a lieu à négociation, n'est pas?
Voici un lien qui confirme encore une fois ces propos: http://www.adbs.fr/quel-droit-d-aut...
Voila pourquoi j'affirme que l'Etat est encore plus abusif sur ce thème qu'une entreprise privé!
Car oui l'argent ne circule pas de main en main mais il tire forcément des bénéfices et économiques en plus,
(Par exemple: Un projet, mis en valeur, gère des bénéfices, cette mise en valeur a elle même une valeur marchande.
Un projet touristique (ex: set de table pour restaurateurs d'un territoire) générera plus de touristes sur le territoire et donc des billet achetés).
Les exemples de manquent pas! Il devrait avoir compensation!
J'aimerai savoir si vous avez d'autre pratiques, ou d'exemples et si vous confirmer ces informations, quelque peu chocantes!
Pour finir, Graphiste, Designer graphique, Infographiste, Web-designer, faite respecter votre métier!
Ne casser pas les prix (un logo à 25€ ça n'existe pas), faite mentionner votre nom quand vous en êtes l'auteur,
argumenter vos choix de manière technique, (un graphiste qui ne connais pas la Gestalt Théoriele fera difficilement!),
Quand votre patron ou client vous dis de mettre un logo plus gros, demander lui s'il donnerait aussi des conseils à un architecte,
je sais c'est pas gagner...mais notre domaine est aussi technique que l'architecture il n'y a pas de raison que nos choix
soit remis en cause constamment!
Et vous verrez d'ici quelques temps nous aurons un statut qui nous permettra de vivre décemment et nous seront respectés
à nouveaux. Du temps ou il n'y avait pas d’ordinateurs, du temps des typographes, du plomb, du temps du savoir faire.
Pensez-y! L'ordi est notre meilleur outil mais il a servi a fortement diminuer notre considération au yeux du public,
car oui tous le monde est graphiste aujourd'hui!
55 De (un vrai)graphiste - 09/04/2011, 17:18
Bonjour à tous!
Un grand merci à Marie & Julien pour ce blog qui devient un lieu incontournable pour nous graphistes.
J'ai lu tous vos commentaires, voici ma contribution!
Je suis (info)graphiste dans une collectivité territoriale, 24 ans mon premier vrai job...
Au lieu d'infographiste, designer graphique aurait été préférable mais les gens me font cette tête :AIE: quand je leur dis.
Ça éviterai qu'on nous prenne pour des "dessinateurs de Mickey" voir plus haut.
Je m'étonne de ne voir aucun témoignages de graphistes salariés travaillant pour l'Etat ( et il doit en avoir
un paquet! Conseils Régionaux et Généraux et dans toutes leurs antennes satellites).
Oui l'Etat, le plus grand de tous les voleurs qui créé des lois sur mesure,
bafouant droits et aquis sociaux, sans parler de justisce. Vous allez comprendre.
Le contrat initial que j'ai signé, (CAE pour 6 mois, 1266€ net avec un BAC+5 en design graphique, même McDo doit faire mieux... :TSS: ),
avait la célèbre clause de cession total de tous les travaux, etc. Cela m'avais paru absurde à l'époque mais comme
je voulais ce job et sans aucune connaissance j'ai signé.
Après quelques recherches pour comprendre comment les droit d'auteur des salariés fonctionnent,
j'ai interpellé mon employeur sur ce thème épineux lors de mon renouvellement.
Il m'a renouvelé pour la durée max de ce type de contrat, soit 2 ans au total.
Par contre, par respect à ma profession et voulant promouvoir un graphisme responsable,
je n'ai pas signé avant de faire modifier la fameuse clause:
- Avant nous pouvions lire:
CESSION DES DROITS
"A l'issue de sa mission Mr "moi" cédera définitivement à l'employeur tous les droits
d'utilisation des travaux et visuels sur tous supports, qui seront réalisés dans le cadre de ses missions
(reproductions, adaptations, modifications, diffusion et droits d'auteur)."
Ce qui laisse entendre que l'employeur n'a aucune connaissance aussi dans le domaine, car on ne peux pas
céder tout simplement des droits d'auteur et le mettre au même plan que de la diffusion ou de la modification.
- Après mon intervention nous pouvions lire:
CESSION DES DROITS D'AUTEURS
"A l'issue de sa mission Mr "moi" cédera définitivement à l'employeur tous les droits
d'utilisation des travaux et visuels sur tous supports, qui seront réalisés dans le cadre de ses missions
(reproductions, adaptations, modifications et de diffusion (et la nouveauté...)
dans le respect de l'intégrité de l'oeuvre sans altérer son contenu et l'esprit de l'auteur."
Une petite victoire en soi! :BOUNCE: Ça m'évitera de retrouver un projet retravailler
à la sauce du prochain stagiaire qui y mettra les pieds! :BATTE:
Mais je me sentais toujours laisé car étant le seul créateur de la plupart de la "com" de cette institution,
mon nom ne figuré pas en signature des travaux.
Oui à bas le graphisme anonyme! Nous ne somme pas des décorateurs, et non utiliser des cliparts word
ce n'est pas du graphisme! A présent mon nom figure sur les travaux que je réalise.
Par contre j'ai abandonné, par usure et par complexité de mise en oeuvre, l'idée de demander une compensation monétaire
pour la cession des droits d'exploitation, même si c'est ce qui est conseillé peu importe que l'employeur soi privé ou public!
voir cette article: http://agnestricoire-avocat.fr/IMG/...
C'est ce que je croyait, car cet article entre directement en conflits avec les recherches effectuées par l’employeur,
voici une copie de ce qu'on lui a répondu:
"Je fais suite à votre demande de renseignement concernant le droit d’auteur d’un agent engagé
par votre collectivité dans le cadre d’un contrat d’adaptation à l’emploi (CAE). (correction CAE=contrat d'accompagnement dans l'emploi)
Comme vous le constaterez en lisant la documentation ci-jointe, le droit d’auteur des agents publics
a été réformé par la loi du 01/08/2006 (lire loi DADVSI) qui a partiellement remis en cause l’ancien principe selon lequel
l’agent ne pouvait bénéficier d’aucun droit d’auteur pour les œuvres qui étaient réalisées dans le cadre du service public.
Désormais l’article L 131-3-1 du code de la propriété intellectuelle dispose :
« Dans la mesure strictement nécessaire à l'accomplissement d'une mission de service public,
le droit d'exploitation d'une oeuvre créée par un agent de l'Etat dans l'exercice de ses fonctions
ou d'après les instructions reçues est, dès la création, cédé de plein droit à l'Etat.
Pour l'exploitation commerciale de l'oeuvre mentionnée au premier alinéa, l'Etat ne dispose envers
l'agent auteur que d'un droit de préférence. Cette disposition n'est pas applicable dans le cas
d'activités de recherche scientifique d'un établissement public à caractère scientifique et technologique
ou d'un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, lorsque ces activités
font l'objet d'un contrat avec une personne morale de droit privé.
«Les dispositions de cet article s’appliquent aux collectivités territoriales à propos des oeuvres créées
par leurs agents dans l'exercice de leurs fonctions ou d'après les instructions reçues (cf. article L. 131-3-2).
Comme l’a indiqué le ministre de la culture, dans une réponse ministérielle que vous trouverez en pièce jointe,
les droits patrimoniaux d’auteurs sont donc toujours transférés de plein droit à la collectivité pour les exploitations
à des fins non commerciales. Par contre, dés l’instant où les œuvres font l’objet d’une exploitation commerciale,
les collectivités ne disposent envers l’agent que d’un droit de préférence.
Il faut noter que les dispositions concernant les œuvres réalisées par les agents de droit privé sont beaucoup
moins favorables aux employeurs puisque il n’y a pas de cession des droits patrimoniaux ces derniers
devant être expressément cédés. (Vous trouverez en pièce jointe une synthèse du régime des droits d’auteurs
concernant les salariés de droit privé. Vous pouvez également lire une intéressante étude comparative à l’adresse suivante : http://www.journaldunet.com/juridiq... ).
Toutefois, bien que votre agent dispose d’un contrat de droit privé, dans la mesure où il exerce ses fonctions
dans une collectivité les dispositions de l’article L. 131-3-1 du code de la propriété intellectuelle semblent lui être applicables.
En conséquence, dés l’instant où vous ne comptez pas utilisez à des fins commerciales les œuvres que votre agent a réalisées
durant son service, vous n’êtes pas tenus de dédommager l’agent. En revanche si l’œuvre est exploitée commercialement,
dans la mesure où vous ne bénéficiez pas d’une cession automatique du droit d’exploitation, il convient de négocier
avec l’agent les conditions d’exploitation.
xxxxxxxx xxxxxxxxxx
Service Documentation
Centre de Gestion de la xxxxxx"
Fin de citation.
Donc qui croire à la fin?
Pour résumer si les droits d'un graphiste salarié doivent être négocié dans un entreprise privé
et ne sont surtout pas obligatoires et automatiquement cédés, dans le cadre public c'est l'inverse le graphiste devra
automatiquement céder tous droits d'exploitation du moment que le projet n'englobe pas de dimension commerciale.
Dans le cas contraire il y a lieu à négociation, n'est ce pas?
Voici un lien qui confirme encore une fois ces propos: http://www.adbs.fr/quel-droit-d-aut...
Voila pourquoi j'affirme que l'Etat est encore plus abusif sur ce thème qu'une entreprise privé!
Car oui l'argent ne circule pas de main en main mais il tire forcément des bénéfices et économiques en plus,
(Par exemple: Un projet, mis en valeur, gère des bénéfices, cette mise en valeur a elle même une valeur marchande.
Un projet touristique (ex: set de table pour restaurateurs d'un territoire) générera plus de touristes sur le territoire et donc des billet achetés).
Les exemples de manquent pas! Il devrait avoir compensation!
J'aimerai savoir si vous avez d'autre pratiques, ou d'exemples et si vous confirmer ces informations, quelque peu chocantes!
Pour finir, Graphiste, Designer graphique, Infographiste, Web-designer, faite respecter votre métier!
Ne casser pas les prix (un logo à 25€ ça n'existe pas), faite mentionner votre nom quand vous en êtes l'auteur,
argumenter vos choix de manière technique, (un graphiste qui ne connais pas la Gestalt Théorie le fera difficilement!),
Quand votre patron ou client vous dis de mettre un logo plus gros, demander lui s'il donnerait aussi des conseils à un architecte,
je sais c'est pas gagner...mais notre domaine est aussi technique que l'architecture il n'y a pas de raison que nos choix
soit remis en cause constamment!
Et vous verrez d'ici quelques temps nous aurons un statut qui nous permettra de vivre décemment et nous seront respectés
à nouveaux. Du temps ou il n'y avait pas d’ordinateurs, du temps des typographes, du plomb, du temps du savoir faire.
Pensez-y! L'ordi est notre meilleur outil mais il a servi a fortement diminuer notre considération au yeux du public,
car oui tous le monde est graphiste aujourd'hui!
56 De coccibook - 14/07/2011, 15:36
Bonjour,
Je viens de parcourir votre blog, et je crois que j'ai trouvé ma nouvelle bible !
Je suis comme qui dirais une débutante sur le marché du travail, (j'ai obtenue mon diplôme de "graphiste" l'année dernière), et j'estime humblement ne pas être encore prête à me lancer. Je poursuis dans ma formation avec des stages ... et à ce propos, j'ai une petite question sur le droit d'auteur.
En effet, dans le stage ou je suis, je réalise seule certaines des créations (du type plaquettes de présentation pour entreprise), et il y a une clause dans ma convention de stage, qui stipule :
"Conformément au code de la propriété intellectuelle, si le travail du stagiaire donne lieu à la création d’une oeuvre protégée par le droit d’auteur ou la propriété industrielle (y compris un logiciel), si l’organisme d’accueil souhaite l’utiliser et que le stagiaire est d’accord, un contrat devra être signé entre le stagiaire (auteur) et l’organisme d’accueil. Devront notamment être précisés l’étendue des droits cédés, l’éventuelle exclusivité, la destination, les supports utilisés et la durée de la cession, ainsi que, le cas échéant, le montant de la rémunération due à l’étudiant au titre de la cession.
Cette clause s’applique également dans le cas des stages dans les Organismes publics."
Si je comprend bien tout, je suis en droit de demander à mon "employeur" (maître de stage, agence ...), une rémunération pour la cession des droits d'auteurs, sur l'oeuvre que je lui ai fournis?
Entendons nous bien que l'agence ou je suis en stage, c'est pas franchement le bonheur et que bien qu'apparemment ce soit courant, ce faire exploiter n'est pas mon but lorsque je suis à la recherche d'un stage.
Je vous remercie donc d'avance si vous pouviez me confirmer (ou l'inverse) que je suis dans mon bon droit.
57 De BKGraphik - 23/09/2011, 14:26
Bonjour,
Je suis infographiste webdesigner dans une web agency.
J'ai 3 ans d'ancienneté et plus de 100 créations originales , créations graphiques qui sont intégrées par une équipe de techniciens derrière.
Puis-je revendiquer la parternité des oeuvres sans avoir participé au codage, sachant que la maquette validée ne comporte que du bolobolo puisque à la livraison le client beneficie d'un cms pour remplir et mettre à jour le site.
Je suis en train de quitter l'entreprise dans la douleur (litige sur mon activité perso de photographe alors que je suis embauché en tant qu'infographiste esclave de son patron :BATTE: ) que suis-je en droit de réclamer.
Merci d'avance pour votre blog vos infos et votre soutien
Merci d'avance
58 De yamo - 23/09/2011, 22:06
Bonjour,
Un lien pour t'aider >> http://www.mariejulien.com/?post/20...
59 De jul - 22/11/2011, 15:17
Bonjour,
j'aurais aimé savoir comment cela se passe si on quitte l'agence avant même que les projets sur lesquels nous avons travaillé ne soient sortis.
mes employeurs ne m'autorisent pas a divulguer les projets puisqu'ils sont encore confidentiels et le seront surement toujours dans les mois à venir.
Je me fais bananer?
merci d'avance
60 De yamo - 23/11/2011, 12:11
C'est normal et logique. Attend la publication des projets avant d'en parler.
Ca vaut aussi pour quand on est freelance.
61 De Xplorer - 18/03/2012, 15:44
Très intéressant, on se prend à devenir optimiste finalement. Eh oui, dès que j'ai préparé mon Book/CV illustré pour l'envoyer à un certaines agence, en pdf, m'est venue cette question de l'enfer des droits d'auteur.
Qu'en est-il de ces droits du graphiste/modeleur 3d qui a travaillé dans des agences d'architecture et souhaite montrer ce qu'il sait faire pour .... bosser !
D'après ce que j'ai compris :
il ne suffit pas simplement de mentionner le nom de l'agence qui développe un projet d'archi pour lequel vous avez participé à la conception, modelé le projet, rendu des images ...
Il ne faut pas mettre dans ce book emailé des projets qui n'ont pas été rendus publiques ..
Et si l'on veut mettre certaines images qui n'ont pas été rendues publiques, d'un projet qui a été rendu publique ?
Et si des boîtes spécialisées ont rendu des images d'un projet sur lequel vous avez travaillé, que vous avez modelé en 3d, dont le concept ne vient pas de vous mais de la boîte qui vous emploie pour bosser sur ce concept ?
C'est vraiment compliqué, j'ai l'impression de ne rien pouvoir faire, et même de ne pas avoir le droit de bosser finalement.
62 De Vic - 13/06/2012, 19:21
Hello,
très chouette article que je me serais du de lire avant ! Je viens de refaire mon site et l'ai mis en ligne il y a quelques jours, avec dedans le fameux projet stratégique de site qui va sortir dans 6 mois... Le client vient de s'en rendre compte et n'est pas du tout, mais alors pas du tout content... Les patrons de l'agence ne sont pas du tout, mais alors pas du tout content non plus, bref tout ça dans le cadre d'un licenciement déjà engagé verbalement mais non contractuelement, le tout arrosé d'un clause de confidentialité contractuelle... :tooh:
La question c'est bien qu'est ce que je risque, ils ne peuvent pas me virer 2 fois... mais peuvent-il m'attaquer au tribunal / prud'homme ?
merci
63 De Yamo - 16/06/2012, 09:55
"avec dedans le fameux projet stratégique de site qui va sortir dans 6 mois... "
>> Je pense qu'il n'y a pas besoin de te faire remarquer à quel point c'était incroyablement ... imprudent (disons-le comme ça) de faire ce genre de chose. Tu ne t'es dit à aucun moment que c'était peut-être une connerie ?
"La question c'est bien qu'est ce que je risque, ils ne peuvent pas me virer 2 fois... mais peuvent-il m'attaquer au tribunal / prud'homme ?"
>> Bien-sûr. Il peuvent t'attaquer au titre de la divulgation d'informations privées et de la violation d'un accord de confidentialité (car il y en avait un en plus... franchement mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête ??), et réclamer une condamnation à la hauteur du préjudice qu'ils estimerons avoir subit. À combien ils estimerons ce préjudice j'en sais rien, mais en tout cas ils ont l'air pas mal remonter et très honnêtement je pense qu'on peut pas leur en vouloir.
Là-dessus je pense qu'il serait temps que te mettes à agir un peu plus intelligemment que par le passé et qu'au lieu de rester traîner sur Internet à demander le poids du camion que tu vas te prendre dans la gueule tu ailles *sans tarder* consulter un avocat pour faire le point sur ta situation.
Il faut que tu te bouges là...
64 De Tchii - 11/09/2012, 12:30
Bonjour,
Je suis salariée en CDI en tant qu'ergonome designer d'interface dans une boite et en travailleur indépendant à côté, et j'avais une question concernant es droits.
Concrètement, je voudrais publier sur mon blog, site web pour mon book des réalisations d'interfaces (mes créations originales en format maquettes) des avant vente que je réalise depuis au moins 6 mois. Je ne fais plus que ça quasiment, donc si je ne les publie pas je zappe plus de 6 mois dans mon book, dont de belles références...
Ces avant-ventes n'ont pas abouties sur des contrats pour mon employeur (qui signe au passage un contrat de non divulgation d'infos sur les avant-ventes réalisées).
Puis-je les publier sur mon book et mon blog perso sans leur demander l'autorisation ? car dans mon contrat j'ai une clause de non divulgation d'informations et de tous projets de toute nature que ce soit.
Cette clause, au vue de ce que je viens de lire me semble caduque.
Mais étant donné que les maquettes et infos comme quoi mon employeur a participer à une avan-vente pour le client X n'est pas publique, ai-je le droit de publier mes créations sans craindre des problèmes légitimes ?
65 De Meux21 - 04/10/2012, 11:09
Bonjour à tous,
Je suis graphiste et je risque d'être licencié pour raisons économiques dans quelques mois…
J'aimerais connaître mes droits concernant tous les travaux effectués depuis plus de 3 ans.
Est-ce que quelqu'un peut m'éclaire ?
Merci…
66 De Julien D. - 22/10/2012, 10:36
Quelques remarques sur votre article. Tout tourne autour de la notion d'oeuvre de l'esprit. Or ce point est essentiel et il faut en connaitre la définition avant de croire que tout est sa propriété lorsque l'on est graphiste. En effet Toute œuvre de l’esprit doit, pour bénéficier de la protection légale, satisfaire à deux exigences :
1- L’exigence d’une concrétisation formelle de l’oeuvre : toute création intellectuelle doit être matérialisée dans une forme qui la rende matériellement perceptible. Le droit d’auteur ne protège pas les idées, les concepts ou les méthodes qui sont à la base de la création lesquels sont de libre parcours et ne peuvent faire l’objet d’une appropriation privative. En revanche, le fait qu’une œuvre soit inachevée ou en cours d’élaboration ne fait pas obstacle à sa protection.
2- L’exigence d’une forme originale : l’originalité est la condition nécessaire et suffisante pour bénéficier de la protection du droit d’auteur. Le critère de l'originalité, apprécié par le juge au cas par cas, s'entend de l'empreinte de la personnalité de l'auteur.
Le cas n°2 est important car, par exemple, le changement de quelques couleurs sur un site web existant ne constitue pas une création. J'ai eu le cas d'un client ex-salarié d'une webagency qui souhaitait réclamer des droit d'auteur sur des thèmes graphiques vendus par cette entreprise. Or les thèmes réalisés étaient des variations de couleurs d'un thème initialement fait par d'autres. En tout état de cause ce graphiste ne pouvait en aucun cas se voir attribuer les droits compte-tenu :
1- Qu'il n'était aucunement à l'origine du design initial;
2- Que le changement des couleurs ne constituait pas une création originale.
Autre cas, un autre ex-salarié est venu me voir pour réclamer des droits d'auteurs concernant des icônes sur un site web. Or il est vite apparu que les icônes en question étaient un simple changement de couleur d'un pack d'icônes sans royalties téléchargé sur le Web. La licence (CC) n'impliquait aucunement :
1- de s'attribuer les droits,
2- une création originale.
Dans les deux cas j'ai dissuadé ces personnes de poursuivre leur action car elles n'avaient aucune chance d'aboutir. Comme dit plus haut, le respect de ces droits implique aussi le respect des droits des autres.
Le cas des oeuvres collectives est aussi très clair et si un seul graphiste intervient le droit lui appartient, si plusieurs personnes interviennent dans la conception, par exemple en adressant des valeurs pour des codes couleurs, des tailles, des croquis (par exemple pour un logo), etc. le graphiste ne peut plus s'attribuer les droits de création d'une oeuvre qui devient collective. Le pire que j'ai vu c'est un webdesigner d'une entreprise qui réclamait des royalties à son ex-employeur alors que celui lui a fourni la plupart des éléments graphiques, le code couleur, les tailles et une maquette de composition. Ce webdesigner n'a simplement qu'assemblé les pièces et donc l'oeuvre est là collective. Il a bien évidemment été débouté.
67 De fhgraphisme - 14/11/2012, 16:39
Bonjour,
Une petite question, qui rejoint tout ça...
J ai quitté l'agence pour laquelle je travaillai il y a 1 an. Mes patrons sont plutôt exclusifs, voir même exploitant de la masse salariale, mais ce n'est pas le débat...
Je compte me lancer en freelance sous peu. Je suis en train de reconstruire mon book, et j'aimerai y mettre les travaux de mes dernières années dans cette agence.
J'ai bien compris la notion de droits d'auteurs, dans ces grandes lignes, mais je sais que si ils s'aperçoivent que j'ai mis mes travaux fait à l'agence sur mon book, ils ne seront pas du tout content...
mais pas du tout.
Ils fonctionnent dans le "secret" pourrait-on dire.
Explication : l'agence travail pour 2 grands groupes média, on les nommera A et B. A et B ne peuvent pas se voir, se dispute le marché, et donc il est hors de questions que l'agence signe ses "créations" directement (c est pour ça aussi qu'ils ont créer plusieurs structures) sous peine de se voir perdre un des groupes.
Les travaux réalisé pour A et B, sont fait pour d'autres clients : grandes marques, petites industries, etc...
Mon soucis est le suivant... Si j'espose une de mes réalisation, je montre la marque pour laquelle le groupe A avait fait une commande à l'agence.
Alors dans ce cas, comment ne froisser personne et que marquer ?
J'ai bien pensé à ne citer que le groupe et le client étant représenté sur la création (cela lui fait toujours une pub) mais pas l'agence, car je dévoile une chose qu'il ne souhaites pas...
Pour certaines créations, il va de soit que je changerai le texte, pour ne rien divulgué de comprométant pour eux...
Ils y a des créations qui sont entiérement mon oeuvre, mais commandé par le patron, et entre "" diriger par lui, donc comment definir "la collaboration" et le "collectif"...
D'après ce que je vois ici, je n'ai pas grand chose à craindre, mais je n'aimerai pas me retrouver au tribunal, car c'est quelque chose auquel ils sont habitué quand on les contredits...
Mais il faut bien que je me lance, et je ne peux laisser derrière moi ce que j'ai fait sur les 4 dernières années, c 'est quasi mort...
Je vous remercie pour votre aide, et pour toutes les réponses claires que j'ai déjà trouvé ici...
Cordialement,
Franck
68 De Abeille - 25/01/2013, 12:11
Bonjour,
voilà je débute dans l'univers des illustrateurs indépendants et j'ai besoin de conseils
Une personne m'a contacté pour m'acheter des illustrations avec les droits sur les travaux d'impression et un contrat d'exclusivité. C'est une entreprise danoise qui a un site de vente d'objet sur catalogue et travaille aussi avec des revendeurs.
Je n'ai aucune idée des procédures à suivre, ni du contrat à utiliser, du statut le plus approprié et des tarifs. Ceux sont des illustrations qui vont être vendu encadrées sous leur marque.
69 De Tony - 14/05/2013, 13:26
Bonjour, j'ai une question qui concerne une alternative aux sujets abordés : J'ai fais une proposition d'un logo à un client lorsque j'étais en agence, mais cette proposition n'a pas été retenue par le client et a été abandonnée.
Mais j'ai souhaité l'afficher sur mon portfolio car j'en suis fier
Aujourd'hui je suis en freelance et un prospect qui a vu la créa aimerai bien que je la reprenne pour l'adapter à son entreprise (le wording étant presque le même). Ai-je le droit d'utiliser cette créa, jusqu'ici inutilisée par l'agence, en tant que freelance, et presque à l'identique ?
Merci
--> super blog c'est une bible
70 De nanou - 03/11/2014, 18:48
Bonsoir, et merci pour cet article fort intéressant !
J'ai cependant besoin de lumière sur un point où deux ... Dans mon cas (je suis infographiste dans une entreprise) c'est une de mes collègues qui a pris les créations pour son book perso... que se passe t-il dans ce cas ... cela rentre t-il dans le cadre de la loi ?
Merci d'avance pour votre aide.
Ps : je précise qu'elle n'a pas du tout travailler sur les créations.
71 De nono - 19/01/2015, 12:48
Une question pour ma part,
Je suis employé comme animateur culturel, avec un contrat en CDI.
Dans mes missions je suis amené aussi à réaliser des illustrations utilisées entre autre pour des panneaux d'interprétation, cartes postales et autres visuels (logos... etc)
Mon nom apparaît bien effectivement sur l'ensemble des documents mais cela m'ouvre t il accès à des droits spécifiques financièrement parlant ?
Je pense spécialement à des illustrations faites dans un but précis et réutilisées par la suite pour d'autres projets.
Merci d'avance pour votre aide.
72 De PANMALIN - 25/04/2015, 18:03
Bonjour à tous,
Une redite je le pense, mais une redite avec un cas un peu plus complexe.
J'ai travaillé en cdi, pendant quelques années dans une boite de 3d architecturale.
Je suis à mon compte et je voudrais mettre sur mon site les images que j'ai produit durant mon passage en agence.
J'ai bien compris que si rien n'ai spécifier dans le contrat , mes images sont ma propriété. Et que mon ex patron ne peu rien contre moi.
Mais quand est il quand l'image 3d est composée de fichiers 3d, en partie achetés dans une banque 3D type "Archmodels Evermotion": le fotolia de la 3D?
Mon ex patron a acheté ses objets sur ces sites. Je les ai réutiliser en tant que salarié pour constituer de nouvelles images inédites et sur mesure pour les clients de mon ex patron.
Ce sont des arbres 3d , ou des objets courants, comme des lampes, ect... qui font partie d'une image plus complexe.
Puis je utiliser mes images pour mon porte folio? Mon patron peut il m'attaqué? dois je acheter les objets présents sur mes images à Archmodels Evermotion ou Fotolia?
Je vous remercie d'avance pour votre aide.
73 De avirex - 09/06/2015, 09:46
Bonjour. La boîte dont je suis salarié envisage de faire de la sous-traitance et me demande pour ça de rendre mon book anonyme, pour me présenter ainsi au client potentiel (avec une autre graphiste en freelance elle) et ne pas être "récupéré" par la suite j'imagine. L'essentiel des travaux réalisés l'ont été en école, en freelance ou pour d'autres boîtes. J'avoue que ça me chiffonne. Merci d'avance de vos lumières.
74 De Lacat - 13/10/2015, 13:41
Bonjour,
Merci pour cet article très instructif ! J'aurais cependant une petite question.
Je travaille aujourd'hui en tant que graphiste pour un bouquet de chaine TV,
et je fais très régulièrement des dossiers de presse pour promouvoir des programmes (principalement des séries américaines).
Pour se faire, je me sers non seulement de mon cerveau et de mes petits doigts, mais aussi du matériel photo mis à notre disposition par les ayants-droit.
Certains dossiers de presse étant assez réussis, j'aimerais les afficher dans mon portfolio mais d'après votre article, ça semble assez compliqué.
Arrêtez moi si je me trompe mais dans ce cas là, il s'agirait bien d'une œuvre composite non ?
Ca veut donc dire que même en affichant le copyright des photos, il n'est pas sûr que je puisse m'en servir ?
Je me pose la question car les photos utilisées sur ces dossiers sont déjà toutes sur internet (certainement illégalement oui je sais mais bon...),
aucune photo n'est sortie avant la date demandée par l'ayant-droit. Je demanderai bien à notre service juridique mais je ne voudrais pas me faire "griller".
Je sais que l'utilisation de ces photos est très règlementée dans le cadre de ma boite car il ne faudrait pas promouvoir un programme qui n'est pas en diff ou autre,
cependant est ce que cette règlementation s'applique aussi à moi ?
Merci par avance pour votre aide !
75 De oonizz - 11/01/2017, 15:17
Bonjour,
Merci pour votre article ?
Dans le cas de retouche photo, l'oeuvre finale a été laissée et utilisée par l'entreprise, mais quand est il des fichiers sources, peuvent ils être exigés ?
76 De anouck - 24/02/2017, 22:40
Bonjour , Merci pour cet article bien détaillé,
je suis tombée dessus car je viens de rompre d’un commun accord avec une agence pour des raisons de journées avec heures sup. non indémnisées…
j’ai récupérer les pages du magazines que j’ai conçu et maquettées, la boss s’en est aperçu et m’a fait signer un doc avec un article d’obligation de confidentialité qui se prolonge après la cessation du contrat de travail, et en gros comme quoi je n’ai pas le droit de montrer ces pages que j’ai créer quand le magazine sera paru bien entendu ….
En gros il est écrit que les pages que j’ai créer pour ce magazine appartiennent uniquement à la société et qu’elle me poursuivra si jamais je les utilise pour mes démarches perso ( mon portfolio en somme )
Y a t’il un article de loi précis qui concerne ce cas que je pourrais lui envoyer pour être tranquille ? Il s’agit de pages graphique d’un magazine de tourisme, rien de très confidentiel ( c’est pas la Nasa … )
Merci d’avance,
Anouck
77 De MariePlt - 25/11/2020, 17:22
Bonjour,
Je suis décoratrice d’intérieur - Bientôt licenciée pour motif économique, je suis actuellement en train de créer mon propre site. Je vais me mettre en auto entrepreneur, afin de pouvoir travailler pour des projets en free lance auprès d’entreprise ou directement auprès de particulier.
-> J’ai dans mon contrat actuel j’ai une clause de “Propriété intellectuelle” : Tout document, toute création ou toute procédure, réalisé(e) ou mise en place par la salariée dans l’exercice de ses fonctions appartiendra, de plein droit a la société. La salariée s’oblige a restituer à la société lors de la cessation de son activité, quelles qu’en soient les causes et les modalités, tous les documents qui seraient alors en sa possession, en originaux et copies en raison de son emploi. D’autre part, la salarié s’interdit toute utilisation, après la cessation de son activité, des méthodes et savoir faire appartenant à la société.
et de “secret professionnelle” et il est noté que le secret professionnelle subsistera après la fin du présent contrat
pour information tous les projets terminés sont déjà sur le site internet ou fb ou insta
Dans ce cas et avec ces clauses … je suis coincé pour mettre mes créa sur mon site (meme si je mentionne que cela a été réalisé au saint de la société en question)
Merci pour vos retours !