En préambule je tiens à préciser que je suis moi-même auteur, et que ces hausses m’ennuient autant que vous, étant donné que je préférerais (comme tout le monde je pense) que mes cotisations baissent plutôt qu’elles augmentent.
Toutefois, je reste conscient de bénéficier d’un des régimes, ou peut être même du régime le plus avantageux pour une entreprise. À partir de là, il suffit d’en tirer parti.
Note : pour les auteurs édités dont les revenus sont intégralement déclarés par les tiers (en général la maison d’édition) il existe un régime dit “de traitements et salaires” où l’éditeur paye directement les cotisations pour l’auteur, mais il s’agit bien exactement des mêmes cotisations dont il est question dans ce billet.
Votre petite entreprise
Pour commencer, rappelons que les personnes touchées par ces hausses sont avant tout des entreprises (entreprises individuelles dans le cas qui nous intéresse) et que comme toute entreprise (et salarié d’ailleurs), elles sont soumises à des cotisations qu’il faut anticiper et provisionner.
Les auteurs ne peuvent pas, ne doivent pas, continuer à se comporter comme des artistes maudits ou des salariés au rabais de maisons d’édition, et balayer d’un revers de la main toute question administratives ou commerciales parce que “moi je dessine c’est pas mon truc la paperasse”.
Si vous gagnez de l’argent avec vos œuvres, si vous avez choisi ce statut, il vous faut l’assumer en entier, c’est à dire avec ses 50% d’activité relatif à la gestion d’une entreprise.
Vous êtes une entreprise, agissez comme telle.
TL;DR : si vous n’arrivez pas à dégager assez de chiffre d’affaires pour vivre, c’est parce que vous êtes loin d’être rentables, car les cotisations des auteurs indépendants sont les plus faibles et leur statut un des plus avantageux.
Les avantages du statut d’auteur indépendant
- Avantage 1, le statut fiscal : en micro BNC, les frais déduits forfaitairement sont en général bien plus élevés que les frais réels.
- Avantage 2, le régime social : bénéficier du régime d’assurance maladie des salariés pour une fraction des cotisations des salariés (~1,3 % de votre bénéfice !) et pas de cotisation forfaitaire.
- Avantage 3 : possibilité de bénéficier chaque année d’une formation pour un montant allant jusqu’à 7200 €
- Avantage 4, la retraite complémentaire : ne rien à payer si moins de 8700 € de chiffre d’affaires, 4% jusqu’à 26 109 € et 5 % au delà.
- Avantage 5 : Exonération de la Cotisation Foncière des entreprises (ex taxe professionnelle).
- Avantage 6 : Pas de cotisations chômage + possibilité de cumul complet de ses revenus d’auteurs avec des indemnités journalières de l’assurance chômage.
Retrouvez le détail de ces avantages sur ce billet annexe.
Si les cotisations sont faibles, pourquoi les auteurs / graphistes / dessinateurs BD galèrent ?
La réponse est simple : il ne savent pas se faire payer correctement et travaillent pour des clopinettes. La plupart n’ont aucune idée de leur seuil de rentabilité et facturent des prix ridiculement bas qui ne prennent en compte aucune charge ni cotisation.
En plus de ne pas facturer suffisamment pour vivre après avoir payé leurs charges diverses, beaucoup d’auteurs indépendants dépensent l’argent qui devraient être provisionné et se retrouvent complètement dépourvus lorsque les appels tombent.
Ne jamais confondre bénéfice et tiroir-caisse
C’est là le nœud du problème. Il faut agir en tant qu’entreprise qui anticipe et provisionne ses charges, et non en salarié qui touche son salaire net quand il encaisse une facture.
Les auteurs savent de manière diffuse qu’il y aura une cotisation à payer, mais espèrent toujours que par magie elle soit moins haute que prévue (voire nulle).
Pourtant, les cotisations sont calculées sur le bénéfice, et donc sur de l’argent qui a été encaissé. Il ne s’agit pas d’une somme tombée du ciel ni d’un coup en traître, l’argent est bien passé par votre compte en banque à un moment. Il n’y a même pas d’appel forfaitaire.
Il est important de noter également que les cotisations sont calculées sur le bénéfice de l’année précédente, mais normalement il n’y a aucune mauvaise surprise car vous avez conservé la somme dédiée aux cotisations au fur et à mesure des encaissements de factures.
L’erreur est donc souvent d’avoir tout utilisé au lieu d’en provisionner une partie sur un compte dédié.
Il faut vraiment intégrer que cet argent n’est pas le vôtre, au sens propre. Avec les outils bancaires disponibles aujourd’hui, il est pourtant très facile de faire un virement automatique d’une fraction de vos encaissements (mettons 30 %) sur un compte séparé ou un livret (pour faire travailler cet argent) et de ne pas y toucher jusqu’à ce qu’on vous le réclame.
Si mettre cet argent de côté et faire comme s’il n’existait pas vous met dans une situation précaire, c’est qu’il y a un problème, et il ne vient pas de ces cotisations.
Le prix d’une prestation est égal à la marge que l’on veut en retirer + tout le reste
Le problème vient que vos tarifs sont trop bas et que vous n’êtes pas rentable. Quand vous achetez n’importe quoi, le prix que vous payez est la somme du coût de production, des charges payées pour la fabrication et la vente du produit, (recherche, marketing…) et de la marge que veut se faire le vendeur.
Cette somme est répercutée sur le client qui la paye dans son intégralité. Alors pourquoi il n’en va pas de même avec vos prestations ?
Si quand vous facturez une illustration à 300 € vous ne pouvez pas vivre une fois qu’on vous a retiré la part de cotisations à payer sur cette somme, c’est peut-être que vous auriez dû facturer cette illustration 400 €.
Le problème est d’agir comme des salariés qui toucheraient un salaire net et garderaient l’intégralité de ce qui est versé sur leur compte.
Dans votre cas, une bonne partie de l’argent ne fait que TRANSITER par votre banque mais n’est absolument pas à vous. Si vous avez déjà été salarié il ne vous est pas venu à l’idée de vous plaindre que les cotisations étaient trop chères, puisqu’elles étaient déduites en amont. Il suffit de vous dire la même chose ici.
On n’a pas le choix
Vous allez me dire “oui mais si je monte mes prix personne n’achètera”.
Outre le fait que ça n’est pas forcément une fatalité (le positionnement tout ça), si vous vendez moins cher que votre seuil de rentabilité, vous vous retrouvez dans une énorme précarité. Alors faut-il continuer à vendre votre travail à perte ou vaut-il mieux ne rien vendre du tout ?
Personne ne s’étonne qu’une entreprise non rentable jette l’éponge, pourtant les auteurs s’acharnent à vendre leurs services même quand ils perdent de l’argent. Quel est l’intérêt ? Quitte à ne pas vivre de son art et de galérer, autant trouver un boulot alimentaire et faire ce qu’on aime à coté.
Notez aussi la contradiction entre se plaindre de la grande précarité des auteurs, et de militer pour baisser ces cotisations pensées pour aider les auteurs et destinées à diminuer cette précarité. C’est reculer pour mieux tomber.
Concrètement, leurs charges très basses et leur retraite “libre” ont poussé les auteurs BD à accepter de leurs éditeurs des rémunérations totalement inadaptées à la réalité de leur statut indépendant, et lorsqu’ aujourd’hui l’administration réagit et se décide à les doter d’une vraie retraite, ils ne gagnent tout simplement plus assez pour se la payer. – Julien Moya
Tout à l’égo
Le problème est que beaucoup d’auteurs indépendants ne se voient pas comme une entreprise. Les questions de rentabilité leur passent au dessus de la tête, et ils n’ont aucun plan prévisionnel.
Or, être artiste est une chose, mais si l’on a choisi un statut indépendant, on est bel et bien une entreprise immatriculée, avec toutes les contraintes et la gestion que ça implique.
Le plombier ou le coach sportif ne sont pas plus versé que vous dans la paperasse, et pourtant ils doivent assumer toute la partie gestion de leur entreprise. Comme vous.
Tout le monde aimerait ne se consacrer qu’à son art, mais à ce moment là il faut être juste artiste et ne pas créer de structure. La “paperasse” et l’aspect commercial font partie intégrante de votre activité et vous occuperont 30 à 50 % du temps. Deal with it.
tout ce qui est emballage, commande d’emballages, allers-retours à la poste, déplacements, paperasserie et j’en passe, oui, je me tape absolument tout, et c’est le prix de cette indépendance et je considère cette partie du travail comme aussi importante, voire plus, que mon dessin et ma production. C’est cette partie là qui me fait bouffer, pas mes dessins à eux tout seuls, il faut être lucide. – Tanxxx, in “c’est qui l’patron” (au sujet de la répartition patriarcale du travail dans le milieu créa.)
S’ajoute à tout ça le fait de vouloir être reconnu, diffusé, publié, envers et contre tout.
Un électricien ne fera jamais d’installations non rentables pour le seul plaisir de faire son métier. Il sait qu’il doit dégager une marge pour vivre à la fin du mois et faire prospérer son entreprise.
Chez les auteurs, graphistes, dessinateur de BD, tout le monde est prêt à accepter n’importe quelle condition simplement pour avoir le droit de travailler en perdant de l’argent. Il est temps de faire comprendre aux éditeurs et aux clients (et à vous-même) que vous avez besoin de manger comme tout le monde.
Douloureuse prise de conscience qui agite la sphère BD, se rendant compte que depuis 10 ans ils ne survivent que grâce au fait qu’ils ne cotisent rien.
Si vous travaillez en perdant de l’argent, autant ne pas travailler (ou travailler pour vous même, sans monter d’entreprise).
Alors que faire ?
Certains auteurs rêvent d’un statut d’intermittent pour les dessinateurs, pourtant, comme dans le cinéma, ce statut n’aiderait pas les plus précaires mais servirait à subventionner une industrie. D’autres aimeraient des charges réduites mais on a vu que les auteurs bénéficiaient déjà des cotisations les plus faibles ainsi que d’une flopée d’avantages.
La solution passe simplement par le fait de se comporter comme n’importe quelle entreprise classique, avec des objectifs, un seuil de rentabilité, et de l’anticipation. Il n’y a pas de recette magique, tout le monde fonctionne comme ça et il serait temps de s’y mettre au lieu de blâmer l’État tout en faisant cadeau de votre travail à ceux qui vous exploitent.
Et si ça n’est pas fait pour vous, il n’y a aucune honte à préférer un autre type de carrière.
Au boulot (rémunérateur) !
La France est un pays qui subventionne largement la culture. Alors certes ça nous donne 3 films identiques de Christian Clavier par an, mais ça nous permet aussi d’avoir et un des régimes les plus avantageux au monde, et un cadre hyper favorable pour exercer notre métier (qui est bien souvent aussi notre passion, mais c’est pas une raison pour ne pas en vivre).
Il faudrait donc arrêter de désigner la mauvaise cible et accepter les raisons qui font que les auteurs n’ont peut être jamais été dans une situation aussi précaire. Non, la “France” ne veut pas “Tuer la BD”.
Les responsables sont (entre autre) les clients et les éditeurs qui ne payent plus décemment les auteurs, et les auteurs qui font n’importe quoi et acceptent n’importe quelles conditions pour travailler et être publiés, alors même qu’ils perdent de l’argent.
Ces conditions hyper favorables pour les auteurs les ont en fait encouragé à ne se soucier de rien et à rogner leurs prix au seul bénéfice des éditeurs qui a profité directement des faveurs et du statut avantageux de l’auteur. Il est temps que les auteurs se fassent payer le vrai prix pour leur travail, incluant toutes leurs charges et la marge qu’ils veulent dégager de leur travail.
Le problème, en l’occurrence, c’est un secteur professionnel (la BD) où les auteurs biberonnés par des éditeurs paternalistes ont pendant longtemps laissés ces derniers leur imposer lentement des rémunérations de plus en plus lamentables, justement parce qu’ils avaient des taux de cotisations ultra faibles et qu’ils on “oublié” qu’ils devaient financer eux-mêmes beaucoup de choses, dont leur santé, leur assurance chômage et leur retraite. – Julien Moya
S’il y a augmentation de cotisations, votre “net” (bénéfice) ne doit pas bouger et l’augmentation être répercutée sur les clients et éditeurs.
Résumé pour s’en sortir par le haut
- Agissez comme une entreprise (que vous êtes).
- Calculez votre seuil de rentabilité.
- Ne vendez jamais vos prestation en dessous de ce seuil, même si c’est pour être publié.
- Dites-vous que quitte à travailler à perte, autant ne pas travailler.
- Profitez de notre statut très avantageux pour vivre décemment tout en ayant des prix attractifs et une marge correcte.
Vous pouvez le faire, pour le bien de toute la profession, et votre bien à vous. Vous avez créé une entreprise, il faut gérer une entreprise.
Good luck.
1 De Candide - 13/11/2017, 12:30
J’ai été confronté à ce comportement idiot ” nous ne sommes pas des commerçants, mais des artistes” lors d’une réunion de concertation en mairie où une association d’artisans d’art venait pleurnicher au sujet d’une situation rendue inextricable par leurs négligences. Résultat, l’association d’artisans d’art en question a perdu le bail fort avantageux de sa boutique, a été lessivée et a “splité”. In fine, plus de lieu de commercialisation, plus de subventions, et les plus prudents (ou plus malins) se sont tirés avant de devoir supporter les dettes…
2 De Jean-Claude Pertuzé - 13/11/2017, 15:59
Ce texte dit une réalité qui devrait être connue, apprise et digérée par tous les apprentis dessinateurs/graphistes. Même pour ceux qui passent par une école ou une formation, je doute un peu qu’il y ait vraiment une initiation à la paperasse. Avec le recul dû à mon grand âge, je crois même que les cours de dessin et d’administratif devraient être obligatoires à égalité. J’ai commencé à bosser en des temps où le boulot tombait presque tout seul et où il n’y avait pas de concurrence. Et aussi, où personne ne connaissait ce métier et ne pouvait vous renseigner sur ce qu’il fallait faire ou ne pas faire J’étais du mauvais côté, de ceux qui ont horreur de la paperasse, j’ai pas mal gagné ma vie mais toujours sur le fil, et je me retrouve avec une retraite de merde, en-dessous du seuil de pauvreté. Je ne me plains pas. Simplement, je ne suis pas l’exemple à suivre, parce qu’aujourd’hui ce serait aller dans le mur très vite.
3 De JChris - 13/11/2017, 17:58
Il a l’air trop bien cet univers parallèle ou c’est l’auteur qui fixe le prix et où il peut choisir de ne pas travailler plutôt que de se faire exploiter. Je parie même qu’il y a une main invisible et que l’argent ruisselle sur les artistes.
Pendant ce temps sur la Terre, les négociations de prix n’existent plus, le salariat déguisé se généralise avec le saccage des prud’hommes, et un DirArt’ parisien a le temps de nous faire la leçon à tous…
4 De Eric Hainaut - 13/11/2017, 18:27
Bravo pour l’article, Si c’est moi qui l’avait ecrit, je me serais peut etre fait insulté… alors c’est bien que ce soit un graphiste qui balance que le coeur du probleme c est le prix de vente. Un salarié coute 75% de charges sociales entre le net et le cout chargé… et toutes les entreprises ne sont pas en cessation de paiement ! Un freelance c est 28% avec la meme couverture qu un salarié… c est pour cela qu’il ne faut pas se tromper de combat. D’ailleurs, dernierement j’ai demontré que le combat contre la majoration de 15% d assiette de cotisation a la MDA ou l Agessa etait un jeu dangereux : http://www.comcom.fr/assiette-cotisations-mda-agessa-ircec-faut-il-se-battre-pour-la-suppression-de-la-majoration-de-15 Enfin, pour terminer, lire mon interview sur le prix d’un freelance : http://www.lejoursanspub.fr/blog/2017/10/16/quel-est-le-juste-prix-dun-freelance-de-la-pub/
5 De k - 13/11/2017, 20:04
Présenter le régime des artistes-auteurs comme un régime de « privilégiés » est assez scandaleux. Ce texte tendancieux contient pas mal d’inexactitudes. Il méconnait allègrement la spécificité des conditions d’exercice spécifiques des artistes-auteurs et les batailles menées par les syndicats d’artistes-auteurs. in fine c’est de fait un texte antisyndical. Dans quel but ? Car non, tout ne va pas très bien madame la marquise ou alors nous ne sommes pas sur la même planète …
« Avantage 1, le statut fiscal : en micro BNC, les frais déduits forfaitairement sont en général bien plus élevés que les frais réels. » FAUX. Rappelons tout d’abord qu’en BIC les frais déductibles forfaitairement sont de 50% (et non de 34% comme en BNC). De plus, le micro BNC n’est pas spécifique aux artistes-auteurs mais à l’ensemble des professions libérales (notaires, médecins, avocats etc). Le micro-BNC n’est « avantageux » que pour ceux dont les frais réels sont inférieurs à 34% de leur chiffre d’affaires, ce qui n’est nullement le cas de beaucoup d’artistes-auteurs. Visiblement les auteurs de ces lignes ignorent les coûts de production d’une œuvre originale et les frais déductibles du BNC en déclaration contrôlée. La plupart des plasticiens par exemple ont évidemment des frais largement supérieurs à 34%. DÉSAVANTAGE SPÉCIFIQUE AUX ARTISTES-AUTEURS, leur BNC est majoré de 15% pour le calcul de leurs cotisations sociales contrairement à tous les autres déclarants en BNC et ce, sans aucune raison (cette majoration n’est nullement « destinée à compenser un peu l’avantage des auteurs sur les autres statuts » !?! elle est abusive point barre) > https://www.change.org/p/pour-la-suppression-de-la-majoration-de-l-assiette-sociale-des-artistes-auteurs-bnc-15
« Avantage 3, la retraite complémentaire : ne rien à payer si moins de 8700 € de chiffre d’affaires, 4% jusqu’à 26 109 € et 5 % au delà. » FAUX. Il s’agit ici que des taux transitoires en 2017. Le seuil de cotisation obligatoire est modifiable à merci par le conseil d’administration du Raap. Ce seuil a été abaissé de plus de 1000€ pour les déclarants en BNC en 2017 par apport à 2016 > http://caap.asso.fr/spip.php?article541 . À terme en 2020, la cotisation sera de 8% quel que soit le revenu (soit un mois de revenu !), ce qui est à proprement parler insupportable pour les revenus les plus faibles. > https://www.petitions24.net/pour_labrogation_du_decret_raap-ircec
« Avantage 4 : Exonération de la Cotisation Foncière des entreprises (ex taxe professionnelle). » EXACT. Les syndicats d’artistes-auteurs ont bataillé pour obtenir cette exonération de la taxe foncière puis de la CFE (notamment le Caap). Les artistes-auteurs sont-ils des « privilégiés » ? Non, il y a une flopée d’exonérés > https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F31913
« Avantage 5 : Pas de cotisations chômage + possibilité de cumul complet de ses revenus d’auteurs avec des indemnités journalières de l’assurance chômage. » EXACT mais ce n’est pas un « avantage » ! il est tout simplement normal que les droits au chômage concerne exclusivement les salariés, ce sont les cotisations des salariés et de leurs employeurs qui ouvrent des droit au chômage. Or nous n’avons pas d’employeurs, nous ne sommes pas salariés !
6 De Julien - 13/11/2017, 23:51
Quel rapport entre les bénéfices industriels et commerciaux et les auteurs ?
Non, l’assurance maladie est de 1,3% environ. 18,86 c’est le total, avec une grosse part de vieillesse déplafonnée (retraite) et de la CSG/CRDS
Merci de sourcer ce qui est soi disant faut. L’IRCEC est prélevée au dessus du seuil d’affiliation, qui est de 8703€ pour l’exercice 2016.
En attendant c’est faire partie des privilégiés que de ne pas la payer, même s’il y a d’autre privilégiés qui profitent de l’exonération.
Demandez aux autres indépendants s’ils ont la possibilité de cumuler 100% de leur alloc chômage avec leur revenu indépendant. Certes, ça ne touche que les gens pouvant prétendre au chômage via un autre régime, mais c’est un avantage assez utilisé lors d’une transition professionnelle par exemple.
J’ai commenté parce que critiquer le billet est une chose, mais induire tout le monde en erreur avec des fausses informations non sourcées (contrairement à mon billet) en est une autre.
7 De Antoine - 14/11/2017, 00:11
Bon déjà pour un “graphiste” le blog est particulièrement limite en termes de design.
Ensuite, une rapide recherche permet de voir que l’un de vous deux est salarié et l’autre freelance dans un milieu particulièrement porteur quand on est coopté (ce qui est visiblement aussi votre cas ) Donc on évite de parler de choses qu’on ne connait pas. C’est certes sourcé mais mal interprété. Normal puisque vous ne connaissez pas les vraies situations.
8 De Julien - 14/11/2017, 00:36
Bravo Sherlock. (très originale la remarque sur le design du blog)
9 De bernard vb - 14/11/2017, 11:49
Mais bien sûr , c’est quoi cette article, question enfoncer des portes ouvertes j’ai rarement vu mieux. Mettre de côté pour les côtisations, etc..; comme ci on le faisait pas. J’ai rarement lu un truc aussi débile. Et en plsu comme ci c’était extraordinaire de dire ce genre de chose. Je connaissais pas votre blog mais maintenant vu le niveau je vais vous faire une sacrée pub. On a pas besoin de gens comme vous dans la profession.
10 De Nicolas - 14/11/2017, 15:48
A lire les commentaires de certains, j’hésiterais fortement à leur donner une pelle ou une corde.
“Personne ne s’étonne qu’une entreprise non rentable jette l’éponge, pourtant les auteurs s’acharnent à vendre leurs services même quand ils perdent de l’argent. Quel est l’intérêt ? Quitte à ne pas vivre de son art et de galérer, autant trouver un boulot alimentaire et faire ce qu’on aime à coté.”
! ALLÉLUIA !
Baisser les cotisations n’apporte qu’une seule chose un mauvais calcul ! Les AE en sont la preuve avec l’ACCRE. Combien j’en ai vu dire « je suis moins cher parce que j’ai pas de cotisations sociales, du coup j’ai un avantage. » Et bien FUN FACT, tous ceux qui font ça sont se retrouvent fermés 2 ans plus tard, pour la simple et bonne raison qu’un tarif bas, et IMPOSSIBLE à faire grimper par la suite et surtout lorsque l’on annonce que c’est la faute des cotisations.
Baisser ses tarifs, n’apporte qu’une chose, la situation dans laquelle beaucoup d’auteurs se retrouvent maintenant ! Donc c’est en parti de VOTRE FAUTE et si vous n’arrivez pas à vous vendre alors que pour certains ça marche bien, le problème est peut être de VOTRE côté.
Ce blog existe depuis de nombreuses années, et depuis 10 que je suis indépendant j’ai toujours suivi les conseils de ce dernier ainsi que de Julien Moya. À l’époque sur 1Dcafé seulement 4 personnes en France connaissaient bien le système. J’ai pris plusieurs chasses, en disant que les autres avaient tort, puis j’ai essayé et finalement ça marche.
11 De Roberto - 28/11/2017, 22:07
“En préambule je tiens à préciser que je suis moi-même auteur” J’ai une mauvaise nouvelle mais non, vous ne l’êtes pas. Ah ! Vous pouvez bien vous le répéter tous les matins dans la glace ou vous convaincre que le boulot que vous effectuez est un boulot d’auteur, mais ce n’est pas le cas. C’est triste mais c’est ainsi, le monde est dur et de nombreuses vicissitudes vous y attendent. Votre non statut d’auteur est l’une des moindres, allons ne pleurez pas, prenez un mouchoir. Pour le reste je salue votre texte, admirable travail de fiction fort dépaysant tant il est éloigné de la réalité. Peut-être qu’en fin de compte vous êtes auteur après tout, spécialisé dans la littérature uchronique !
12 De Mynaloo - 08/12/2017, 10:09
Très très juste. J’aimerais que plus de freelance prennent conscience qu’ils se font exploiter en pratiquant des tarifs de misère. Pas toujours facile, après une collaboration de 10 ans, mon meilleur client vient de m’annoncer que le travail que je lui facturais 3000 euros était trop cher, et que quelqu’un lui avait proposé 1500 euros pour la même prestation…
13 De Cyril - 14/12/2017, 11:57
Bonjour, Je partage complètement votre analyse. Les mots « rentabilité », « productivité », « commercialisation » sont souvent mal perçus dans le monde artistique. Ce n’est pas évident non plus de se faire une place dans notre secteur, hyper concurrentiel. La tentation est forte pour vendre « à perte ». Nous avons tous envie de vivre de notre art. Mais entre le rêve de créer à longueur de journée et la réalité froide de la gestion d’une activité professionnelle libérale, le fossé est grand. Les règles existent, elles peuvent être contestables, mais doivent être appliquées par tous.
14 De VTFFC - 26/12/2017, 19:20
Qu’il est aisé de donner son avis quand on ne subit pas la précarité, la crise, ou qu’on ne l’a pas vraiment subie au moins une fois dans sa vie artistique… Je sais ce que c’est que de voir ses charges augmenter sans cesse en vidant les carnets de commandes… Oui, parce qu’il ne suffit pas de se contenter d’être un prestataire de service pour comprendre que, la TVA secondaire par exemple, qui est passée de 5,5% à 10% en 5 ans, est payée par les clients ! Et que ça pèse sur n’importe quel budget ! Je ne lis ici qu’un avis plein de préjugés qui s’appuient une fois de plus, de trop sur des chiffres qui se veulent exacts à défaut d’êtres justes ! La seule augmentation possible d’un budget et qui est tolérée par un client est celle qui a été ordonnée par l’état ! Ceci au détriment de la part accordée au prestataire, qui va par principe des vases communicants et de la concurrence en diminuant ! Décider d’augmenter ses propres tarifs est donc un pari risqué, voire de la témérité ou de l’inconscience pure pour tout le monde de la prestation de services. Que ce soient les agences de dessinateurs dont je fais partie ou les autres, cela fait belle lurette que plus personne ne décide des tarifs, qui sont gelés et qui n’ont cessé de se réduire !
L’IRCEC qui nous fait payer l’incompétence totale de cette administration à prévoir les départs à la retraite de nos prédécesseurs ! Sans jamais tenir compte de ce qu’est la précarité, et que nous payons au prix fort, parce que les caisses sont vides ! Et ceci, sans jamais avoir notre mot à dire ! Et que dire des maigres avantages fiscaux du statut des indépendants qui ont bien failli sauter avec Hollande ?! Au plus fort de la crise, tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est nous mettre la tête encore d’avantage sous l’eau, alors que la grande majorité des auteurs ou indépendants avaient vraiment besoin de soutien !
Alors, qu’ont fait les plus courageux d’entre-nous pour continuer à exercer leur profession ? Ils ont remis sérieusement leurs prestations en question et au goût du jour ! Tout ça pour voir que non-seulement les budgets n’augment pas, mais qu’au contraire leurs charges ne cessent d’augmenter ! Que penser de Macron et de l’augmentation de la CSG ?! A un moment donné, l’élastique va céder.
Si vous trouvez cette situation de précarité absolue normale et en vous en prenant à ceux et celles qui en souffrent en faisant déjà tout pour s’en sortir, vous n’avez rien compris à l’affaire, et on se passera aisément de votre point de vue…
15 De Seb le grafist - 04/10/2019, 15:35
Bon, j’aimais bien les articles de ce blog mais celui-là à du mal à passer. « Tu t’en sors pas, c’est de ta faute et arrête de te plaindre. » Je fais un CA de 1200 euros bruts tous les mois. Avant mes deux gamins, j’arrivais à payer mes trimestres à peu près correctement (env. 250 euros de cotis hors IRCEC). Depuis 2 trimestres, elles sont passées à presque 600 euros alors que mon CA n’augmente pas. « Il faut mettre de côté tous les mois. » Ah oui, et quand on peut pas à cause des factures et du loyer, on fait quoi ? On paye pas les factures ou les cotisations ? Pourquoi n’y-a-t-il pas quelque chose de clair dans les cotis ? Une mensualisation avec un échéancier tout bête comme les assurances qui permettraient d’anticiper plutôt que d’attendre les mauvaises surprises ? Faire un boulot et ne pas en vivre, c’est déjà pas normal en 2019. Nombre d’entre nous cumulent déjà d’autres jobs (souvent précaires), nous n’avons pas besoin de donneurs de leçons… Oui, pour ma part, je ne peux payer mes deux derniers trimestres. Comment faire ? Je cherche un emploi salarié ailleurs et me dire que même un salaire au SMIC serait salvateur ! « Ah mais il faut augmenter ses prix ou se vendre… » Là est la question… Il y a déjà des clients qui pourraient allègrement nous embaucher avec un contrat sans avoir à faire des factures…
Bref… Bienvenue dans le monde merveilleux des artistes…